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Jordan Bardella, président du Rassemblée national, était l'invité de BFM Politique, en direct du Salon de l'agriculture.

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00:00 [Musique]
00:09 BFM TV, BFM Politique, Benjamin Duhamel.
00:17 Bonjour, bonjour à tous. Vous regardez BFM Politique, votre grand interview politique du dimanche, cette semaine, en direct du Salon de l'agriculture avec un invité, Jordan Bardella. Bonjour Jordan Bardella.
00:26 Bonjour Monsieur Duhamel. Président du Rassemblement National, tête de liste aux européennes, beaucoup de sujets à aborder avec vous, évidemment la question agricole.
00:34 Vous êtes au Salon de l'agriculture depuis ce matin avec moi pour vous interroger, Amandine Attalaya de BFM TV. Bonjour Amandine. Bonjour Jordan Bardella.
00:40 Valérie Ako, chef adjointe du service politique du parisien. Bonjour Valérie, merci beaucoup d'être avec nous. Jordan Bardella, je le disais, première journée au Salon de l'agriculture, vous y serez demain aussi, le lendemain d'Emmanuel Macron.
00:52 Je vais vous citer ce qu'a dit il y a quelques instants le ministre de l'agriculture, Marc Fesneau, qui était hier avec le président de la République. Ouvrez les guillemets, une visite réussie, ce n'est pas de faire des selfies.
01:03 Voilà ce qu'il a dit vous concernant. Vous faites plus de com' que de fond en faisant des selfies ici au Salon de l'agriculture ?
01:10 C'est le mépris habituel de la macronie. Oui, on est bien accueilli généralement au Salon de l'agriculture parce que depuis maintenant plusieurs années, nous appelons à ce changement de logiciel qui est, je crois, attendu aujourd'hui par une grande partie des agriculteurs.
01:28 D'abord à l'égard de la politique européenne, la multiplication des accords de libre-échange, la surtransposition des normes, la soumission au pacte vert et à l'idéologie de l'écologie punitive sont des axes qui pénalisent grandement la France agricole et par-delà la France rurale.
01:46 Quand on voit hier la manière dont a été accueilli le président de la République, parce qu'il est en fonction, et peut-être de réagir à ce qui s'est passé hier est peut-être plus intéressant sur le plan politique que de réagir à la manière dont nous sommes accueillis par le monde agricole ici.
02:04 Et je dis une chose très simple, c'est qu'Emmanuel Macron n'a semble-t-il plus les capteurs de son propre pays et que sans doute il ne se rend plus compte de la brutalité, de la douleur que provoque aujourd'hui la politique qu'il conduit et de la manière dont il gouverne notre pays. C'est ça le sujet.
02:21 On va revenir sur tous les éléments que vous avez abordés mais simplement vous dites qu'il faut se rendre compte de la façon dont il a été accueilli hier. Est-ce que vous, que l'on entend souvent parler d'ordre, du respect des institutions, ça veut dire que vous n'avez pas été choqué de voir des agriculteurs qui pour certains semblaient vouloir empêcher le président de la République de venir inaugurer le salon, quitte parfois à s'en prendre aux forces de l'ordre. Ça, ça ne vous choque pas quand on est au salon de l'agriculture ?
02:46 Moi j'ai une ligne rouge, monsieur Duhamel, ce sont les violences. C'est la violence. Et j'ai toujours eu au regard de la conception que je me fais du débat démocratique la violence comme ligne rouge.
02:56 Maintenant Emmanuel Macron a transformé notre pays, il a transformé l'hexagone en un octogone. Partout où il passe, il suscite le désordre, le rejet, la polémique.
03:06 Quand à quelques heures de venir au salon de l'agriculture, nous apprenons et les agriculteurs apprennent que l'Elysée s'apprête à inviter ici au salon de l'agriculture le mouvement écoterroriste des soulèvements de la terre.
03:20 Je sais ce que vous allez me dire, le président de la République dit non, évidemment, le soulèvement de la terre lui-même dit nous avons été invités par l'Elysée.
03:30 Alors ils disent plus précisément qu'il y a eu une recherche de contact mais qu'ils n'ont pas été formellement invités par l'Elysée.
03:36 D'accord, vos confrères, j'ai vu la réaction de vos confrères, journalistes de CNews qui dit l'Elysée m'a confirmé quelques heures auparavant avoir effectivement sollicité l'invitation des soulèvements de la terre.
03:46 Quand on fait cela, quand on invite des gens qui ont été poursuivis, accusés d'écoterrorisme, qui ont transformé les champs de nos agriculteurs en champs de bataille, qui s'en prennent aux forces de l'ordre,
04:00 qui sont la frange la plus radicale de cette expression idéologique de la décroissance dans laquelle est aujourd'hui en train de tomber l'Union Européenne et le gouvernement français,
04:08 c'est non seulement une injure mais c'est une provocation dans le monde agricole.
04:13 Et je le dis et je l'affirme, Emmanuel Macron ne se rend pas compte de la brutalité de sa politique.
04:18 Monsieur Feneau qui commente maintenant...
04:21 Mais attendez, attendez, permettez-moi.
04:23 Monsieur Feneau qui commente mon déplacement, il devrait avoir un peu plus d'humilité.
04:29 Parce que précisément si le monde rural et si nos agriculteurs sont depuis plusieurs semaines dans les rues pour se faire entendre, c'est parce qu'ils dénoncent la politique qui a été mise en oeuvre depuis une décennie par les gens qui sont au pouvoir.
04:40 Les accords de libre-échange, l'incapacité à vivre de son travail et cette inflation normative qui empêche nos agriculteurs de travailler.
04:48 Parce que malgré un début difficile, Emmanuel Macron a finalement réussi à déambuler pendant 13 heures.
04:55 Donc il a en partie retourné la situation. Est-ce qu'à l'inverse vous ne lui dites pas "Bravo d'avoir tenu votre rang et d'être allé au contact".
05:02 Non mais Madame j'espère que vous plaisantez.
05:04 Non.
05:05 Il a fallu la mobilisation de deux tiers des effectifs de police de la région pour permettre au Président de la République de se rendre dans un salon agricole.
05:15 Où tous les Présidents de la République, année après année, où tous les responsables politiques vont au soutien et à la rencontre du monde agricole.
05:22 Elle est là la réalité.
05:23 J'ai le souvenir aussi de Jean-Marie Le Pen quand il se rendait au salon de l'agriculture qui parfois était lui aussi mal accueilli avec des sifflets.
05:29 Ça ne concerne pas qu'Emmanuel Macron.
05:30 Oui en tant que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.
05:33 Mais je dis que partout où Emmanuel Macron se déplace, il suscite de la tension, il suscite du rejet, il suscite du désordre.
05:43 Et on a un peu le sentiment que c'est un homme seul qui gouverne contre les Français.
05:49 Il est derrière de spontané dans ce qui s'est passé hier. C'est-à-dire qu'il pointe une responsabilité.
05:53 Je vous recite ce qu'il a dit hier. Il dit "Il y a des gens pour l'EUE qui sont là avec un projet politique qui est de servir le Rassemblement National,
06:01 de faire demain ou après-demain une haie d'honneur aux dirigeants du RN et de mener une campagne politique.
06:06 Il visait la coordination générale qui est le troisième syndicat agricole. Est-ce que donc vous êtes derrière tout ça ?
06:12 Je pense que le président de la République est dans une dérive schizophrénique assez inquiétante et dangereuse au regard de sa fonction.
06:19 Et que probablement il tombe dans une forme de complotisme, de paranoïa qui est le propre de tout extrême.
06:25 Et face précisément à ces excès, face à ce fanatisme idéologique dans lequel ils sont tombés ici, dans le monde agricole,
06:33 en se soumettant à l'idéologie de la décroissance.
