Un film de Michel Leclerc, avec Léa Drucker, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla et Melha Bedia. En salles le 16 avril 2025
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00:00Chers amis, l'heure est grave, au point que Michel Leclerc se demande si les femmes et les hommes peuvent encore vivre ensemble
00:05dans le mélange des genres, sa nouvelle comédie.
00:09Paul, toi tu travailles beaucoup moins que Charlotte.
00:11T'es une perle.
00:13Est-ce que tu ressens ça comme une atteinte à ta virilité ?
00:15Mais non, mais pas du tout. Pas du tout.
00:18Moi je vous conseille plutôt de prendre les Maxi Confort Plus, si je peux me permettre.
00:21C'est vraiment celle que je préfère.
00:22T'es quasiment une femme quoi.
00:23Non, non, je suis un homme moi.
00:25Mais un homme complètement démoli.
00:26Déconstruit.
00:27Déconstruit.
00:27Michel Leclerc, c'est le cinéaste du nom des gens, de la lutte des classes.
00:32C'est quelqu'un qui s'intéresse au collectif, au vivre ensemble, à des utopies aussi comme Télégaucho.
00:37Bref, c'est quelqu'un qui met du cœur dans ses comédies.
00:40Et là, il s'est posé la question, mais comment va-t-on faire après MeToo pour se tolérer les uns les autres, voire s'aimer peut-être ?
00:47C'est une comédie qui s'interroge sur le féminisme et qui ne va pas sans se prendre les pieds dans le tapis.
00:52Salut.
00:54Concrètement, là, t'as quoi à le reprocher pour le moment ?
00:56Si j'arrive à prouver qu'elle a eu des complices, le meurtre devient prémédité.
00:59L'idée, c'est de dénoncer les brebis galeuses dans la police.
01:01Ils ne font pas remonter les plaintes des femmes agressées.
01:03Qu'est-ce que tu proposes alors comme action ?
01:05Est-ce qu'on ne pourrait pas arriver avec des petites brebis ?
01:06Enfin, l'inclusivité animale, ça mérite d'être débattu.
01:10Attention au gynocentrisme.
01:11Attention au gynocentrisme.
01:12Dans ce cas, écoutez-moi, on ne débarque qu'avec des brebis femelles.
01:17Quoi ? Pour la sororité ?
01:19C'est déjà des femelles, les brebis.
01:20Alors, Michel Leclerc, on l'aime bien d'habitude.
01:23C'est vrai que les comédies qu'il a faites, soit Le Nom des gens ou Télégaucho,
01:27c'était vraiment des comédies qui savaient sentir l'air du temps et qui étaient assez futées quand même.
01:31Pour aller voir dans les clichés et voir ce qu'il y avait un peu derrière.
01:34Et il y avait un petit peu de provocation, mais toujours bien maîtrisée.
01:37Alors là, il y a beaucoup de provocation.
01:39Je ne sais pas si elle est volontaire ou pas.
01:41Mais en tout cas, comme l'a dit Marie, il se prend les pieds dans le tapis.
01:44Parce qu'en fait, le film accumule les maladresses.
01:46Alors, d'un strict point de vue formel, en tout cas sur l'écriture, là, il y a un vrai souci.
01:51Parce que c'est quand même un film qui est bourré de clichés, bourré d'invraisemblance.
01:55Le film avance de manière très mécanique par une succession de quiproquos vraiment pas crédibles du tout.
02:01Donc ça, c'est quand même un petit peu gênant.
02:03On oppose les féministes et les masculinistes.
02:06Le problème, c'est que dans le film, on ne rit jamais des masculinistes.
02:09On rit tout le temps des féministes.
02:11Avec des caricatures pas finotes finotes, en tout cas sur les néo-féministes, on va dire, intersectionnelles, pour aller vite.
02:18Voilà, qui sont quand même très chargées dans les vannes qui auraient pu être écrites pour certaines par des masculinistes.
02:24À l'arrivée, il y a quand même quelqu'un, un homme, qui est accusé d'avoir violé une femme.
02:30Il est accusé à tort, on l'accuse sciemment à un mensonge, donc, d'avoir violé une femme.
02:36Il lui arrive plein de malheurs à cause de ça, forcément.
