• il y a 7 mois
Plus de 300 personnes ont défilé à Paris vendredi 12 avril, de la place de la République à la Maison des Métallos, située dans le 11ème arrondissement. La marche appelait à la solidarité antiraciste et antifasciste pour soutenir les jeunes occupants de la Maison des métallos.

Chaque vendredi depuis 10 ans, le Collectif des Sans Papiers 75 et la Marche des Solidarités organisent un rassemblement devenu traditionnel sur la Place de la République, pour réclamer la régularisation des sans-papiers. Vendredi 12 avril, le Collectif des jeunes du parc de Belleville a rejoint l’organisation pour appeler au soutien des jeunes isolés qui occupent la Maison des métallos.

Depuis le samedi 6 avril, en réaction à la menace d’évacuation de jeunes isolés à Marseille et face à l’absence de solution de logement, 70 jeunes non-hébergés dorment dans la Maison des métallos, où s’organise un véritable mouvement de lutte au quotidien.

« Nous sommes en danger, nous ne sommes pas dangereux »

« On ne va pas cesser de s’organiser tant que les droits ne sont pas respectés, qu’il n’y a pas de solution pour les jeunes », crie dans le mégaphone, l’un des délégués du Collectif des Jeunes du parc de Belleville qui a initié l’occupation de la Maison des métallos face à l’absence de mises à l’abri par l’Etat.

« Nous sommes en danger, nous ne sommes pas dangereux », scandent les jeunes et les moins jeunes venus en soutien, avant de crier « Pas de logement, pas de JO ! ». Beaucoup des jeunes occupants la Maison des métallos ont été expulsé de leur campement dans les rues ces dernières semaines. Dénonçant un « nettoyage social » à l’approche des JO, les jeunes en attente de la reconnaissance de leur minorité, redoutent que leur situation déjà très précaire ne s’empire dans les mois à venir.
« On risque notre vie pour avoir une vie meilleure en France, mais une fois en France tel n’est pas le cas. Les gens nous considèrent comme des bandits, nous ne sommes pas des bandits », s’époumone dans le micro un responsable du Collectif des Sans Papiers 75 (CSP75).

Une lutte organisée pour réclamer la dignité

Bastria, membre du CSP75, est arrivé en France en 2014, attend toujours ses papiers. « J’ai peur de la loi Darmanin », confie-t-il. « Notre situation est déjà très compliqué, on ne nous donne presque aucuns droits et là on ne sait pas ce qu’il va nous arriver, mais ça ne va pas être mieux », s’inquiète le militant, qui n’a pas loupé une seule fois en 10 ans la marche du vendredi.

Derrière le cortège du Collectif du parc de Belleville, le CSP75, la Marche des Solidarités, le 20ème Solidaire, des militants d’Onela, ou la CGT défilent. « C’est la plus importante des manifestations parce qu’il y a les syndicats, les gens et les différents collectifs qui sont de notre côté », se réjouit un délégué du Collectif des Jeunes du parc de Belleville. « Il y a un espoir ! »
Vendredi prochain, Place de la République à 16 heures, est donné le même rendez-vous, pour marcher de nouveau

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Transcription
00:00 On risque notre vie pour venir avoir la vie meilleure en France.
00:03 Mais tel n'est pas le cas.
00:04 Une fois en France, les gens nous considèrent comme des bandits.
00:07 Nous ne sommes pas des bandits.
00:08 On a quitté pour nous, chez nous, pour venir ici, pour avoir une vie meilleure.
00:11 Solidarité avec les jeunes, mineurs isolés.
00:16 SOSO, solidarité avec les jeunes, mineurs isolés.
00:23 SOSO.
00:25 Je suis venu en France parce que j'aime la France.
00:27 Je suis venu ici pour étudier, en plus, améliorer ma langue française.
00:33 En plus, de connaître ce que je ne savais pas avant.
00:35 L'arrivée du GIO, parce que c'est à cause de ça qu'ils veulent nous délocaliser de Paris.
00:41 Nous, les jeunes, on ne veut pas accepter.
00:42 On veut vivre à Paris, rester à Paris, travailler à Paris, en plus de servir la nation.
00:47 En fait, maintenant, ce qui se passe, c'est qu'il y a une jauge pour la nuit
00:57 avec 100 personnes qui sont autorisées à dormir sur place.
01:00 Donc, c'est bien parce qu'il y a à peu près 70 non-hébergés,
01:03 70 jeunes qui sont à la rue, qui, du coup, peuvent dormir à l'intérieur toutes les nuits,
01:07 avec les délégués du collectif et quelques soutiens.
01:11 Et pendant la journée, il y a 200 personnes qui sont autorisées à venir dans le lieu
01:14 pour s'organiser, pour faire des AG, pour faire des rassemblements.
01:17 Et donc, du coup, là, ça permet que tous les jeunes qui sont encore dans les gymnases
01:20 puissent venir sur le lieu et puissent s'organiser
01:23 et continuer à porter leurs revendications sur le logement, sur la santé,
01:27 sur le droit à l'éducation, sur le droit au transport
01:29 et sur la reconnaissance de leurs minorités.
01:31 Il y a les gens qui se mobilisent, les syndicats qui sont de notre côté,
01:39 les associations, les différents collectifs de militants,
01:42 ils sont de notre côté, ils nous soutiennent, nous taisons.
01:44 Moi, je me dis que c'est un espoir, ça fait revivre.
01:48 Parce que là, s'il y a du soutien des gros syndicats
01:53 et des députés aussi qui s'intéressent à la lutte,
01:56 moi, je me dis que ça me donne de l'espoir aussi dans les jours à venir
01:59 qu'on peut y arriver, qu'on peut changer ce système,
02:01 si on est solidaires entre nous, si on a la cohésion aussi.
02:04 C'est toi, Djamal, contre le démoldage !
02:12 C'est important de donner de la force,
02:14 parce que le traitement et la situation des militants d'accompagné
02:17 aujourd'hui en France, il est absolument inhumain.
02:19 Et c'est extrêmement important de participer à ce genre de manifestation
02:22 parce que ça permet de donner de la visibilité.
02:24 Et plus on est, plus on fait du bruit.
02:26 Et c'est hyper important de s'engager,
02:29 peu importe en fonction du temps qu'on a,
02:30 mais il faut participer à ce genre de manifestation
02:33 parce que c'est vraiment pas très compliqué,
02:34 il suffit de descendre dans la rue.
02:35 Le groupe des gangs, les collectivités,
02:38 revanche les gangs !
02:44 C'est un lieu symbolique, la maison des métallurgistes,
02:47 qui a été investie par ces jeunes.
02:50 Et donc, on voulait leur dire qu'ils sont les bienvenus ici.
02:53 C'est un lieu qui appartient à la ville de Paris,
02:55 mais qui héberge également des locaux syndicaux de la CGT.
02:58 Et on s'est engagé à leur apporter un soutien non seulement politique,
03:02 mais également logistique.
03:04 Nettoyage social, c'est vraiment atroce.
03:07 Effectivement, il y a une chasse à la précarité.
03:10 Quand on est précaire, on essaie de faire sa vie.
03:13 On est avec des associations de solidarité à Paris,
03:15 et on n'a pas vocation d'être chassés ailleurs,
03:18 puisqu'ils ont commencé à faire leur vie ici, à Paris.
03:22 -Rouge à l'eau, rouge à l'eau...
03:25 Rouge à l'eau, rouge à l'eau...
03:28 -C'est pour les jeunes arabes. -Rouge à l'eau, rouge à l'eau...
03:32 -Rouge à l'eau, rouge à l'eau...

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