06:36 Donc vous n'avez aucun lien avec la coordination générale ?
06:38 Et vous savez, les agriculteurs, ils n'ont pas besoin du RN pour être mécontents de leurs conditions de travail.
06:44 Je ne suis pas responsable, je vous mets très à l'aise, ce n'est pas de ma responsabilité si aujourd'hui,
06:49 vous avez des agriculteurs qui travaillent 100 heures par semaine et qui n'arrivent pas à se verser de salaire.
06:53 Ça, c'est la réalité quotidienne de ce que vivent les gens et le président de la République a une part de responsabilité.
06:59 Quelle contacte néanmoins avez-vous avec la coordination rurale ?
07:03 Parce que de fait, on entend sur les discours, il y a parfois des similités.
07:06 Vous avez un député, Christophe Barthez, qui est un ancien de la coordination rurale.
07:10 Quelles sont à l'heure actuelle les relations que vous avez avec eux ?
07:13 Nous entretenons des liens, madame, avec l'ensemble des syndicats, je ne vais pas dire de la place de Paris,
07:21 mais en l'occurrence de la profession agricole.
07:23 Et vous voyez, à l'occasion de ce salon, où je vais...
07:25 J'ai entendu Marine Le Pen dire que la FNSEA, au sein du PRAC, cède les agriculteurs.
07:31 C'est pas vrai. Et vous ne dites pas la même chose de tous les syndicats agricoles.
07:34 On est sur une chaîne sérieuse, dans une émission a priori sérieuse.
07:38 Ne sombrez pas dans le complotisme. Ne sombrez pas dans la paranoïa.
07:42 Je vous appelle à garder la raison.
07:44 Je vais rencontrer ici durant 48 heures l'ensemble des représentants des mouvements syndicaux du monde agricole.
07:50 Je passerai 48 heures au salon de l'agriculture. J'ai passé l'an dernier 48 heures au salon de l'agriculture.
07:56 En tout cas, je rencontrerai demain les représentants des principaux syndicats,
07:59 que ce soit la coordination rurale, mais aussi la FNSEA.
08:02 Donc, je mets le président de la République et je vous mets très à l'aise.
08:05 Nous ne sommes pas à l'origine de cette colère qui gronde dans le pays aujourd'hui
08:09 et de cette coagulation des colères qui n'épargne aucune profession, il faut bien le dire.
08:13 Vous dites qu'on est une chaîne sérieuse. Comme on est une chaîne sérieuse, on va aller regarder les faits.
08:17 Quand la présidente de la coordination rurale, Véronique Lefloch, explique, je cite,
08:20 qu'on avancerait peut-être davantage si tout le monde avait vos idées.
08:24 Quand Serge Bousquet-Cassane de la coordination rurale du Lot-et-Garonne parle du RN comme, ouvrez les guillemets,
08:29 du dernier parti que nous n'avons pas essayé au pouvoir et comme des millions de Français, nous nous préparons à l'essayer.
08:35 Pardon, on ne les invente pas ces citations, Jordan Bardella ?
08:37 Ça montre bien qu'il y a des liens entre la coordination rurale qui, en partie, était à l'origine de ce qui s'est passé hier et vous.
08:44 C'est très intéressant. Donc, vous essayez de me reprocher le fait qu'aujourd'hui,
08:48 il y ait des milliers d'agriculteurs en France qui se disent,
08:51 si vous aviez écouté le RN depuis 10 ans, on n'en serait peut-être pas là.
08:54 Pas du tout, Jordan Bardella.
08:55 Je suis très content de cette prise de conscience.
08:57 J'essaie juste de montrer que quand certains hier s'opposaient à la venue du président de la République
09:00 tout en étant membre de la coordination rurale, ça peut poser la question des initiatives qui prennent pour s'opposer à Emmanuel Macron.
09:07 En revanche, quand la FNSE a appel à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle, ça ne vous pose pas de problème ?
09:11 On le dit aussi.
09:12 Très bien. C'est un état de fait. Je vous ai répondu. Je n'ai pas de lien particulier ou de lien d'intérêt avec la coordination rurale.
09:19 Et si aujourd'hui, un syndicat puissant comme la coordination rurale voit ses dirigeants exprimer la position suivante,
09:26 si nous avions écouté le RN depuis 10 ans en matière d'agriculture, on n'en serait peut-être pas là.
09:32 Je me dis que peut-être avoir raison trop tôt est une autre manière d'avoir tort, si je vous écoute.
09:38 Vous envisagez d'accueillir sur votre liste aux européennes des représentants de la coordination rurale ?
09:44 Pardon, mais ce n'est pas le sujet, madame.
09:47 D'abord, ça n'est pas prévu. Je réponds à votre question. Et ça n'est pas le sujet.
09:52 Le sujet aujourd'hui, c'est d'abord la faute morale et historique qu'ont commis nos dirigeants en prenant la décroissance agricole
10:00 dans un monde de plus en plus incertain, où les choix que nous allons faire aujourd'hui pour l'agriculture française
10:06 engagera la liberté, la souveraineté et l'autonomie de la France dans les 10 prochaines années.
10:11 Et moi, je suis venu dire une chose très simple, très très simple. Ce que vit le monde agricole aujourd'hui n'est pas une fatalité.
10:18 C'est la conséquence de choix politiques. Et moi, je suis venu dire qu'en faisant le patriotisme économique,
10:24 qu'en simplifiant la vie de nos agriculteurs, qu'en mettant fin à cette idéologie folle du pacte vert et du Green Deal,
10:33 qui est l'idéologie de la Commission européenne et qui vise précisément, très concrètement, à faire baisser de 10 à 20 %
10:40 les rendements agricoles, le nombre de cheptels dans les 20 prochaines années, est une folie.
10:44 Cela va se traduire par une augmentation des prix de l'alimentation et, à l'évidence, par une augmentation de nos importations.
10:51 L'écologie, oui. L'écologie punitive, non. Et moi, je suis venu porter ici la voix du bon sens, la voix d'une agriculture française.
10:59 Et il est vrai que quand je vois aujourd'hui le gouvernement faire un changement de pied majeur sur l'agriculture
11:04 et venir en grande partie épouser les thèses de patriotisme économique, il ne les a pas encore mises en œuvre,
11:10 mais que nous défendons depuis 10 ans, je me dis qu'il vient légitimer précisément les mesures que nous avons préconisées très tôt.
11:17 On va regarder dans le détail vos propositions, mais d'abord une question d'Amandine sur ce que l'on retient comme la principale annonce du président de la République hier.
11:25 Oui, quelque chose qui a été réclamé par de nombreux agriculteurs. Emmanuel Macron annonce que seront mis en place des prix planchers.
11:31 Au niveau européen, s'il y parvient aussi, est-ce que c'est une bonne idée pour vous ?
11:37 Mais je suis désolé de dire que cette idée des prix planchers... D'abord, nous avions défendu pendant la campagne présidentielle de 2022
11:47 la possibilité pour l'État d'intervenir dans son rôle d'arbitre à partir du moment où il y avait une distorsion dans la fixation du prix trop forte
11:54 entre les producteurs, les agriculteurs et le monde de l'agroalimentaire, c'est-à-dire les industriels ou la grande distribution.
12:00 Donc, sur le principe, nous sommes favorables à ce que l'État non seulement fixe les règles du jeu, puisse intervenir pour fixer à un moment donné des règles
12:08 si la distorsion est trop abusive, et surtout qu'on puisse faire appliquer les principes de la loi EGalim.
12:12 Les agriculteurs, ils disent quoi ? J'y viens. Les agriculteurs, ils disent quoi ? Ils disent les lois EGalim, qui visaient en gros à mieux répartir la marge
12:21 et à permettre à nos agriculteurs d'avoir un revenu beaucoup plus digne et beaucoup plus décent. Le principe va dans le bon sens.
