Emile: Huit mois après sa mystérieuse disparition au Haut-Vernet, une mise en situation a lieu aujourd'hui pour reconstituer la journée du 8 juillet 2023 - Regardez
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - On a été chargé aujourd'hui, mais je voulais qu'on commence par ce qui se passe au Vernet avec la disparition d'Émile,
00:06 parce que c'est peut-être, en tout cas on l'espère, une journée clé qui est en train de se dérouler aujourd'hui,
00:10 puisqu'il y a une mise en situation qui a lieu, une mise en situation c'est une sorte de reconstitution de l'après-midi de la disparition du petit Émile.
00:19 C'était le 8 juillet 2023, on se souvient tous de son visage, on se souvient tous de ses images.
00:25 On part tout de suite en direct sur place et on rejoint Célia Barotte qui est sur place donc pour suivre cette journée.
00:31 Bonjour Célia, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui est en train de se passer en ce moment même d'ailleurs au Vernet où vous vous trouvez ?
00:38 - Eh bien j'en remarque depuis ce matin, 17 personnes ont été convoquées pour cette mise en situation.
00:45 Alors il s'agit de la famille, des membres de la famille d'Émile, des voisins ou encore des témoins visuels qui étaient présents ici au Vernet
00:52 et au hameau du Haut-Vernet le 8 juillet dernier.
00:55 Comme vous pouvez le voir, alors il est compliqué ici pour moi de me déplacer puisqu'il y a très peu de connexion,
01:00 mais il y a les gendarmes qui sont en train de parler à la presse, de communiquer aussi,
01:06 de mettre et d'orienter les habitants sur les lieux de cette mise en situation.
01:11 L'objectif, et c'est important comme vous l'avez rappelé dans votre sommaire,
01:16 c'est un enjeu clé pour l'avancée de l'enquête puisque cette mise en situation va permettre de déceler d'éventuelles incohérences
01:24 entre les différents témoignages, mais aussi de permettre à l'enquête d'avancer.
01:29 Un important dispositif de gendarmerie a été mis en place.
01:33 On dénombre 15 gendarmes de la compagnie de gendarmerie du département Barcelonette,
01:38 un escadron de la gendarmerie mobile et une équipe de télés pilotes drones.
01:42 Cette équipe est destinée à la lutte anti-drone.
01:46 Pour cette journée particulière, un arrêté municipal a également été déposé.
01:50 Il est interdit d'accéder au hameau du Auvergné depuis hier et ce jusqu'à demain.
01:56 Nous sommes vraiment en attente d'éléments de réponse.
01:59 Nous avons pu aussi nous entretenir avec le maire du Auvergné et du hameau du Vernez, François Bally,
02:05 qui nous expliquait qu'il ne souhaite pas que l'on dise de son village que c'est un village reclus,
02:10 qui ne communique pas. Et tout le monde a espoir que l'on retrouve Emile
02:14 ou en tout cas que l'on sache où est passé ce petit enfant.
02:17 Alors Célia, vous allez nous faire un point sur l'enquête dans un instant,
02:20 mais je voulais auparavant qu'on écoute la maman d'Emile,
02:23 parce qu'il y a quatre mois, la maman d'Emile a lancé un appel.
02:26 En fait, c'était un appel qui était vraiment poignant, parce que c'est vrai qu'on ne sait pas.
02:30 On ne sait pas s'il y a eu un accident, on ne sait pas s'il a été enlevé,
02:32 on ne sait pas ce qui s'est passé réellement.
02:34 Je voudrais qu'on réécoute cet appel.
02:36 C'était le 23 novembre 2023, très précisément.
02:39 Et elle lançait un appel, c'est la voix de la maman que vous allez entendre,
02:42 qui dit "Dites-nous, donnez-nous des infos si vous en avez écouté".
02:47 8 juillet, nous vivons entre l'espoir et l'abattement.
02:51 Après l'avoir cherché en vain pendant des semaines,
02:54 compte tenu de la configuration des lieux,
02:57 nous avons acquis la certitude que notre petit Emile a été victime d'un enlèvement ou d'un accident.
03:04 Ce 24 novembre, c'est son anniversaire et nous ne pouvons pas le fêter.
