La Sexy News de Flore Cherry - Les handicapés de l'amour

  • il y a 6 mois
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##SEXY_NEWS-2024-03-29##
Transcript
00:00 Brigitte Laé, Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:05 Avec Sandy Boulanger, nous accueillons Flore, chérie. Bonjour Flore.
00:09 Bonjour Brigitte, bonjour Sandy.
00:11 Je vais donc vous parler d'un sujet qui reste dans la thématique que vous évoquez aujourd'hui,
00:17 puisqu'il s'agit de parler des handicapés de l'amour.
00:19 Et s'il y a bien une catégorie de la population qui devient de plus en plus,
00:22 je ne vais pas dire handicapée, mais angoissée par la découverte d'un premier amour,
00:27 c'est la catégorie des 18-24 ans.
00:31 On sait déjà que c'est une population qui connaît une hausse d'abstinence sexuelle.
00:34 28% des jeunes n'ont pas eu de rapport en 2023, le chiffre le plus haut qu'on a connu depuis 50 ans.
00:40 Et ce chiffre, il la met en parallèle avec une grande étude IFOP qui nous apprenait juste le mois dernier
00:45 que 74% des jeunes, donc près des trois quarts,
00:49 étaient stressés avant une première rencontre, donc 41% systématiquement.
00:55 Et ce sont les jeunes femmes qui sont les plus inquiètes.
00:58 Le taux monte à 81% dans cette catégorie,
01:01 quand il atteint même 91% chez ceux qui utilisent les applications de rencontres.
01:07 Preuve bien que la "dating fatigue", c'est-à-dire ce sentiment de lassitude
01:11 à utiliser les moyens de rencontres virtuels, se traduit aussi en chiffres.
01:15 La plus grosse crainte, en particulier chez les femmes,
01:17 c'est celle de ne pas plaire à son nouveau partenaire.
01:20 95% des femmes sont dans ce cas quand elles vont à un premier rendez-vous.
01:24 - Donc un premier rendez-vous par rencontre ?
01:27 - Pas par les applications, vraiment, on va à un premier rendez-vous amoureux,
01:31 et dans 95% des cas...
01:32 - Parce que ça a toujours été comme ça, les femmes sont toujours persuadées
01:36 qu'elles ne sont pas assez je ne sais quoi...
01:39 - Exactement, et donc là on a vraiment ce chiffre qui montre que c'est une écrasante majorité.
01:45 Moi je la mettrais aussi en parallèle avec la consultation des réseaux sociaux.
01:48 Il y avait une grande étude en 2019 publiée sur The Lancet
01:52 qui portait sur 10 000 jeunes américains,
01:54 qui montrait qu'il y avait vraiment une corrélation entre la mauvaise image corporelle de soi
01:59 et l'utilisation des réseaux sociaux, et que c'était particulièrement vrai chez les jeunes filles.
02:04 Donc je pense que les réseaux sociaux n'arrangent rien à la situation.
02:07 La deuxième difficulté qu'on remarque dans cette étude IFOP,
02:10 c'est lors d'une première rencontre amoureuse,
02:11 c'est l'appréhension à découvrir une nouvelle personne, à se confronter à l'inconnu.
02:16 Et on peut le comprendre parce que cette génération des 18-24 ans,
02:19 c'est une génération qui reste beaucoup plus à domicile que les aînés.
02:23 Elle a l'habitude d'avoir accès au monde extérieur depuis son canapé,
02:26 on pense à la culture, au travail ou simplement faire ses courses,
02:29 maintenant tout peut être fait en ligne.
02:31 Et aussi parce que c'est une génération qui peut avoir des opinions
02:33 de plus en plus divergentes sur les rapports amoureux,
02:36 notamment par le système très morcelé de l'accès aux médias via les réseaux sociaux
02:39 qui peut créer une bulle de croyances.
02:42 Un sondage IFOP de 2022 montrait que deux tiers des jeunes hommes souhaitaient être déconstruits,
02:47 quand l'opposé, un tiers des jeunes hommes adhéraient aux valeurs traditionnelles très viriles.
02:52 Donc dans ces conditions, la rencontre à l'autre et son aléa
02:55 ne permettent pas toujours une réelle sérénité.
02:57 On accuse souvent les écrans d'être une forme de nouvelle libido offerte aux jeunes
03:02 parce qu'elle stimulerait le système de dopamine, un petit peu comme le plaisir sexuel.
03:06 Mais je pense que les écrans sont plus accusés sur le domaine du temps d'espace mental disponible.
03:10 Ils volent plus de l'attention introspective,
03:13 c'est-à-dire du temps pour se reconnecter à son monde intérieur,
03:16 à sa libido, que réellement est en concurrence avec le plaisir sexuel.
