Jordan Bardella, député européen et président du RN est l'invité de L'Interview à la une

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Jordan Bardella, député européen et président du RN est l'invité de L'Interview à la une

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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans l'Interview à la Une, l'émission vidéo de la rédaction
00:14de Nice Matin.
00:15A mes côtés Frédéric Maurice, chef de l'édition de Nice de Nice Matin, et Lionel
00:20Paoli, reporter politique.
00:21Bonjour à tous les deux.
00:22Bonjour Denis.
00:23Notre invité aujourd'hui, Jordan Bardella, député européen et président du Rassemblement
00:28National.
00:29Bonjour Jordan Bardella.
00:30Bonjour Monsieur Caro, merci de votre invitation.
00:32Jordan Bardella, vous êtes à Nice avec Marine Le Pen pour la grande rentrée du Rassemblement
00:37National demain dimanche à 14h au Palais Nicaïa, pourquoi ce rendez-vous et pourquoi
00:42le choix de Nice ?
00:43Nous sortons d'une séquence électorale qui a été extrêmement dense, qui a positionné
00:51le Rassemblement National comme premier parti de France, plus de 30% d'évos aux élections
00:58européennes, ce qui nous a permis d'obtenir la délégation la plus importante du Parlement
01:02européen.
01:03Le premier groupe d'opposition à l'Assemblée Nationale, même si les accords ensuite aux
01:07élections législatives entre la Macronie et l'extrême gauche de Monsieur Mélenchon
01:11nous ont empêché, et m'ont empêché précisément, d'obtenir une majorité et de former un gouvernement.
01:17Je pense que cette situation est loin d'offrir au pays une grande stabilité, la stabilité
01:22dont il a besoin.
01:23Par conséquent, la campagne continue, la campagne recommence, et j'aurai moi-même
01:28l'occasion tout au long de cette année de me rendre partout en France dans le cadre
01:33d'un cycle de meetings, d'un tour de France dans nos territoires, loin aussi des grandes
01:37villes, pour aller à la rencontre de nos compatriotes parce que je crois que leurs
01:42préoccupations sur le pouvoir d'achat, la sécurité ou la protection de leur identité
01:46demeurent toujours plus vives en cette rentrée.
01:47Alors le 9 juin, à l'annonce de la dissolution, quelques minutes après le résultat des
01:52élections européennes, beaucoup vous imaginez à Matignon un mois plus tard, le résultat
01:57est très différent, le Rassemblement National n'a pas de majorité et c'est Michel Barnier
02:03qui est à Matignon, qu'est-ce que vous avez raté ?
02:06Si on refait le film, on pourrait toujours trouver des choses qui n'ont pas fonctionné.
02:13Moi j'ai le sentiment, et je ressors de ce cycle électoral avec le sentiment d'une
02:20grande frustration, parce qu'en réalité on a le sentiment que pour gouverner dans
02:26notre pays, il faut avoir perdu les élections.
02:28Le Rassemblement National est arrivé en tête en nombre de voix, avec 11 millions de voix,
02:33nous avons réalisé 37% des voix, ce que aucun parti politique ne réalise dans aucune démocratie
02:38occidentale, grâce à la confiance de millions de Français qui sont venus de tous horizons
02:43porter leur suffrage sur le Rassemblement National, et puis ces alliances contre nature
02:49ne peuvent pas constituer un projet viable pour le pays, parce qu'on ne peut pas considérer
02:52que le fait d'empêcher, de vouloir à tout prix empêcher des Français, parce qu'ils
02:56pensent différemment, d'exprimer leur idée au pouvoir, ça ne peut pas constituer un destin
03:01viable pour le pays.
03:02Donc nous avons porté des sujets qui relèvent du quotidien des Français, qui relèvent
03:07de l'avenir de la nation, je l'ai dit, c'était une défaite évidemment personnelle, parce
03:11que quand on ambitionne d'être Premier Ministre et que nous n'avons pas suffisamment de députés
03:15pour constituer une majorité, c'est évidemment un échec personnel, mais c'est une très
03:18grande victoire pour le Rassemblement National, parce que nous sommes passés quand même
03:22en deux ans de 6 à 143 députés, en incluant les députés de l'Alliance de l'Union des
03:28Droites Républicaines autour d'Éric Ciotti, donc nous allons continuer à travailler,
03:33nous reviendrons encore plus forts, encore mieux préparés, avec une ambition qui est
03:38impact, celle de préparer l'alternance.
03:39Et encore une fois, on ne peut pas dire qu'aujourd'hui, ce qui ressort de ce cycle électoral soit
03:46viable pour notre pays et soit extrêmement sain pour la démocratie française.
03:49Jardin de Mardela, on va continuer à vous torturer un petit peu sur le sujet, avec
03:53un extrait vidéo du débat que Nice Matin a organisé dans la septième circonscription
03:58des Alpes-Maritimes à l'occasion des élections législatives.
04:02Le candidat qui s'exprime s'appelle Thierry Ferrand et il était investi par votre parti.
04:06Monsieur Ferrand, le Rassemblement National veut interdire les emplois sensibles ou stratégiques
04:11aux personnes ayant la double nationalité, on l'a entendu hier, les cadres du RN n'ont
04:15pas nommé précisément les emplois en question.
04:17Est-ce que vous pouvez nous en dire davantage ? Qui est ciblé ?
04:19On parle surtout d'emplois où il y a une double nationalité, surtout sur des emplois
04:26un peu régaliens, c'est-à-dire qu'on a effectivement une problématique.
04:29Quel que soit l'emploi régalien, fonctionnaire, en réalité, vous avez des emplois qui sont
04:33sensibles.
04:34On le sait.
04:35Tout ce qui est autour de la sécurité, ce sont des emplois qui sont très très sensibles.
04:37Les policiers par exemple ? Les gendarmes ? Les juges ?
04:40Les juges, oui, pourquoi pas.
04:45Vous interdirez au juge d'avoir une double nationalité ?
04:47Au moins, oui.
04:48Je pense qu'un juge ne devrait pas avoir une double nationalité.
04:51Un policier ?
04:52Un policier, c'est possible.
04:53Pourquoi y a-t-il eu autant de candidats qui n'étaient pas au niveau, parfois même
04:59auteur de dérapage, à ces élections législatives, alors que vous disiez parer à affronter toute
05:04dissolution ?
05:05D'abord, vous avez bien compris, et je pense que c'est pour ça que vous passez la séquence,
05:09que notre candidat tient des propos qui ne sont pas les propos du Rassemblement National
05:15et qui ne sont pas les propos du projet que je porte, je n'entends pas remettre en cause
05:19la double nationalité.
05:20Même s'il y a eu un petit doute ?
05:21Non, il n'y a pas eu de doute, j'ai dit une chose très simple, je ne souhaite pas
05:24toucher à la double nationalité, parce que je pense que c'est une mesure ou une réflexion
05:29qui pourrait blesser beaucoup de nos compatriotes, qui ont deux nationalités, mais qui se sont
05:34parfaitement intégrés à la République française, parfaitement français, et sur
05:38laquelle, évidemment, une suspicion qui pourrait être mise avec cette mesure pourrait
05:42évidemment créer de l'incompréhension dans le pays.
05:44J'ai juste dit une chose, j'ai dit qu'il y a des emplois très stratégiques dans le
05:48pays sur lesquels les contrôles doivent être renforcés, j'ai donné deux exemples pendant
05:53la campagne, mais honnêtement, ça doit se compter sur les doigts d'une main, je ne
05:55crois pas qu'il y ait plus de dix emplois qui soient concernés par cette mesure, j'ai
05:58dit que dans le contexte actuel, on n'imaginait pas un franco-russe à la tête d'une centrale
06:03nucléaire ou quelqu'un qui est à la fois français et chinois à la tête des services
06:06de renseignement, mais ces contrôles, vous le savez, ils existent déjà.
06:09Pour répondre à votre question, il y a eu des ratés, je ne peux pas vous dire le contraire,
06:16ces images elles ont circulé sur les réseaux sociaux, et moi, si vous voulez, qui consacre
06:20ma vie matin, midi et soir à porter notre combat, à porter notre cause, je ne peux
06:24pas vous dire que quand je vois des images de candidats qui ne se sont pas suffisamment
06:28préparés avant d'aller sur un débat, eh bien, évidemment, ça ne me fait pas plaisir
06:33et ça ne fait pas honneur au combat que nous portons.
06:35Il est vrai qu'il y a parfois des candidats qui peuvent être de très bons candidats,
06:39mais qui sont aussi moins à l'aise sur les plateaux de télévision.
06:41Moi, ça m'est déjà arrivé de faire des interviews avec des journalistes qui n'étaient
06:44pas à l'aise quand ils posaient leurs questions, et ce n'est pas pour ça que ce sont des
06:47mauvais journalistes ou que les papiers qu'ils rédigent ont un mauvais fond.
06:50Mais pour répondre très clairement à votre question, il y a eu une quinzaine de candidats,
06:55des vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux, ou d'autres qui ont tenu des propos
06:58qui sont des propos condamnables, qui ne correspondent ni à la ligne ni au projet
07:02que porte le Rassemblement national.
