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C'est une légende du foot, un acteur, mais aussi désormais un chanteur : "Cantona Sings Éric - First Tour Ever", l'album live de Éric Cantona, sort le 29 mars. Il a donné une série de concerts, notamment au Royaume-Uni et en France à l'automne dernier, et il en a tiré ce disque, 17 titres où on découvre sa voix grave, profonde, sur des mélodies folk, des ballades. Des titres qu'il a écrits, composés, interprétés.
Regardez L'invité de RTL Soir du 25 mars 2024 avec Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL bonsoir continue avec Steven Bellery, notre monsieur musique.
00:11 Salut Steven.
00:12 Bonsoir à tous.
00:13 Nous accueillons maintenant notre invité.
00:14 C'est une légende du foot.
00:15 C'est un acteur.
00:16 C'est un chanteur.
00:17 Bonsoir Eric Cantona.
00:18 Bonjour.
00:19 Merci d'être avec nous Eric Cantona sings.
00:39 Eric c'est le nom de votre premier album live, First Tour Ever, qui sort le 29 mars.
00:45 Vous avez donné une série de concerts depuis plusieurs mois qui vous a mené de la France
00:49 au Royaume-Uni, c'est un peu chez vous aussi là-bas.
00:51 Vous avez tiré ce disque, a été enregistré au gré, au fil des concerts, des titres que
00:55 vous avez écrits, composés, interprétés évidemment.
00:58 Alors cette tournée, effectivement, elle va reprendre un petit peu partout en Europe
01:01 dans les jours qui viennent.
01:02 Racontez-nous l'accueil lors des premières dates.
01:05 Est-ce que vous avez été surpris ? Est-ce que vous avez été heureux de voir que le
01:07 public répondait présent parce qu'il a vraiment répondu présent ?
01:10 Et c'est pour ça qu'on fait ces choses-là.
01:12 C'est pour avoir cette excitation.
01:13 Et donc cette excitation, il ne faut pas en avoir peur.
01:16 Non, c'est positif.
01:17 Il faut s'en servir.
01:18 Après, on va jouer devant du monde.
01:21 On prend l'énergie des gens.
01:23 La musique, c'est un truc quand même, ça fait partie de l'être humain.
01:26 Ça a plus de 2000 ans.
01:28 On recherche ça, d'entrer dans un état de trance où on pleure, on crie.
01:34 À un moment donné, l'humain a mis des notes, a dit que ça, c'était une note et a écrit
01:39 de la musique pour qu'on puisse jouer ensemble.
01:40 Mais moi, je pense que la musique, c'est même avant l'être humain.
01:44 La musique, c'est la nature qui a créé la musique.
01:46 Si on écoute vraiment bien les choses, le vent, la pluie, tout ce qui se passe dans
01:52 la nature, si on veut vraiment, on la sent cette énergie-là.
01:55 Si on s'allonge par terre, on la sent la vibration de la terre et des plantes sous
01:59 nous.
02:00 Si on embrasse un arbre, on la sent, on la sent la vibration.
02:02 Je pense que la musique, il y a un truc comme ça.
02:04 Il y a un gamin qui marche depuis quelques jours, vous le voyez, il commence à battre
02:06 le rythme et tout.
02:07 Il n'a jamais appris la musique.
02:08 Il y a des vibrations qui nous transcendent, comme chez les animaux.
02:12 Une fois, on était sur un bateau, on a mis Maria Callas à fond.
02:16 Et devant le bateau, il sortit une baleine.
02:20 Et derrière, son petit.
02:21 Et je suis certain qu'elle a été attirée par la voix de Maria Callas.
02:24 Ça, c'est des moments magiques.
02:25 Et vous, la musique, elle avait ce pouvoir sur vous depuis toujours ?
02:28 La musique, elle avait ce pouvoir sur moi quand je l'écoute dans mon salon.
02:30 Donc, en tant que fan, même quand je vais à un concert, c'est parce que je ne vais
02:34 voir que des gens que j'aime.
02:35 Les autres, je ne vais pas les voir.
