L'interview de Malika Sorel (candidate RN aux élections européennes) en intégralité
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00:00 Suite de BFM story avec notre invité, c'est Malika Sorel qui est avec nous, candidate Rassemblement National aux élections européennes.
00:07 Vous êtes numéro 2 sur la liste, essayiste, ancienne membre du Haut Conseil à l'intégration. Bonsoir Malika Sorel.
00:12 Bonsoir.
00:13 Alors selon le cadenas enchaîné, vous auriez envoyé plusieurs messages à Emmanuel Macron, assez récemment cet hiver, pour essayer d'entrer au gouvernement.
00:22 Finalement ça n'a pas marché, vous retrouvez numéro 2 de la liste Bardella, c'est ça ?
00:26 Alors j'ai adressé effectivement des SMS au président de la République, puisqu'on m'a donné son portable, que j'ai gardé soigneusement pendant 2 mois environ,
00:34 parce que j'ai dit à la personne qui m'appelait qu'il me fallait absolument que vous fassiez entendre raison sur la République, etc.
00:40 Et je lui ai répondu "mais il n'écoute personne, comment voulez-vous qu'il m'écoute moi ?"
00:44 Et quelques jours avant les vœux aux Français, je ne sais plus ce qui s'était passé, mais je me dis "non mais là je vais lui écrire".
00:50 J'ai envoyé un SMS pour exprimer un certain nombre de choses, il a récupéré 3-4 éléments de langage, il les a mis dans son adresse aux Français pour les vœux.
01:00 Donc je me suis dit "ah, il est en train de se réveiller, peut-être qu'il a compris certaines choses".
01:04 Donc j'ai continué à discuter avec lui, et j'ai fait avec lui ce que je fais avec énormément d'hommes politiques et de femmes politiques depuis maintenant 20 ans.
01:13 Qui vous a supplié de le contacter ?
01:16 Contrairement au Président de la République, j'estime que le lien de confiance est fondamental, et qu'on ne révèle pas le contenu de conversation qui doit être privé.
01:25 Ah non ce n'est pas le contenu, c'est que vous dites "quelqu'un m'a supplié de le contacter pour essayer de lui faire entendre raison sur les sujets qui vous sont chers".
01:30 Oui, quelqu'un qui est très important et qui tient le portable du Président Macron.
01:36 Mais donc vous avez en fait pas mal de contacts avec la Macronie, c'est quand même pour quelqu'un qui est sur une liste rassemblement nationale c'est assez...
01:42 Mais je ne suis pas sectaire. C'est ça qui est important à prendre en considération, c'est que je n'ai jamais été sectaire.
01:48 Et je vais même vous dire, lorsque Robert Badinter était sénateur, je correspondais avec lui, je suivais les textes de loi, et je l'alertais sur certaines choses.
01:56 Et même je lui disais "voilà, là maintenant il faudra saisir le Conseil constitutionnel pour barrer certaines choses".
02:01 Sur quoi vous avez alerté Emmanuel Macron, et quels sont les éléments de langage que vous lui avez transmis ?
02:05 Ah, il faudrait que je lui prenne les SMS, et que je les regarde, et que je réécoute l'adresse au français, et que je vous dise les trois ou quatre éléments.
02:11 Je retourne la question, lui faire en prendre raison sur quoi ?
02:14 Sur le principe républicain.
02:16 Lesquels, précisément ?
02:17 Sur tout ce qui se passe en France, c'est-à-dire il a une vision sur la laïcité, qui foule régulièrement au pied, alors que la laïcité est une digue qui protège la France, je l'ai toujours écrit.
02:27 Là, il fait des choix qui sont totalement, je me disais, mais il ne comprend pas ce qui se passe.
02:33 Quoi par exemple ?
02:34 Sur les questions scolaires, il y a eu l'arrivée de Gabriel Attal, qui est salutaire au ministère de l'Education nationale, malheureusement, parce qu'il avait compris un certain nombre de choses, il était prêt à décider.