02:38Et puis à la fin, tout est bien qui finit bien.
02:40Il va même remercier la personne qui l'a accusée.
02:42Là, franchement, c'est quand même très, très problématique d'inventer une situation comme ça en 2025.
02:48Bah oui, les bras t'en tombent, de voir un truc pareil.
03:13Et en fait, je pense que, politiquement, le film mélange tout.
03:18Il met tout sur le même plan.
03:20Donc, il y aurait d'un côté les mascus, de l'autre, les féministes.
03:23Et on sent bien, effectivement, que Michel Leclerc, il est du côté du monde nouveau.
03:27Il préfère être un homme victime des féministes qu'un homme qui ferait partie du groupe des masculinistes.
03:33Mais sauf qu'en fait, des hommes victimes du féminisme, il y en a plein le film.
03:37Et on se dit, mais c'est bizarre d'avoir choisi cet angle-là.
03:39C'est-à-dire de dire que la violence, dans le film, ne viendrait que des femmes.
03:42C'est elles qui ont des armes, c'est elles qui tabassent, c'est elles qui tirent.
03:46Et je me dis, c'est quand même un monde à l'envers.
03:48Alors, ce monde à l'envers, il existait dans un film des années 70.
03:52C'est Calmos de Bertrand Blier.
03:54Mais Bertrand Blier, dans ce film, allait très, très loin.
03:57Et il était très, très drôle.
03:58Et très, très dérangeant.
04:00Là, en fait, c'est une espèce de mollesse.
04:02C'est-à-dire qu'il y a cette intrigue policière qui fonctionne sur des quiproquos,
04:05un peu lourds d'eau, un peu, voilà, comme ça, qui n'ont pas grand intérêt.
04:10Et en fait, c'est extrêmement artificiel pour relancer sans arrêt
04:14une espèce d'histoire à laquelle on ne croit pas vraiment.
04:16Donc là, je sens énormément de bonnes intentions.
04:19Et je sens que tout fait un petit peu pétard mouillé, un peu,
04:22« Hum, t'es sûre que t'as voulu dire ça ? »
04:24Et du coup, le film est plus gênant, véritablement, que dérangeant.
04:28On accuse toujours les femmes agressées de mentir.
04:30Moi, qu'est-ce que je fais ? Je mens.
04:31Si tu te fais choper, elles vont te faire quoi, tes copines ?
04:34C'est un prédateur !
04:38Le mari de la célèbre comédienne Charlotte Landosky
04:42a de graves accusations portées contre lui.
04:45Il faut dire la vérité, on n'a pas le choix.
04:49On peut juste sauver quand même les interprètes
04:52qui s'en sortent plutôt bien vu la partition plutôt problématique
04:56qu'ils ont interprétée.
04:57Les Hadrucaires, c'est la flic à l'ancienne
04:59qui va petit à petit découvrir que le féminisme,
05:01c'est pas si mal, c'est Léa Drucker, c'est une bonne comédienne.
05:04Elle se sort de toutes les situations.
05:06Et puis, il y a Benjamin Laverne qui a le personnage adorable.
05:09Le personnage, il est plutôt pas mal, celui-là.
05:10C'est le personnage de cet homme déconstruit
05:12et qui se rend compte que, oui, c'est bien d'être déconstruit,
05:15mais des fois, quand même, ça peut être un peu problématique de l'être.
05:18Et qui s'obstine à vouloir être mal toxique.
05:21Et évidemment, il est tellement gentil qu'il n'y arrive pas.
05:22Ça, j'avoue que la maladresse un peu burlesque de Benjamin Laverne
05:25dans le rôle m'a assez séduit.
05:27Et il sauve un petit peu le film.
05:29Pour le reste, ben voilà, il vraiment pêche par ce scénario
05:31mal fichu, bourré de clichés, bourré d'invraisemblance.
05:36Le mélange des genres, c'est un mélange qui se trouble et c'est bof.
05:40Le mélange des genres, c'est pas ma cam, c'est bof.
05:43Je vous préviens, il se passera rien entre nous.
05:44Non, non, bien sûr que je passera rien.
05:46Il se passe jamais rien avec moi.
05:47C'est même ma première qualité.
05:48Sous-titrage Société Radio-Canada