07:03Mais ce que je trouve un petit peu injuste, et là je dois faire l'avocat du Rassemblement
07:07national, c'est qu'il a fallu investir, non pas en deux mois, en trois mois, parce
07:12qu'une élection législative normale, on s'y prépare sur six mois, un an.
07:17Une élection législative qui est annoncée trois semaines avant, on a 72 heures pour
07:20investir 577 candidats, 577 suppléants.
07:24Donc, la réalité, c'est que 99% de nos candidats étaient parfaitement irréprochables,
07:29et je crois que le groupe de députés que nous avons aujourd'hui à l'Assemblée nationale
07:32est un groupe de qualité, avec des personnalités qui viennent de la société civile, qui viennent
07:37du Rassemblement national, qui sont des élus locaux, qui sont des fonctionnaires, qui sont
07:41des médecins, qui sont des énarques, qui ont une expérience dans le privé ou dans
07:45le public, et qui veulent mettre cette expérience au service du redressement du pays.
07:49Et il est vrai que ces quelques ratés qui se comptent sur les doigts d'une main, eh
07:52bien, sont venus ternir l'image de tous nos candidats.
07:55Donc, je le regrette, je le déplore.
07:57Mais il est vrai qu'on est parfois, avec le Rassemblement national, plus durs et plus
08:02exigeants qu'avec aucun autre mouvement politique.
08:05Regardez la NUPES, le Nouveau Front Populaire, ils ont investi des candidats qui sont fichés-s,
08:11qui ont tenu des propos inadmissibles à l'égard des atrocités commises par le Hamas en Israël,
08:16qui refusent de considérer ce mouvement comme un mouvement de résistance.
08:19Certains sont fichés pour leur militantisme dangereux, ça ne pose absolument aucun problème,
08:24et évidemment que le temps qui est consacré à ces candidats est moindre qu'à ceux du
08:28Rassemblement national.
08:29Donc, je combats dans un environnement où je connais les règles, je les assume et je
08:33sais qu'il me faut être encore plus rigoureux que tous les autres chefs de parti.
08:36Justement, Jordan Bardella, fort des leçons de cette campagne, qu'est-ce que vous allez
08:41faire différemment et comment vous vous préparez pour de futures législatives, qui peuvent
08:45arriver, non pas à n'importe quel moment, mais qui peuvent arriver rapidement ?
08:49Nous allons continuer à travailler, nous sommes d'ores et déjà en train d'investir,
08:55de préinvestir de potentiels candidats, de regarder ce qui a pu dysfonctionner, de préparer
09:01la prochaine bataille des élections municipales qui aura lieu en 2026 et qui sera évidemment
09:06fondamentale dans notre capacité à remporter ensuite des circonscriptions parce qu'on
09:10s'est aperçu qu'il y a un effet de ruissellement là où nous avons des communes, que nos
09:14communes sont bien gérées, gérées en bon père de famille, où on arrive à stabiliser
09:18les finances publiques, à baisser la fiscalité, à rétablir la sécurité, à défendre le
09:22cadre de vie, nous réussissant à obtenir ensuite des victoires au niveau local, je
09:27pense au département des Pyrénées-Orientales où, lorsque l'on remporte la ville de Perpignan,
09:31que Louis Alliot fait un travail exemplaire, aux élections législatives d'après, il
09:35y a les quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales qui tombent, c'est aussi vrai avec Fréjus
09:39dans le Var où la quasi-totalité des circonscriptions du Var sont tombées, pour reprendre l'expression
09:43qui y est consacrée, et c'est aussi vrai dans le bassin minier, donc on va continuer
09:47à faire ce travail et puis on va continuer à parler du quotidien des Français, parce
09:51que je n'ai pas le sentiment que, parce que le cycle électoral est terminé, la question
09:55du pouvoir d'achat est réglée, la question du rétablissement de la sécurité et du
09:59rétablissement de la politique pénale est réglée, et on se rend compte que jour après
10:02jour, les mêmes dysfonctionnements de l'État amènent parfois à des drames, et je pense
10:07bien sûr à ce gendarme qui a été assassiné dans le département des Alpes-Maritimes il
10:13y a quelques semaines, ou à Philippine, cette jeune étudiante parisienne qui a été
10:17assassinée par un individu en situation irrégulière, qui aurait dû être expulsée
10:21et qui était connue des services de justice, et d'une politique pénale qui est à mon
10:26sens beaucoup trop faible et beaucoup trop laxiste.
10:28Alors on a vu au second tour des élections législatives que le Front Républicain avait
10:31marché à plein, est-ce qu'il n'y a pas un risque pour vous que ça se répète à
10:36chaque fois ? Comment vous comptez faire pour contourner ce Front Républicain ?
10:40Ce qui est par essence extrêmement démocratique, c'est-à-dire des alliances de force contre
10:45nature, parce que faire des alliances lors d'une campagne électorale, quand vous partagez
10:51une même fibre idéologique, ça ne me choque absolument pas que la gauche se rassemble
10:55autour d'un projet commun, ça ne me choque pas que le Rassemblement National tende la
10:59main à Éric Ciotti, qui sur beaucoup de sujets partage nos constats, nos diagnostics
11:04et nos mesures, ça fait partie de l'évidence du fonctionnement de la démocratie.
11:08Mais quand on a un mouvement politique comme celui d'Emmanuel Macron, président de la
11:13République, qui considère la France Insoumise comme un parti, je cite, antisémite et alimentant
11:18le communautarisme, qu'un jour avant, pour deux semaines plus tard, s'allier avec le
11:23Nouveau Front Populaire, il n'y a rien de démocratique, il n'y a rien de sain et il
11:26n'y a rien de cohérent là-dedans.
11:28Il y a dix ans, lorsque j'ai commencé à faire de la politique, dans ce qui était
11:32encore le Front National, ce qu'on a appelé le Front Républicain et ses candidatures
11:37uniques étaient soutenues par d'autres mouvements politiques face à nous, faisait
11:41qu'on se retrouvait au second tour à des scores de 30-35 %. Il y a cinq ans, on franchissait
11:46la barre des 40-45 %. Aujourd'hui, dans les seconds tours où nous ne sommes pas qualifiés,
11:50où nous ne remportons pas le siège, nous finissons à 47-48 %, donc il y a des progressions
11:55qui sont considérables, je veux dire 34 % des voix au premier tour, 37 % des voix au
12:01second tour, c'est un solde qui est évidemment extrêmement important et croyez-moi pour
12:05avoir rencontré beaucoup de compatriotes, y compris depuis la fin des élections, je
12:10pense que si les élections avaient eu lieu dimanche, nos compatriotes retourneraient
12:13voter.
12:14Alors justement, Jordan Bardella, vous êtes très populaire, Tristan Gasparro l'a constaté
12:17quand il est allé demander aux Nisquois qui de Marine Le Pen ou de vous incarnait le
12:21mieux l'avenir du RN ?
12:22Alors entre Marine Le Pen et Jordan Bardella, je préfère Jordan Bardella parce que je
12:26le vois plus sur TikTok, je le vois plus souvent sur Instagram, j'arrive plus à m'identifier
12:31à la personne.
12:32Je pense que Jordan Bardella, il a plus d'idées, Marine Le Pen est plus réceptive sur ses
12:36idées, elle ne veut pas trop changer, alors que Bardella, il est plus expressif.
12:40Comme il est plus jeune, il comprend un peu plus nos opinions je pense.
12:44Donc Jordan Bardella est plus jeune et donc il représente plus l'avenir que Marine Le
12:50Pen.
12:51Jordan Bardella, parce qu'il est jeune donc on est forcément plus réceptif, en plus avec
12:56les réseaux sociaux ça fonctionne pas mal du coup, moi je trouve qu'il présente des
12:59bonnes idées et contrairement à Marine Le Pen, il est moins extrême je trouve.
13:03Je préfère Bardella, il est jeune, Marine Le Pen je la suis depuis très longtemps,
13:11mais je crois qu'elle fait son sport.
13:14Alors précisons qu'on n'a pas exclu des réponses concernant Marine Le Pen, on n'a
13:17pas trouvé sur un micro-trottoir, évidemment ça n'a aucune valeur scientifique.
13:23Au dernier classement des personnalités politiques préférées des Français publié le 17 septembre,
13:28Paris-Fobf et du Ciel pour Paris Match et Sud Radio, Marine Le Pen pointée au 18ème
13:32rang, trois places toutefois derrière vous.
13:34Comment vous gérez cette concurrence, au moins dont les journalistes, dont une partie
13:40de la classe politique vous parle ?
13:41Je sais que vous adorez ça.
