En 2023, 62 % des employeurs jugeait "difficile" de recruter de nouveaux employés d'après une enquête de France Travail, ex Pôle Emploi. La raison principale : à 85 %, le nombre insuffisant de candidats sur ces postes. Il faut donc aller les chercher. Et de partout, à la campagne et dans les villes. Pour cela, des employeurs désespérés sollicitent des chasseurs de têtes.
Regardez RTL Evènement du 27 mars 2024 avec Simon Marseille.
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00:02 RTL événement.
00:06 Et l'événement ce matin sur RTL, ce sont ces employeurs prêts à tout, vous allez l'entendre, pour recruter.
00:12 Un séminaire gouvernemental, Hortense nous le disait sur le travail, doit se tenir aujourd'hui,
00:16 avant des annonces de Gabriel Attal sur la réforme de l'assurance chômage, ça se sera ce soir à 20h.
00:22 Avec ce constat, l'an dernier, 62% des employeurs reconnaissent avoir eu du mal à embaucher.
00:28 Raison principale invoquée dans 85% des cas, le manque de candidats.
00:33 Résultat, pour faire face, certains n'hésitent plus à faire appel à des chasseurs de tête qui vous recrutent devant chez vous.
00:39 Bonjour Simon Marseille.
00:41 Bonjour.
00:42 Vous nous emmenez dans l'Oise, d'abord.
00:43 7,6% de chômage, et là-bas, les chefs d'entreprise font appel au bus pour l'emploi,
00:48 qui ratisse jusque dans les villages.
00:50 Illustration à Chaumont-en-Vexin, une commune de 3000 habitants.
00:54 Oui, sur le parking de la mairie, on ne voit que lui, un poids lourd, jaune et blanc, garé sur deux places.
01:00 Bonjour, je me présente, je m'appelle Séverine Gauthron.
01:03 Séverine est conseillère en réinsertion, elle fait le lien entre les employeurs et les demandeurs d'emploi.
01:08 Nous recevons des offres d'emploi, de pôle emploi ou d'entreprise,
01:12 par exemple des offres du secteur sud de notre département, où ils recherchent des commis de cuisine.
01:17 Donc si j'ai une personne qui a les compétences, je lui propose l'offre d'emploi, ça peut aller très vite.
01:23 Très vite, c'est à peine une semaine pour Delphine, employeure dans le BTP.
01:27 Une semaine entre le moment où elle demande de l'aide au bus
01:30 et celui où elle reçoit le CV de sa future secrétaire Barbara.
01:33 On a vraiment essayé tous les réseaux sociaux, on a même mis des affichages chez les commerçants.
01:38 La boîte aux lettres était complètement vide et sans eux, je pense qu'on serait toujours en recherche aujourd'hui de notre profil.
01:43 Moi, je vais faire appel à eux régulièrement pour des maçons, des peintres.
01:48 L'avantage, c'est que le bus valorise des CV qui prennent la poussière dans des villages enclavés.
01:52 C'est ce qui a sauvé Barbara, découragée après plus d'un an sans travailler.
01:56 Elle a enfin signé un CDI.
01:58 Les missions locales, c'est sur les villes déjà un petit peu plus grandes.
02:02 Moi, je suis vraiment dans un village.
02:03 Faire 30 ou 40 ou 50 kilomètres au prix ou coût de l'essence aujourd'hui, ça devient tout de suite beaucoup plus compliqué.
02:08 Donc le fait que les bus de l'emploi se déplacent comme ça, c'est super efficace.
02:12 Depuis 2016, dans l'Oise, 4000 personnes ont trouvé un job ou une formation grâce au bus.
02:17 Dans le Lot, il y a aussi des emplois de courte durée.
02:20 Alors là, il s'agit, on le disait, de villages côté ville.
02:24 À présent, certains employeurs font carrément appel à des prestataires qui recrutent directement en bas de chez vous.
02:29 Absolument, le principe, une poignée de chasseurs arpentent les rues commerçantes, font le tour des places, des gares et vous arrêtent.
02:37 Bonjour, est-ce que vous êtes à la recherche d'un travail ?
02:39 Monsieur, est-ce que vous cherchez un emploi actuellement ?
02:41 En cinq minutes, il faut que les gens aient accroché.
02:43 Thierry Morel, propriétaire d'Etypique, société de recrutement de rue.
02:46 Le premier truc, c'est la peur, de dire "putain, ils vont nous demander du pognon, ils vont nous parler de politique".
02:51 Et là, on leur dit "bah non, on aide les gens à trouver un job".
02:53 On leur pose deux, trois questions pour être sûr qu'ils font partie de la cible.
02:56 Vous avez un permis, vous avez une voiture et après, ils sont rappelés par notre cellule de recrutement.
03:00 Main dans la main avec l'employeur, ils définissent le profil type HAC.
03:04 Par exemple, si on cherche des compagnons, forcément, vous n'allez pas être interrogé si vous êtes un homme de 40 ans avec un attaché caisse,
03:11 en train de courir avec un téléphone à l'oreille.
03:13 Aujourd'hui, notre cœur de cible, c'est les personnes qui sont en rupture avec l'emploi.
03:17 Des sociétés de recrutement de rue, c'est étonnant, d'autant qu'il existe plein de sites internet ou de réseaux sociaux spécialisés dans la recherche d'emploi.
03:25 Pourquoi Simon s'embêtait à sortir pour chercher des candidats ?
03:28 Eh bien, ces plateformes en ligne, il y en a trop, elles sont saturées.
03:32 Alors, pour éviter qu'un appel à candidature se noie dans un océan de petites annonces,
03:36 les employeurs se distinguent. Aurélien Miseray, président de l'association After Work RH.
03:41 Cette offre en ligne est devenue complètement illisible.
03:44 Aussi surprenant que ça puisse paraître, les entreprises ont choisi d'afficher des 4x3,
03:48 ont choisi d'afficher sur leurs camions, dans des stades ou sur des flyers dans la rue, des offres d'emploi.
03:53 Parce qu'en fait, les entreprises comptent sur le fait que les personnes se disent que de toute façon,
03:56 elle est relativement proche de son lieu d'habitation et que ce soit facile pour elles.
03:59 Ce sont des méthodes qu'on voyait en fait dans les années 90.
04:02 Ça représente entre 15 et 20% de recruteurs qui vont explorer ces nouvelles méthodes.
04:07 Et pour se démarquer encore plus, certaines entreprises comme Transdev, la société de transport,
04:11 organisent des jeux d'énigmes en équipe pour observer les qualités des candidats.
04:16 des jeux, des lignes, mon équipe...
04:18 et fixer un lien avec les autres.