02:46 Et puis ensuite, et ça, ça illustre aussi les échanges que j'avais avec lui, et d'ailleurs il n'est pas très prudent, parce que, à son niveau, envoyer au canard enchaîné des contenus ça montre une certaine fébrilité.
02:59 Mais Manique El-Sorel, pardon.
03:00 Il me met à son niveau, et non, ce qui est très important...
03:01 C'est une boule puante, c'est une boule puante.
03:03 Mais c'est un aveu de faiblesse, de fébrilité.
03:05 C'est la campagne électorale, on cherche à nuire l'adversaire.
03:08 Ah non, mais pas au niveau du président de la République.
03:10 Mais attendez, Manique El-Sorel.
03:11 Non, c'est très important ce que je dis, parce que là, nous sommes au cœur de la question de l'autorité de l'État.
03:16 C'est-à-dire, tout ce qui se passe sur le terrain, le président de la République doit avoir resté au-dessus des clivages partisans.
03:24 Plutôt que de transmettre ses SMS au canard enchaîné.
03:25 Mais c'est très grave.
03:26 Ça veut dire, vous savez, j'ai vu même qu'à l'étranger, les gens répercutent.
03:29 Mais il y a des dirigeants étrangers qui vont se dire, ah, mais quand j'échange avec lui, il est capable d'envoyer le contenu des SMS.
03:36 Donc c'est un problème de fond.
03:38 Et il a dit ça, bien sûr, c'est une boule puante, parce qu'il voulait m'atteindre.
03:42 Alors je vais vous dire, je vais vous faire une confidence.
03:44 Est-ce que la question, en fait...
03:45 Je vais vous faire une confidence.
03:46 Oui.
03:47 C'est que, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il m'avait été proposé de devenir sous-préfète.
03:51 On m'a dit, demain, tu es sous-préfète.
03:54 Et j'ai dit, est-ce que j'aurais le droit de continuer à tirer la sonnette d'alarme sur les problèmes que nous rencontrons sur le terrain, à l'école, etc., à l'hôpital, dans les entreprises enseignement supérieur ?
04:04 On m'a dit, ah non, sous-préfète, tu dois, te terre, tu ne parles plus.
04:07 Donc on vous a proposé de être sous-préfète.
04:08 Absolument.
04:09 C'est le cabinet de Nicolas Sarkozy.
04:10 Et j'ai refusé cette proposition.
04:12 Tu répondais, d'accord.
04:13 Donc mon approche, c'est une approche, pour moi, d'abnégation.
04:16 Vous me connaissez depuis très longtemps, vous êtes parmi les rares qui m'avaient invité depuis mon premier ouvrage.
04:21 C'est vrai.
04:22 Je n'ai pas, merci de le dire.
04:24 Ici ou dans les Grandes Gueules sur MCM.
04:25 Je n'ai pas varié.
04:26 La question est de savoir, est-ce que vous êtes une opportuniste ?
04:28 C'est-à-dire que vous aviez envie de faire de la politique, ça n'a pas marché, peut-être avec François Fillon, Villepin et Macron récemment.
04:34 Et vous dites, peut-être que chez Bardella, ce sera peut-être le plus facile.
04:37 Et tout de suite, hop, on me propulse numéro 2.
04:39 D'abord, j'ai été contactée.
04:41 Jordane Bardella me connaît depuis très longtemps puisqu'il me lisait.
04:44 Marine Le Pen m'avait déjà rencontrée, y compris sur un plateau d'Europe 1.
04:47 Donc elle savait mon existence depuis des années.
04:50 Et de toute façon, mes écrits sont publics.
04:52 C'est Jordane Bardella qui vous a contactée ?
04:53 C'est Jordane Bardella qui m'a téléphonée et qui m'a demandé, est-ce que vous accepteriez d'être au service de la France sur une liste pour les Européennes parce qu'il y a des enjeux extrêmement importants ?