03:10 L'incertitude ajoute à notre angoisse.
03:13 Où est notre petit garçon ? Que lui est-il arrivé ?
03:17 Nous voulons nous adresser aujourd'hui à celui ou ceux qui savent ce qui lui est arrivé.
03:24 S'il s'agit d'un accident, peut-être avez-vous paniqué.
03:28 Si vous avez commis l'irréparable, peut-être le regrettez-vous.
03:32 Peut-être craignez-vous les conséquences et ne savez comment vous en sortir.
03:37 Tout cela, nous pouvons le comprendre, mais nous en appelons à votre cœur.
03:42 Comprenez notre détresse.
03:44 Dites-nous où est Emile.
03:47 Par pitié, s'il est vivant, ne nous laissez pas vivre sans lui.
03:52 Rendez-le-nous.
03:54 Par pitié, s'il est mort, dites-nous où il se trouve.
03:58 Rendez-le-nous.
04:00 Ne nous laissez pas sans une tombe pour nous recueillir.
04:04 Tout cela, vous pouvez le faire de mille manières,
04:08 même anonymement, sans avoir à vous dénoncer.
04:11 Mais ne nous laissez pas vivre le restant de nos jours,
04:14 ainsi que nos familles, avec cette affreuse angoisse qui nous broie le cœur.
04:19 Nous vous en supplions, dites-nous où il se trouve.
04:22 Rendez-nous Emile.
04:24 Il est bouleversant cet appel, c'était il y a quatre mois.
04:28 C'est vrai, Célia Barotte, toujours en direct du Vernet, pour CNews,
04:32 c'est vrai qu'on a quand même très peu d'informations,
04:34 il n'y a quasiment pas de piste réelle sur ce qu'a pu devenir Emile.
04:39 Cela va faire bientôt neuf mois que le petit Emile a disparu
04:44 et aucune piste n'est écartée, n'est mise de côté,
04:47 puisque aucun élément n'a été retrouvé.
04:50 Il n'y a pas de trace de l'enfant dans les environs, dans le paysage,
04:54 on n'a pas retrouvé non plus ses habits.
04:56 Donc il est très compliqué d'avancer dans l'enquête
04:59 et c'est pour ça que cette mise en situation a été organisée,
05:01 elle a été prévue depuis longtemps.
05:03 Ce n'est pas un élément de l'enquête qui a lancé cette mise en situation.
05:06 L'enquête a d'abord été ouverte, je vous le rappelle, pour disparitions inquiétantes,
05:10 ensuite elle a été requalifiée en motif criminel pour enlèvement et séquestration.
05:15 La piste de la chute mortelle est de moins en moins plausible,
05:19 car lors des nombreuses bâties organisées ici au Vernet et dans le Hamo du Haut-Vernet,
05:23 aucun corps n'a été retrouvé.
05:26 Ces huit derniers mois, il y a eu une centaine d'auditions,
05:29 les données téléphoniques des riverains, mais aussi des touristes qui étaient présents ce jour-là,
05:34 ont été analysées et pourtant toujours aucune piste, aucun élément,
05:37 pour connaître le motif et les explications sur cette disparition très inquiétante
05:42 et qui donne ici une grande émotion, mais aussi une émotion qui se retrouve à l'échelle nationale.
05:47 Effectivement, merci beaucoup Celia Barod, vous restez sur place bien évidemment à suivre cette reconstitution
05:53 qui a lieu, cette remise en forme de cette journée qui va être vécue,
05:57 on l'a bien compris, Maître Laure Alice Bouvier, c'est vrai qu'on voit que les gendarmes sont un peu perdus.
06:02 En fait, visiblement, les enquêteurs, on part sur beaucoup de pistes,
06:05 il y a beaucoup de choses qui sortent, qui fuitent, qui circulent,
06:08 et en fait on n'arrive pas, on n'arrive pas à voir une piste.
06:11 Comment un gamin peut disparaître comme ça ? Ça paraît dingue.
06:13 Oui, c'est très étonnant parce qu'il y a quand même beaucoup d'actes qui ont été faits.
06:17 Là, on a l'impression qu'on se dirige vers un cold case,
06:20 il faut quand même rappeler que les cold case, initialement, ça vient du langage anglo-saxon,
06:24 où il n'y a pas de prescription. Le risque en France, c'est la prescription.