12:26 Le problème, c'est que les grands principes qui ont été édictés par les lois EGalim n'ont pas été appliqués.
12:32 Combien y a-t-il eu de contrôles ou de sanctions depuis le vote des lois EGalim ?
12:38 Vous dites EGalim, ça va dans le bon sens ? Ça allait dans le bon sens ?
12:40 Je dis que c'était une porte ouverte qui était très largement insuffisante, mais les agriculteurs...
12:46 Rappelons qu'en 2018, les députés du Rassemblement national n'avaient pas voté la loi EGalim.
12:50 Les agriculteurs disaient une chose, c'est que ça allait dans le bon sens, mais que ça n'était pas suffisant.
12:55 La politique agricole commune, c'est mieux que rien. Elle a évolué également, puisqu'on voit qu'aujourd'hui,
13:01 le principe de l'égalisation des aides d'État et la possibilité pour les États de répartir les fonds sur leur territoire ont évolué.
13:07 Je l'ai voté au Parlement européen parce que, encore une fois, ça n'est pas idéal, mais ça va dans le bon sens.
13:13 Quand il s'agit de voter pour les prix planchers à l'Assemblée nationale, il n'y a qu'un malheur, c'est que la majorité d'Emmanuel Macron s'y est opposée.
13:22 Sur l'idée d'une loi EGalim au niveau européen, c'est une chimère. C'est autant chimérique que le SMIC européen.
13:29 Penser qu'on va réussir à mettre sur le même plan d'égalité les productions françaises avec des productions polonaises ou ukrainiennes, c'est une folie.
13:37 Et ça sera systématiquement la course au moins dix ans. Parce que faire un EGalim européen avec les marchés polonais ou avec les marchés ukrainiens,
13:45 ça sous-entend des prix polonais ou des prix ukrainiens. Donc la France doit être capable de défendre ses intérêts et de faire entendre la voix d'un prix qui rémunère
13:55 lorsque cela est nécessaire et charge à l'État d'intervenir lorsque la distorsion de concurrence est trop importante.
14:00 Jordan Barrette, dans un instant, Valérie Ako va continuer à vous poser une question sur ce qu'a dit le président de la République hier.
14:05 Je rebondis sur ce que vous dites à l'instant. Vous rappelez, et de fait peut-être ceux qui nous regardent ne le savent pas, que vous avez voté la PAC en 2021.
14:13 On est d'accord là-dessus ? Vous l'avez votée au Parlement européen. Dans la PAC, il y avait ce principe extrêmement contesté, extrêmement polémique,
14:22 contesté par les agriculteurs de la jachère, de 4% des terres en jachère pour bénéficier des aides de la PAC.
14:28 Est-ce que franchement vous êtes les mieux placés aujourd'hui pour parler de la surtransposition des normes, de la colère des agriculteurs face à ces règles,
14:34 si vous avez voté la PAC qui incluait précisément cette règle ?
14:37 Mais cette règle, nous l'avons combattue.
14:39 Alors pourquoi avoir voté la PAC ?
14:40 Parce que vous savez que nous sommes dans l'opposition au Parlement européen.
14:45 Oui, ça ne vous a pas échappé.
14:47 Ça ne vous a pas échappé. Je ne suis pas sectaire. Quand il y a des mesures qui vont dans le bon sens, qui ne sont pas idéales,
14:54 mais qui permettent un peu et à minima d'améliorer le quotidien de nos agriculteurs qui aujourd'hui n'arrivent plus à vivre de leur travail
15:00 et dépendent des aides européennes, eh bien je vote ces mesures.
15:03 Et il n'y a qu'une réalité, malgré le fait que ces textes ne soient pas parfaits,
15:10 mais quand nos agriculteurs aujourd'hui ont aujourd'hui le couteau sous la gorge
15:17 et qu'ils disent ne pas pouvoir vivre de leur travail et dépendre aujourd'hui d'aides,
15:22 si la politique agricole commune, qui est loin d'être parfaite, permet un peu d'améliorer leur quotidien, alors je vote en faveur.
15:28 Donc vous ne regrettez pas d'avoir voté ?
15:29 Je regrette de ne pas avoir été aux manettes à ce moment-là. Parce que précisément que si nous avions été aux manettes,
15:35 alors il n'y aurait eu ni la stratégie de la ferme à la fourchette qui impose la baisse des rendements agricoles,
15:39 ni le plan éco-phyto qui prive nos agriculteurs de produits pour travailler, alors même qu'il n'y a pas d'alternative,
15:46 et que la vie de leur exploitation dépend de ces normes et dépend de ces interdictions qui sont organisées dans des bureaux à la Commission à Bruxelles.
15:54 Et je vais même vous dire, si Emmanuel Macron est sincère sur sa défense du monde agricole français tel qu'il l'a prôné hier,
16:00 il doit déposer un veto et s'opposer à un deuxième mandat d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne.
16:06 Parce qu'on ne peut pas remettre la vie de nos agriculteurs entre les mains de leurs bourreaux.
16:11 Juste sur Emmanuel Macron, vous parlez de lui, il a aussi beaucoup parlé de vous hier pendant sa visite au Poussillon.
16:16 C'est l'obsession, il ne parle que de nous matin, midi et soir.
16:18 Il vous a ciblé directement, je le cite, il a ciblé votre projet, le projet du RN, qui est un projet de décroissance et de bêtise,
16:26 ce sont ses termes, qui consisterait, c'est ce qu'il dit aussi, à sortir de l'Europe.
16:30 La campagne des européennes, elle a commencé hier au Salon de l'agriculture ?
16:33 Pourquoi mentir ? On peut avoir un débat de manière sereine, projet contre projet.
16:40 Sur quoi il ment ?
16:41 La sortie de l'Union européenne est-elle au programme, est-elle dans mon programme pour les élections européennes ?
16:47 Alors certes, on veut la réformer de fond en plombe, et il y a un certain nombre de choses qui nous posent problème.
16:51 Mais voulons-nous sortir de l'Union européenne ? Pourquoi mentir ?
16:55 Lorsqu'il nous accuse de défendre l'idéologie de la décroissance, de manière totalement schizophrénique,
17:01 après précisément avoir soutenu, encouragé, voté le Green Deal, la baisse du nombre de cheptels,
17:09 la baisse des rendements agricoles, l'interdiction à l'horizon 2050 de la moitié des produits phytos,
17:17 c'est lui qui soutient l'idéologie de la décroissance.
17:20 En revanche, vous voulez qu'il en sortie des traités de libre-échange ?
17:22 Mais Madame, quand on met en concurrence nos agriculteurs avec des produits du bout du monde,
17:31 qui ne respectent aucune des normes économiques, sociales, sanitaires, environnementales qu'on impose à nos agriculteurs français,
17:37 quel est le bon sens là-dedans ? Quelle est la plus-value pour les agriculteurs français ?
17:41 Le bon sens, c'est que la France a besoin d'exporter et qu'on a certains exemples de traités qui sont bénéfiques à la France.
17:48 Mais alors à ce moment-là, Madame ?
17:49 Non mais pour entrer sur un exemple précis, le CETA traité qui entre en vigueur en 2019 entre la France et le Canada
17:55 bénéficie aux vendeurs de viande bovine, de vin, de fromage, on exporte beaucoup vers le Canada,
18:01 et à l'inverse, les importations de viande canadienne sont très faibles.
18:04 Donc nos marchés n'ont pas été inondés.
18:05 Madame, on s'ouvre.
18:07 Donc pourquoi devrait-on abandonner tous les traités de libre-échange ?
18:09 Mais vous ne vous posez pas la question, pourquoi est-ce que nos agriculteurs sont vent debout contre le Mercosur ?