03:21 La santé mentale des jeunes a d'ailleurs été érigée comme grande cause nationale par le Sénat en ce début 2024.
03:28 Peut-être une bonne nouvelle pour que les jeunes retrouvent la fièvre de leurs aînés
03:31 lorsqu'ils allaient gaiement courtiser au bal du village.
03:34 Mais je pense qu'il y a quelque chose qu'il faut dire,
03:36 même si encore une fois, ce n'est pas politiquement correct.
03:40 Mais il y a eu des époques où on se sautait dessus sexuellement et puis on ne se posait pas de questions.
03:49 Alors après, bien sûr qu'il était temps qu'on respecte les femmes et qu'on ne leur saute pas dessus si elles n'ont pas envie.
03:56 Mais cette sorte d'idée qu'il ne faut pas non plus tout de suite, peut-être, etc.,
04:03 finit par mettre une distance.
04:05 Et je pense que ça, c'est un peu problématique quand même.
04:10 Mais je ne sais pas comment on va pouvoir faire bouger les choses dans le bon sens.
04:16 On a une période d'adolescence qui a énormément bougé aussi.
04:20 On était à peu près à 4 ans d'adolescence de chamboulement, pas que hormonal mais aussi cognitif,
04:26 il y a 50-60 ans.
04:28 Aujourd'hui, on passe à 15 ans.
04:30 Et ce n'est pas juste dans les faits.
04:31 C'est que ce changement hormonal et cognitif est effectif jusqu'à 15 ans.
04:37 C'est-à-dire que toute cette construction identitaire,
04:41 avec toute cette masse d'informations,
04:44 pas toujours vérifiables d'ailleurs et pas toujours justes,
04:48 ils n'ont pas beaucoup d'outils de gestion de l'information.
04:52 Donc il y a un grand buffet devant, mais ils n'ont pas encore l'estomac.
04:55 Ils ont leurs réseaux sociaux, mais comme vous le dites très justement,
04:58 Flore Chéry, ils sont dans leur croyance et ils vont trouver toujours sur le réseau social,
05:03 n'importe lequel, quelqu'un qui va répondre à leur croyance.
05:06 Donc ils restent accrochés à leur croyance.
05:08 Et c'est malheureusement dans la rencontre de l'autre que nos croyances, elles sont...
05:13 - Bousculées, bien sûr, et qu'il faut s'ouvrir à l'autre.
05:17 Et ça devient de plus en plus difficile.
05:18 Je pense que si on s'enferme dans l'algorithme des réseaux sociaux
05:22 et que l'on considère que c'est ça la représentation du monde,
05:26 il y a un danger à évidemment s'ouvrir au monde réel
05:29 qui a son lot d'aspérités, de gens qui pensent différemment...
05:33 - Qui peuvent faire mal, mais qui vont ramener à la réalité.
05:38 - Bien sûr. Donc ça c'est important.
05:40 Et puis on est surtout sur une génération qu'on appelle la génération un peu "coucouning",
05:45 c'est-à-dire qui a commencé dans les années 90
05:47 et qui s'est développée avec l'apparition d'Internet.
05:49 Vous avez connu, vous, une époque très certainement où vous alliez dehors,
05:52 où vous alliez au théâtre, au cinéma, où vous sortiez.
05:55 On remarque que les jeunes sortent un tiers de moins de temps que leurs aînés.
06:00 - Il y en a quand même beaucoup qui sortent encore, heureusement.
06:03 - Oui, mais on les chiffre à peu près à un tiers de temps en moins.
06:07 Donc ça pose une vraie question sur le rapport au dehors,
06:14 surtout quand on sait, et notamment on l'a vu pendant le confinement,
06:16 que rester seule chez soi induit la peur de l'étranger, la peur de l'autre.
06:21 Plus on reste chez soi, plus on a peur des gens à l'extérieur.
06:25 Donc ce n'est pas forcément sain, même pour la représentation mentale du monde.
06:31 - Si, vous me connaissez quand même, je suis toujours très optimiste.
06:35 Parce que dans tout changement de code sociaux,
06:38 il y a toujours un moment chaotique.
06:40 On l'a vu à la libération sexuelle,
06:42 et puis après on est redevenu un peu plus sages,
06:45 mais quand même plus hauts que ce qu'il y avait avant.
06:47 Là je pense aussi qu'on a des codes sociaux qui évoluent,
06:49 des modes relationnels qui évoluent,
06:51 avec des outils technologiques juste extraordinaires.