13:42Non mais je sais que ça fait vendre, je sais que fantasmer sur une potentielle concurrence
13:52entre Marine et moi, je sais que ça fait vendre et que ça suscite les fantasmes de
13:56beaucoup de journalistes, y compris à Paris, il n'y a pas de concurrence, il y a une très
14:01grande complémentarité, d'abord je vais vous dire sur mon lien personnel avec elle,
14:05et je crois que c'est réciproque, il y a une très grande confiance entre nous, parce
14:10que je sais ce que je lui dois, parce que sans elle je ne serais pas là où je suis
14:15aujourd'hui et je ne serais pas non plus président du Rassemblement National, donc
14:18elle m'a fait confiance et c'est dans mes valeurs et dans mon éducation, moi je lui
14:22suis d'une fidélité, d'une loyauté totale, je serai toujours dans cet état d'esprit
14:27là à son égard, elle représente aujourd'hui, je crois, un espoir pour des millions de Français,
14:33elle a l'expérience naturellement de plusieurs candidatures à l'élection présidentielle,
14:36chose que je n'ai pas, et je l'ai dit, je le redis, je continuerai de le dire, je suis,
14:44je resterai son premier soutien, mais elle est aussi mon premier soutien, et je pense
14:48que cette relation extrêmement singulière qu'on forme tous les deux, l'unité qui
14:54est la nôtre, elle est nécessaire aujourd'hui dans les temps très difficiles que nous
14:58allons devoir affronter dans le pays.
15:00Concrètement, comment vous la gérez cette relation au quotidien, c'est des échanges
15:03toute la journée, entre vous, c'est des points, vous avez des échanges permanents ?
15:08Oui, on se voit, je comprends que de l'extérieur il puisse y avoir des interrogations, parce
15:14que c'est vrai que les gens ne sont pas forcément dans les coulisses, mais on a une relation
15:18qui est parfaitement saine, parfaitement normale, faite d'estime et de confiance réciproques.
15:24Donc on s'appelle, oui ça arrive, mais vous voyez, on a l'intelligence, quand on peut
15:28avoir des désaccords, parce qu'on est humain, on a chacun nos caractères, notre identité,
15:32notre sensibilité, notre style, tout cela forme une complémentarité, mais on a, je
15:37crois, la responsabilité et l'intelligence, lorsque parfois on est en désaccord, de pouvoir
15:42l'exposer entre nous, au téléphone, de vive voix, sans exposer de potentielles divergences
15:48à l'extérieur, je vous rassure, elles sont extrêmement minimes, et nous partageons
15:52évidemment l'essentiel, et nous sommes d'accord sur les idées, le projet politique, parce
15:57que son projet est aussi le mien, et donc on a une relation normale, c'est-à-dire
16:02on s'appelle, on se voit, avant l'émission j'ai eu un message d'aide, je n'ai pas
16:05eu le temps de lui répondre, puisque l'émission a démarré, mais je lui répondrai une fois
16:08que l'émission sera terminée.
16:09Monsieur Bardella, concernant Michel Barnier, Laure Lavalette, qui est porte-parole du RN,
16:13a déclaré mardi sur BFM et de nouveau jeudi sur France Télévisions qu'il fallait, entre
16:18guillemets, laisser sa chance aux produits.
16:19Alors, lui, laisser sa chance, jusqu'où est-ce que vous partagez cette opinion ?
16:22Il ne s'agit pas de laisser sa chance pour laisser sa chance, mais ma latitude qui a
16:28été la mienne à l'issue de l'été, c'était de dire, bon, nous sommes aujourd'hui
16:32le premier groupe, nous avons le premier groupe à l'Assemblée, avec 126 députés,
16:37143 en incluant l'alliance avec Eric Ciotti, et rien ne peut se faire désormais sans le
16:41Rassemblement National.
16:42Il fallait un premier ministre à la France, nous avons évité un moindre mal, le mal
16:48aurait été absolu, aurait été évidemment d'avoir le Nouveau Front Populaire et son
16:52lot de folie au pouvoir, ce qui aurait été, je crois, très dangereux pour l'économie
16:56française, pour la paix civile, pour notre rapport à l'idéologie islamiste et pour
17:01simplement la pérennité du débat public, la sérénité du débat public, donc nous
17:05avons évité un moindre mal en évitant, au Nouveau Front Populaire qu'Emmanuel Macron
17:09avait positionné aux portes du pouvoir, de s'emparer de Matignon, et donc il fallait
17:13un premier ministre à la France.
17:15La ligne rouge que nous avions fixée, vous la connaissez, c'était de voir nommer à
17:22Matignon un premier ministre qui considérait les électeurs du Rassemblement National,
17:26parce que moi j'en ai un petit peu assez qu'on renvoie nos électeurs à des sous-citoyens,
17:31à des français de seconde zone qui n'auraient jamais le droit de voir leur idée exprimée
17:35au pouvoir.
17:36Donc Michel Barnier me semblait, et avec Marine nous semblait, correspondre à cette philosophie,
17:41à cette ligne de conduite et à ce respect dû aux millions d'électeurs qui se sont
17:44portés sûrement aux élections européennes et qui se sont portés sur nous aux élections
17:48législatives.
17:49Maintenant nous attendrons les actes pour éventuellement accompagner ce qui va dans
17:56le bon sens et rejeter ce qui est contraire à l'intérêt des français.
17:59Moi j'ai dit une chose très simple, Michel Barnier est sous la surveillance démocratique
18:02du Parlement, il est donc sous la surveillance démocratique du premier groupe de l'Assemblée
18:07Nationale qui est le Rassemblement National, et si Monsieur Barnier est le continuateur
18:11de la politique de Monsieur Macron, qu'il poursuit la ligne et la philosophie d'Emmanuel
18:15Macron, alors à ce moment-là nous censurons ce gouvernement et ce gouvernement tombera.
18:18Et permettez-moi de vous dire que les premiers signaux ne sont pas extrêmement encourageants
18:22parce que lorsque j'entends chez vos confrères de France Télévisions Monsieur Barnier nous
18:25dire qu'on n'est pas dans une alternance mais qu'il y aura une continuité avec ce
18:30qui a été fait depuis sept ans, je me permets de lui rappeler que beaucoup de français
18:37se sont exprimés pour un changement de politique et qu'il doit en tenir compte.
18:40Alors, soyons clairs, vous avez le pouvoir de censurer le gouvernement et après, si
18:44vous le faites dans un mois ou dans deux mois, qu'est-ce qui se passe ? Le gouvernement
18:46saute, le Président n'a pas la possibilité de dissoudre, qu'est-ce qui se passe ? Qui
18:50va au pouvoir ? Est-ce que vous accepteriez d'y aller dans ce cas-là, sans majorité ?
18:53Est-ce que c'est la gauche qui va au pouvoir ? En gros c'est un pouvoir nucléaire mais
18:57qui ne dépouche sur rien ?
18:58Non mais Monsieur Paoli, moi je ne vais pas refaire le film, il y a eu des élections,
19:02moi j'ai dit pendant le second tour, nous sommes le seul mouvement politique avec Éric
19:06Ciotti à pouvoir avoir une majorité à l'Assemblée Nationale, s'il n'y avait pas les désistements
19:10de second tour et s'il n'y avait pas eu l'alliance contre-nature entre la NUPES dans
19:13le Nouveau Fonds Populaire et Emmanuel Macron, nous aurions eu 300 députés avec les résultats
19:17du premier tour.
19:18Donc, moi j'ai dit au second tour, soit nous avons maintenant une majorité absolue et
19:21nous mettons en œuvre notre projet démocratique d'alternance, soit c'est le chaos.
19:26Donc c'est le chaos institutionnel.
19:28Donc maintenant, moi je ne suis pas responsable d'un potentiel gouvernement qui tomberait
19:32au bout de trois mois et qui ne pourrait pas entraîner la convocation de nouvelles élections
19:36avant l'année prochaine.
19:37Mais je peux vous dire que mon sentiment et ma conviction, même si elle n'est pas une
19:43absolue vérité, c'est que nous retournerons très vite aux urnes et qu'en l'état actuel
19:47des choses, je ne vois pas comment ce gouvernement peut tenir jusqu'en 2027.
19:51Parce que ce gouvernement est en lui-même un contre-sens et contre-nature.
19:55Quand on a Monsieur Retailleau qui a été mis là pour faire plaisir aux électeurs
19:58du Rassemblement National, pour dire mot pour mot ce que j'ai dit pendant toute la campagne
20:02et qu'on a de l'autre côté Monsieur Migaud, le ministre socialiste de la Justice, ancien
20:07député socialiste qui a été mis là précisément pour faire plaisir au Nouveau Front Populaire
20:11et qui vient nous dire que la justice n'est pas laxiste, je ne vois pas comment tout ça
20:14peut aboutir sur une politique, ou alors il faut m'expliquer parce que je n'en vois
20:17pas vraiment le goût.
20:18Alors pourquoi attendre ? Pourquoi ne pas voter la censure ? Pourquoi ne pas déposer
20:21vous-même une motion de censure et en finir avec cette mascarade ?
20:24Parce que la censure, ce n'est pas un jouet.
20:26Ce n'est pas un hochet.
20:28Ça ne l'est pas aujourd'hui, ça ne l'est pas demain non plus.
20:29La différence avec la gauche, c'est que moi je veux gouverner et je n'ai pas le goût
20:35du désordre ou du n'importe quoi.
20:36Donc la gauche passe son temps à crier, à vouloir l'insurrection, à vouloir le désordre
20:44et à vouloir torpiller nos institutions et notre Parlement.