18:14 C'est pas la même chose. Pardon, Jordan Bernayla, là, à l'origine, vous parlez du CETA.
18:18 Mercosur, ce que dit le gouvernement, c'est en l'état, compte tenu du risque, non seulement en termes de normes, en termes d'écologie, on s'y oppose.
18:24 Mais quand on regarde très précisément le CETA, ce qui est vrai, c'est que ça a bénéficié à l'agriculture française.
18:30 Donc il y a... Je ne vous dis pas qu'il faut mettre des murs, je ne vous dis pas qu'il faut mettre des barbelés.
18:35 Oui, parce que je pense qu'à terme, il sera dangereux pour l'agriculture française, comme le sont l'intégralité des accords de libre-échange.
18:41 Oui, aujourd'hui, il ne l'est pas. Deux ans après sa signature, il ne l'est pas.
18:45 On est en 2024, c'était en 2019, et allez dire à ceux qui, aujourd'hui, sont les exploitants de viande bovine, et qui réussissent à exporter davantage de viande au Canada.
18:52 Je suis à l'élévation, figurez-vous.
18:54 Figurez-vous que les éleveurs de viande, dont on sait que l'élevage est le parent pauvre de l'agriculture, sont extrêmement inquiets de la multiplication de ces accords de libre-échange.
19:02 Je ne suis pas dogmatique en matière d'économie. Moi, je suis pour que l'économie française, elle tourne.
19:06 Je suis du côté de nos entreprises. Je suis du côté de la France du travail.
19:10 Donc certains accords sont bons, et d'autres moins bons.
19:12 Exactement. Je défends le patriotisme économique. Et je défends précisément l'instauration de close-mirror.
19:18 Et je m'offusque toujours de constater qu'à chaque fois qu'on s'ouvre et qu'à chaque fois qu'on ouvre nos marchés,
19:24 sans doute pour faire plaisir aux Allemands, pour leur permettre d'exporter des voitures à tout le monde,
19:29 eh bien l'agriculture française soit systématiquement le parent pauvre et le perdant de ces accords de libre-échange.
19:35 Donc il faut faire du patriotisme économique. Il faut non seulement protéger nos marchés avec des close-mirroirs.
19:40 Il faut également permettre, et ça c'est cette grande loi "Mangeons Français" que je défendrai pendant ma campagne européenne,
19:45 de donner à nos agriculteurs français, dans la commande publique, une priorité dans les cantines, des collèges, des écoles, des déficits.
19:52 Justement, Jordan Bardella, vous parliez des éleveurs. Jean-Louis, qui est un éleveur de vaches charolaises dans Lyon, a une question pour vous. On l'écoute.
20:00 Depuis 6 ans que vous êtes à l'Europe, on n'a vu aucune proposition arriver de votre mouvement.
20:06 Et sans l'Europe, et sans, pour moi, le marché européen, je n'existerais pas.
20:13 Donc, quelles sont concrètement vos propositions en faveur de l'élevage et du monde de l'élevage par rapport à l'Europe ?
20:21 Qu'est-ce que vous répondez à Jean-Louis qui dit concrètement quelles propositions vous faites pour que les agriculteurs puissent exercer dans le cadre du marché européen ?
20:31 Et ce qui d'ailleurs montre bien au fond qu'il reste ce doute quant à votre parti. Vous dites "on proposait le Frexit avant, on ne le propose plus aujourd'hui".
20:37 Il y a encore ce doute-là, d'une forme de duplicité vis-à-vis des règles européennes.
20:41 Vous dites vous-même le doute alors que vous savez pertinemment que je ne souhaite pas sortir de l'Union Européenne ni du marché commun.
20:45 Le président de la République, qui manifestement est un menteur pathologique, alimente ce doute.
20:50 Pourquoi nous combattre sur des arguments malhonnêtes ? Moi, je souhaite être combattu politiquement et démocratiquement sur mes convictions et mes idées, pas sur des caricatures.
20:57 Alors, Jean-Louis, sur le marché européen...
20:58 Non, non, mais je vais vous répondre de manière très simple. Nous ne sommes pas en faveur de la sortie du marché commun.
21:01 Nous souhaitons, en revanche, qu'on puisse retrouver des règles et qu'on puisse rétablir un semblant de concurrence au sein de l'Union Européenne.
21:09 Et c'est la raison pour laquelle je défendrai dans le cadre de ma campagne européenne et que nous mettrons en œuvre à la tête de l'État, si nous arrivons au pouvoir en 2027,
21:16 la possibilité de légaliser les aides d'État, c'est-à-dire concrètement de faire du patriotisme économique et notamment dans la commande publique, d'avantager les entreprises françaises.
21:23 Oui, mais parce que vous voyez justement sur cette question, vous proposez notamment que les cantines françaises puissent s'approvisionner auprès de producteurs locaux qu'elles en aient le droit.
21:31 C'est interdit par les traités aujourd'hui.
21:33 Exactement.
21:34 Et que, en disant cela, il y a deux options. Soit vous donnez l'impression aux électeurs que vous allez réussir à changer des règles alors que vous n'en avez pas la capacité.
21:40 Exactement, c'est la raison pour laquelle je fais de la politique.
21:42 Ou bien, au fond, vous reconnaissez que de toute façon, quand on est dans un club et qu'on ne veut pas adhérer aux règles de ce club, il n'y a pas beaucoup d'autres options que d'en sortir.
21:50 Oui, sauf que le club qui précisément est en train d'organiser ma propre mort, celle de mes concitoyens et celle de mon pays, je suis en désaccord avec les règles de ce club.
21:59 Et les règles de ce club aujourd'hui, qui s'appelle l'Union européenne, elles sont précisément en train de mener l'agriculture française à son effacement, à sa disparition et à la précarité économique de nos agriculteurs.
22:10 Donc, moi, je suis en faveur de la coopération européenne. Je ne suis pas contre l'Europe.
22:17 Mais je suis, en revanche, opposé au fonctionnement actuel de l'Union européenne.
22:21 Et vous avez raison de rappeler que nous sommes tenus aujourd'hui par des règles et notamment par des traités.
22:26 Et ça fera notamment partie des réformes que la France, qui est l'un des premiers contributeurs au budget de l'Union européenne, impulsera lorsque nous arriverons à la tête de l'État.
22:35 Je le souhaite le plus tôt possible parce que, comme le rappellent beaucoup de monde, effectivement, si on avait écouté le Rassemblement national il y a 10 ans, alors je crois qu'on n'en serait pas là.
22:43 Jordan Bardella, président du Rassemblement national, encore quelques questions sur l'agriculture.
22:48 Il y a un instant, vous rappeliez votre opposition au traité de libre-échange en expliquant que ça a tué l'agriculture à petit feu, si je résume à peu près vos propos.
22:58 C'est-à-dire que ça impose des règles du jeu qui ne sont pas les mêmes règles qu'on impose avec sévérité aux agriculteurs français.
23:04 Comment est-ce que vous expliquez que votre groupe Identité et démocratie, au Parlement européen, en majorité, ait voté le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande ?
23:14 Est-ce que c'est possible de siéger au Parlement européen ?
23:16 On a voté contre.
23:17 Oui, vous, mais vous siégez avec des forces politiques, notamment votre ami Matteo Salvini, La Ligue, qui vote le traité de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande.
23:25 Est-ce que vous parliez de changer l'Union européenne de l'intérieur ? Est-ce que c'est possible d'avoir de telles divergences de vues avec ses principaux alliés ?
23:33 Je veux bien que j'ai tous les torts. J'ai compris que j'aurais tous les torts jusqu'à la fin de l'émission.
23:37 Pas du tout.
23:38 Je suis comptable de ce que font les députés et de ce que font mes eurodéputés au Parlement européen.
