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Transcription
00:00 Mathieu Mabin, bonjour.
00:01 Quid, justement, de ces futures sanctions américaines visant Téhéran ?
00:06 Vous avez plus de détails ?
00:10 Oui, alors, d'abord, vous l'avez dit, ces sanctions ne sont pas une surprise, évidemment.
00:14 Elles viennent étayer le positionnement de Joe Biden et donc de l'Amérique
00:17 dans le conflit désormais ouvert qui oppose Israël à l'Iran.
00:21 Le président américain ne veut pas, néanmoins, être embarqué
00:25 dans les initiatives militaires israéliennes, on l'a compris,
00:28 en tout cas pas directement puisqu'il considère que cela participerait à la fameuse escalade régionale
00:33 tant redoutée par les chancelleries occidentales, Washington en tête.
00:38 Mais la Maison-Blanche le répète, à longueur de journée,
00:41 les États-Unis restent le meilleur allié d'Israël et se tiendront aux côtés de l'État hébreu face à l'Iran.
00:46 Et donc, pour répondre directement à votre question,
00:49 Téhéran doit s'attendre d'abord à des sanctions financières via les marchés,
00:53 mais également des sanctions visant directement les membres du régime qui posséderaient encore des capitaux à l'étranger,
01:00 mais aussi et surtout, je dirais, les équipementiers qui sont encore en relation avec Téhéran
01:07 et qui rendent possible notamment la construction des fameux missiles balistiques
01:12 qui sont clairement le principal sujet d'inquiétude de l'administration israélienne et de ses alliés.
01:17 Précisons quand même que ces sanctions n'auront pas un effet immédiat, évidemment,
01:21 puisque même si le Pentagone ne communique pas sur les chiffres,
01:25 il est admis que l'Iran possède un arsenal suffisant pour assumer un conflit de plusieurs mois avec Israël.
01:32 Et à la Maison-Blanche, Joe Biden appelle désormais le Congrès à adopter d'urgence le nouveau paquet d'aides à Israël,
01:39 mais aussi à l'Ukraine.
01:40 Deux dossiers jusque-là conditionnés l'un à l'autre par les Républicains.
01:44 Ce n'est plus le cas, Mathieu.
01:45 Pourquoi ? Ils ont lâché du lest ?
01:50 Oui, en fait, la pression est venue du Pentagone, ce qui est relativement rare,
01:55 suffisamment en tout cas pour être souligné.
01:57 Sans l'aide américaine, le front ukrainien ne peut pas tenir, on le sait.
02:02 Et ces dernières semaines, l'armée ukrainienne l'a cruellement ressenti.
02:05 On va en parler dans quelques minutes dans votre journal.
02:08 Le Pentagone n'en fait pas mystère.
02:10 Il y a eu un fléchissement de l'aide américaine qui a touché jusqu'aux combattants ukrainiens de première ligne
02:16 et qui commence à se traduire concrètement sur le terrain par des pertes de territoire
02:21 directement connectées au manque de munitions.
02:24 On peut dire ce qu'on veut de la guerre, ça reste un domaine relativement concret.
02:29 Sans cartouches, on ne peut plus combattre son ennemi.
02:32 Et donc, jusqu'à présent, le Pentagone était parvenu à compenser l'absence d'aide financière
02:38 par le déblocage d'armes et de munitions en stock dans les réserves de l'armée des États-Unis.
02:44 Mais il s'agit d'une réserve stratégique que les conseillers du président Biden considèrent comme prioritaire
02:50 et à préserver en priorité.
02:53 Continuer à creuser ces réserves, ce serait affaiblir l'Amérique,
02:56 particulièrement dans le contexte international tendu que nous connaissons.
03:00 Or, on se souvient que le blocage du budget par une minorité de républicains
03:05 n'a pas proprement dit pour objectif d'affaiblir les défenses de l'Amérique
03:09 et pas même celle de l'Ukraine.
03:10 C'est un euphémisme.
03:11 Il s'agit d'un sujet de politique intérieure et d'un désaccord qui porte sur la sécurité de la frontière sud des États-Unis.
03:18 On est donc très loin de l'Ukraine.
03:19 Et donc, en clair, cette fronde des républicains ne pouvait plus durer très longtemps.
03:24 Il va falloir un peu de temps là aussi pour réamorcer la pompe en Ukraine
03:28 et faire que ces fonds indispensables soient convertis en effet, concrets et tactiques, sur le terrain.
03:34 Mais il s'agit quand même d'une véritable respiration pour Kif
03:38 et pour quiconque refuse de voir une victoire russe en Ukraine, pour faire simple.
03:42 Merci beaucoup Mathieu.

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