• il y a 7 mois
Le président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, Thibault de Montbrial, était l’invité de La Matinale, ce lundi 22 avril, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les réponses politiques aux violences : «Je pense que le gouvernement est tétanisé par la peur, que les faits de nommer les choses soient inflammatoires. Alors que c’est en nommant les choses qu’on a des chances d’éteindre l’incendie».

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Transcription
00:00 Pourquoi le médecin, ce médecin, qui est donc le gouvernement,
00:02 ne veut pas dire cette partie-là du diagnostic, selon vous ?
00:05 Parce que je pense qu'ils sont tétanisés.
00:07 Par quoi ?
00:07 Je ne sais pas, par la peur que le fait de nommer les choses soit inflammatoire.
00:13 Or, ce qu'il faut comprendre, c'est que le feu est là.
00:16 Donc, ce n'est pas de nommer les choses qui va déclencher l'incendie,
00:19 c'est en nommant les choses qu'on a une chance de l'éteindre,
00:21 on a encore une chance de l'éteindre.
00:23 Bien sûr qu'il faut continuer à réfléchir à toutes sortes de mesures
00:28 pour recadrer, encadrer.
00:30 Déjà, je pense que la première des choses,
00:31 c'est rappeler que les mesures éducatives, c'est bien,
00:34 mais d'abord, c'est les limites et la sanction.
00:36 C'est-à-dire que la mesure éducative doit toujours continuer
00:38 à faire partie de la réponse sur la délinquance des jeunes.
00:42 Ça, c'est indispensable de ne jamais oublier que ce sont des jeunes,
00:45 même s'ils ne sont plus les mêmes jeunes qu'en 1945,
00:48 mais ça reste des jeunes.
00:49 Donc, il n'est pas question de passer tout à coup à du tout répressif
00:52 et à traiter tous les jeunes comme des adultes,
00:54 parce que ce ne sont pas des adultes,
00:56 mais ce sont les jeunes d'aujourd'hui,
00:58 les jeunes de 2024.
00:59 Ils ne sont plus ceux d'il y a 40 ans.
01:02 Et vous savez, Sonia, il y a une chose qui me frappe beaucoup,
01:04 c'est que quand vous parlez à des gens qui ont une cinquantaine d'années,
01:08 de ma génération, de toutes ces questions dans le monde judiciaire,
01:10 on a l'impression qu'il y a une espèce de mythification
01:13 de ce qu'étaient leurs adolescences.
01:14 Ils disent "Ah non, mais c'est des mômes, c'est des mômes,
01:16 souvenez-vous quand vous étiez".
01:18 Mais non, non, non, non.
01:19 Nous, quand on était môme, il y avait de la violence,
01:22 c'est une chose qui arrivait,
01:23 mais d'abord, il y avait des limites dans la violence,
01:26 dans les collèges, les lycées, etc.
01:28 Et surtout, il n'y avait pas l'ensauvagement
01:34 et il n'y avait pas tout ce fonds culturel
01:36 qui est en train de prendre ses aises aujourd'hui.
01:38 C'est pour ça qu'il faut mettre les limites.
01:39 [Musique]
01:43 [SILENCE]

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