23:45 Je ne suis pas comptable de ce que font les eurodéputés italiens, malgré l'amitié que je peux avoir pour Matteo Salvini.
23:50 Ils sont vos alliés.
23:51 D'accord, mais si...
23:52 Vous voulez créer une minorité de blocage, voire dans vos rêves, une majorité avec eux.
23:56 Mais je ne suis pas italien.
23:57 Ça nous a pas échappé.
23:58 J'ai quelques origines italiennes, mais je ne suis pas italien.
24:00 Par conséquent, si les italiens estiment que cet accord commercial est bon pour l'Italie, tant mieux pour eux.
24:06 Moi, j'estime que l'accord avec la Nouvelle-Zélande, qui va entraîner l'importation d'une quantité massive de lait en poudre,
24:13 va constituer et entraîner une concurrence déloyale avec les producteurs de lait, les éleveurs de lait français.
24:21 Et vous leur avez dit, donc, qu'ils se trompaient ?
24:24 Je suis souverainiste, donc je respecte la position des italiens.
24:29 Je ne suis pas comptable de ce que souhaite l'Italie pour son pays.
24:33 Si l'Italie décide que tel texte européen est bon pour l'Italie, alors elle le vote.
24:38 Si j'estime que ce texte, qui est décidé par la Commission européenne, car elle a l'initiative des lois,
24:43 et elle n'est pas celle du Parlement européen, c'est nocif pour l'intérêt français, alors je ne le vote pas.
24:48 Question d'Amandine Attalaya.
24:49 Ça me semble être du bon sens.
24:50 Sur les métiers en tension, Jordan Pardella, parce que lors de l'examen du projet de loi immigration,
24:55 vous étiez opposé à cette idée du titre de séjour pour les métiers en tension.
24:59 Et là, samedi prochain, va être rajouté le secteur de la production agricole dans les métiers en tension,
25:07 parce que c'était une forte demande des agriculteurs.
25:09 Est-ce que donc ça vous fait changer d'avis pour ne pas être en porte à fouet avec les agriculteurs ?
25:15 Je ne change pas d'avis d'une semaine sur l'autre.
25:18 Peut-être pas d'une semaine, mais pourquoi ?
25:21 On ne peut pas se contenter, quand on ne trouve pas de la main d'oeuvre dans une filière,
25:27 de se dire "Ok, on fait appel à l'immigration".
25:30 Et c'est ce que je reproche au gouvernement.
25:32 Il faut comprendre pourquoi est-ce que l'attractivité aujourd'hui du métier d'agriculteur baisse.
25:36 Pourquoi est-ce que...
25:38 Oui, mais là, ils ont besoin d'une aide d'urgence.
25:40 Laissez-moi vous répondre.
25:42 Pourquoi est-ce que les lycées agricoles sont de moins en moins pleins ?
25:48 Pourquoi est-ce qu'on a une jeunesse agricole aujourd'hui qui n'arrive plus à s'installer ?
25:52 C'est ça l'enjeu.
25:53 Quand on a mis en place un numerus clausus "J'y étais opposé",
25:57 qui a contraint la formation du nombre de médecins en France.
26:00 On vient dire dix ans après "On manque de médecins".
26:02 On est obligé, au pied du mur devant le fait accompli, d'aller chercher des médecins à l'étranger,
26:06 sinon on ne peut pas se faire le français.
26:07 Mais est-ce que là-dessus précisément, est-ce que c'est une bonne idée de rajouter les métiers du secteur agricole
26:11 dans la liste des métiers en tension ?
26:12 J'y suis opposé.
26:13 La possibilité d'abord de régulariser quand on a un besoin économique,
26:17 que ce soit vis-à-vis des médecins, que ce soit vis-à-vis des soudeurs aux Etats-Unis
26:21 parce qu'on a affaibli le financement et la structure de la filière nucléaire française,
26:25 ça existe déjà.
26:27 J'ai dit et j'ai maintenu que cet article de loi 4 devenu 3 bis dans le projet de loi immigration
26:33 était un appel d'air pour l'immigration clandestine.
26:36 Donc je suis favorable à ce qu'on revalorise les métiers manuels,
26:39 à ce qu'on revalorise les filières professionnelles,
26:41 à ce qu'on facilite l'installation des jeunes agriculteurs,
26:44 à ce qu'on facilite la transmission.
26:46 On sait qu'il y a un agriculteur sur deux qui va arriver en retraite dans les 10 ans.
26:50 Je suis favorable, nous le mettrons en œuvre, à l'abrogation des droits de succession,
26:55 à la condition que l'agriculteur s'engage à garder son exploitation durant 10 ans.
26:59 Ça c'est du pragmatisme économique, ça c'est du bon sens
27:02 et c'est ce qui je crois attendre aujourd'hui une majorité de gens qui ne veulent plus d'idéologie.
27:06 Le problème c'est qu'on est dirigé depuis des années par des gens qui sont des fanatiques.
27:10 Vous n'êtes pas d'idéologie ?
27:11 Non, j'essaie d'être pragmatique, j'ai des convictions.
27:14 Mais je pense que l'économie c'est quelques convictions avec une bonne dose de pragmatisme
27:18 et probablement c'est ce pragmatisme qui manque aujourd'hui à la classe politique.
27:21 Question de Valérie Accour.
27:22 Jordan Bardella, vous êtes également la tête de liste du Rassemblement National pour les élections européennes.
27:27 Aujourd'hui on apprend dans la tribune du dimanche que la tête de liste de la majorité présidentielle a enfin été désignée.
27:34 Il s'agit de Valérie Haier, c'est une fille d'agriculteur, c'est une eurodéputée chevronnée.
27:39 Elle était la tête de Réunion, le groupe de la majorité présidentielle au Parlement européen.
27:46 Est-ce que c'est une candidature que vous redoutez ?
27:49 Non, pas vraiment, mais c'est une eurodéputée que je respecte,
27:54 qui siège dans l'hémicycle du Parlement européen,
27:57 qui est la présidente du groupe de la majorité d'Emmanuel Macron à Bruxelles et à Strasbourg.
28:03 Ça va donc être intéressant de confronter les visions,
28:05 parce que ma future adversaire, même si je considère que mon adversaire dans cette campagne c'est Emmanuel Macron,
28:11 voire Gabriel Attal, malgré le fait qu'il ne souhaite pas débattre,
28:14 mais elle va donc être comptable.
28:16 Et Marine Le Pen ne veut pas débattre avec lui ?
28:18 Oui, on a cru comprendre.
28:19 Vous m'avez tous interrogé sur vos plateaux pendant trois semaines en me disant
28:22 "Qu'est-ce que vous pensez de Gabriel Attal, l'arme anti-Bardella ?"
28:25 J'ai dit à ce moment-là "On va avoir l'occasion de débattre ensemble"
28:27 et je déplore que Gabriel Attal ne souhaite pas débattre.
28:29 Mais c'est très intéressant parce que la majorité d'Emmanuel Macron,
28:32 dans le cadre de ces élections européennes, va devoir défendre ce qu'ils ont fait au Parlement européen,
28:36 qu'ils ont voté la stratégie de la ferme à la fourchette, qui impose la décroissance agricole,
28:40 les accords de libre-échange, le pacte vert, le Green Deal, le pacte migratoire,
28:45 les atterroiements sur le nucléaire, et donc sur un prix attractif pour l'électricité en France.
28:49 Ils vont devoir défendre cela.
28:51 Et moi j'appelle tous les Français, d'où qu'ils viennent,
28:54 qu'ils aient voté Rassemblement National ou non par le passé,
28:57 à faire en sorte que la vague qui nous porte, la vague Rassemblement National,
29:01 ait donc la sanction infligée à Emmanuel Macron,
29:04 parce que je suis le seul à pouvoir arriver devant la liste d'Emmanuel Macron,
29:07 soit la plus forte et la plus vaste possible,
29:10 pour faire entendre au Parlement européen la voix des peuples, la voix des nations libres,
29:15 comme nous l'avons fait en mettant les macronistes en minorité à l'Assemblée nationale,
29:18 en juin 2022 lors des élections législatives.