20:47Moi je ne suis pas dans cette optique-là, je pense que le pays doit avancer.
20:50Donc encore une fois, je veux avoir le comportement le plus raisonnable possible et en même temps
20:54le plus ferme possible à l'égard de l'héritage de la politique d'Emmanuel Macron.
20:58Ceux qui va dans le bon sens, nous le voterons.
21:00Ceux qui contrevient à l'intérêt des Français, nous nous y opposerons.
21:02Et si des lignes rouges sont franchies comme une potentielle augmentation des impôts ou
21:06un refus de traiter les questions de sécurité et d'immigration, alors je ferais tomber
21:09ce gouvernement.
21:10Une question, jeudi sur France 2, Michel Barnier s'est distingué de son ministre
21:13de l'Intérieur justement, Bruno Retaillon dont vous parliez.
21:15Exactement ce que je disais.
21:16En déclarant « les migrants c'est une chance ». Est-ce que ça lui a valu un coup
21:19de fil des approbateurs de Marine Le Pen comme elle l'avait fait à l'encontre du ministre
21:22de l'Economie qui avait considéré que l'ARN n'était pas à l'heure de l'infrastructure ?
21:25Mais tout ça c'est de la com'.
21:26Il y en a un qui est chargé de dire « l'immigration c'est bien » et puis il y en a un autre
21:30qui est chargé de dire « l'immigration c'est pas bien ». Parce que l'intérêt
21:34de ce gouvernement qui ne représente personne, c'est-à-dire qu'on a un gouvernement
21:37qui n'a aucune légitimité démocratique.
21:39Rendez-vous compte que pour gouverner en France, il faut être arrivé dernier aux élections.
21:44C'est-à-dire que le parti politique qui a été chargé par le président de la République
21:48de composer un gouvernement, c'est un parti politique qui a fait 5% des voix à la présidentielle,
21:536% aux élections européennes et 7% aux élections législatives.
21:57On n'a jamais eu, sous la Vème République, un gouvernement qui, comme celui-ci, n'avait
22:00aucune légitimité démocratique, sans aucune majorité à l'Assemblée Nationale.
22:05Donc tout ça ce sont des déclarations qui ont pour but de faire plaisir à des électorats
22:10contradictoires.
22:11Il n'y a ni capes claires ni lignes politiques et moi je crains que sur l'immigration,
22:16pas grand-chose ne change.
22:17Bruno Retailleau il pourrait être au RN justement puisque vous dites qu'il a été placé
22:21là pour faire plaisir à vos électeurs ?
22:23Je pense que M. Retailleau il pourrait être tout.
22:26Il pourrait être ministre de M. Macron, ministre de M. Barnier, je pense qu'il s'adapterait
22:31parfaitement si demain nous lui proposions de travailler à nos côtés.
22:35Mais encore une fois, je ne juge pas M. Retailleau personnellement, c'est quelqu'un de parfaitement
22:40respectable qui a un parcours d'élu totalement respectable.
22:45Mais le problème c'est qui croire dans ce gouvernement ?
22:49On a des gens qui disent l'exact inverse.
22:53Le soir même au 20h de TF1, M. Retailleau nous dit la justice est laxiste, en gros il
22:59faut un sursaut pénal.
23:00Le lendemain matin on a son ministre de la justice, c'est-à-dire quand même le couple
23:05un peu qui est chargé d'assurer la sécurité des Français, Beauvau-Vendôme, ministre
23:09de l'Intérieur, ministre de la Justice, qui vient dire l'exact inverse et qui recadre
23:14son collègue au gouvernement.
23:15Le sujet ce n'est pas les déclarations de M. Retailleau, le sujet c'est ce que va faire
23:19M. Retailleau.
23:20On sait que M. Retailleau a porté, comme nous, des propositions extrêmement restrictives
23:25à l'égard de l'aide médicale d'État, c'est-à-dire la possibilité d'obtenir, quand on est un
23:31étranger en situation irrégulière, toute la palette de soins gratuits, ça coûte un
23:33milliard d'euros.
23:34Et quelques jours plus tard, on a la ministre de la Santé, dont j'ai oublié le nom, qui
23:41vient dire qu'on ne touchera jamais à l'aide médicale d'État.
23:45Mais enfin, qu'est-ce que c'est que ce bazar ?
23:47Vous considérez qu'on essaie de ratisser le plus large possible en faisant plaisir
23:54à tous les électorats ?
23:55Exactement.
23:56Je pense que c'est le sentiment aussi qu'ont les Français.
23:59Éric Ciotti paraît, et votre allié, être extrêmement véhément contre toute perspective
24:03d'augmentation des impôts.
24:04Vous paraissez plus mesuré là-dessus.
24:06Votre préoccupation, c'est surtout les Français, les classes moyennes qui vous préoccupent.
24:12Lui, c'est pour tout le monde.
24:13D'abord, nous avons quand même l'une des économies dont les taux de prélèvement
24:19obligatoire sont aujourd'hui les plus élevés.
24:21Donc, je crois nécessaire de déclarer ce que j'appelle le décrété de la paix fiscale.
24:26C'est-à-dire de ne pas augmenter les impôts pour les classes populaires, les classes moyennes,
24:30pour toute cette France du travail, qui voit déjà posés sur elle des dépenses contraintes
24:33toujours plus importantes.
24:34C'est plutôt l'orientation au grand moment.
24:35Avec des carburants qui ne cessent de faire les montagnes russes dans les prix à la pompe,
24:39et une facture d'électricité qui ne cesse d'augmenter et qui pénalise aussi notre
24:42industrie et nos entreprises.
24:43Lorsque M. Barnier propose une surtaxation exceptionnelle des grands groupes pour venir
24:53au soutien d'une période de crise pour les Français les plus modestes, je suis en accord
24:57avec cela.
24:58Mais je dis une chose qui m'apparaît relever du bon sens.
25:00Lorsque nous avions proposé, dans le pic de l'inflation il y a quelques mois, que
25:06se mette en place en France une taxe sur les surprofits, c'est-à-dire de considérer
25:09qu'il y a des très grandes boîtes qui ont fait des surprofits, des profits exceptionnels
25:13en temps de crise qui ne correspondaient pas à leur stratégie d'investissement et qui
25:17étaient un peu décorrélés des choix économiques qui ont été faits.
25:19Je n'ai rien contre le profit, je ne suis pas M. Mélenchon, mais je dis qu'en période
25:22de crise, cette taxation sur les surprofits et les profits considérables qui avaient
25:26été faits par les très grandes entreprises devaient permettre de financer des baisses
25:30de fiscalité et des baisses de TVA, notamment sur les produits alimentaires, pour les ménages
25:34les plus modestes.
25:35Si cette hausse de fiscalité, cet impôt exceptionnel sur les très grands groupes,
25:40sur les très grandes entreprises, finance des baisses de taxes et rend du pouvoir d'achat
25:47aux plus pauvres et aux travailleurs les plus modestes, je dis oui, en revanche...
25:50Parce que Terrence Hetty ne dit pas oui à ça, lui il dit que c'est une atteinte à
25:54la compétitivité des entreprises et qu'il n'est pas question d'accepter toute hausse
25:57d'impôts, même pour les ménages les plus riches, puisqu'on parle de plus de 500 000
26:01euros de revenus par foyer fiscal, lui est hostile à toutes sortes d'augmentation d'impôts.
26:07Oui mais il a parfaitement le droit, Eric Ciotti il n'est pas au Rassemblement national
26:11et il a une liberté parce qu'il est président d'un mouvement politique et nous sommes alliés
26:17aux élections législatives dans le cadre d'une alliance parlementaire, mais il est
26:21clair que les propositions que nous portions sur le plan économique, l'essence même
26:24de ce que nous proposons allait dans le même sens, c'est-à-dire l'idée de ne pas se
26:30contenter que d'une politique de la demande, mais d'accompagner aussi nos entreprises
26:34et de considérer qu'on affrontera le mur de la dette et l'héritage cataclysmique
26:39que lèguent M.Macron et M.Le Maire avec un pays dans une trajectoire budgétaire sans
26:44précédent extrêmement préoccupante, c'est à la fois la lutte contre la mauvaise dépense
26:49publique et la lutte contre les gaspillages de l'argent de nos compatriotes, mais aussi
26:53la croissance, la croissance, la croissance, parce que qui s'enrichit paye ses dettes
26:57et pour affronter ce mur de la dette, on aura besoin de nos entreprises et nous avons
27:01eu l'occasion ensemble, nous étions ensemble d'ailleurs devant le MEDEF, avec M.Ciotti
27:06de présenter un certain nombre de mesures en ce sens pour relancer l'économie française.
27:09Un mot sur le procès des assistants parlementaires qui se déroule actuellement, donc 25 personnes
27:14pour rappeler à nos spectateurs, dont Marine Le Pen, sont jugées depuis lundi dans l'affaire
27:17des emplois supposés fictifs des assistants parlementaires, ce qui est en cause, c'est
27:21un système de détournement présumé de l'argent versé par l'Union Européenne pour financer
27:25les activités politiques du Front National.
