Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités reviennent sur l'agression qualifiée de tentative de meurtre sur mineur, que Samara, 14 ans, a subit devant son collège par des élèves.
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00:00 Partons à présent à Montpellier puisque nous allons revenir sur ce qui s'est passé mardi après-midi devant le collège Arthur Rimbaud.
00:06 Samara, 13 ans, a été rouée de coups par trois personnes, dont une adolescente de 14 ans, scolarisée dans le même établissement.
00:12 Elle est aujourd'hui sortie du coma.
00:15 Bonjour Stéphanie Rouquier, vous êtes précisément devant ce collège Arthur Rimbaud à Montpellier
00:21 et vous avez pu recueillir à la fois la version de la mère de Samara, mais également la version des collégiens.
00:29 Oui, effectivement, et pour la mère de Samara, les raisons de cette agression sont évidentes.
00:37 Elle nous a expliqué que depuis des mois, sa fille était harcelée et traitée de mécréante
00:42 car elle a continué en nous expliquant que sa fille est très coquette, elle aime s'habiller, elle aime se maquiller,
00:47 elle ne porte pas le voile, elle s'habille à l'européenne, comme l'a précisé cette maman.
00:52 C'est pour cette raison que cette mère pense que sa fille était harcelée et s'est faite violemment agresser juste devant son collège.
00:59 Mais devant ce collège, les élèves nous livrent, eux, une toute autre version.
01:05 Ils sont nombreux à m'avoir expliqué que selon eux, tout est parti d'un photomontage qui a été diffusé sur les réseaux sociaux.
01:12 Ce photomontage a mis en colère certains élèves qui pensent que Samara est coupable,
01:17 que c'est elle qui aurait diffusé ce photomontage sur les réseaux sociaux.
01:21 C'est une version que la mère de Samara conteste totalement.
01:25 De son côté, Samara est toujours hospitalisée au service réanimation.
01:30 Elle est sortie du coma hier, ses jours ne sont plus en danger, mais elle est encore extrêmement faible.
01:35 Sa maman nous a expliqué qu'elle a pu échanger quelques mots avec sa fille, mais elle n'a plus aucun souvenir de l'agression.
01:42 Merci beaucoup Stéphanie Rouquier, en direct de Montpellier, devant le collège Arthur-Rimbaud.
01:47 On va écouter la mère de Samara, vous l'évoquiez.
01:51 Elle affirme que sa fille a été traitée de "mécréante" par ses agresseurs.
01:56 La jeune fille qui a été interpellée avait créé un compte sur Samara, une photo d'elle avec un appel au viol.
02:04 A partir de là, cette élève a été sanctionnée et ça a continué.
02:09 Cette jeune fille est voilée.
02:11 Ma fille, comme vous le disiez, elle a sa biale européenne. Je vois que ce motif qui justifie cet acharnement envers ma fille.
02:24 Parce qu'ils ont mis le même cercle d'amis, elle est plus grande qu'elle.
02:28 Il n'y avait aucun différend entre eux. C'était physique, elle n'aimait pas ma fille.
02:34 Elle ne pouvait pas la voir. Elle s'acharnait constamment sur elle. Des crachats, des insultes.
02:41 On l'a traité de "mécréante".
02:43 On l'a traité de "mécréante". Qu'est-ce que ça dit de la situation dans certains quartiers, selon vous, Louis de Ragnel,
02:50 quand des musulmans qui ont une pratique rigoriste de l'islam, essaient d'imposer cette pratique rigoriste à d'autres musulmans ?
02:59 Ça dit beaucoup d'un pays qui n'intègre pas, n'assimile pas.
03:04 Ça dit beaucoup de cette école dans laquelle on entend beaucoup de déclarations de responsables politiques.
03:10 On a l'impression que le système se dégrade et empire de plus en plus.
03:16 Il n'y a pas une semaine où il n'y a pas un drame dans une école, à peu près depuis la rentrée, depuis Noël.
03:24 On voit que, à chaque fois, c'est très souvent le même sujet.
03:29 C'est la question de la pratique de l'islam, avec beaucoup d'élèves qui considèrent que si une femme n'est pas voilée,
03:35 ce n'est pas une bonne musulmane.
03:37 Ça justifie le fait de lyncher, de battre quasiment à mort quelqu'un.
03:42 Il faut tout reprendre à zéro.
03:46 Je pense qu'il y a beaucoup d'annonces qui sont faites par la ministre de l'Éducation nationale, qui sont globalement cosmétiques.