02:36 Et quand je vais voir des gens que j'aime, ils me transcendent, on rentre dans un autre
02:40 monde.
02:41 Et moi, je suis dans un état un petit peu second.
02:43 Et c'est ce que j'ai vécu de plus fort avec le sport.
02:47 Sur scène, en tant que chanteur.
02:48 C'est-à-dire que vous retrouvez aujourd'hui sur scène l'adrénaline que vous avez pu
02:51 ressentir quand vous étiez sur le terrain ?
02:53 Oui.
02:54 Je ne croyais pas qu'un jour je la revivrais.
02:56 Vous la recherchiez, cette adrénaline aussi ?
02:58 Je la recherchais.
02:59 Je savais que ça allait être compliqué, que ce soit aussi intense.
03:02 Mais la musique, c'est très, très proche.
03:04 Je dirais même aussi proche.
03:06 Et c'est pour ça que vous vouliez sortir un album ?
03:08 Aussi fort, je veux dire.
03:09 Vous avez fait un live en premier pour capter ce truc avec votre première tournée ?
03:12 Oui, je me dis que celui qui aime le live...
03:14 Oui, parce que quand tu me retrouves à Manchester finalement, c'est bien qu'il y ait ton rêve,
03:20 de se retrouver là-bas.
03:22 Alors que je n'ai jamais chanté même dans un pub ou au bal.
03:26 Mais je commence par ma chanson "You hate me, you love me, but I'm only judged by myself.
03:32 I go to hell, I go to heaven, but wherever I go, I make my own heaven."
03:37 Voilà, vous m'aimez, vous me détestez, mais je suis le seul à pouvoir me juger.
03:40 J'irai au paradis, j'irai à l'enfer, mais où que j'aille, je créerai mon propre paradis.
03:46 Et comme ça, tout le monde est tranquille.
03:47 Et puis, je me suis rendu compte d'une chose.
03:51 Au cinéma, j'ai un micro, il est dans mon t-shirt.
03:54 Je n'ai pas besoin de parler fort.
03:56 Je peux parler doucement, comme ça, et tu vas m'entendre.
03:58 Au théâtre, on a besoin de parler parce qu'il faut qu'on nous entende au dernier rang.
04:02 Donc moi, je ne suis pas un chanteur d'opéra.
04:03 Je ne suis pas un chanteur qui a besoin de se reculer par rapport au micro,
04:07 parce que sinon, ça va péter les oreilles de tout le monde.
04:10 Moi, je joue avec le micro et je chante.
04:13 Le micro, c'était l'instrument.
04:14 Et là, you hate me, you love me.
04:17 I'm only judged by myself.
04:19 - Et ça nous fait un petit truc.
04:21 D'ailleurs, vous avez cueilli les gens sur cette tournée.
04:23 Moi, j'étais venu vous voir au tout début de cette tournée.
04:26 Vous aviez décidé de lancer cette tournée à Auxerre.
04:29 C'est un peu chez vous.
04:30 Dans la salle, il y avait un certain Guy Roux qui était là, votre entraîneur.
04:34 Vous vous devez beaucoup mutuellement.
04:36 Et il m'avait dit ceci.
04:38 - J'ai les yeux mouillés et il m'en faut beaucoup.
04:41 La dernière fois que je les ai eus pour un chanteur, c'était Léo Ferré.
04:44 Je me suis laissé bercer.
04:45 Déjà, je n'étais pas décidé à venir.
04:47 Ensuite, j'avais dit peut-être je partirais avant la fin.
04:50 Et puis là, je serais resté une heure de plus.
04:53 - Oh, c'est gentil ça.
04:54 - Ça vous touche ?
04:55 - Ah ouais.
04:56 Eh oui, c'est mon papa, Guy Roux.
04:59 Je l'adore.
04:59 Et oui, c'est lui qui m'a fait découvrir Léo Ferré.
05:01 - En mettant une cassette dans le bus du club.
05:04 Il parait que vous avez traversé le bus pour lui demander qui c'était.
05:07 - Ouais, parce que je ne connaissais pas Léo Ferré.
