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MusiqueTranscription
00:00 Bonjour Clarika !
00:01 Bonjour Elodie !
00:02 Votre pseudo signifie "petite Claire" en hongrois.
00:04 Il est l'héritage d'un surnom attribué par vos parents et du sang qui coule dans
00:08 vos veines, évidemment transmis par votre père, poète et réfugié politique hongrois,
00:12 et votre mère, prof de français.
00:14 Vous êtes devenue la fille au Joker, en référence à l'un de vos albums emblématiques.
00:19 En 93, il y a donc 31 ans, sortait votre premier album, "J'attendrai pas cent ans", avec votre
00:26 single "Tu dors tout le temps", remarqué, diffusé, multidiffusé à la radio.
00:31 Aujourd'hui, vous êtes de retour avec "Danse encore", soit 12 titres qui sentent bon l'envie
00:35 d'en découdre avec la morosité.
00:37 Mère, prof de français, père poète réfugié politique hongrois, séparé, l'écriture
00:41 a donc toujours fait partie de vous.
00:44 Ça commence quoi, très jeune, dans les journaux intimes ?
00:48 Oui, comme beaucoup de petites filles, beaucoup de journaux intimes, beaucoup d'histoires
00:52 commencées, jamais terminées, etc.
00:53 Mais c'est vrai que dans un premier temps, l'écriture n'a pas été le moteur pour être
00:57 chanteuse, c'était la scène, en fait.
00:58 C'est vrai que c'est étonnant quand on vous connaît parce que vous n'avez pas masqué
01:02 ça, mais gardé ça pour vous pendant très longtemps.
01:04 Je voudrais qu'on parle d'Isadora.
01:05 C'est une chanson qui est sublime.
01:07 Je voudrais que vous me la racontiez, cette chanson.
01:09 Alors Isadora, en fait, ça vient d'une anecdote familiale.
01:13 Depuis que je suis petite, j'ai une grand-mère qui a été terrorisée par ce qui lui est
01:17 arrivé à Isadora Duncan, grande danseuse qui a révolutionné la danse, qui a créé
01:21 la danse contemporaine.
01:22 Et en fait, elle est morte étranglée par son foulard un jour sur une route de la Côte
01:26 d'Azur, par les roues de la voiture.
01:28 Et j'ai découvert une femme incroyable qui a mille vies, qui a eu mille vies, qui a donc
01:32 libéré vraiment le corps de la femme par rapport à la danse, qui a créé des écoles
01:36 aux États-Unis, qui dansait nue alors que c'est une époque incroyable et qui est morte
01:41 prématurément.
01:42 Ce soir, on sort, dit aussi énormément de choses.
01:45 Il faut laisser le temps au temps.
01:46 Ouais.
01:47 Et puis il faut...
01:48 Cette chanson, ce soir, je sors vraiment.
01:51 J'ai aussi l'énergie du désespoir encore, c'est-à-dire vraiment, bon, c'est dur.
01:57 Le monde, c'est le chaos total.
01:59 On a beaucoup d'angoisse.
02:00 Mais à un moment donné, on pourrait faire comme si c'était super et comme si tout ça
02:05 n'existait pas et y croire encore.
02:07 Quand on parle de sensualité, il y a Rabi et moi aussi.
02:10 Il y a un énorme jeu.
02:11 Oui.
02:12 Tout est très limite cinématographique, scénique.
02:15 Ouais.
02:16 Ça a été pensé comme ça aussi pour la scène, pour la tournée ?
02:18 Oui, j'adore la chanson, mais je suis aussi une grosse cinéphile.
02:22 Donc c'est vrai que souvent, les chansons sont...
02:23 Je pense, cet amour du cinéma, j'aime bien que ce soit des petits scénarios ou pas, mais
02:30 ça arrive souvent.
02:31 Et puis pour la chanson "Déshabillez-moi", j'avais clairement la chanson, évidemment,
02:34 de Juliette Gréco, "Déshabillez-moi".
02:37 Et oui, pour la chanson "Rabiez-moi".
02:39 Et c'était un clin d'œil à ces chansons que j'adore, que je chante depuis que je suis
02:43 petite et que je trouve très drôle.
02:44 Et puis c'était aussi, pour le fond de la chanson, une manière de dire qu'on est dans
02:50 un monde où on montre tout beaucoup, on dévoile tout, on est très exhibitionniste.
02:55 Et j'aimais bien l'idée de dire que parfois, ne pas montrer les choses, ne pas les dévoiler,
02:59 le mystère aussi, c'est beau et ça peut être attirant.
03:02 Comment vous les avez vécu ces 30 ans alors, Clarika ?
03:05 Quel regard vous portez sur ces 30 ans ?
03:07 Ça fait toujours bizarre de se retourner...
03:09 Je n'ai pas l'habitude trop de regarder en arrière.
03:11 Forcément, quand il y a une date un peu symbolique au regard, je suis déjà assez
03:17 heureuse d'être toujours là, d'avoir un public fidèle et qui grandit à sa guise.
03:26 Je veux dire, j'ai jamais atteint des sommets, mais ce qui est fou, c'est de se dire que
03:33 je suis encore là, que j'ai un entourage aussi professionnel qui m'accompagne et qui
03:36 croit en moi et puis d'avoir une visibilité et de me dire à chaque fois, je vais partir
03:44 en tournée, je vais retrouver le public.
03:46 Moi, je vois toujours ce verre-là, le côté hyper, hyper plein du verre.
03:50 Merci beaucoup en tout cas d'être passée dans le groupe d'édition France Info.
03:53 Ça s'appelle "Danse encore".
03:55 Tout est dit.
03:56 Il faut garder la pêche, y croire et l'énergie du désespoir, comme vous dites, Clarika.
04:01 Et vous serez en concert à la SIGAL le 26 novembre prochain et en tournée.
04:06 Oui, plein de dates en France.
04:07 Merci beaucoup.