06:54 C'est peut-être un peu comme si on se retrouvait avec un permis de conduire tout neuf, tout beau,
06:59 au volant d'une Porsche, d'une Ferrari, de toutes les autres marques qu'on peut citer en même temps.
07:05 C'est ça aussi, c'est cet apprentissage-là.
07:08 Moi je suis assez confiante aussi sur le fait que ça va bouger.
07:11 Rappelez-vous comment nos parents et nos grands-parents à tous pouvaient nous dire
07:15 "Ah là, mais tu fais n'importe quoi, tu sais pas faire."
07:18 On a tous connu ça finalement, donc on continue de dire que les jeunes...
07:21 - Oui, il y a toujours un pied de notre génération à toujours critiquer et s'inquiéter pour la jeunesse, c'est vrai.
07:26 - Bien sûr, et puis moi je pense que de toute façon c'est la jeunesse d'aujourd'hui qui fera la société de demain.
07:30 - Indéniablement. - Ah bah c'est sûr ça.
07:32 - Sauf que le problème c'est qu'il y a quand même une montée de l'anxiété chez les jeunes qui est...
07:37 - Qui est préoccupante, pour que ça soit une cause nationale,
07:40 et pour que le Sénat vote dessus et mette des moyens,
07:43 ils l'ont pas fait sur les générations précédentes.
07:45 Donc là on est quand même sur un cas qui est assez spécifique, il faut quand même surveiller.
07:49 - Je suis d'accord, que dans l'avenir ça s'arrangera, je suis d'accord,
07:54 mais pour l'instant il y a quand même un vrai phénomène inquiétant qu'il faut pas prendre à la légère.
08:00 - Mais vous voyez, il y a des festivals qui sont maintenant faits,
08:03 donc j'ai beaucoup participé au festival Facette, pour le citer,
08:07 qui est fait par et pour les jeunes, sur la santé mentale des jeunes,
08:11 avec de nombreux ateliers de soutien, donc j'y fais la partie santé sexuelle,
08:16 mais je crois aussi que maintenant les jeunes s'emparent de leurs problématiques,
08:20 c'est-à-dire qu'ils ne sont plus non plus dans une attente d'une société qui va leur apporter des outils,
08:26 je crois aussi qu'il y a des mouvements comme ça, qui sont là pour créer ce qu'ils ont à construire.
08:31 - Non mais il y a des tas de jeunes qui vont très très bien,
08:33 - Mais il y en a plein qui vont pas bien mais qui se soulèvent.
08:35 - Il y a des tas de jeunes qui sortent, etc.
08:38 C'est pas tout ce qui est là-dessus, mais il y a quand même un grand nombre de jeunes
08:45 qui ont vraiment des problèmes, et c'est ça qui est intéressant.
08:49 - Il faut pas oublier quand même, on a fait il y a dix jours une émission sur les familles monoparentales,
08:54 beaucoup de familles monoparentales vont très très mal,
08:59 il y a beaucoup de raisons qui font que c'est pas si facile aujourd'hui de grandir dans une famille équilibrée,
09:09 avec des bons repères, etc.
09:12 - Ah oui c'est un fait.
09:14 - Et aussi je pense qu'il y a des jeunes maintenant qui commencent aussi à prendre à bras le corps ces problématiques-là,
09:20 justement parce qu'ils en sont victimes, ils en souffrent, et notamment dans les santé mentale.
09:26 - Moi ce que je trouve positif c'est surtout qu'on est dans un monde où on s'inquiète vraiment de ces sujets-là,
09:30 et qu'on les laisse pas à l'abandon, et notamment les gouvernements ou les politiques de différents bords
09:34 qui s'inquiètent de ces sujets, qui les pointent du doigt, et qui trouvent des solutions concrètes pour y répondre,
09:39 alors est-ce que ça va marcher, pas marcher, mais en tout cas...
09:41 - Sauf que quand je parle avec des psychiatres ou des personnes qui s'occupent des jeunes,
09:47 ils sont débordés, il y a des tas de gens qui n'arrivent pas à trouver de consultation, donc c'est pas...
09:52 - Il y a un problème de santé aussi, du système de la santé qui est un peu à l'abandon.
09:56 - On manque...
09:57 - De professionnels de santé.
09:58 - Soyons positifs, après tout, tant qu'il y a de l'amour, il y a d'espoir.
10:03 Et si vous avez envie de sortir, je vous conseille d'aller voir le Jeudi soir,
10:07 la pièce qu'a écrite Flore Chéry, 5 à 7, c'est "Au suite Paradise", 12 rue Marie Stuart dans le 2ème.
10:14 Et puis vous retrouvez évidemment Flore Chéry aussi sur union.fr.
10:18 - Merci. - Merci Flore.

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