06:28 Et c'est très bien qu'on poursuive l'enquête de cette façon-là,
06:30 parce que ça permet de mettre en place des actes interruptifs de prescription
06:34 qui permettent ensuite justement de repousser la prescription
06:37 et de pouvoir, avec les nouvelles technologies qu'on a, de pouvoir éventuellement retrouver une mise.
06:41 Alors c'est vrai que la dernière piste qui a été évoquée, c'était la piste du grand-père.
06:44 Voilà, alors pour l'instant, on ne sait pas ce que ça a donné, ça n'a pas donné grand-chose.
06:48 Je vous propose de revenir, donc c'était il y a quelques jours, justement,
06:51 on a commencé à se dire que les enquêteurs s'intéressaient au passé du grand-père, du petit garçon.
06:57 Regardez ce qui se disait.
06:59 Une piste qui aurait intéressé les gendarmes dès les premiers jours de l'enquête.
07:04 Le passé de Philippe Fay, le grand-père maternel du petit Émile, a de quoi soulever quelques questions.
07:10 Le Parisien révèle que l'homme de 58 ans aurait appartenu dans les années 90
07:15 à la communauté traditionnaliste de Rillaumont, dans le Pas-de-Calais,
07:19 où il travaillait comme encadrant au sein de l'internat.
07:21 D'anciens pensionnaires se souviennent d'un homme autoritaire.
07:25 Vêtu d'une robe de bure et chaussée de Rangers à bout coquet,
07:28 il est chargé de faire régner la discipline à l'internat.
07:31 Philippe Fay pouvait infliger des tartes mémorables.
07:34 Entre 2014 et 2017, toujours selon le Parisien,
07:37 plusieurs plaintes sont déposées par des anciens élèves qui dénoncent des faits de maltraitance.
07:42 Le grand-père d'Émile est entendu en 2018 sous le statut de témoin assisté
07:47 et reconnaît seulement des punitions un peu sévères sur les enfants.
07:51 Le petit Émile, 2 ans et demi, a disparu depuis presque 9 mois.
07:55 Aucune piste n'est écartée par les enquêteurs.
07:57 Philippe Fay est constitué parti civil aux côtés de son épouse et des parents du garçon.
08:03 Maître Laure Alice Bouvier, et pendant qu'on est toujours en direct,
08:06 vous le voyez avec ces images et cette reconstitution qui est en cours sur place,
08:10 on a quand même le sentiment que ça part dans tous les sens,
08:12 parce que là, c'est vrai qu'on s'est intéressé au grand-père,
08:14 mais le grand-père n'a jamais été mis en examen pour quoi que ce soit dans cette affaire,
08:18 il a été juste entendu en tant que témoin assisté,
08:20 donc on est en train de tirer le fil petit à petit,
08:23 mais au bout, il n'y a pas grand-chose.
08:25 On ne sait pas ce qu'on va trouver.
08:26 Après, quand on voit qu'il y a des remondissements dans l'affaire du petit Grégory,
08:29 tout récemment, on se dit que peut-être, justement, avec ces actes interruptifs de prescription,
08:33 peut-être que l'enquête va peut-être durer très longtemps,
08:35 ça va peut-être durer pendant des années, on ne sait pas vraiment.
08:39 Ce qui est très étonnant, c'est qu'on n'a rien trouvé.
08:41 Parce qu'aujourd'hui, on a quand même des brigades synophiles, on a de l'ADN, on a quand même...
08:45 - Des drones, nous disait Célia sur place, elle disait qu'aujourd'hui,
08:47 il y a même une équipe avec des drones qui circule et qui est là.
08:50 - C'est ça, on a une technologie de pointe qui permet quand même,
08:53 normalement, aujourd'hui, de résoudre ce genre.
08:55 - Bon, voilà donc ce qu'on pouvait vous dire sur cette affaire,
08:58 et vous l'avez compris, ça va durer tout au long de la journée,
09:01 tout au long de la journée, il va y avoir cette remise en forme de cette journée
09:05 pour essayer de trouver le moindre détail.
09:07 On va avoir l'occasion de suivre ça toute la journée sur CNews.