05:09 J'avais 15 ans.
05:11 Et j'ai découvert Léo Ferré comme ça.
05:13 Et puis, j'ai eu la chance de le voir sur scène un jour.
05:16 Théâtre Tourski à Marseille.
05:17 Léo Ferré, c'est un maître.
05:19 - Éric Antonin, on vous retrouve aussi à la télévision, dans une série sur M6.
05:23 Brigade Anonyme qui est librement inspirée d'une histoire vraie pour le coup.
05:28 Celle d'un père qui constitue une brigade d'anonymes pour aller retrouver sa fille disparue
05:32 alors que la police ne se bouge pas franchement.
05:34 Ça vous a ému le courage de ce papa ?
05:37 C'est ce qui vous a poussé à dire oui ?
05:39 - Je trouve que c'est une histoire forte.
05:42 Les 72 premières heures pour trouver quelqu'un qui disparaît.
05:46 - C'est crucial.
05:46 - Et il y a des personnes qui disparaissent, je crois.
05:48 - Un enfant toutes les 12 minutes.
05:50 - Toutes les 12 minutes.
05:51 - En France. - Un enfant ou un adulte.
05:52 Ces premières heures sont cruciales.
05:54 Sauf qu'il y a 9 disparitions sur 10, c'est les fugues.
05:57 Donc quand ce papa va au commissariat,
06:00 on lui dit que c'est peut-être une fugue, il faut attendre 24 heures.
06:02 Mais quand les 72 heures, les premières heures sont cruciales,
06:05 il vous enlève 24 heures, il ne reste plus que 48 heures.
06:07 C'est énorme, c'est-à-dire un tiers.
06:09 Donc il monte une équipe et finalement il la retrouve.
06:11 Et là, évidemment, il y a plein de gens qui appellent pour lui dire
06:14 "mais moi aussi mon fils a disparu, ma fille a disparu".
06:17 Et puis il est pris par ce truc et il continue.
06:19 Et aujourd'hui, il a retrouvé 130...
06:23 En fait, à une époque c'était 130, peut-être aujourd'hui il a retrouvé 150 ou 200.
06:27 Je ne sais plus quoi.
06:28 Le nom de votre personnage, c'est Castaneda.
06:29 Il élève seul sa fille.
06:31 Vous êtes un papa poule, vous, vous avez quatre enfants.
06:33 Moi, j'ai quatre enfants et ils sont tous magnifiques.
06:36 Et je suis un papa poule.
06:37 Oui, je suis un papa poule.
06:38 Et c'est vrai que moi, j'ai senti beaucoup d'amour de mes parents.
06:40 Mais jamais "je t'aime".
06:42 Mais nous, on dit 15 fois par jour "je t'aime" aux enfants.
06:44 En parlant de famille, vous êtes en train de réaliser un documentaire intime
06:47 sur votre famille maternelle qui a fui l'Espagne de Franco.
06:51 Pourquoi vous souhaitez raconter cette histoire ?
06:53 Ils ont fui l'Espagne de Franco parce que mon grand-père était d'abord dans une milice anarchiste.
06:59 Et puis, il a rejoué l'armée républicaine pour combattre Franco.
07:03 On hérite d'une histoire et on se replonge tout.
07:07 C'est pour ça que quand on veut tuer l'origine, quand on essaie de détruire l'origine...
07:12 Oui, c'est important de s'intégrer, mais s'intégrer avec son histoire.
07:16 Pourquoi on doit faire abstraction de notre histoire ?
07:19 Non, il faut vivre avec notre histoire et vivre avec l'histoire du pays dans lequel on est aussi.
07:23 Mixer les cultures, les influences.
07:27 C'est ça qui donne la beauté et qui nous élève.
07:30 La chanteuse Ayana Kamura est traînée dans la boue insultée depuis quelques jours
07:35 parce qu'elle pourrait chanter lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
07:38 Vous en pensez quoi, justement ?
07:39 Vous savez très bien ce que je pense.
07:40 Ben, dites-le nous !
07:41 Tout ce que je viens de vous dire, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise après ça ?