29:21 Et je souhaite une bonne campagne à celle qui sera désignée comme étant ma rivale dans ces élections européennes.
29:27 - Puisque on le disait, Marine Le Pen ne veut pas débattre avec Gabriel Attal,
29:30 et que Gabriel Attal ne veut pas débattre avec vous, est-ce que...
29:33 - Il ne faut pas qu'il brûle les étapes, Gabriel Attal.
29:35 - Non mais est-ce que vous, vous accepteriez le débat ?
29:37 - Venez de quelqu'un qui a 28 ans et qui est président d'un parti politique...
29:40 - Je pourrais vous faire le même reproche, vous avez une très belle carrière pour votre âge,
29:43 et liée à votre mérite.
29:45 - Je ne fais pas de politique, c'est gentil.
29:47 - Mais soyons très sains.
29:49 - Mais la fin de la question, c'était est-ce que vous accepteriez de débattre avec Valérie Haillard ?
29:52 - Mais on fera des débats.
29:54 - Toutes les chaînes de télé, dont la vôtre d'ailleurs, ont déjà pris date pour organiser des débats.
29:58 - Non mais là, un débat en face à face, est-ce que vous accepteriez de débattre avec elle ?
30:02 - Non, je débattrais en...
30:04 - Je veux dire, on est donné aujourd'hui gagnant des élections européennes,
30:07 possiblement gagnant de la prochaine élection présidentielle.
30:10 - Par conséquent, je débattrais avec les responsables politiques de la majorité.
30:13 - Excusez-moi, mais...
30:15 - Elle était de l'iste.
30:16 - Excusez-moi, madame Haillard a été choisie après 25 refus
30:19 de gens qui ne veulent pas conduire la liste d'Emmanuel Macron.
30:21 - Enfin vous dites ce que vous pensez vraiment.
30:23 - Mais c'est pas moi qui le dis, c'est vos confrères de la tribune qui ont expliqué que le choix de madame Haillard,
30:32 c'était le choix après quasiment 25 refus de monsieur Le Maire, de monsieur Breton.
30:36 Personne n'a envie d'aller défendre les couleurs d'Emmanuel Macron dans ces élections de mi-mandat.
30:40 Pourquoi ?
30:41 Je veux dire, si leur bilan, il est si formidable,
30:43 si leur bilan en matière d'agriculture, d'énergie, d'immigration, il est si formidable,
30:48 pourquoi est-ce que personne ne veut venir le défendre ?
30:50 Pourquoi est-ce que personne ne veut venir débattre ?
30:53 Je vous rappelle qu'à plusieurs reprises, votre chaîne m'a proposé un débat avec monsieur Dupond-Moretti,
30:57 avec monsieur Darmanin, avec monsieur Attal,
31:00 et qu'au moment où nous nous parlons, ces ténors de la majorité ont refusé le débat.
31:05 Pourquoi ?
31:06 - Donc vous renouvelez cette demande de débattre avec des principaux ministres, Gérald Darmanin et Dupond-Moretti ?
31:11 - Mais j'appelle Gabriel Attal, qui a été quand même, on va pas se mentir, il a été mis là pour ça.
31:16 Il a été vendu comme l'arme anti-ARN pour ces élections européennes.
31:19 Quand on est l'arme anti-ARN, on débat avec l'ORN.
31:22 On n'utilise pas la tribune de Matignon et les conférences de presse sans contradictions politiques
31:29 pour attaquer ses opposants politiques en démocratie, en débat.
31:33 Moi, je suis prêt au débat.
31:34 - Jordan Bardella, mardi dernier, Marine Le Pen et vous avez déjeuné avec Alice Weidel,
31:38 la patronne de l'AFD, le parti d'extrême droite allemand, avec lequel vous êtes alliée au Parlement européen,
31:43 en difficulté après la révélation d'une réunion de ses cadres autour d'un projet de remigration,
31:47 c'est-à-dire l'expulsion d'étrangers, mais aussi de citoyens allemands d'origine étrangère.
31:52 C'est ce qui a été discuté à l'occasion de cette réunion.
31:54 Vous aviez exprimé, vous et Marine Le Pen, votre désaccord quant à cette proposition.
31:59 Mais visiblement, ce déjeuner s'est très bien passé.
32:01 Voilà ce qu'a dit votre homologue, Alice Weidel, à l'issue sur le réseau social X.
32:05 "Nous suivons les mêmes approches pour résoudre les grands problèmes d'aujourd'hui."
32:09 Ça y est, tout est oublié, l'AFD redevient fréquentable.
32:13 "Nous siégeons avec l'AFD au sein du Parlement européen,
32:17 qui est donné en première ou deuxième position des intentions de vote en Allemagne pour les élections européennes.
32:22 Et nous avons décidé de nous entretenir avec Alice Weidel,
32:26 qui est l'une des co-présidentes, l'une des deux co-présidentes de ce mouvement politique,
32:30 pour lui exprimer notre désaccord quant à cette mesure qui consiste à retirer la nationalité
32:35 à des gens qui auraient acquis la nationalité en fonction de telle ou telle origine
32:40 ou en fonction de telle ou telle appartenance religieuse.
32:43 Elle nous a apporté un certain nombre de clarifications qu'elle s'est engagée à nous apporter par écrit."
32:48 C'est-à-dire que concrètement, vous lui demandez une lettre où elle précisera
32:52 qu'elle n'est que jamais sera inscrite dans le programme de l'AFD,
32:55 le fait de vouloir renvoyer des citoyens allemands, c'est ça ?
32:58 "Oui, en tout cas, c'est de cette manière-là que ça a été interprété par la presse."
33:03 Non mais c'est une question que je vous pose.
33:05 "Elle nie, elle, comme présidente du parti, elle s'est engagée à le faire,
33:08 elle n'a pas dit, elle, comme présidente du parti, que la position de son mouvement politique
33:12 est de retirer la nationalité à des gens qui l'auraient acquise au motif qu'ils sont d'origine étrangère.
33:17 Moi, ça n'est pas ma manière de concevoir la politique et je suis en désaccord avec cette mesure.
33:22 Je pense qu'il y a beaucoup de ménage à faire, notamment à l'égard des délinquants et criminels étrangers
33:26 et de gens qui sont notamment des prêcheurs de haine dans notre pays.
33:30 Et l'actualité nous a encore alertés sur le fait qu'il y avait des imams dans notre société
33:35 qui étaient prêcheurs de haine et qui n'avaient rien à faire sur notre sol.
33:38 L'imam en question du Gard va être et a été expulsé du territoire français."
33:43 Mais cette espèce est la preuve que l'on peut à droit constant expulser des gens qui sont problématiques
33:48 par rapport aux valeurs de la République.
33:50 "Oui, c'est surtout la preuve que voter Rassemblement National ça sert,
33:54 puisque si le gouvernement a été aussi réactif, c'est précisément parce que cette alerte a été lancée
33:58 par les députés Rassemblement National du Gard et notamment Nicolas Mézouret."
34:01 "M. le Président, je vous ai entendu dire après la censure du Conseil Constitutionnel,
34:04 censure partielle du texte immigration, que c'était un coup d'état des juges quasiment
34:09 et que cette loi n'avait plus de sens.
34:12 Là c'est grâce à cette loi immigration que cet imam M. Majoubi a pu être expulsé aussi rapidement."
34:18 "Non, non, pas du tout."
34:20 "Ah si, il y a toute une série de commandaires d'excuses compte tenu de sa situation familiale
34:25 qui ont permis de l'expulser."
