• il y a 8 mois
Tiphaine Auzière, auteure du livre «Assises» : «On peut très vite avoir un enfant qui est harcelé comme un enfant qui est harcelant».

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Transcription
00:00 Oui, c'est quelque chose qui est absolument dramatique.
00:02 Moi, je suis dans le Pas-de-Calais, il y en a eu un il n'y a pas très longtemps
00:04 dont on avait parlé.
00:06 C'est effectivement quelque chose sur lequel il faut
00:09 impérativement s'engager et lutter.
00:11 Et on a renforcé l'arsenal juridique en ce sens.
00:14 Mais je pense qu'au-delà de l'arsenal juridique, on peut toujours et toujours le renforcer.
00:17 Il y a aussi un volet, sans doute, éducation et sensibilisation
00:21 sur les rapports hommes-femmes.
00:23 Et justement, l'éducation, parce que vous êtes une jeune maman,
00:25 je me disais, mais qu'est-ce que vous dites à votre petit garçon ?
00:28 Alors déjà, j'ai réfléchi pour avoir le même discours pour ma petite fille et mon petit garçon.
00:33 Ça, c'est quelque chose qui est pour moi intéressant d'avoir absolument le même traitement.
00:37 Et dans la question du rapport, déjà, par exemple, quelque chose de tout bête,
00:42 mais avoir un discours qui est cohérent sur la violence, par exemple,
00:46 et sur le harcèlement, parce que je pense que ça se joue aussi dès l'enfance.
00:50 On peut très vite avoir un enfant qui est harcelé comme un enfant qui est harcelant.
00:53 Il faut expliquer les limites.
00:55 Qu'est-ce que vous lui dites concrètement ?
00:56 Et je suis étonné d'ailleurs.
00:57 Alors, est-ce qu'on parle de la même manière, un petit garçon et une petite fille,
01:02 dans ce type de rapport-là ?
01:04 Parce qu'il n'aura peut-être pas les mêmes rapports non plus, forcément, plus tard dans la société.
01:09 Mais quel âge a votre petit garçon ?
01:11 Alors, j'ai une petite fille qui a 10 ans et un petit garçon qui a 8 ans.
01:13 Bon, 8 ans, donc là, c'est l'âge de raison, comme on dit.
01:16 C'est là où on apprend comment se conduire à l'école.
01:21 Et qu'est-ce que vous lui dites, par exemple, si vous le trouvez violent
01:24 ou s'il a une réaction que vous n'aimez pas et sur laquelle vous voulez intervenir ?
01:31 Alors, encore une fois, j'essaye déjà de ne pas dissocier.
01:33 Et par exemple, les questions de consentement.
01:35 Après, j'ai peut-être une déformation professionnelle,
01:37 mais très tôt, les questions de consentement,
01:39 c'est un point sur lesquels je les ai alertées en disant,
01:42 il y a des choses que vous, enfant, vous avez le droit d'accepter,
01:45 mais que vous avez le droit de refuser, qu'on n'a pas à vous imposer.
01:48 De la même manière, vous n'avez pas à l'imposer aux autres.
01:50 Ça, c'est vraiment important.
01:52 Et après, je pense que les adultes, c'est d'essayer d'être un exemple.
01:55 Par exemple, si on est soi-même violent,
01:57 verbalement, physiquement, envers un enfant,
02:00 et bien effectivement, derrière, c'est difficile de lui apprendre de ne pas l'être.
02:03 Et d'ailleurs, beaucoup de gens qui se retrouvent devant les tribunaux
02:05 ont un passé où ils ont eux-mêmes été victimes et ça se traduit.
02:08 Donc, je pense que c'est essayer d'être assez irréprochable là-dessus,
02:13 aussi avec eux, dans les exemples qu'on leur donne.
02:14 [Musique]
02:17 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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