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00:00 -Parce que vous avez de l'audace, vous vous aimez bien parfois bousculer quelques traditions.
00:04 Vous venez de jouer Berenice au Théâtre de la Ville à Paris à guichet fermé.
00:07 Vous allez partir en tournée d'ailleurs pour cette pièce mise en scène de Roméo Cacciducci.
00:13 Une version radicale de la tragédie de Racine dont on voit les images.
00:18 Il n'y a que les monologues de l'héroïne que vous interprétez avec une voix qui est par moment retravaillée
00:24 avec un vocodeur, un appareil qui change votre voix et ça a suscité des réactions un peu dingues dans la salle.
00:31 On entendait des applaudissements, des huées, des rires nerveux, des "oura".
00:35 Il y a même un soir un spectateur qui vous a interpellé en hurlant "on n'entend rien, on n'entend rien Isabelle".
00:41 Et apparemment les spectateurs se sont avectivés entre eux.
00:45 Bref, ça avait l'air hyper vivant. Vous étiez prête à ça ?
00:47 -Non, j'étais déçue, j'en attendais plus.
00:49 -Ah ouais ?
00:50 -Vous entendiez plus de lui ?
00:52 -Oui, j'entendais beaucoup plus de Roméo Cacelucci. J'étais vraiment très déçue.
00:56 Non, je plaisante. Je plaisante mais pas complètement.
01:00 Il a toujours... paraît-il, parce qu'en fait moi j'ai pas vu les spectacles qui ont suscité les plus vives réactions
01:06 là où il a fait carré, il fallait... la police était venue, enfin c'était vraiment... ça allait très très loin.
01:13 Moi j'ai vu surtout ses opéras récemment, qui sont tout à fait extraordinaires, visibles.
01:19 Donc j'étais pas très étonnée, finalement.
01:23 -Déstabilisée à défaut d'être étonnée ? Ou préparée justement à ces réactions ?
01:27 -Oui, un tout petit peu. Une fois j'ai dit "j'espérais que ça continue pas"
01:31 mais en même temps c'était la fin du spectacle, donc même si ça avait continué, c'était fini de toute façon.
01:37 Mais c'est pas à reproduire.
01:40 -Ah oui, quand même, oui.