27:28Alors Marine Le Pen risque notamment de 5 à 10 ans d'inégibilité, est-ce que le
27:32cas échéant, vous êtes prêt à prendre sa place en 2027 ?
27:35Je ne suis pas Madame Irma, je ne suis pas juge et donc on va laisser la justice faire
27:40son travail et on va laisser les cadres du Rassemblement National concerné par la procédure
27:45et leurs avocats démontrer durant ces semaines de procès notre bonne foi la plus totale.
27:52En réalité, tous les blocs politiques sont concernés par cette procédure, la gauche
27:57est concernée par cette procédure, avec le même type de reproche qui est fait à
28:01la France Insoumise, l'ex-majorité présidentielle au travers du MoDem est concernée par cette
28:05procédure et le Rassemblement National est concerné par cette procédure.
28:08Bon d'abord, on ne parle pas, parce qu'on parle de montants qui sont astronomiques quand
28:12même, donc je veux bien faire comprendre aux gens qui nous regardent ou aux gens qui
28:16nous lisent qu'on ne parle pas d'enrichissement personnel, on ne parle pas d'emplois fictifs,
28:21on parle d'une différence d'appréciation sur le rôle de l'assistant parlementaire
28:24entre les partis politiques français et le Parlement européen, il n'y a pas d'emplois
28:28fictifs, nos assistants parlementaires, ils ont travaillé à des emplois politiques.
28:32Mais ils ont travaillé pour le Rassemblement National, quand on prend le cas par exemple
28:36du garde du corps de Marine Le Pen ou de la sœur de Marine Le Pen qui le dit elle-même,
28:42elle n'a jamais mis les pieds au Parlement européen, est-ce que vous trouvez normal
28:44que ces emplois-là soient financés par le contribuable ?
28:47D'abord, ce n'est pas à moi de dire si je trouve ça normal ou non.
28:50Vous pouvez avoir une opinion.
28:51Je ne peux pas.
28:52Comprenez que c'est impossible pour moi de démontrer mes arguments et d'entendre
28:58y compris les reproches dont vous faites l'écho qui sont ceux du Parlement européen
29:02dans un temps qui est quand même très court.
29:03Il y a un procès donc on va laisser le procès se dérouler et Marine Le Pen qui est extrêmement
29:08sereine et extrêmement combative va aussi utiliser ce temps de parole qui va lui être
29:12donné au procès pour exprimer quels sont les arguments politiques.
29:15Cette procédure traîne depuis dix ans, on nous reproche des choses qui paraissent totalement
29:19invraisemblables.
29:20Le contrat de M.Léger a été validé par le Parlement européen.
29:24Évidemment que quand vous êtes un parlementaire européen, vous n'êtes pas fonctionnaire
29:28de la Commission.
29:29Vous faites aussi de la politique.
29:30Lorsque vous êtes assistante, collaborateur ou collaboratrice de Marine Le Pen, est-ce
29:36que quand quelqu'un appelle au standard et demande à parler à Marine Le Pen, vous
29:40lui demandez si c'est Marine Le Pen présidente du Front national puis Rassemblement national
29:44ou Marine Le Pen députée européen.
29:45Voyez bien qu'il y a une ligne de crête qui n'est pas aussi simple et donc nous allons
29:49utiliser ce temps judiciaire pour exposer nos arguments.
29:55Maintenant je ne suis pas à la place de nos avocats et moi j'ai toute confiance dans
30:04notre mouvement pour assurer sa défense parce qu'encore une fois nous n'avons rien à
30:07nous reprocher.
30:08Nous sommes totalement irréprochables.
30:09Vous avez dit à plusieurs reprises que c'était une question d'appréciation politique.
30:12Effectivement, Marine Le Pen a déclaré tout récemment que nous sommes la bête noire
30:16du Parlement européen.
30:17Est-ce que vous aussi vous dénoncez d'une certaine façon un procès politique ?
30:20Non, mais si vous voulez, le Parlement européen considère que les députés européens, les
30:27eurodéputés et les assistants parlementaires des députés européens sont des fonctionnaires
30:31du Parlement européen.
30:32C'est-à-dire qu'ils estiment qu'ils n'ont pas le droit de faire de la politique.
30:35Oui, mais vous voulez peut-être rémunérer pour des tâches directement liées à l'activité
30:38de l'eurodéputé.
30:39Ce sont les règles européennes.
30:40Non, mais nous avons aussi des activités politiques.
30:44Ça veut dire que quand les règles ne vous conviennent pas, vous ne les appliquez pas ?
30:46Non, mais il y a un principe fondamental, moi je suis attaché à l'état de droit,
30:52contrairement à d'autres.
30:53J'ai un principe fondamental, c'est la séparation des pouvoirs.
30:57Dans quelle mesure est-ce que le pouvoir judiciaire peut s'immiscer dans la liberté de travail,
31:06de pensée, d'agir des parlementaires et dans la manière dont les eurodéputés utilisent
31:14leurs collaborateurs pour faire de la politique.
31:16C'est un vrai sujet, c'est un sujet fondamental, c'est un sujet, même pas seulement politique,
31:20c'est un véritable sujet de droit et c'est précisément cet axe que nous utiliserons
31:24aussi au cours des prochaines semaines devant les tribunaux parce qu'encore une fois, il
31:32est difficilement concevable que le pouvoir judiciaire fixe le cadre de travail de député.
31:40On parle de gens qui ont travaillé à des emplois politiques, les assistants parlementaires
31:44du Rassemblement National, les députés européens du Rassemblement National, il
31:48repassait pas les jeans des députés européens, contrairement aux assistants parlementaires
31:53de M. Schultz, socialiste, ancien président du Parlement Européen, qui lui a initié
31:57cette procédure et qui a été pris à son propre piège, ils ont travaillé à des emplois
32:01politiques.
32:02Mais oui, nos assistants parlementaires sont aussi des candidats aux élections, sont aussi
32:06des gens qui ont des responsabilités dans le mouvement politique et sont aussi des
32:09gens qui travaillent pour le mandat de députés européens.
32:12Croyez-moi, l'affaire n'est pas si simple, la procédure est en cours depuis dix ans,
32:16et si tous les mouvements politiques en France, tous les blocs politiques français sont concernés,
32:21c'est qu'il y a une véritable différence d'appréciation et de conception de la liberté
32:25parlementaire entre la France et le Parlement Européen.
32:27Juste un mot sur les assistants parlementaires, mais locaux, pour le coup, on a quelques spécimens
32:30près de chez nous qui sont tout à fait remarquables, notamment celui du député varois Philippe
32:34Schreck, qui est également le porte-parole du groupe nationaliste provençal Ténéssou.
32:38Non, non, fini, il a été censuré.
32:40Voilà, j'allais vous poser la question, et l'assistant de l'Orla Valette, même chose.
32:43Oui, oui, même chose.
32:44Je n'ai pas de...
32:45Bah oui, c'est toujours pareil.
32:46Ça fait dix ans que ces gens-là envoient des tweets haineux, et c'est aujourd'hui qu'on
32:49s'en rend compte dans la presse.
32:50Non, mais d'abord, si vous nous faites une offre de service et que vous souhaitez travailler
32:53avec nous sur la détection des candidats aux ressources humaines du Rassemblement National,
32:57je fudierai votre candidature avec grand plaisir.
32:59Vous prenez n'importe qui.
33:00Non, non, on ne prend pas n'importe qui, mais si vous voulez, dans une organisation humaine
33:04qui compte plusieurs milliers de personnes, entre les salariés du parti, les salariés
33:10des députés nationaux, les salariés du groupe, les salariés des conseils régionaux,
33:15les salariés du Parlement européen, les gens qui vous accompagnent de manière plus
33:20ou moins bénévole, il peut arriver que sur les plusieurs milliers de personnes avec qui
33:23vous travaillez, il y ait parfois des brebis galeuses.
33:25Mais ce qu'il faut juger, ce n'est pas la porosité avec les brebis galeuses, c'est
33:29la réaction des mouvements politiques et la réaction des entreprises ou des organisations
33:33humaines quand ils sont confrontés à ce type de soucis.
33:35Mais sans doute, la presse française est parfaite, vous n'avez jamais de problème
33:40de ressources humaines.
33:41Tous les gens que vous embauchez sont absolument formidables dans leur vie privée, dans leur
33:45travail ici et vous avez une chance inouïe.
33:48Je ne sais pas comment vous faites, mais sans doute ai-je beaucoup à apprendre de vous.
33:51Alors, juste un mot, pardon, Philippe Chrec, vous avez réagi.
33:54Effectivement, Philippe Chrec a également réagi.
33:55La première réaction qu'il a eue quand il a contacté à ce sujet-là, c'est de
33:58menacer d'un procès pour diffamation.
34:00Je suis heureux de voir que vous répliquez les choses et que vous dites les choses clairement.
34:03Oui, parce que s'il vous plaît, il y a des choses qui peuvent être dites, qui
34:05sont factuelles, et puis il y a des choses qui sont reprochées aux gens, qui sont juste
34:08totalement fausses.
