• il y a 7 mois
Transcription
00:00 L'éducation nationale a beaucoup de mal à recruter en ce moment et ça ne va sans
00:03 doute pas s'arranger après le nouveau film de Teddy Lucie Modeste "Pas de Vague" avec
00:08 François Civil.
00:09 On a parlé de séduction qui passe par la flatterie par exemple.
00:13 Si je trouve qu'avec cette nouvelle coiffure, Leslie est particulièrement en beauté aujourd'hui.
00:19 Qu'est-ce que je suis en train de faire ? On se calme !
00:24 Le profit peut gérer Leslie ! Le profit peut gérer Leslie !
00:30 Avant d'être réalisateur, Teddy Lucie Modeste a enseigné plusieurs années dans
00:33 des collèges de Seine-Saint-Denis et il s'est inspiré de son expérience plutôt malheureuse
00:39 pour écrire le scénario de son troisième film.
00:42 L'histoire d'un prof de français très engagé dans son métier.
00:45 Il s'en sort plutôt pas mal jusqu'à ce jour fatal où, en voulant faire une blague
00:50 pas très maligne, il met mal à l'aise une de ses élèves un petit peu timide.
00:54 Cette élève va l'accuser de l'avoir voulu le draguer.
00:58 Le récit de cet engrenage est assez juste, assez précis sur ce qu'est être enseignant
01:02 aujourd'hui, comment on est très seul dans l'exercice de son métier malgré la dimension
01:07 très sale des profs, la vie collective qu'il peut y avoir.
01:10 On peut très vite être lâché par son entourage.
01:12 Il se comporte mal avec ma sœur, vous trouvez ça normal ?
01:15 Son frère m'a explicitement menacé de mort.
01:17 Mais qui va te protéger ?
01:19 Ton directeur ? Ton école ? Le rectorat qui répond même pas au téléphone ?
01:22 On ne peut pas ne pas penser à ce qui est arrivé à Samuel Paty et à Dominique Bernard
01:25 en voyant le film, même si ce n'est pas du tout la même chose, on n'est pas du tout
01:27 dans le terrorisme islamique.
01:28 Mais on se rend compte qu'effectivement, il pourrait suffire vraiment d'un malentendu
01:31 stupide pour déboucher sur un vrai drame.
01:34 En ça, le film est intéressant.
01:37 Je bute sur le fait que les personnages me paraissent à la fois un peu simples, un peu
01:44 manqués d'épaisseur.
01:45 Il y a ce professeur évidemment, qui appartient à la catégorie des gens bien intentionnés
01:52 dont la vie devient un enfer.
01:53 Ce malentendu, je ne suis pas très à l'aise avec ça.
01:56 Dans une époque où on parle beaucoup, beaucoup des violences sexistes, des violences faites
02:03 aux femmes, de l'impuissance de la justice, ça me paraît un peu étrange de raconter
02:09 encore une fois une histoire de menteuse.
02:11 On sait que statistiquement, des menteuses, il n'y en a pas beaucoup.
02:15 C'est souvent à elles que va s'intéresser le cinéma.
02:18 Vous me direz, sans hic, sans menteuse, pas d'histoire, on est un peu gêné quand même
02:25 aux entournures de ce choix précis.
02:27 Après, Teddy Lucie Modesse raconte sa vie.
02:30 C'est inattaquable.
02:31 J'ai l'impression que finalement, si on voulait parler de la violence à l'école,
02:36 le point de départ paraît presque un peu irréel.
02:40 Les profs sont vraiment les héros récurrents du cinéma.
02:52 On vient de voir La salle des profs, le film d'Allemand, qui racontait lui aussi une espèce
02:58 de mécanique, complètement emballée.
03:00 Du coup, Pas de Vague souffre un peu de cette comparaison avec La salle des profs parce
03:04 que le film est beaucoup moins bien réalisé.
03:06 Sa mise en scène est un peu datée, un peu surdramatisée avec des ralentis, avec des
03:14 baisers dans des contre-jours, avec tout à coup la grande surdramatisation d'un feu
03:20 de poubelle au sein du collège.
03:22 Oui, François Civil, c'est la bonne surprise du film.
03:29 On ne l'attendait pas forcément dans un rôle comme ça et il s'en sort vraiment très
03:33 bien.
03:34 On l'apprend très vite.
03:35 Je ne spoil pas grand chose.
03:36 C'est un personnage homosexuel et ne veut surtout pas que ça se sache vis-à-vis de
03:38 ses élèves, ce qui peut se comprendre quand on peut connaître l'homophobie de certains
03:43 adolescents, mais aussi, et là c'est très intéressant, vis-à-vis du corps enseignant.
03:47 Personne ne le sait dans son collège et lui ne veut surtout pas que ça se sache.
03:53 Évidemment, qu'une jeune fille l'accuse de harcèlement sexuel, forcément, quand
03:59 on est homosexuel soi-même, c'est un peu compliqué.
04:01 C'est vrai que ce personnage est à la fois assez touchant, assez attachant et en même
04:07 temps, on a du mal à le comprendre.
04:09 On ne comprend pas comment il se défend, on ne comprend pas pourquoi il se laisse taper
04:13 dessus et tout à coup, il a une espèce de sursaut, il passe à l'attaque.
04:16 Alors on oscille comme ça, on trouve des moments d'indifférence, des moments où je
04:20 me disais « ouf ».
04:21 Peut-être qu'il ne va pas jusqu'au bout de creuser ça et peut-être qu'il ne le
04:25 creuse pas très bien cette tension psychologique.
04:29 Pas de vagues, c'est bof.
04:30 Pas de vagues, mention bien.
04:33 [Générique]
04:35 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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