05:02 Vous allez prendre votre carte au Rassemblement National ?
05:03 Le pacte migratoire, je n'ai jamais pris de carte nulle part.
05:05 Ça veut dire que par rapport à vos idées, ce sont celles du Rassemblement National qui se rapprochent le plus de vos idées du coup ?
05:11 Aujourd'hui, aujourd'hui, et le choix d'Emmanuel Macron le montre.
05:15 C'est-à-dire qu'il faut se souvenir que Nicole Belloubet est celle qui a mis en danger Mila, la jeune Mila, en réinstaurant le blasphème en France.
05:25 Et qui s'est excusée dans la poulet.
05:27 Je suis désolée, mais c'est très grave.
05:29 Ça a une portée, ça a participé à mettre Mila en danger.
05:33 Donc nous avons l'option qu'Emmanuel Macron a choisie, qui est tout de même une option à l'opposé du respect des principes républicains.
05:42 Et ce que moi je porte, et j'estime qu'aujourd'hui, oui, c'est le Rassemblement National et la liste Jordan Bardella
05:48 qui portent les principes républicains, leur défense, et donc je serai très utile.
05:53 Laïcité, intégration, défense des valeurs républicaines.
05:57 Liberté individuelle.
05:58 Liberté individuelle, lutte contre le communautarisme.
06:01 Aujourd'hui, ces idées-là que vous, vous portez depuis longtemps, c'est le Rassemblement National qui en est le plus proche aujourd'hui.
06:06 Absolument.
06:07 Juste, Malika Sorel, pour revenir sur ce que disait Olivier, est-ce que vous comprenez que ceux qui nous regardent se disent
06:11 au mois de décembre, fin décembre, début janvier, elle fait des offres de services au président de la République,
06:15 visiblement ça se passe pas bien parce que de fait vous n'y trouvez pas votre compte,
06:18 et vous vous retrouvez deux mois et demi plus tard avec Jordan Bardella.
06:21 Vous dites, dans le Figaro lundi, le président Macron a consacré le triomphe du mépris social, du mépris classe et du mépris intellectuel,
06:27 et le lendemain, le canard enchaîné sort que vous avez échangé à bâton en puce
06:31 et même vous vous vantez en quelque sorte qu'il ait repris des éléments de langage.
06:34 Oui, mais bien sûr, absolument.
06:35 Alors on se dit en fait, elle a juste envie de faire de la politique et ça va être avec Macron.
06:38 Alors écoutez-moi, elle a juste envie de faire de la politique, il faut préciser les choses, ça fait 20 ans que je fais de la politique.
06:43 Vous, vous ne me voyez pas comme une politique.
06:45 Je suis dans le monde politique depuis 20 ans.
06:49 Je suis une femme de dossier, j'ai alerté tous ceux qui m'ont croisé, les différents présidents de la République,
06:54 Premier ministre, j'ai travaillé avec Manuel Valls pour Babylou, il peut en témoigner.
06:58 Je suis dans la politique depuis 20 ans. Si mes idées avaient été portées,
07:03 si je n'avais pas conscience de la gravité de la situation de la France,
07:07 et qu'aujourd'hui je vois bien le seul parti qui me donne la possibilité de porter ce combat,
07:12 qui est le mien et je le réitère, vos collègues sont là pour en attester, je n'ai jamais varié.
07:17 Contrairement à des gens qui fustigeaient Macron, parce que moi j'étais très sympa,
07:21 excusez-moi de l'exprimer ainsi, je lui ai dit "Monsieur le Président, il faut agir,
07:26 rendez-vous compte, c'est votre image qui se joue dans l'histoire de France".
07:31 Et je lui ai dit, parce qu'il ne faut pas exagérer, ces journées avec ces principes fondamentaux,
07:35 ce n'est pas moi qui décidera quand on a eu des Châteaubriand, des Tocqueville,
07:39 et puis lorsqu'on a eu des ministres de la Culture comme Malraux pour De Gaulle,
07:43 je lui ai dit "Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça".
