• il y a 8 mois
Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur, réagit au blocage de Sciences Po Paris par des étudiants pro-palestiniens.

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00:00 Bonjour Sylvie Retailleau, vous êtes la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
00:04 J'imagine que vous êtes très attentive à ce qui se passe actuellement sur le campus de Sciences Po.
00:09 Comment vous voyez le combat de ces étudiants ? Il est légitime ?
00:12 Alors, la façon de combattre et le combat, l'université Sciences Po est un lieu de débat, c'est clair.
00:20 Et d'ailleurs l'administrateur leur offre cette possibilité et essaye de dialoguer avec l'ensemble de ses étudiants.
00:27 Mais là, il suffit de voir comment ça se passe, ce n'est pas le cadre d'un débat, ce n'est pas le cadre d'un débat apaisé.
00:35 Et effectivement, la façon, la forme, voire les revendications n'ont pas de légitimité à être portées au niveau,
00:44 et de cette façon, au niveau de l'établissement.
00:46 Donc il faut évacuer le campus selon vous ?
00:49 Donc l'administrateur a les responsabilités d'évacuation, il l'a fait, il a saisi.
00:56 Il a eu recours à la police ce mercredi soir, vous l'avez rappelé, pour évacuer un autre campus.
01:02 Je pense qu'aujourd'hui, il est en train de dialoguer pour voir comment effectivement donner un cadre raisonnable de débat,
01:10 comme se doit à l'université.
01:12 Mais lorsque les lignes rouges sont franchies, et là dans les formes, dans l'instrumentalisation que certains en font aussi,
01:19 les lignes rouges sont franchies.
01:21 Et je voudrais dire vraiment que je soutiens les présidents d'universités, les directeurs d'école dans leur prise de décision lorsque cela est nécessaire.
01:28 Ils ont les pouvoirs de police, on l'a vu, ils savent l'appliquer,
01:32 lorsqu'effectivement, le cadre du débat respectueux, du débat républicain, n'est pas respecté.
01:39 Oui, mais j'imagine aussi que vous regardez ce qui se passe aux Etats-Unis en ce moment,
01:43 des campus qui sont évacués parfois dans la violence.
01:46 Est-ce qu'il n'y a pas un risque à faire venir les forces de l'ordre ?
01:50 Alors, il ne vous a pas échappé que l'administrateur a pris, je l'ai dit, cette décision mercredi,
01:59 que là, il dialogue avec ses 50 étudiants, je rappelle quand même qu'il s'agit de 50 étudiants
02:06 qui bloquent l'accès de l'établissement aux 15 000 autres étudiants de Sciences Po.
02:11 Mais on veut avoir ce dialogue, moi je soutiens l'administrateur qui essaye d'avoir ce dialogue,
02:17 mais quand on ne peut pas avoir un dialogue raisonné, et quand l'on voit comment LFI,
02:22 et quand je lisais ce matin le tweet de Rima Hassan qui appelle au soulèvement,
02:26 eh bien je pense que c'est largement irrespectueux,
02:29 et je pense que c'est même un jeu dangereux uniquement à des fins électorales.
02:33 Et c'est ça qu'il faut différencier, le débat, effectivement, sur des sujets graves,
02:38 sur des sujets importants, et l'instrumentalisation, la violence qui ne répercute pas
02:43 et qui ne représente pas ce qu'on porte dans nos établissements d'enseignement supérieur et de recherche.
02:48 Vous avez parlé de Rima Hassan à l'instant, qui va se rendre sur place d'ailleurs dans quelques minutes à 13h.
02:55 Il y a également Jean-Luc Mélenchon qui a adressé un message audio à ses étudiants.
02:59 Ça vous inspire quoi tout ça ?
03:01 Ça m'inspire ce que, en fait je pense que c'est la preuve, s'il en fallait encore une,
03:08 de leur irresponsabilité, du fait que ce qu'ils prônent c'est l'anarchie,
03:12 de fait que ce qu'ils prônent c'est finalement des méthodes liées à la violence,
03:16 des méthodes que l'on combat, et non pas les méthodes qui règnent à l'université
03:20 d'objectivation, de débat, d'alimentation d'idées.
03:24 Parce que lorsque l'on veut vraiment débattre, lorsque l'on veut faire passer ses idées,
03:28 eh bien on utilise d'autres méthodes que ces méthodes de soulèvement,
03:32 d'appel au soulèvement, qui sont juste, je le répète, irresponsables.
03:36 Bruno, jeudi il y a une question pour vous, madame Retailleau.
03:38 Madame la ministre, bonjour.
03:40 Il y a le blocus à Sciences Po aujourd'hui.
03:42 La semaine dernière il y a eu les problèmes sur l'université de Lille.
03:46 Quelle est l'ampleur du phénomène dans les universités françaises ?
03:49 Est-ce que c'est minoritaire, comme vous le dites, pour Sciences Po ?
03:52 Ou est-ce que vous craignez que ça fasse tâche d'huile ?
03:55 Alors, de toute façon c'est pour ça que le sujet est important et délicat.
04:02 Et vous l'avez dit, l'idée n'est pas d'empêcher la liberté d'expression,
04:06 bien au contraire, l'idée est effectivement de la permettre dans un cadre apaisé
04:12 et de pouvoir remonter des messages de toutes sortes et importants.
04:16 J'ai saisi ce matin, et en tout cas je vais le saisir officiellement,
04:19 le conseil de déontologie au niveau national.
04:22 Je pense qu'il est important de repositionner, de placer, d'objectiver
04:27 des principes du rôle et de la position de nos établissements
04:31 pour que justement il n'y ait pas une propagation de la manière de ce que l'on connaît aux Etats-Unis,
04:36 que nos universités restent.
04:38 Et on l'a vu, M. Mélenchon était il y a quelques jours encore à Sciences Po pour faire une conférence.
04:43 Donc on ne peut pas d'un côté venir faire des conférences
04:46 et nos présidents, nos établissements, assurer cette sécurité et ces lieux de débat.
04:51 D'ailleurs elle s'est bien passée et de nombreuses conférences se passent très bien.
04:55 Et de l'autre côté, appeler ou crier à la censure ou utiliser les méthodes que l'on voit là déployées.
05:03 Donc effectivement, il faut avoir cet équilibre entre le maintien de la liberté d'expression,
05:08 ce lieu de débat, et puis cette dérive finalement à ces méthodes violentes,
05:14 à ces méthodes finalement d'occupation.
05:17 Et le blocage n'a jamais été la solution.
05:19 Le débat, oui. Le blocage, non.
05:22 Merci Sylvie Retailleau d'avoir répondu à nos questions.
05:27 Il y a ce communiqué il y a quelques instants de la direction de Sciences Po.
05:32 Il y a une soixantaine d'étudiants qui occupent ce bâtiment depuis hier.

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