34:09Et donc, on n'aime pas être diffamé, on n'aime pas être calomnié.
34:13Moi, je ne demande qu'une chose, c'est d'être combattu sur ce que je pense, sur
34:16ce que je dis, et pas sur des propos qu'on me prête.
34:18Alors, on va parler de la question des frontières.
34:20Christian Estrosi demande le rétablissement des contrôles à l'image de ce qui a été
34:25fait en Allemagne.
34:26Il a raison.
34:27Je lui propose d'utiliser les bonnes relations qu'il a avec Emmanuel Macron pour
34:33appuyer cette demande qui est celle du Rassemblement National auprès de la tête exécutive de
34:40notre pays.
34:41Moi, j'ai porté pendant toute la campagne européenne cette inquiétude, cet enjeu de
34:45l'immigration, parce que je pense qu'il y a beaucoup de nos compatriotes qui ne reconnaissent
34:48plus le pays dans lequel ils ont grandi, et qui considèrent que l'immigration menace
34:52aujourd'hui les grands équilibres de notre société.
34:56Je me suis rendu à plusieurs reprises au poste frontière de Menton, vous avez la gentillesse
35:00de diffuser la photo, en présence notamment de Fabrice Leggeri, qui est l'ancien patron
35:05des gardes-côtes européennes, qui est aujourd'hui élu eurodéputé à mes côtés, qui est
35:09un énarque préfet français, lui aussi de très grande qualité, qui travaille avec
35:14nous.
35:15Et j'avais défendu l'idée d'une double frontière, c'est-à-dire la nécessité
35:18de contrôler nos frontières aux portes de l'Union européenne face à des afflux migratoires
35:22qui sont toujours plus importants.
35:23Et je pense que la situation aujourd'hui au Proche et au Moyen-Orient peut nous faire
35:27craindre une nouvelle crise migratoire et la nécessité précisément de nous en prémunir
35:30en amont.
35:31Et évidemment un contrôle au niveau français.
35:33Vous vous souvenez que cette mesure de la double frontière elle a été moquée, tout
35:36le monde m'a expliqué que c'était impossible, que c'était illusoire, que nous étions dans
35:39un espace commun qui devait par principe bannir toute forme de contrôle au niveau national
35:45et on se rend compte qu'il y a beaucoup de pays autour de nous qui protègent leurs frontières.
35:49L'Allemagne, qui pour le coup n'est pas un gouvernement proche de mes idées, proche
35:52de ma famille politique, a rétabli des contrôles à la frontière.
35:56Alors évidemment ce terme de contrôle parfois il peut inquiéter les gens qui passent régulièrement
36:00la frontière dans le cadre d'un travail transfrontalier.
36:02On ne parle pas de contrôle systématique, il y a une présence systématique de forces,
36:07de polices ou de douaniers ou de policiers de la police aux frontières et le contrôle
36:11il est je dirais aléatoire, il fonctionne au flair du douanier, au flair du policier,
36:15il faut faire confiance à nos forces de l'ordre et d'autres pays protègent précisément
36:19leurs frontières.
36:20Moi j'étais il y a quelques jours au Danemark où là-bas un gouvernement socialiste, socialiste,
36:26a considéré que l'immigration faisait peser une menace sur la sécurité, les comptes
36:30publics et sur la stabilité du Danemark et a aujourd'hui une des politiques les plus
36:33restrictives d'Europe à l'égard de l'immigration donc quand on veut on peut et moi je souhaite
36:39que la France reprenne le contrôle de son sol, de son pays, de son territoire, de son
36:44avenir et qu'on puisse exercer des contrôles à la frontière et qu'on puisse aussi reprendre
36:48notre souveraineté en matière juridique.
36:51La première mesure que nous mettrons en oeuvre si nous arrivons demain à la tête de l'État
36:55c'est de déclencher un référendum sur l'immigration parce qu'on se rend compte aujourd'hui qu'une
36:59grande partie de la politique d'immigration qui nous est imposée, des décisions d'éloignement
37:05ou des décisions de QTF qui sont coupées le sont par des décisions juridiques européennes
37:11ou supranationales, le Danemark a sa souveraineté juridique, je souhaite que la France puisse
37:15l'avoir, ça n'empêche pas de participer à un espace commun et cela sous-entend évidemment
37:20de modifier la constitution pour rendre notre bouclier face à l'immigration massive intouchable
37:26au regard de jurisprudence européenne.
37:27Donc c'est une forme de Frexit ?
37:28Non ce n'est pas une forme de Frexit, moi je ne suis pas du tout pour sortir de l'Union
37:32Européenne mais je pense que sur les questions de sécurité ou d'immigration on doit retrouver
37:36une primauté du droit national, le Danemark a cette mesure depuis son entrée dans l'Union
37:41Européenne, le Danemark participe d'un espace commun, il n'est pas du tout sorti
37:45de l'Union Européenne, la Hongrie de Monsieur Orban, de manière totalement objective, je
37:52sais les débats qu'il peut y avoir sur la Hongrie, mais je veux dire de manière totalement
37:55objective, depuis 2015, Victor Orban a protégé ses frontières, il n'y a pas d'immigration
38:00en Hongrie et pardon de le dire mais vous pouvez vous balader pendant une nuit à Budapest,
38:04il n'y a pas d'insécurité.
38:05Un mot sur l'Italie Jordan Bardella, Georgia Melloni a choisi d'accorder quatre cent
38:11cinquante mille titres de séjour à des travailleurs étrangers cette année, excluez-vous
38:16totalement de faire de même si vous arrivez au pouvoir ?
38:18Mais ce que vous ne précisez pas, ça me semble fondamental, c'est que ces titres
38:28de séjour sont des titres de séjour qui ont un début et qui ont une fin, le problème
38:33aujourd'hui c'est les titres de séjour en France ou en Europe qui ont un début et
38:35qui n'ont jamais de fin et qui sont utilisés en réalité pour rester sur le territoire
38:39national et pouvoir participer d'un flux qui est ininterrompu et je le dis aujourd'hui
38:44hors de contrôle.
38:45Donc il y a des filières aujourd'hui, au-delà des filières, on pense à nos médecins,
38:51on pense aux soudeurs parce qu'on a affaibli les moyens donnés à la filière nucléaire
38:55et donc on est obligé aujourd'hui d'aller chercher des soudeurs aux Etats-Unis pour
38:58répondre à des besoins, donc dont acte, mais pour cela il faut des titres de séjour
39:02qui correspondent à une mission, qui correspondent à une durée mais dans le même temps, Madame
39:06Mélanie, je parlais des pays qui reprennent le contrôle sur l'immigration, on pourrait
39:09citer évidemment l'Italie de Madame Mélanie, moi je soutiens ce gouvernement, nos alliés
39:14sont en coalition avec Georgia Mélanie, donc moi je suis en soutien de ce gouvernement.
39:17Mais en une année, Georgia Mélanie par des mesures restrictives d'immigration a fait
39:23baisser le nombre de clandestins, le nombre d'étrangers en situation irrégulière de
39:2765%, donc encore une fois l'immigration c'est une volonté et aujourd'hui pour beaucoup
39:32de nos dirigeants politiques, pour l'Union Européenne, Emmanuel Macron en tête, l'immigration
39:36n'est pas un problème, c'est évidemment un projet, pour moi c'est l'inverse.
39:40Monsieur Bardella, pendant la campagne des législatives, vous avez indiqué que la réforme
39:43des retraites ne serait pas prioritaire si vous arriviez au gouvernement et l'a pas
39:47voulu consacrer votre première...
39:48Oh, je n'ai pas dit cela !
39:49Vous avez dit que ce ne serait pas la première mesure que vous prendriez et là la première
39:53proposition de loi que vous allez déposer c'est sur la réforme des retraites, alors
39:55est-ce que c'est juste pour ennuyer la gauche ?
39:57Non mais je n'ai pas dit cela, j'ai dit une chose qui m'a paraissait relever l'encore
40:01du bon.
40:02Moi je peux mentir aux Français si vous voulez, on peut dire aux Français que demain matin
40:05on fait la retraite à 60 ans pour tout le monde, que l'on augmente le SMIC à 1800
40:08euros, qu'on distribue et que l'État est le Père Noël, j'ai dit la vérité aux
40:13Français.
40:14D'abord j'ai dit, si je deviens Premier ministre dans quelques jours, mois de juin,
40:20je m'apprête à irriter d'une situation budgétaire et financière du pays cataclysmique.
40:25A l'époque, j'avais demandé un audit des comptes publics pour faire la lumière sur
40:29l'état réel des comptes.
40:30Tout le monde m'a dit, mais c'est ridicule, c'est grotesque, on a toutes les données,
40:35il suffit d'aller sur le site de l'INSEE, il suffit d'aller sur le site du ministère
40:38de l'Économie, on a toutes les données.
40:39Et puis paf, à la rentrée, M. Barnier, qui vient d'arriver, dit, mais en fait je viens
40:43de trouver une situation des comptes publics qui est cataclysmique, j'ai besoin d'un
40:47audit pour faire la lumière sur la situation des comptes.