07:47 Donc moi je réitère le fait que je suis dans un combat, les Français doivent prendre vraiment conscience
07:52 que la situation est très grave, ils le voient aujourd'hui, il faut se battre pour sauver la France.
07:56 Vous êtes numéro 2 d'une liste qui est créditée de quasiment 30% des voix,
08:00 donc il y a des chances que vous soyez élue députée européenne.
08:03 Vous allez siéger avec l'AfD par exemple, l'extrême droite allemande, ça ne vous posera pas de problème ?
08:08 Je vais siéger au Parlement pour porter les combats qui ont été les miens.
08:12 Il faut être dans un groupe.
08:13 Il y a des alliances thématiques, nous allons nous battre contre le pacte migratoire de Macron et Menderley.
08:18 C'est très grave. Avec tous ceux qui voudront défendre l'Europe et arrêter la dispersion.
08:24 J'ai lu votre interview dans Le Figaro qui est intéressante, vous dites que c'est formidable le symbole que Jordan Bardella,
08:28 issu d'immigration italienne et vous, représentiez une force politique.
08:32 L'AfD qui, rappelons-le, a été au cœur de la polémique et a créé des manifestations monstres en Allemagne
08:38 parce qu'il y a eu une réunion qui a eu lieu à Potsdam où a été discuté un projet de remigration,
08:42 pas seulement des étrangers mais également d'Allemands, donc de citoyens allemands d'origine étrangère.
08:49 Ça ne vous pose pas de problème d'aller siéger avec des euros députés de l'AfD ?
08:52 Ça pose problème à Emmanuel Macron de faire ce qu'il fait, c'est-à-dire d'assassiner la France comme il le fait.
08:58 Je suis désolée, il y a quand même un problème.
09:00 Quel est le rapport avec la question ?
09:02 Soyez raisonnable. Aujourd'hui, moi je vous dis que la France est en danger, mais les Français le voient.
09:08 On est dans une situation où... Oui, mais c'est le cas, absolument.
09:12 3 300 milliards de dettes. Vous vous rendez compte ?
09:15 C'est ça la fiscalité de la France ?
09:17 Le séparatisme, qui a parlé du séparatisme ? Regardez ce qui se produit.
09:20 Il y a eu une loi contre le séparatisme.
09:22 A-t-elle donné des résultats ?
09:23 Elle vient d'être votée.
09:25 Elle vient ? Non, ça fait déjà un certain temps qu'elle a été votée.
09:28 Les résultats c'est quoi ? Ce sont 11 enfants qui ne peuvent pas aller au collège ou au lycée
09:32 avec des alertes attentat tous les jours. Mais vous plaisantez la situation est d'une gravité.
09:36 Aujourd'hui, je peux le dire aux Français parce que, à part vous et peut-être 3-4 journalistes qui m'ont invité,
09:42 j'étais censurée parce qu'en réalité, qu'est-ce qui se passe ?
09:45 Il se passe que les enfants de l'immigration comme moi, lorsqu'on épouse le destin de la France,
09:49 tous les Français de cœur et d'esprit, et qu'on veut porter ces sujets, on nous blackliste.
09:53 Aujourd'hui, on ne pourra plus me blacklister. On ne pourra plus m'empêcher de parler.
09:58 Je vais défendre la France et je défendrai toujours les combats qui ont été les miens.
10:03 C'est ça. On est dans un moment où l'histoire avec un grand H s'invite.
10:08 Et je pense véritablement qu'il faut sortir des clivages partisans et faire en sorte que les sujets extrêmement importants
10:15 soient placés au-dessus des clivages partisans.