34:26 "Non, non, pas du tout. Le ministre de l'Intérieur demain peut par décret,
34:28 devant même cette loi d'ailleurs, décider que tel ou tel individu en fonction de sa dangerosité
34:32 n'a rien à faire sur le territoire de la République française."
34:34 "Donc vous vous dites, la loi immigration n'est pour rien dans l'expulsion plus rapide ?"
34:38 "Absolument pas, et pour une raison très simple, c'est que les principaux articles de loi
34:42 qui visent à renforcer la gestion de l'immigration en France et à restreindre l'accès à notre pays
34:46 ont été retoqués par le Conseil Constitutionnel.
34:48 Donc le Conseil Constitutionnel, il a fait de la politique, il n'a pas jugé en droit,
34:52 mais il a jugé politiquement et il a estimé..."
34:54 "C'est pas ce que dit le ministre de l'Intérieur, le ministre de l'Intérieur dit
34:56 qu'il fallait accélérer les choses."
34:58 "Evidemment que le ministre de l'Intérieur ne va pas abonder dans mon sens."
35:02 "Mais la réalité, monsieur Duhamel, c'est que l'immigration est devenue hors de contrôle
35:06 aujourd'hui dans notre société, et que l'immigration est aussi l'un des grands enjeux
35:11 de ces élections européennes. Il y a des millions de Français aujourd'hui dans notre société
35:15 qui ne reconnaissent plus la France, qui ne se sentent plus en sécurité dans notre pays
35:19 et qui ne comprennent pas qu'on continue d'accueillir des centaines de milliers de personnes
35:23 chaque année et qu'on fasse preuve à l'exemple."
35:25 "C'est l'impuissance de l'Etat comme on vous entend souvent le dire."
35:28 "Mais je vous rassure, à cinq mois des élections européennes, il n'y a aucune impuissance de leur part.
35:33 Ils sont généralement assez d'accord avec nous."
35:35 "Amandine."
35:36 "Pour finir sur l'AFD, ce parti d'extrême droite allemande, le simple fait qu'il vous ait dit
35:41 "oui, on va changer d'avis" suffit à vous convaincre, parce qu'ils sont quand même allés très loin
35:45 en envisageant l'expulsion de citoyens allemands. Vous pourriez a priori avoir peur de continuer
35:51 à être allié avec ce parti et vous dire "ils ne sont pas fiables pour l'avenir."
35:54 "Je me fie à ce qu'ont réellement dit les dirigeants de l'AFD, en tout cas la présidente de l'AFD
36:00 étant désaccord avec cette mesure qui a été rapportée dans une réunion où participaient des gens
36:05 de son mouvement politique. Je me fie aux déclarations, aux positions et aux convictions
36:10 de la présidente du mouvement politique qui s'est engagée à nous donner ses clarifications par écrit.
36:15 Mais encore une fois, je ne suis pas... je vous en ai parlé tout à l'heure."
36:18 "Donc ça reste un allié fiable."
36:19 "Pour l'Italie, je ne suis pas l'avocat, le comptable de tous les mouvements politiques partout en Europe.
36:24 Je suis l'avocat et le comptable de mon propre mouvement politique et c'est très bien ainsi."
36:28 "Sauf que ce mouvement politique est dans votre groupe au Parlement européen,
36:31 vous allez continuer à siéger avec eux dans le même groupe au Parlement ?"
36:34 "La constitution du groupe... Personne ne sait à quoi ressemblera l'hémicycle du Parlement européen
36:39 à l'issue des élections européennes. Mais ils sont nos alliés, en tout cas jusqu'à preuve du contraire."
36:45 "Jusqu'à preuve du contraire, ça veut dire qu'ils resteront dans le groupe parlementaire
36:49 que vous formerez après les élections européennes."
36:51 "On verra après les élections européennes, vous savez les élections...
36:53 La recomposition politique, vous savez que depuis plusieurs mois,
36:59 et je ne sais pas si ça intéresse grandement les téléspectateurs,
37:01 mais cette cuisine interne du Parlement européen, elle a son importance."
37:04 "Ça dit des désaccords, de valeurs, de peuples divagés."
37:07 "Elle a son importance. Lorsqu'on se met autour de la table,
37:12 on compose avec les gens qui sont démocratiquement élus dans des pays en question."
37:16 "Les gens de l'AFD, les gens du mouvement politique AFD,
37:20 sont donnés aujourd'hui, en tête sinon en deuxième position dépendamment des sondages,
37:23 des intentions de vote en Allemagne.
37:25 Les peuples s'expriment et ça n'est pas à la presse de dire si tel ou tel mouvement politique
37:29 est de bonne morale ou de mauvaise morale."
37:31 "Amandine."
37:32 "Pour poursuivre sur vos alliés européens, l'italien Matteo Salvini a estimé,
37:36 après la mort d'Alexei Navalny, qu'il revenait aux médecins et aux juges russes
37:43 de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles Alexei Navalny est mort,
37:47 ce qui a créé aussitôt une polémique.
37:49 Est-ce que vous faites aussi confiance aux médecins et aux juges russes
37:53 pour faire la lumière sur ce décès ?"
37:55 "Permettez-moi d'être un peu plus réservé.
37:57 Je crois qu'on reconnaît la qualité démocratique ou non d'un État
38:03 à la manière dont il considère son opposition
38:06 et à la manière dont il traite les opposants à sa majorité et à son pouvoir politique.
38:12 Et de ce point de vue-là, je crois que le régime russe a évidemment
38:16 une part de responsabilité majeure dans la mort du principal opposant au président Poutine."
38:21 "Donc c'est la responsabilité directe de Vladimir Poutine ce qui s'est passé ?"
38:24 "Il a évidemment une très grande part de responsabilité, lui ou en tout cas le régime russe, évidemment.
38:30 Je veux dire, encore une fois, on reconnaît la qualité démocratique ou non d'un État
38:35 à la manière dont il considère son opposition."
38:37 "C'est une dictature ?"
38:38 "C'est pas une dictature, mais c'est en tout cas une dérive autoritaire qui est extrêmement grave."
38:43 "Je suis prudent au mot que j'utilise, pour une raison très simple,
38:47 c'est que mon objectif n'est pas que la France entre en guerre avec une puissance nucléaire.
38:51 Parce que dans le monde incertain, dans le monde plein de troubles et de convulsions que nous vivons,
38:56 il n'est jamais bon que deux puissances nucléaires se regardent face à face."
38:59 "Jordan Bardella, je n'ai toujours pas compris comment vous aviez pu vous abstenir en avril 2023 concernant une..."
39:09 "Je précise qu'il y a quelques-uns de vos fans qui visiblement sont venus assister à l'émission de télévision."
39:13 "J'ai toujours pas compris comment vous aviez pu vous abstenir en avril 2023 concernant une résolution au Parlement européen
39:18 qui condamnait précisément la répression d'Alexei Navalny. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?"
39:21 "Parce que moi, j'ai toujours contesté la prérogative de l'Union européenne de s'arroger les pouvoirs diplomatiques des États.
39:31 Je pense que ça n'est pas à l'Union européenne de décider si tel ou tel État a bien fait les choses.
39:39 Je pense que la diplomatie, comme l'armée et comme la défense, relève de la compétence des États."
39:44 "Donc vous considérez que les parlementaires européens ne doivent pas se prononcer sur ce genre de choses,
39:47 et c'est ce qui mène à l'abstention ?"
39:48 "Je pense qu'il y a des lignes rouges qu'il nous faut fixer. Et je pense que s'ingérer dans la politique d'un État
39:54 relève éventuellement dans la critique ou dans l'avis que peut donner un dirigeant politique d'un État-nation
40:00 et non pas du Parlement européen. C'est philosophique et on a essayé de se tenir à ce principe tout au long de la mandature.
