• il y a 8 mois
Chaque vendredi, retrouvez le match du soir entre Pablo Pillaud-Vivien et Charles Consigny. Au programme, la violence chez les jeunes, illustrée par la mort d'un collégien à Viry-Châtillon et l'agression d'une jeune fille à Montpellier ces derniers jours

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Transcription
00:00 D'abord, moi je voudrais avoir une pensée pour la famille et les proches de tous les gens que vous avez cités.
00:08 - Le chamsédine notamment. - Exactement, chamsédine, mais y compris Samara, y compris les jeunes de Crépole en fait,
00:14 qui vivent toujours leur deuil et ça doit être particulièrement compliqué.
00:18 Ça c'est pour la première chose. La deuxième chose c'est que vous posez la question de que faire,
00:21 et immédiatement Charles rentre en fait dans une explication à grand renfort de... on sait pas trop de quoi...
00:30 - De son expérience. - De son expérience, effectivement, de son expérience, de sa petite expérience d'avocat.
00:36 - Et de ce que chacun constate en sortant de chez soi. - Non mais justement, moi ce que je constate aussi,
00:40 c'est que c'est intéressant que vous ayez rappelé le précédent de Crépole,
00:45 on pourrait situer comme ça toute une série de faits divers particulièrement dramatiques,
00:51 sur lesquels immédiatement en fait ont été posés des récits, qui soient médiatiques ou politiques,
00:57 souvent venus de la droite et de l'extrême droite, visant à stigmatiser une partie de la population,
01:06 visant à expliquer qu'il y avait un ensauvagement, visant à expliquer qu'il y avait une islamisation.
01:11 Je l'ai vu par exemple sur CNews, ils ont expliqué qu'il y avait une islamisation...
01:15 - Mais d'où elle vient alors cette violence, parfois gratuite, qu'il n'y en a pas ?
01:19 - Attendez, juste la première chose, c'est laisser le temps aux enquêtes de se faire.
01:25 Parce que très souvent, et on l'a vu tout particulièrement à Crépole,
01:29 au début il y a eu un discours médiatique et politique qui s'est posé en fait sur ce qui s'est passé à Crépole,
01:34 et quelques semaines plus tard, on a dit "ouh là là là là", en fait c'est beaucoup plus complexe
01:38 que ce que tout le monde est en train de raconter sur les plateaux.
01:41 - Mais l'analyse de la violence, qui elle est un fait, de l'ultra-violence,
01:44 elle n'existe pas, nous sommes de plus en plus jeunes.
01:47 - Parlons de la violence. Ce dont on parle, c'est d'ailleurs une question qu'avait en partie abordée
01:52 Gabriel Attal lorsqu'il était ministre de l'Education nationale, et qu'il avait dit que sa priorité
01:58 c'était le harcèlement scolaire. Le harcèlement scolaire c'est une forme de violence.
02:02 Là dans le cas de Shams Eddin, à priori on n'est pas dans un cas de harcèlement scolaire.
02:05 Mais c'est une forme de violence. Et comment est-ce qu'on s'adresse à cette violence de la part,
02:10 je rappelle, d'enfants et d'adolescents. Ce ne sont pas des adultes.
02:15 D'ailleurs, on a mis en place dans nos démocraties un régime particulier, juridique,
02:20 lorsque ce sont des mineurs qui sont accusés.
02:23 - Oui mais qui peut être levé. - Exactement, qui peut être levé, tu as tout à fait raison.
02:25 Mais quand même, ça veut dire qu'on les considère de façon particulière à la base.
02:30 Donc il faut les traiter comme des entités particulières, ces enfants et ces adolescents.
02:36 Et cette violence, il faut la traiter à la hauteur de ce qu'elle est, de la réalité de ce qu'elle est.
02:42 C'est-à-dire en répondant, notamment, tu as eu tout à fait raison tout à l'heure Charles,
02:47 il a parlé de séparatisme territorial. C'est-à-dire qu'effectivement, vous avez des zones
02:52 où les services publics sont particulièrement dégradés, je pense notamment aux services publics
02:57 de l'éducation nationale. C'est-à-dire que tous ces gens, la plupart du temps, ils vont à l'école.
03:03 Sauf quand ils ont parfois au-dessus de 16 ans, mais jusqu'à 16 ans, l'école est obligatoire.