10:17 Vous parlez de l'école et de la menace. Cet après-midi, Gabriel Attal devait recevoir le proviseur, l'ex-proviseur,
10:24 puisqu'il a quitté ses fonctions, du lycée Maurice Ravel dans le 20e arrondissement à Paris,
10:29 qui a été menacé de mort puisqu'il avait demandé à une jeune fille d'enlever son voile au sein de l'établissement,
10:34 selon la loi de 2004, qui a 20 ans désormais. La jeune fille l'avait accusée de brutalité.
10:40 Cette plainte, d'ailleurs, n'a pas donné suite.
10:42 Que pensez-vous, justement, de ce qui se passe ?
10:45 Ce proviseur est obligé de quitter ses fonctions, alors que c'est lui qui est la victime qui est menacée de mort.
10:51 Absolument. Je pense que c'est extrêmement grave comme signe.
10:54 C'est-à-dire qu'il lui fallait qu'il soit davantage soutenu et qu'il ne démissionne pas.
10:58 Il aurait fallu le recevoir avant ?
11:02 Bien sûr. C'est la voiture ballée. On réagit avant. La situation est grave.
11:09 C'est déjà intolérable que toute une partie des élèves se liguent et instaurent un climat de terreur dans un établissement.
11:16 Ils ont attendu, ils auraient dû le protéger, parce que là, nous renvoyons un signal de faiblesse,
11:22 mais là aussi, c'est une question de cohérence.
11:24 Ce sont les sujets que je porte depuis très longtemps.
11:28 Lorsque vous voyez, il y a quelques années, à Strasbourg, Emmanuel Macron qui dit à une jeune fille voilée
11:33 « Oh, que c'est beau de rencontrer une jeune fille voilée qui parle de féminisme ! »
11:37 Excusez-moi, mais je demande aux téléspectateurs d'aller lire ce qu'a dit Abdeloueb Medeb sur la question du voile.
11:42 Il faut qu'Emmanuel Macron apprenne ce que ça signifie.
11:45 Vous êtes favorable, comme Marine Le Pen, à l'interdiction du voile dans l'espace public ?
11:48 Je termine mon propos.
11:49 La deuxième chose, quand Emmanuel Macron, je ne sais plus quelle année, mais ça se retrouvera dans un déplacement,
11:55 se retrouve avec une fille en burqa à côté de lui, et il est là, et il fait comme s'il n'avait rien vu.
12:02 La burqa est interdite, il ne l'a pas faite respecter.
12:04 Donc quand vous avez des responsables politiques qui tiennent ce langage, il est normal derrière,
12:09 et il faut s'y attendre qu'il va y avoir des contestations sur le terrain.
12:13 Et je terminerai par une chose, puisque vous me posez la question,
12:16 c'est que ces questions ont été, puisqu'on dit toujours "ah c'est la France qui a fait la laïcité, la France est contre tout le monde",
12:22 la question de la neutralité religieuse, et ce qu'elle implique, elle a été mise sur le tapis en 1686 par un grand philosophe, John Locke,
12:32 qui disait qu'il ne faut pas donner aux hommes, au travers des signes religieux, l'occasion de se compter.
12:38 Pourquoi ? Parce qu'ensuite ils peuvent s'encourager, et nous pouvons avoir affaire à des mouvements,
12:45 mouvements de sédition. John Locke, 1686, pourquoi disait-il ça ?
12:50 Parce que l'Europe sortait des guerres de religion, à peine, péniblement, et tirait l'enseignement,
12:56 il disait "il ne faut pas que les personnes puissent se reconnaître".
12:59 On a laissé filer, j'étais au Haut Conseil d'intégration, tout se retrouve dans nos rapports,
13:03 qui sont publics, puisqu'on travaillait, c'est la documentation française,
13:06 on travaillait sur ces questions en permanence, et nous avons été dissous, c'est important de se le rappeler,
13:12 au printemps 2013, par le président Hollande, parce que justement nous défendions la laïcité mordicus,
13:19 et nous disions au président Hollande "c'est très grave ce qui se passe partout, dans les hôpitaux,
13:24 dans les entreprises, dans les écoles, il ne faut pas lâcher".