03:53 Ça veut dire que ce ne sont pas des médiateurs ou des équipes chargées de discuter avec un élève harceleur.
03:59 Il faut s'attaquer à l'origine du problème.
04:01 La racine du mal.
04:03 La racine du mal lance un gag au conséquent.
04:05 Ça se produit à l'école, mais ça se produit aussi à l'extérieur, à travers d'autres faits de société.
04:11 Il y a évidemment la question de l'immigration, de la place de l'islam dans la société française.
04:17 On dit à chaque fois que c'est l'action de gens très minoritaires.
04:21 On en parle quand même tout le temps, puisque chaque semaine, il y a des problèmes avec ces gens dits "très minoritaires".
04:28 Moi, je n'ai pas l'impression que ce soit si minoritaire que ça.
04:31 Et puis ensuite, il y a évidemment plein de problèmes sociaux.
04:34 On a "parqué" des gens, il y a une cinquantaine d'années,
04:39 qui ont partagé tous la même nationalité dans des zones géographiques,
04:44 dans lesquelles ils ne peuvent pas sortir, dans lesquelles on ne leur donne pas non plus aussi beaucoup de chance de s'intégrer à la société.
04:51 C'est vrai, Eugénie Bastié, qu'il s'agit évidemment, heureusement, d'une minorité,
04:55 mais une minorité qui représente de plus en plus de monde, qui est de plus en plus importante.
04:59 Oui, je trouve que cette expression "s'habiller à l'européenne"
05:02 dit beaucoup de choses, et elle dit beaucoup de choses d'une divergence de mœurs qui existe dans notre société,
05:06 et qui fait qu'effectivement, on a des populations qui ont des manières même de s'habiller,
05:12 de vivre des goûts, des pratiques alimentaires radicalement différentes
05:16 de ce qui a constitué effectivement la culture européenne et même française pendant des siècles.
05:22 Et ça pose un certain nombre de problèmes, et tout ça évidemment n'est pas nouveau.
05:26 En 1989, on a eu les premières affaires du voile à l'école, le voile de Creil.
05:31 À l'époque, le président des SOS Racisme, Arlem Désir, disait de toute façon,
05:35 "le jean finira par l'emporter sur le voile".
05:38 Il disait finalement que tout ça est une mode qui disparaîtra, et on voit que c'est loin d'être le cas.
05:44 Le jean recule et le voile progresse, même si la loi de 2004 a permis de circonstruire
05:49 effectivement la pression communautaire en dehors de l'école,
05:52 et tant mieux, cette loi aujourd'hui est unanimement soutenue,
05:55 il y a un consensus dans la société pour la soutenir, même si celui-ci s'effrite chez les jeunes générations.
06:01 En tout cas, on ne peut que le saluer, mais ça n'a fait que déplacer le problème à la sortie de l'école et dans la rue.
06:07 Céline Pina, est-ce que par la politique de la peur, cette minorité peut imposer sa propre loi ?
06:15 Mais c'est déjà fait.
06:17 Quand vous voyez ce qui est en train de se passer, qu'est-ce que raconte...
06:20 En tout cas, elle cherche à le faire, ça c'est incontestable.
06:22 Mais quand vous voyez ce qui arrive à ceux qui ne suivent pas la loi du quartier,
06:26 vous comprenez qu'elle l'a déjà fait, ça n'a pas l'air de surprendre énormément de monde ce qui s'est passé.
06:31 Personne n'est surpris, les anges sont choqués, mais ils ne sont pas surpris.
06:34 Pourquoi ? Tout simplement, il y a deux éléments.
06:37 On parle beaucoup de "mécréante" dans ce qu'a dit la maman, elle parle aussi de "pute". Pourquoi ?
06:42 Parce que, rappelez-vous, qu'est-ce que c'est le voile ? C'est la mode pudique.
06:46 Mais la mode pudique signifie qu'il y a des femmes qui se respectent, les femmes voilées,
06:51 et il y a des femmes qui ne se respectent pas, les femmes qui ne sont pas voilées.
06:54 Comme elles ne se respectent pas elles-mêmes, pourquoi les autres les respecteraient-elles ?
06:58 D'où le fait qu'on les appelle "putes".
07:00 Pourquoi est-ce qu'il faut, à ce point-là, mettre des marqueurs violents ?
07:04 Parce que "mécréants", "putes" sont des marqueurs extrêmement violents.