40:50En quelques mois, on est passé d'une projection de déficit public de 3,5% à presque 6,5%.
40:59C'est un trou de 50 milliards, ça varie, mais globalement, on est d'accord pour dire
41:04qu'il y a un trou de 50 milliards de projections qui n'ont pas été envisagées par M.
41:09Le Maire.
41:10Donc, ils ont une responsabilité dans la situation budgétaire.
41:11Moi, j'ai dit une chose très simple.
41:13Ma priorité, je l'avais dit, c'était les carrières longues, c'était de permettre
41:17à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, qui par définition ont des métiers
41:22plus difficiles, plus éreintants, plus contraignants, plus fatigants, de pouvoir partir plus tôt
41:27et de pouvoir partir avec un âge de départ légal de 60 ans et avec 40 annuités de cotisation.
41:34Au-delà, il y a une progressivité, c'est-à-dire qu'au-delà, il y a une progressivité qui
41:37va jusqu'à 62 ans et 42 annuités.
41:39Mais si vous commencez à travailler à 24 ou 25 ans, vous allez évidemment partir beaucoup
41:43plus tard, c'est parfaitement normal.
41:45Mais j'avais dit que ma priorité…
41:47A 66 ans, sans problème.
41:49Si vous commencez à travailler à 24 ou 25 ans avec 42 annuités, oui, vous avez raison,
41:57mais c'est toujours moins dans le système que je défends qu'actuellement et dans le
42:00système que je défends, tout le monde est gagnant en réalité.
42:03C'est un système qui était raisonnable sur le plan économique, c'était 10 milliards
42:06d'euros par an, mais encore une fois, je pense que cette proposition est une proposition
42:11de bon sens face à une réforme des retraites qui a été extrêmement injuste, qui a été
42:16extrêmement brutale.
42:17Et encore une fois, moi, mon sujet, c'est évidemment le départ à la retraite pour
42:20les carrières longues, pour les gens qui ont des métiers difficiles, mais c'est aussi
42:23de favoriser l'attractivité de l'économie et de permettre à la jeunesse d'entrer
42:28plus tôt sur le marché du travail.
42:30Et donc, c'était une réforme qui conciliait à la fois l'impératif, le besoin de main
42:33d'œuvre pour nos entreprises et en même temps, un impératif de justice sociale.
42:37Alors, c'est votre première proposition de loi, Eric Ciotti l'a annoncé, il ne la
42:39votera pas, son groupe non plus.
42:41Ça l'affiche un peu mal, comme on dit chez nous, non ? Que votre principal allié
42:46ne vote pas la première proposition que vous avez déposée ?
42:48Mais ils vont voter beaucoup d'autres.
42:51Par exemple, le rétablissement des peines planchers, l'allègement de la fiscalité
42:56sur le carburant, la renégociation des règles européennes de fixation des prix de l'électricité.
43:01Donc, si on n'est pas des clones et on a le droit d'avoir des sensibilités différentes,
43:06si Eric Ciotti épousait l'intégralité des propositions de Marine Le Pen et des
43:11miennes, il serait au Rassemblement national.
43:14Je ne crois pas dans cette logique qui consisterait à dire qu'il faut absorber tout le monde,
43:20il faut écraser tout le monde et il faut forcément que tout le monde pense la même
43:24chose.
43:25On a des points d'accord, on a des sensibilités différentes sur certains sujets qui peuvent
43:29être des sujets plutôt sociaux, des sujets plutôt économiques, mais ça ne nous empêche
43:33pas, dans l'intérêt des Français, dans l'intérêt du pays et face aux défis immenses
43:36qui sont devant nous, de faire un bout de chemin ensemble.
43:39Et j'ai beaucoup de respect et beaucoup d'amitié pour Eric Ciotti, je trouve qu'il a fait
43:44un choix extrêmement courageux et je m'honore de pouvoir continuer à travailler et à œuvrer
43:49au redressement du pays à ses côtés.
43:50Eric Ciotti, on l'a appris hier, reste membre de la majorité départementale au département
43:56des Alpes-Maritimes.
43:58Charles Langinési, le président du département, considère que si Eric Ciotti était à votre
44:05meeting demain, ça serait un problème.
44:07Alors, Eric Ciotti, il sera là ou pas ?
44:10Mais, encore une fois, Eric Ciotti, il n'est pas membre du Rassemblement National.
44:14Donc, demain, c'est la rentrée du Rassemblement National.
44:17Moi, je n'étais pas présent à titre personnel à sa rentrée, même si certains de nos militants
44:22et certains de nos élus pouvaient être présents.
44:24Demain, il ne sera pas présent physiquement au meeting.
44:28C'est-à-dire que, sans doute, certains de ses élus, de ses militants, de ses adhérents
44:33et même de ses électeurs seront présents, mais ça ne va pas nous empêcher de nous voir.
44:36Ça veut dire que c'est une question sensible.
44:37Si vous connaissez déjà à l'avance sa présence, ça veut dire que c'est quelque
44:40chose dont vous avez parlé ensemble.
44:41Ça veut dire que, comme président du parti, je suis un peu au courant de ce qui va se
44:46passer demain à mon meeting et de qui va prendre la parole et de qui va intervenir.
44:49On va évidemment mettre à l'honneur nos parlementaires, notre nouvel délégué départemental
44:53Alexandre Amasson, qui est également député des Alpes-Maritimes et qui vient aussi, d'ailleurs,
44:59de la droite, des Républicains et qui incarne, je crois, cette nécessaire main tendue, ces
45:04qu'il faut qu'on soit ici, dans le département des Alpes-Maritimes, avec la droite et avec
45:10des gens qui ne croiraient plus dans les Républicains.
45:11Ce qui se passe au Conseil départemental des Alpes-Maritimes, est-ce que vous le voyez
45:15d'une certaine manière comme un laboratoire de l'union des droites ? Charles-Ange Linaisy
45:20a déclaré hier dans Nice matin « Je peux adhérer à un concept d'union des droites,
45:24mais je ne prends pas les extrêmes ». On a du mal à y voir clair.
45:26Il prend qui, du coup ? Je ne me considère pas comme extrême, mais je pense que je suis
45:30visé par...
45:31Oui, parce qu'il veut faire l'union des droites.
45:33Il est arrivé par l'extrême droite, effectivement.
45:34Oui, mais du coup, on ne sait pas trop avec qui il veut faire alliance, mais ce n'est
45:37pas très grave.
45:38Moi, je parle aux électeurs, je ne parle pas aux appareils politiques.
45:41Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui sont des orphelins des Républicains, qui ont pu
45:45voter par le passé pour Nicolas Sarkozy, pour François Fillon, qui considèrent aujourd'hui
45:51que les Républicains n'apparaissent pas comme une alternative crédible à la politique
45:54de M. Macron et qu'on est passé, en fait, en quelques années, d'un gouvernement,
45:59de plusieurs gouvernements, d'ailleurs Macron, LR, autour d'Edouard Philippe, à désormais
46:03un gouvernement LR-Macron, où les macronistes ont trusté la quasi-totalité des postes
46:08stratégiques.
46:09Donc, les LR sont dans une forme de compromission à l'égard d'Emmanuel Macron, à l'égard
46:13de la politique d'Emmanuel Macron.
46:15C'est une des raisons pour lesquelles Eric Ciotti s'en est éloigné.
46:18Et moi, je pense que nous avons des ponts à bâtir avec beaucoup d'élus, d'élus
46:24locaux dits vers droite.
46:25Et on peut avoir parfois des sensibilités, mais ça n'empêche pas de se respecter.
46:29Je respecte beaucoup quelqu'un comme David Lysnard, par exemple, qui est le maire de
46:31Cannes, qui n'est pas de ma famille politique, mais qui, sur certains sujets, notamment liés
46:34à la sécurité ou à l'immigration, exprime des positions qui sont, il faut le dire, assez
46:42proches des miennes sur certains sujets, ce qui n'empêche pas d'avoir des divergences
46:46sur beaucoup d'autres sujets.
46:47Mais je pense qu'à un moment donné, les Français doivent se dire, si le rassemblement
46:50national peut y aller, même si moi, je viens des Républicains, eh bien, il faut qu'on
46:54puisse tous tendre la main et travailler ensemble parce que l'enjeu, c'est que la
46:58France reste la France et que la France ne disparaisse pas.
47:00Ça veut dire que Lysnard, Premier ministre, ce serait mieux que Michel Barnier ?
47:03Non, mais je ne fais pas le...
47:06Je ne joue pas au Cluedo ou à qui est-ce, mais je pense que ce qui doit prévaloir,
47:16c'est la politique qui va être conduite derrière.
47:18Il peut y avoir des personnalités.
47:19Je vous dis, M.
47:20Barnier est quelqu'un que je respecte, c'est quelqu'un de respectable.
47:22M.
47:23Retailleau, c'est pareil.
47:24Mais la question, c'est qu'est-ce qu'ils font derrière ? Je veux dire, les effets
47:26d'annonce, les effets de com, les louanges de personnes qui consistent à stresser des
47:30louanges par médias interposés, c'est très sympathique, mais ça ne fait pas une politique
47:33pour les Français et ça ne change pas le quotidien des gens.