13:27 Et dès l'époque, il y avait déjà les questions d'Ottawa qui se posaient,
13:30 et on a tout lâché, tout cédé, le résultat il est là.
13:33 Benjamin avait une question.
13:34 Oui, juste, vous êtes, comme Marine Le Pen l'était en 2022, favorable à l'interdiction du voile dans l'espace public ?
13:39 Je suis favorable, rendez-vous compte dans quelle situation nous sommes,
13:44 je viens de vous parler de John Locke.
13:46 Non mais attendez, la question elle est assez simple, dans le programme présidentiel de Marine Le Pen en 2022,
13:49 il y a l'interdiction du voile dans l'espace public.
13:52 Est-ce que vous êtes favorable, le voile, quel qu'il soit, est-ce que vous êtes favorable à l'interdiction du voile dans l'espace public ?
13:58 Mais dans un pays idéal, c'est-à-dire que si la France avait la maîtrise de son destin,
14:02 comme d'autres pays, parce que nous voulons donner des leçons aux autres pays,
14:05 et moi j'ai vécu 15 ans en Algérie, vous pensez que les désordres que nous vivons ici seraient tolérés en Algérie ?
14:11 Ça ne se produirait jamais.
14:12 Mais Malika, ça se produit de la politique d'un pays idéal.
14:14 Est-ce que vous êtes d'accord avec cette mesure ?
14:17 Faisons déjà respecter, ce que vous cherchez c'est de trouver, est-ce que je ne suis pas d'accord avec quelque chose ?
14:23 Mais non, c'est le programme d'un parti bourgeoisien.
14:25 Mais regardez ce qu'il se passe à Maurice Ravel, faisons déjà respecter, déjà par les élites politiques,
14:30 la laïcité, la neutralité religieuse, ce qui se passe est extrêmement grave.
14:34 Il y a ça, je vous rappelle, il y a l'hôpital, donc allons-y, petit à petit.
14:40 Mais oui, il y a un problème aujourd'hui, le président en avait parlé,
14:43 séparatisme, apparemment ce ne sont que des grands mots, et les actes ne suivent pas,
14:47 et pire, il agit à rebours de ce qu'il faut faire.
14:50 Vous avez dit qu'Emmanuel Macron assassinait la France, parce que nous sommes un pays sûr endetté.
14:54 Ce soir, Gabriel Attal va faire des annonces à la télévision, des annonces d'économie,
14:59 et il pourrait notamment rendre encore moins généreuse l'assurance chômage, notamment pour les seniors.
15:07 Est-ce qu'il faut faire des économies sur l'assurance chômage ?
15:10 Je ne vais pas utiliser des grands mots, mais moi ça me bouleverse,
15:14 parce qu'on ne tape pas sur les petites gens, c'est-à-dire que les gens ne choisissent pas d'être au chômage,
15:19 surtout quand ils arrivent à l'âge de la retraite, on est en France, on a les statistiques,
15:23 le pays qui est le plus anti-personnes âgées, c'est-à-dire qu'en France, à 45 ans déjà,
15:28 les entreprises commencent à réfléchir comment je vais pouvoir le pousser vers l'assurance.
15:32 Donc absolument, tout à fait, on est dans un pays anti-beaucoup de choses.
15:37 Et donc, je pense, et c'est le Rassemblement National aussi le pense,
15:42 il ne faut pas taper sur les petits en premier, il faut chercher où sont les grandes masses,
15:46 il faut avoir une cohérence, il faut donner des exemples.
15:49 Alors où est-ce qu'on fait des économies ?
15:50 Par exemple, il y a des grandes masses, je vais en parler, mais il y a aussi des choses qui ont valeur de symbole,
15:55 c'est très important, parce qu'il faut que l'élite donne l'exemple.
15:59 Nous avons par exemple, c'est sorti dans la presse, en dépit de salaires très élevés,
16:04 les membres du comité de Jeux Olympiques qui augmentent son salaire.