07:08 Parce que la ré-islamisation, elle se passe en traçant des frontières très très grandes
07:15 entre ce qui relève du monde islamique et ce qui relève de l'extérieur.
07:19 Or, ces musulmans qui sont parfaitement intégrés, qui vivent à l'européenne,
07:25 qui montrent que finalement une pratique de l'islam peut être compatible avec le fait d'être un citoyen français,
07:31 ils les dérangent. Parce qu'ils cassent tout leur discours.
07:35 Or, leur discours, c'est de dire "si vous êtes un bon musulman, alors à ce moment-là,
07:40 les français, c'est des gens que vous pouvez fréquenter, mais vous n'appartenez pas à ce groupe-là,
07:44 vous appartenez avant tout à l'Ummah.
07:46 Si vous appartenez à l'Ummah, vous devez porter les marqueurs de l'Ummah."
07:50 Pourquoi ? Parce que ça empêche de faire des alliances.
07:53 Comment est-ce qu'on s'allie ? Comment est-ce qu'on fait une société ?
07:56 Par la table et par le lit. Vous mettez des interdits alimentaires,
07:59 vous mettez des interdits sur les femmes, et à ce moment-là, il n'y a plus de société possible,
08:04 il n'y a plus de mélange possible.
08:06 C'est la communautarisation.
08:08 Oui, mais la communautarisation, elle n'est pas juste imposée, elle vient aussi du bas,
08:12 ce n'est pas juste une imposition qui vient du haut, c'est aussi un désir même profond
08:17 des individus qui ont un désir identitaire et qui ont un désir de conformité identitaire.
08:22 Ce que je veux dire, ce n'est pas seulement quelque chose qui est imposé,
08:25 c'est aussi des jeunes filles qui choisissent par exemple le libre moment de porter le voile,
08:28 qui choisissent librement de pratiquer le Ramadan.
08:30 La plupart des femmes qui portent le voile, à chaque fois, disent qu'elles le portent librement.
08:34 Et même des jeunes filles qui font le choix, on ne peut pas leur retirer le fait que c'est un choix.
08:39 Qu'est-ce que ça peut faire que ce soit un choix ?
08:41 Je veux dire, choisir de tuer peut être un choix.
08:44 Vous estimez que c'est votre manière de sortir d'une situation dans laquelle vous êtes dans une impasse.
08:48 C'est un choix parfait.
08:50 Ce n'est pas un choix imposé par les hommes, c'est un choix qu'elles ont décidé elles.
08:52 Choisir le sexisme, c'est leur problème.
08:55 En choisissant le sexisme, elles le diffusent, elles le répandent dans une société égalitaire.
09:00 Ça, c'est notre problème.
09:02 Et moi, femme française, je refuse que ces femmes m'imposent le sexisme dans ce pays.
09:08 Et je pense qu'on est légitime à le refuser, à se battre et à leur dire
09:13 "Vous êtes voilé, vous ne trouvez pas d'appartement, vous ne trouvez pas de métier.
09:17 C'est bien fait pour vous, c'est normal, vous crachez sur nos liens sociaux."
09:22 Oui, j'aimerais dire aussi que sur votre question de terroriser la population,
09:29 c'est ce que disait Richard Malka sur RTL, à savoir que l'islamisation radicale terrorise la République.
09:36 Ce n'est pas sans rappeler les propos de Charles Pasqua qui disait qu'il faut terroriser les terroristes
09:41 après les attentats en 1986 devant la FNAC et devant Tati.
09:46 Et d'ailleurs, ça avait mené à la première loi contre le terrorisme en 1986
09:50 et qui définissait véritablement le terrorisme et qui montre ce dévoiement
09:54 que l'islam, le islamisme radical, est un dévoiement par la violence de l'islamisme.
09:59 De l'islam, pardonnez-moi.
10:01 Et ce qu'il faut là, c'est véritablement lutter autant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
10:08 Il faut commencer par lutter contre la radicalisation des enfants,
10:11 comme on le fait en Grande-Bretagne, encore une fois.
10:13 Allez, on marque une très courte pause.
10:15 Vous restez avec nous, on va se retrouver dans un instant pour aborder cette réunion
10:19 qui a eu lieu aujourd'hui cet après-midi au ministère de l'Intérieur
10:22 entre Gérald Darmanin et Nicole Belloubet pour évoquer la sécurisation des collèges et des lycées.
10:28 A tout de suite.
10:30 18h-19h sur CNews et Europe 1.
10:33 Les Européens ?
10:34 Punchline !
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