Autopsie d'un meurtre EP6 _ Documentaire Crime District

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Autopsie d'un meurtre EP6 _ Documentaire Crime District
Transcript
00:00 William Devinowell estimait avoir le droit de tuer.
00:04 Il a expliqué à une avocate et romancière pourquoi il s'en est pris à des prostituées.
00:08 C'était à cause de leur mode de vie.
00:10 Ça me rendait fou de rage.
00:12 Un mode de vie qu'elles avaient pour la plupart adopté après être devenues toxicomanes.
00:18 Comme Melanie Camellini.
00:20 C'était une bonne mère.
00:22 Elle était jolie et avait du caractère.
00:24 Elle se battait pour s'en sortir.
00:26 Vous méprisiez ces femmes parce qu'elles vendaient leur corps pour s'acheter de la drogue, c'est ça ?
00:32 Oui, elles racolaient dans la rue.
00:35 Elles se mettaient en danger.
00:37 Et elles transmettaient sûrement des maladies à des hommes qui contaminaient ensuite leurs femmes ou leurs petites amies.
00:44 Quand on s'intéresse aux psychopathes et aux tueurs en série,
00:49 on constate qu'ils ont souvent une vision du monde qu'ils sont capables de justifier.
00:54 Ils estiment qu'ils sont là pour sauver l'humanité.
00:57 Ils ont une sorte de complexe du héros et pensent être les seuls à pouvoir différencier le bien du mal.
01:03 Pour remplir sa mission, William Howell a enlevé, violé et tué sept personnes en à peine neuf mois.
01:10 Il se disait que s'il se faisait arrêter pour ça, il serait condamné à mort.
01:16 À partir de là, pourquoi ne pas recommencer autant de fois qu'il le pouvait ?
01:20 Les conséquences seront les mêmes.
01:23 [Générique]
01:37 Comment cet homme est-il devenu l'un des pires tueurs en série du Connecticut ?
01:42 Nous allons tenter d'appréhender le contexte de ces crimes
01:46 et les comportements suspects qui auraient pu alerter son entourage.
01:50 Des spécialistes vont nous aider à retracer la chronologie des faits
01:53 et à réaliser l'autopsie de ces meurtres.
01:56 William était un homme qui se sentait vulnérable et mal dans sa peau.
02:00 Il ne se sentait fort que lorsqu'il violait et agressait des femmes
02:04 qui, selon lui, méritaient d'être traitées de cette façon.
02:07 Au printemps, le Connecticut est un endroit agréable pour les jardiniers.
02:14 C'est d'ailleurs le métier qu'exerce William Howell.
02:17 Entre janvier et octobre 2003, six femmes et un homme disparaissent
02:21 aux abords de la route de Berlin, dans la zone où ils travaillent.
02:25 L'une d'entre elles est Nilsa Arizmendi, 33 ans.
02:30 Sa sœur contacte la police le 31 juillet.
02:33 La jeune femme a été vue pour la dernière fois environ une semaine auparavant
02:36 alors qu'elle quittait ce motel.
02:39 Elle y vivait avec son petit ami, Angel Sanchez, surnommé Ace.
02:44 Le matin, Nilsa restait ici et l'après-midi, elle partait avec Ace.
02:49 Ils marchaient le long de la route de Berlin jusqu'au centre-ville de New Britain.
02:55 Là-bas, elles se prostituaient pendant que lui allait acheter de la drogue.
03:01 À la fin de la soirée, ils faisaient le trajet en sens inverse pour retourner au motel.
03:07 La nuit de sa disparition, la jeune femme s'est rendue dans le parking quasi-désert d'une épicerie.
03:14 Ils étaient là pour se procurer de la drogue.
03:16 Selon son petit ami, elle devait rencontrer son contact, son dealer.
03:20 Elle est montée dans un van et elle n'a plus jamais donné signe de vie.
03:25 Nilsa est prête à tout pour satisfaire son addiction aux opiacés
03:31 et elle est loin d'être la seule.
03:34 Bien d'autres femmes sont dans le même cas autour d'elle.
03:39 Dans un premier temps, les enquêteurs vont porter leur attention sur son compagnon.
03:43 Son petit ami faisait partie des suspects, bien sûr.
03:47 L'inspecteur de Rohn s'est dit qu'il s'agissait peut-être d'une affaire de violence conjugale.
03:52 À ce stade, il pensait qu'Angèle Sanchez pouvait être à l'origine de la disparition de Nilsa Arizmendi.
04:00 Pendant son interrogatoire, l'homme déclare qu'il n'a rien à se reprocher.
04:07 Ce que confirme le détecteur de mensonges.
04:10 Et il précise que c'est un certain William Devina Owell qui a été vu en dernier avec Nilsa.
04:16 Il a parlé d'un van bleu et il a décrit un homme dont la silhouette, la carure et le style correspondaient à Owell.
04:25 Le sort de la jeune femme restera une énigme durant 8 ans.