16:07 Comptez le nombre de parlementaires que nous avons.
16:10 Nous avons un Parlement qui est beaucoup plus important que les États-Unis, qui sont 350 millions.
16:15 Il y a beaucoup de choses à mettre.
16:18 Regardez le Parlement européen, nous sommes combien ? De centaines de millions,
16:22 et nous sommes encore plus gros en France, députés et sénateurs, par rapport au Parlement européen.
16:26 La question de l'immigration, l'OCDE a chiffré que la France avait un déficit net de 35 à 40 milliards par an.
16:34 Donc comment est-ce qu'on peut commencer par taper sur les plus faibles,
16:39 au risque, parce qu'on vient sortir de négociations sur les retraites,
16:44 d'instaurer encore plus de défiance alors que nous sommes dans un pays au bord du chaos,
16:49 où tout le monde se méfie de tout le monde.
16:51 Nous devons réinjecter la confiance, nous devons faire en sorte que les Français n'aient pas le sentiment
16:56 que le pouvoir cherche à chaque fois à les appauvrir, parce qu'il y a une question qui est très importante.
17:01 Pourquoi est-ce que les Français épargnent autant ?
17:03 Parce qu'ils n'ont plus confiance dans les élites politiques.
17:06 Justement, une dernière question par rapport à votre engagement aujourd'hui,
17:09 puisque vous rejoignez le Rassemblement national, tout du moins la liste pour les élections européennes.
17:14 Rassemblement national qui a été agité ces derniers temps par le fait de tourner la page aussi Jean-Marie Le Pen.
17:20 Est-ce que vous considérez que Jean-Marie Le Pen est antisémite ? Oui ou non ?
17:24 Sincèrement, ce n'est pas une question que je me suis posée.
17:26 Pour ma part, je n'aurais jamais rejoint le parti de Jean-Marie Le Pen.
17:31 C'est-à-dire que j'ai toujours, et je l'ai écrit...
17:34 Jean-Marie Le Pen était raciste, antisémite ?
17:35 Mais je ne sais pas, je n'en sais rien.
17:37 Vous ne l'auriez pas rejoint, donc ça veut dire que vous considérez que Jean-Marie Le Pen était raciste, antisémite ?
17:44 Je ne sais pas s'il était, mais il avait des propos, c'est vrai, il était insupportable.
17:48 Très bien, il faut condamner tous ceux qui sont antisémites, racistes dans un pays.
17:52 Donc il l'est, s'il a été condamné pour ses propos.
17:54 Bien sûr, mais je vais vous dire, je ne le connais pas.
17:57 C'est comme si on me disait "Est-ce que vous, vous êtes raciste, antisémite ?"
17:59 Moi, je n'ai pas été condamné pour ça.
18:00 Excusez-moi, je ne vous connais pas.
18:02 Mais il y a beaucoup de gens qui le sont qui n'ont jamais été condamnés.
18:04 D'accord, mais sauf que lui, il a été.
18:05 Votre raisonnement est absurde. Je suis désolée, il n'est pas logique.
18:07 Vous n'auriez pas rejoint, si c'était Jean-Marie Le Pen, le président du RN ?
18:11 Je vais vous dire pourquoi. Nous sommes sur un sujet, sujet que j'ai traité et pour lequel vous me connaissez depuis tant d'années, celui de la cohésion de la nation.
18:19 Qui demande de la sagesse, qui demande à ce qu'on traite les sujets au fond, qui n'amalgame pas tous les enfants de l'immigration parce qu'on en souffre.
18:29 On en a assez de nous mettre tous dans le même sac.
18:31 Marine Le Pen incarne la sagesse aujourd'hui ?
18:33 Elle incarne absolument la ligne républicaine, c'est-à-dire qu'elle n'est pas dans les propos qui sont complètement déplacés et qui font qu'on n'arrive pas à traiter ce sujet.