Pascal Praud et vous – Adolescent tué à Romans-sur-Isère : «En 2024, la justice française ne fait plus peur», déplore un ancien policier
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00:00 -Bien sûr, c'est pas la première fois que j'interviens sur votre antenne.
00:02 Moi, vous savez, je suis un ancien flic,
00:04 donc en région parisienne,
00:05 donc ce qui se passe actuellement,
00:08 sans aucune prétention,
00:11 j'avais l'impression de savoir ce qu'allait se passer,
00:12 parce qu'en fait, si vous voulez,
00:14 il faut pas oublier que la justice, pour moi,
00:16 le premier coupable, c'est la justice, d'accord ?
00:18 Ce ne sont pas les forces de l'ordre.
00:20 La justice ne donne pas les moyens et la justice ne fait plus peur.
00:23 Aujourd'hui, je vous parle, en 2024,
00:25 la justice française ne fait plus peur à qui que ce soit.
00:28 Que je parle aux délinquants, que je parle aux voleurs,
00:30 que je parle aux violeurs, que je parle à n'importe qui,
00:32 la justice ne fait plus peur.
00:34 Pourquoi ? Parce que les peines qui sont données,
00:36 quand il y en a, tout simplement, ne font plus peur.
00:39 Aujourd'hui, il y a des coups de couteau.
00:41 Aujourd'hui, c'est devenu quand même la première agression en France,
00:44 c'est le coup de couteau.
00:46 C'est quand même...
00:47 -J'entends ce que vous dites,
00:48 mais je n'imagine pas que quelqu'un qui tue en espèce
00:51 avec un coup de couteau soit en liberté dans 2 ans.
00:56 -Ah, moi, je vous le garantis que si.
00:57 -Non, pas après.
00:59 S'il est reconnu coupable et qu'il est accusé de meurtre,
01:04 il sera pas, après un meurtre, il sera pas dehors dans 2 ans.
01:07 Il sera pas dehors non plus dans 5 ans.
01:10 -Alors, aussi, parce que je vous explique,
01:12 avec les remises de peine,
01:14 avec tout ce qui se passe en prison,
01:15 c'est-à-dire, parce que c'est pas des prisons,
01:17 vous le savez aussi bien que moi,
01:18 c'est un peu le Club Med.
01:21 -Ne me dites pas ça non plus, parce que c'est pas vrai.
01:24 En fait, ces discussions...
01:26 -Moi, vous savez, j'ai apporté des perpins.
01:28 -C'est pas le Club Med, la prison.
01:31 -Pascal, moi, sincèrement, quand j'emmenais des personnes,
01:34 on sortait du tribunal,
01:36 donc, avec mandat de dépôt,
01:38 on les emmenait au sein des maisons d'arrêt,
01:42 c'est simple, j'en ai vu 2, Fleur et Mérogis et Freine.
01:45 Mais sincèrement, quand vous voyez...
01:47 Mais ça se voit aujourd'hui.
01:51 Il y a des téléphones, ils ont ce qu'ils veulent.
01:53 Vous avez vu, c'est des consoles de jeux,
01:55 c'est des activités en dehors de la prison,
01:57 c'est du karting, on en a entendu parler.
01:59 -C'est arrivé une fois, mais en fait,
02:01 les difficultés de ces sujets, c'est de ne pas être caricatural.
02:06 Voilà, c'est ça, la difficulté.
02:07 Si vous dites, la prison, c'est le Club Med,
02:12 évidemment que c'est caricatural.
02:13 D'abord, je pense aux gens du Club Med qui nous écoutent,
02:16 les patrons du Club Med, qui doivent se dire...
02:20 "Qu'est-ce qu'on vient faire dans cette discussion ?"
02:22 Voilà, "qu'est-ce qu'on vient faire dans cette discussion ?"
02:25 -Mais non, mais c'est vrai, c'est une image de Club Med.
02:29 -Il y a beaucoup de Français qui sont d'accord avec toi.
02:31 -Oui, mais ça, ça veut rien dire.
02:32 -C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a cette violence
02:35 qui se banalise dans nos villes,
02:38 et aujourd'hui, dans toutes les communes.
02:40 Ça veut dire que Romand-sur-Isère,
02:41 c'est pas non plus une énorme ville, vous voyez ?
02:45 Et regardez ce qui se passe dans les petites communes.
02:47 -Je sais, je sais, mais je suis à 100 % d'accord avec vous.
02:52 Mais j'essaie de ne pas être caricatural,
02:55 et surtout, et c'est ça la difficulté, d'imaginer des solutions.
02:59 Et comme je ne les vois pas beaucoup, ces solutions,
03:02 sauf à prendre...
03:03 -Tant que la justice ne frappera pas.
03:06 -Oui, sauf à prendre effectivement...
03:07 -Je vous garantis que ça n'arrivera pas.
03:09 -Mais c'est possible que là, vous ayez raison, il faut être radical.
03:11 -Mais bien sûr, mais pour moi, c'est simple, c'est tolérance zéro.
03:15 -Oui, mais moi, je vous rejoins.
03:17 Je vous rejoins.
03:18 -C'est 10 ans de prison, mais quand je vous dis 10 ans,
03:20 il n'y a pas de remise de peine, il n'y a pas de sortie,
03:22 il n'y a pas d'activité, il n'y a pas de ça.