Alors que l’Insee a officialisé le déficit public français à 5,5% du PIB en 2023, Bruno Le Maire a assuré avoir une “détermination” “totale” à faire revenir ce chiffre “sous les 3%” en 2027
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00:00 La détermination à engager un agenda mondial sur cette question,
00:03 elle est importante parce que c'est un problème qui s'élargit.
00:06 Parce que les super méga riches,
00:09 on va vers le premier super milliardaire
00:13 qui possèdera 1000 milliards de dollars.
00:16 Ça devient quasiment des États.
00:18 C'est entre eux que se fait la conquête spatiale.
00:19 Ils pèsent d'un poids démesuré sur la vie démocratique.
00:23 Est-ce que nos sociétés démocratiques tolèrent cette situation ?
00:26 C'est un sujet qui n'est pas seulement un sujet financier.
00:28 Je voudrais répondre sur la question de comment s'organisent les entreprises
00:31 ou comment s'organisent les super riches.
00:34 La taxe sur les patrimoines,
00:37 élaborée par Gabriel Zucman,
00:39 c'est sur les patrimoines supérieurs à 20 millions d'euros.
00:41 Donc on est quand même très loin.
00:44 Ce n'est pas du tout,
00:45 on va avoir le débat sur le début du quinquennat Hollande,
00:46 on n'était pas du tout sur cette marge-là.
00:49 Et c'est une taxe qui rapporterait de l'ordre de 20 milliards d'euros.
00:53 Donc ce n'est pas rien du tout.
00:54 Et ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, quand vous parlez d'investissement,
00:57 c'est exactement ce qui avait justifié la suppression de l'ISF.
01:01 On a dit "bon ben on va juste taxer le patrimoine immobilier,
01:04 puis ça va se réinvestir".
01:05 Toutes les études ont montré que ça a conduit à l'augmentation des dividendes,
01:09 et ça a conduit à ce qu'on connaît en France,
01:12 qui n'était pas arrivé depuis des dizaines d'années,
01:14 l'accroissement de la pauvreté
01:16 et l'augmentation du patrimoine des ultra riches.
01:18 L'échec du ruissellement.
01:19 Parce que ce n'est pas l'échec, ça n'a jamais existé, c'est un mythe.
01:23 Et c'est un peu le problème qu'on a avec Bruno Le Maire,
01:26 c'est qu'il raconte des histoires.
01:28 Sauf que c'est un monsieur avec une cravate,
01:30 qui est ministre de l'économie, et on attend de lui du sérieux.
01:33 Là aujourd'hui, ce dont il parle, ce n'est pas sérieux.
01:36 Donc on peut avoir le débat sur le taux.
01:37 Sur 2017, 2018, 2019, les déficits baissaient,
01:41 la croissance était de retour et le chômage baissait.
01:43 Il y a eu la Covid, période exceptionnelle,
01:45 on est monté quasiment à 9% de déficit, très bien.
01:47 Oui, au profit de qui ?
01:48 On est reparti...
01:49 Au profit de qui, M. Barbier ? C'est ça qui est intéressant.
01:51 Le poids qui l'en coûte, ça a été au profit des petits restaurateurs,
01:53 des petits entreprises, des petites PME.
01:54 Et des très grandes, grâce à une politique massive de rachat d'actifs.
01:59 Et vous savez, Oxfam a soutenu.
02:01 C'est-à-dire qu'on a vu que dans les moments de crise,
02:04 la seule vraie bonne solidarité, c'est la solidarité nationale.
02:07 On a fait craquer toutes les règles européennes.
02:09 Et c'était une très bonne chose.
02:10 On n'est pas du tout dans la situation d'après 2000.
02:12 C'est le retour qui est compliqué.
02:13 Sauf que la question, c'est qu'une fois que vous avez bénéficié de la solidarité,
02:16 il est normal que vous ne puissiez pas en tirer profit.
02:20 C'est ce qui est en train d'arriver.
02:21 Parce que cette solidarité, elle s'est faite grâce à l'ensemble des contribuables.
02:25 Donc la question des super-profits, c'est aussi une question de justice.
02:28 Vous parliez de la révolte.
02:29 Là, vraiment, c'est inacceptable d'imaginer que le secteur de l'agroalimentaire
02:33 va encore distribuer des dividendes considérables à ses actionnaires
02:37 qui ne sont pas majoritairement des salariés.
02:39 Il faut savoir que 96% des dividendes sont versés en France à 1% des foyers français.
02:45 Donc on va encore continuer l'accroissement des inégalités.
02:49 Et tout ça, effectivement, ça déstabilise l'association.
02:52 Il y a une autre solution évoquée par Bruno Le Maire,
02:55 réduire la dépense publique.
02:56 Lui, il dit "c'est logique, on gagne moins, donc on dépense moins".
02:58 C'est-à-dire quand on taxe moins, en fait ceux qui doivent payer,
03:01 ceux qui devront payer plus cher leurs médicaments,
03:03 il a parlé ce matin de trois dépenses.
03:08 L'aide publique au développement, on pourrait y revenir,
03:10 mais vraiment, il y avait des engagements très fermes.
03:12 La situation internationale dans laquelle on se trouve,
03:14 que la France fasse défaut sur sa solidarité,
03:16 je pense que c'est un problème politique et géopolitique très important.
03:20 Deuxièmement, les aides à la rénovation thermique des logements.
03:23 Et troisièmement, la santé.
03:25 Enfin, sans rire.
03:26 C'est-à-dire qu'on a d'un côté des super profits,
03:28 un accroissement des inégalités au profit des plus riches,
03:31 et on va taper la solidarité internationale, l'écologie et la santé.
03:36 Avec 30 milliards d'euros d'économies à trouver d'ici l'année prochaine.
03:39 C'est absurde.
03:40 Pierre Moscovici parle de 50 milliards.
03:42 Oui, mais je veux dire, et d'ailleurs, samedi dernier,
03:46 c'était l'ancien chef économiste de Natixis qui expliquait que si on fait ça,
03:50 on va sans doute encore faire diminuer la croissance,
03:53 faire diminuer les recettes et se retrouver dans une situation pire.
03:56 On ne gère pas l'État comme on gère le budget de la caisse des écoles.