03:07 Donc ils vont à l'école. C'est un cadre républicain, c'est-à-dire c'est un cadre général pour tous les enfants.
03:12 Mettons les moyens pour que les établissements scolaires puissent gérer la violence, nouvelles ou pas.
03:20 Ça c'est à prouver, parce que Charles dit, oui il y a un ensauvagement, ça a l'air d'être tout nouveau.
03:24 Je reviens sur un mot que vous avez employé, tous les deux d'ailleurs, c'est le mot de séparatisme.
03:28 Néanmoins, le séparatisme...
03:30 Territorial, c'est important.
03:32 D'accord, mais quand on parle, par exemple, puisque vous évoquez l'école du harcèlement scolaire,
03:36 là on est sur une thématique absolument transversale, qui peut toucher tous les établissements
03:40 et qui touche vraisemblablement tous les établissements.
03:43 C'est aussi la violence dont sont victimes les jeunes aujourd'hui,
03:46 ou d'où se rendent coupables les jeunes aujourd'hui ?
03:49 Il ne faut pas se voiler la face sur la réalité.
03:52 Je veux dire, les racailles dans les transports en commun,
03:55 aux abords des établissements scolaires,
03:58 et sur les réseaux sociaux, tout le monde les voit.
04:01 Il n'y a pas besoin de faire 15 études sociologiques de gauche
04:04 pour se rendre compte qu'il y a un problème avec les racailles qui terrorisent tout le monde
04:08 et qui se bagarrent entre elles, jusqu'à parfois en laisser un sur le bitume.
04:13 Il faut quand même arriver à dire les choses comme elles sont.
04:17 Moi je pense qu'il faut aussi sanctionner les parents.
04:20 Je pense que les parents, oui je suis désolé,
04:23 je pense que les parents de ces jeunes-là sont démissionnaires.
04:26 C'est ça le sursaut d'autorité qu'appelle par exemple de ses voeux Valérie Péquesse ce soir ?
04:30 Elle a raison, je pense qu'elle a raison.
04:32 Concrètement ça ressemblerait à quoi ?
04:33 Je pense qu'il faut des sanctions pécuniaires par exemple pour les parents.
04:36 Je pense par exemple qu'un père qui abandonne sa femme et ses sept enfants
04:40 pour retourner dans son pays d'origine, comme excusez-moi de vous dire ça existe dans de très nombreux cas,
04:46 je pense que cette personne-là doit être sanctionnée financièrement si ses enfants font n'importe quoi.
04:50 Là vous vous éloignez de la délinquance des jeunes ?
04:53 Non, on est responsable, d'ailleurs les parents c'est le code civil qui le prévoit,
04:57 sont responsables des dommages causés par leurs enfants mineurs.
05:00 Alors vous évoquez ce qui peut à vos yeux être la cause de la violence ensuite des jeunes ?
05:04 L'absence du père c'est la cause de la violence très souvent.
05:06 Vous retrouvez très souvent chez les jeunes délinquants et les jeunes criminels...
05:10 Je pense Charles, enfin...
05:11 Mais c'est une réalité factuelle !
05:13 C'est pas le moment de la psychologie la petite semaine quoi ?
05:14 Oui, mais tout le monde le dit, mais c'est pas de la psychologie à la petite semaine !
05:17 Oui, tout le monde le dit bien sûr, oui, tu l'as entendu en plus, mais tu crois pas...
05:19 Mais ça interroge...
05:20 Non mais c'est pas...
05:21 Pablo, excuse-moi de te dire que...
05:22 Encore une fois, encore une fois, tu as des relations de cause à effet...
05:24 Excuse-moi de te dire que tu es peut-être un peu moins directement expérimenté du sujet que moi.
05:30 Va voir, va voir...
05:31 Mais tu parles en tant qu'avocat pénaliste et tu as tout à fait le droit de le faire.
05:34 Mais tu parles pas en tant que sociologue...
05:36 Parle aux juges, parle aux experts psychologues, parle aux encadrants des fameux centres éducatifs fermés,
05:42 aux éducateurs, aux conseillers d'insertion et de programmation de ces pauvres jeunes qui se retrouvent au nyouf
05:47 avant même d'avoir fêté leur 18 ans.
05:49 Peut-être que je vais...
05:50 Tu verras que l'absence du père est une...
05:52 Peut-être que je vais vous rassembler...

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