40:06 Il est évident que la guerre en Ukraine a rebattu l'écarte en Europe."
40:11 "Alors pourquoi avez-vous, Jordan Bardella, voté une résolution en septembre 2021 qui condamnait la répression politique
40:18 qui était faite par le gouvernement cubain ?"
40:23 "Quel est le nom de la résolution ?"
40:25 "Alors septembre 2021, qui précisément vise à condamner la répression des opposants politiques à Cuba."
40:31 "Il faudrait regarder le contenu de la résolution."
40:34 "C'est exactement ça."
40:35 "Vous pouvez me le dire, mais je pense qu'il ne faut pas se fier au titre des résolutions."
40:39 "J'invite ceux qui nous regardent."
40:41 "Alors invitons ceux qui nous regardent, j'irai la regarder, mais là vous m'interrogez, vous savez qu'on a voté des dizaines et des centaines de textes, voire des milliers,
40:46 donc je n'ai pas l'information sur la question que vous me posez."
40:49 "Mais pardon, je repose la question. Vous dites..."
40:51 "Non, non, mais vous pouvez reposer votre question, je n'ai pas de compte particulier à vous rendre."
40:55 "C'est pas le rôle d'un parlementaire européen de prendre une décision, une résolution sur ce qui relève de la politique étrangère, là sur Cuba.
41:02 En plus, il s'agit de répression politique, c'est-à-dire précisément le même objet qu'Alexei Navalny."
41:06 "Excusez-moi..."
41:07 "Vous avez voté cette résolution sur Cuba, mais vous ne la votez pas sur Navalny."
41:10 "Excusez-moi, mais Cuba, ce n'est pas la Russie."
41:12 "Bon, il est évident que..."
41:14 "C'est pire ?"
41:16 "Non, mais c'est peut-être un peu moins important en termes d'intérêt français."
41:22 "Mais c'est une question de principe."
41:24 "Encore une fois, je n'ai pas cette..."
41:26 "Vous l'avez votée en septembre 2001."
41:28 "Je regarderai et je vous donnerai la réponse."
41:31 "Mais je dis juste une chose, là comme ça de principe."
41:34 "La Russie, encore une fois, est une puissance nucléaire."
41:37 "Et donc, je suis extrêmement vigilant à ce que la Russie et la France ne franchissent pas dans leurs relations des lignes rouges,
41:45 "eu égard et au regard du système de dissuasion qui est à la fois celui de la France, celui de la Russie et de nos liens historiques."
41:51 "Pardon de vous dire que les relations entre la France et Cuba,
41:54 "et une dégradation des relations entre la France et Cuba,
41:56 "serait peut-être un peu moins dommageable pour la paix dans le monde et la paix en Europe."
42:00 "D'accord, Jordan Dardana, mais si c'est une position de principe,
42:02 "la position de principe doit valoir surtout la..."
42:04 "Et juste, je rebondis, il y a un an, d'ailleurs je vous avais reçu à cette occasion sur BFM TV,
42:07 "vous aviez signé une tribune dans l'Opinion qui parlait d'une naïveté collective à l'égard de la Russie de Vladimir Poutine."
42:12 "Est-ce que, là encore, ces votes au Parlement européen ne sont pas le signe de précisément cette naïveté collective ?"
42:19 "C'était, voilà, avril 2023, c'était il y a même pas un an, le fait de ne pas voter une résolution qui condamnait la répression d'Alexei Navalny."
42:24 "Vous me reprochez quoi ? J'ai pas compris."
42:26 "Une naïveté vis-à-vis de Vladimir Poutine, si vous ne pouvez pas voter cette résolution."
42:30 "Non mais, je parle de naïveté collective."
42:32 "Bah ça vous inclut donc."
42:34 "Quand le président, bien sûr, quand le président de la République, Emmanuel Macron, élu en 2017,
42:39 "reçoit en grande pompe le président Poutine à Versailles, ça ne vous pose aucun problème ?"
42:44 "On l'a dit."
42:45 "Oui, vous l'avez dit, bon, vous l'avez très... en messe basse, hein."
42:49 "Non, non, pas du tout."
42:50 "Quand M. Le Drian s'envole pour rencontrer son homologue à l'été 2017,
42:56 "après l'élection d'Emmanuel Macron, pour invoquer des coopérations en matière de défense et de sécurité avec la Russie,
43:01 "ça ne vous pose pas de problème ?"
43:03 "En revanche, quand Marine Le Pen, candidate à l'élection présidentielle,
43:07 "est reçue par Vladimir Poutine avant le déclenchement de la guerre,
43:10 "je veux dire, on parle de positionnements politiques qui ont 5 ou 10 ans."
43:13 "Moi, je ne reproche pas à Emmanuel Macron des positions politiques qu'il a eues à l'égard de la Russie,
43:17 "il y a 5 ou 10 ans."
43:18 "Parce que précisément, le Vladimir Poutine, qui décide d'envahir l'Ukraine,
43:22 "de violer la souveraineté territoriale d'un État, de déclencher la guerre,
43:25 "n'est pas le Vladimir Poutine d'il y a 5 ou 10 ans."
43:28 "Ça s'appelle de la réelle politique."
43:30 "Et encore une fois, en la matière, il ne faut pas faire d'idéologie."
43:32 "On ne fait de la politique que sur des réalités."
43:35 "Sur la lutte contre Vladimir Poutine, on arrive aux 2 ans du déclenchement de la guerre en Ukraine,
43:41 "et demain, Emmanuel Macron va organiser une conférence internationale d'aide à l'Ukraine."
43:45 "Est-ce que vous, Jordan Bardella, vous souhaitez que l'aide soit encore accentuée pour aider l'Ukraine ou pas ?"
43:51 "Ça dépend quelle aide."
43:54 "Je veux dire, que la France aide et accompagne un pays qui est en guerre, à 3 heures de vol de Paris,
44:02 "j'ai toujours été favorable."
44:04 "Et j'ai toujours indiqué que le rôle de la France, devant la violation de la souveraineté territoriale d'un État ami,
44:10 "était d'apporter son aide à cet État."
44:13 "Mais vous posez des limites sur l'aide militaire."
44:15 "Nous avons été favorables à l'accueil de réfugiés ukrainiens,
44:18 "nous avons été favorables à l'envoi de matériel défensif,
44:21 "mais encore une fois, la Russie est une puissance nucléaire."
44:25 "Et nous avons toujours posé des lignes rouges."
44:27 "Parmi ces lignes rouges, il y avait notamment l'envoi de matériel militaire de missiles longue portée,
44:33 "qui pourrait provoquer non pas seulement un enlisement de la guerre, comme c'est le cas depuis 2 ans,
44:38 "mais qui pourrait précipiter l'ensemble du continent dans un escalade de la violence."
44:43 "Et vous dites que l'Ukraine doit gagner coûte que coûte, Jordan Bardella ?"
44:45 "Donc nous avons payé le prix très cher."
44:48 "Est-ce que l'Ukraine doit gagner coûte que coûte ?"
44:50 "Je pense que... Mais il n'y a jamais... Dans une guerre, il n'y a jamais de gagnant, il n'y a jamais de vainqueur."
44:54 "Ce conflit, encore une fois, il a fait 500 000 morts depuis le début de la guerre,
45:00 "il y a maintenant 2 ans, jour pour jour."
45:02 "Donc on ne doit jamais oublier que l'objectif à terme, c'est de faire taire les armes,
45:08 "c'est de négocier la paix, et pour cela, de faire entendre à Vladimir Poutine
45:12 "qu'il n'y a rien à gagner en Ukraine, et donc conséquence de retirer ses troupes."
45:16 "Merci beaucoup, Jordan Bardella, président du Rassemblement National, d'avoir été dans BFM Politique."

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