47:35Peut-être votre rentrée politique à Nice, où Éric Ciotti ne cache pas ses ambitions
47:39pour les élections municipales de 2026, s'il est vraiment candidat, est-ce que vous
47:42le soutiendrez ?
47:43Ça pourrait.
47:44Je pense qu'Éric Ciotti a en tout cas les qualités, les compétences, les convictions,
47:51la solidité et l'enraffinement pour mener une belle campagne aux élections municipales
47:58à Nice.
47:59Nous allons continuer d'en discuter, mais il n'est pas interdit de penser que je puisse
48:04et que nous puissions lui apporter un soutien.
48:06Est-ce que vous êtes prêt à réintégrer Philippe Vardon, l'identitaire, et son groupe
48:09d'opposition qui était passé à Reconquête ?
48:11Non, ça n'est pas prévu.
48:12Si vous voulez, on ne peut pas partir d'un mouvement politique, revenir en fonction des
48:16résultats, faire des allers-retours, donc non, ça n'est pas prévu.
48:21Marion Maréchal non plus, donc ?
48:22Ça n'est pas prévu.
48:23Même réponse.
48:24Quelle autre ville vous semble prenable en 2026 dans les Alpes-Maritimes ?
48:27Je peux faire une réponse très petite, je vais vous dire toutes.
48:32Les Alpes-Maritimes, c'est un département où on progresse, année après année.
48:37C'est vraiment une terre de conquête, les Alpes-Maritimes ?
48:39Oui, c'est une terre de mission, une terre de conquête, je ne sais pas comment on dit,
48:43mais c'est vrai que c'est un territoire sur lequel on progresse, c'est un territoire
48:46sur lequel je crois la volonté, l'aspiration à l'ordre et la volonté de préserver
48:50son identité, une forme de cadre de vie, de valoriser le travail aussi.
48:54Ce sont des thématiques que nous avons portées et qui connaissent ici un accueil de plus
49:01en plus favorable.
49:02Je crois que vous avez la gentillesse, dans le micro-totoir que vous avez montré, d'interroger
49:06des personnes dont on sent que le rassemblement social est un peu plus à la maison que dans
49:11d'autres départements.
49:12Donc nous allons évidemment regarder avec très grand intérêt les élections municipales
49:16et notre objectif c'est évidemment d'être présent dans un maximum de communes, mais
49:21je laisserai notre préfète et notre délégué départemental, Alexandra Masson, vous en
49:24dire un petit peu plus dans les mois qui viennent.
49:26En tout cas, la commission d'investiture pour les élections municipales commence ses
49:30travaux dans les prochains jours, nous tiendrons dans les prochains mois une grande convention
49:34municipale à Paris et nous aurons l'occasion de vous présenter nos premiers chefs de file.
49:39Alors justement, Alexandra Masson a succédé à Lionel Thivoli récemment comme délégué
49:43départemental.
49:44Il y avait une nécessité de remettre de l'ordre dans les Alpes-Maritimes ?
49:48En tout cas, d'avancer en prolongeant ce qui a pu être initié et en continuant cet
49:57effort d'enracinement, d'implantation.
49:59Lionel a été à la tête de notre fédération et je le remercie pour cela pendant plusieurs
50:03années.
50:04Neuf années, pardon.
50:05Pendant neuf années, parfaitement.
50:07On dit théoriquement au sein de notre mouvement que les délégués départementaux sont astreints
50:11à une durée de cinq ans.
50:13Donc, Lionel avait accepté de prolonger sa mission pendant plusieurs années.
50:17Donc, je pense qu'il y avait une nécessité de renouveler, d'un nouveau souffle et Alexandra
50:22dans la complémentarité, dans la continuité de la précédente équipe va évidemment continuer
50:27à porter nos espoirs ici dans ce département des Alpes-Maritimes et puis plus largement
50:31dans toute cette région sud sur lesquelles les scores que nous réalisons progressent.
50:35Vous avez l'intention de faire un travail davantage de terrain parce que les bons scores
50:39dont vous parlez des Alpes-Maritimes, vous les faites depuis des décennies et il n'y
50:42a jamais eu d'enracinement, il n'y a jamais eu de travail vraiment militant des Alpes-Maritimes,
50:46peut-être dans d'autres départements aussi.
50:47Il y a quelque chose qui va changer de ce point de vue-là ?
50:49C'est vrai que le sud-est est une paire sur lesquelles les scores du Rassemblement
50:57national et aussi ceux de la droite ont toujours été très importants parce que je pense
51:00qu'il y a ici une fierté, il y a une identité, il y a une volonté de défendre un patrimoine,
51:06une culture qui est peut-être plus forte qu'ailleurs.
51:09Moi j'aime beaucoup cette région, je suis d'origine italienne, je suis un méditerranéen,
51:14j'ai grandi en Seine-Saint-Denis mais j'aime cette région et je pense que nous pouvons
51:19faire du bien à cette région.
51:20Mais pour cela il faut évidemment qu'on ait conscience de la nécessité d'implanter
51:24encore davantage notre mouvement et pendant très longtemps il est vrai que cette ambition
51:29pour l'implantation locale a été négligée au sein du Front national.
51:33Marine Le Pen, élue à la tête du parti en 2011, a souhaité prendre à bras le corps
51:36cette nécessité et donc année après année nous faisons émerger des visages, des profils
51:41de pas seulement des militants, aussi des cadres et des élus et dont certains d'ailleurs
51:44viennent aussi des Républicains.
51:46Alors avant de terminer cette émission, Jordan Bardella, on va vous soumettre à la question
51:50perso.
51:56Frédéric Maurice, vous avez vu vos habitudes à Fréjus, or vous et les cadres du parti
52:01on vous voit beaucoup moins depuis la mise en cause de la gestion du maire Errenne David
52:04Rachlin dans un brûlot paru l'an dernier.
52:06Est-ce que ça fait mauvais genre aujourd'hui de s'afficher à ses côtés ?
52:09Ça ne fait pas mauvais genre de s'afficher à ses côtés.
52:13Vous faites écho pour que les gens qui nous regardent comprennent un livre qui est paru
52:18sous les plumes d'une de vos consoeurs.
52:20Ce livre est attaqué en diffamation puisque David Rachlin en conteste l'intégralité
52:24des reproches qui lui sont faits.
52:26Maintenant c'est la justice, ou pas la justice d'ailleurs, qui dira ou ne dira pas si les
52:33accusations qui sont soulevées par ce livre…
52:35Pourquoi ne plus s'afficher à ses côtés ? Fréjus était une ville, comment est-ce
52:39qu'il y en a d'autres ? Plus personne n'est pas à Fréjus.
52:40Non, je pense que David, personne n'est pas à Fréjus, en tout cas nos électeurs
52:44sont à Fréjus et je vous rappelle que David Rachlin a été réélu, me semble-t-il, au
52:48premier tour aux dernières élections municipales.
52:51Je pense que David a voulu prendre du recul pour éviter que l'attention médiatique,
52:57parce que vous savez comment c'est, il suffit que vous sortiez un bouquin en disant
52:59il y a tel et tel sujet dans cette ville pour qu'à chaque entrée politique, à chaque
53:03meeting, on vous interroge sur les faits et gestes, le moindre frais et gestes dans la
53:07ville de Fréjus.
53:08Donc je pense que pour se protéger et pour préparer sa défense, ses plaintes notamment
53:12en diffamation, il a souhaité prendre du recul.
53:15David a vraiment déposé plainte d'ailleurs ?
53:17Maintenant il n'a pas, pardon ?
53:18Vous savez s'il a vraiment déposé plainte d'ailleurs ?
53:19Oui, à ma connaissance, il a déposé plainte, vous lui poserez la question, mais à ma connaissance
53:23il a déposé plainte dès la sortie du bouquin, c'est-à-dire il y a plusieurs mois de cela,
53:27me semble-t-il, à la fin de l'année 2023, au début de l'année 2024.
53:30Et aujourd'hui, on a l'impression que vous préférez séjourner chez Cyril Hanouna à
53:33sa tropée ?
53:34Non mais je n'ai pas de commentaire à faire sur les dîners privés et sur les déjeuners
53:40privés que je peux avoir, parce que si je me mets à divulguer sur votre plateau les
53:46dîners, les déjeuners privés que je peux avoir avec un certain nombre de vos confrères
53:50qui sont très curieux de connaître le fond de notre politique, le fond de notre position
53:53et qui parfois peuvent nous traisser des louanges aussi, croyez-moi que cette émission va faire
53:57de la reprise.
53:58Bon, ben tant pis pour la reprise.
54:00J'espère qu'il y en aura quand même.
54:02En tout cas, merci beaucoup Jordan Bardella.
54:04C'est moi qui vous remercie, merci à vous.
54:06Merci à Philippe Bertigny et Sophie Dancé pour la réalisation de cette émission.
54:10On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau rendez-vous de l'Interview à la
54:15Lune.
54:16Notre invité sera Jérôme Viau, le maire de Grasse et président de l'Association départementale
54:21des maires de France.

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