07:47 Je peux vous dire une phrase de Thomas Pesquet, qui était dans l'espace,
07:50 qui a dit "de là où je suis, il est difficile de comprendre les frontières, la haine et les guerres".
07:55 Soit on décide de dézoomer, soit on décide de zoomer.
07:58 Parce qu'à ce moment-là, les frontières d'un pays, c'est les frontières d'une région,
08:01 les frontières d'une ville, les frontières d'un quartier, les frontières de notre rue,
08:05 les frontières de notre maison, les frontières d'une pièce dans la maison,
08:08 et puis finalement on finit sur notre nombril.
08:10 Et le foot, dans tout ça, est-ce que vous regardez encore des matchs ?
08:14 Est-ce que vous regardez encore Manchester United de temps en temps ?
08:16 Ou alors vous êtes totalement passé à autre chose ?
08:19 Je regarde les matchs qui m'intéressent.
08:22 Première Ligue, Manchester, évidemment.
08:25 Et je peux regarder un match pour un joueur que j'aime bien.
08:27 Et pour terminer, le foot français, vous avez quel regard sur le foot dans notre pays ?
08:30 Parce qu'il y a quelques semaines, vous avez dit "il n'a pas d'histoire",
08:33 tout le monde n'a pas apprécié la réflexion.
08:36 Oui, mais je n'ai pas dit que le foot n'avait pas d'histoire en France.
08:39 J'ai simplement dit que la France, c'est le seul pays dit de football...
08:44 Où il n'y a pas deux grands clubs dans une même ville.
08:46 Deux clubs, pas un club, deux clubs dans une même ville.
08:49 Prenez l'Espagne, vous avez deux clubs à Barcelone, deux clubs à Madrid,
08:53 deux clubs à Séville, en Italie, à Rome, à Milan, à Véronne, à Thuray...
09:00 Ça, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a un potentiel.
09:02 Il y a un potentiel.
09:03 Je n'ai pas dit que les fans de football n'étaient pas des vrais fans de football.
09:06 Il y a des fans fous de football et qui connaissent très bien le football en France.
09:09 Ce que j'ai dit, et il faudrait écouter, parce qu'il y a des abrutis, évidemment,
09:12 ils peuvent prendre ce qu'ils veulent.
09:13 J'ai simplement dit qu'en France, à Paris, qui est une ville de 10 millions d'habitants,
09:18 il n'y a jamais eu deux clubs dans cette ville.
09:21 Il y a Lagardère qui a essayé de créer le Matra Racing,
09:24 il faisait 5000 spectateurs au stade, dans une ville de 10 millions d'habitants.
09:27 À Londres, vous avez 7 clubs.
09:29 Donc, qu'on ne me dise pas que la France est un pays de football.
09:32 Et maintenant, Kylian Mbappé part.
09:34 Oui, mais maintenant, on va parler de musique.
09:36 Il fait de la musique, il joue de la guitare, de la chez...
09:38 Voilà, allez, au revoir.
09:39 Merci Eric Cantona.
09:40 Merci d'avoir été notre invité ce soir, Doherty.
09:42 T'es le bonsoir.
09:43 Cantona sings Eric, l'album live sort le 29 mars.
09:45 I love you so much and so forever.
09:50 We have been looking to get all your love.
09:54 I love you so much and so forever.
09:58 Allez, Arteal, bonsoir.
09:59 La suite, dans une seconde, après le terrain de foot, le ring, le match.
10:03 Des infos pour briller vos idées, bataille d'anecdotes entre deux Alex, ce soir, Vizorek,
10:08 face à Saint-Aignan.
10:09 Et puis, après, 19h, Vizorek est très très chaud.
10:12 Restez avec nous, Alexandra Lamy sera notre grande invitée.
10:15 25 ans après Chouchou et Loulou, vous allez la découvrir dans un tout autre registre,
10:19 en maman engagée à bout de souffle, dans un thriller écolo sur la déforestation.
10:23 A tout de suite.
10:25 Julien Célier, Alexandre de Saint-Aignan et Cyprien Signeux.
10:27 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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