04:30 Qu'a-t-il bien pu lui arriver et quel rôle William Owell a-t-il joué dans cette affaire ?
04:35 Ce jardinier a de nombreux clients aisés dans la ville de New Britain, qu'il parcourt à bord d'un vieux van noir et bleu.
04:41 Deux de ses vitres ont été remplacées par du contreplaqué.
04:45 C'est là qu'il garde ses outils.
04:47 C'est aussi là qu'il dort et emmène les femmes qu'il aborde le long de la route de Berlin.
04:52 Son obsession pour les prostituées se manifeste dès le lycée et est à l'origine de ses pulsions meurtrières.
05:02 Il a commencé très tôt à fréquenter des prostituées.
05:05 Il m'a raconté la première fois où il a conduit jusqu'au quartier chaud de Newport News, en Virginie.
05:12 Il n'avait que 14 ans.
05:16 Il a pris la voiture de son père en pleine nuit, il s'est éloigné en silence et il a payé pour coucher avec une femme.
05:22 C'était la première fois.
05:24 Il m'a dit qu'après ça, c'était devenu son addiction secrète, aller voir des prostituées au beau milieu de la nuit.
05:32 C'est en s'intéressant à ses disparitions de femmes qu'Anne Howard a fini par se plonger dans la vie chaotique de leur bourreau.
05:38 Étant elle-même originaire du Connecticut, ses événements l'avaient intriguée.
05:43 Elle connaît désormais très bien William Howell.
05:46 Quand il avait 12 ans, sa mère a eu un cancer du sein.
05:52 Elle avait un peu plus de 50 ans.
05:56 Cela l'a profondément affectée.
05:59 Elle lui apportait une certaine stabilité.
06:01 Elle le protégeait.
06:03 Elle avait installé une routine.
06:05 Elle lui imposait des règles.
06:07 La situation va vite se dégrader.
06:11 Quand il était au lycée, il buvait de l'alcool tous les jours.
06:17 Et parfois le matin, avant d'aller en cours.
06:21 Il n'a gardé son permis de conduire qu'environ un an et demi, parce qu'il a eu un accident en état d'ivresse.
06:29 En fait, quand je buvais, ce n'était pas systématique.
06:34 Mais je peux vous dire que chaque fois où j'ai eu des problèmes, j'avais bu.
06:39 Le cerveau des adolescents est très vulnérable aux effets de l'alcool et des drogues.
06:45 On peut considérer que ça agit comme un poison sur cet organe.
06:49 Donc, quand vous avez eu ce genre de comportement,
06:54 quand vous avez bu énormément pendant toute votre adolescence,
06:58 il est possible que votre cerveau ait été endommagé.
07:01 Ça peut faire de gros dégâts.
07:04 Judy Ho est psychologue et experte judiciaire.
07:08 Elle examine la santé mentale d'accusés jugés pour des crimes violents.
07:11 Selon elle, en abusant de l'alcool avant sa majorité,
07:15 Howell a pu altérer de façon permanente son mode de penser.
07:18 Certaines structures de son cerveau ne se sont peut-être pas bien développées.
07:23 D'autres ont pu s'hypertrophier.
07:25 Celles qui sont le plus souvent touchées chez l'adolescent,
07:28 c'est le lobe frontal, qui joue un rôle dans le jugement,
07:31 la prise de décision et le contrôle des pulsions.
07:33 Et l'amygdale, qui est le siège d'émotions telles que la peur et l'anxiété.
07:38 Si ces zones du cerveau n'ont pas évolué normalement,
07:43 ça expliquerait pourquoi il a toujours eu du mal à prendre des décisions
07:48 et à contrôler ses pulsions.
07:52 Il se peut qu'il ne ressentait pas la peur de la même façon
07:55 qu'une personne qui n'aurait pas subi ces dégâts au cerveau à un très jeune âge.
07:59 William Howell a commencé à boire à peu près au moment
08:06 où il est devenu obsédé par les prostituées.
08:08 Il était obnubilé par le sexe et par les femmes,
08:12 mais pas n'importe lesquelles.
08:14 Et il s'intéressait à celles qui sont les plus vulnérables,
08:17 les prostituées.
08:20 Ça montre très clairement que William était incapable
08:24 de nouer de véritables relations avec les gens.
08:27 Pour lui, c'était un moyen plus rapide d'avoir un lien plus profond
08:31 et intime avec des femmes.
08:33 Et il semblerait qu'il avait une vision manichéenne des choses.
08:36 Les femmes étaient soit bonnes, soit mauvaises.
08:39 Nilsa Arizmendi est sans aucun doute l'une de ces femmes
08:42 dont Howell avait une mauvaise opinion.
08:44 Interrogée, il reconnaît l'avoir prise dans son van le jour de sa disparition.
08:50 Mais prétend l'avoir déposée un peu plus loin.
08:53 Les enquêteurs ne sont pas convaincus
08:55 et décident de fouiller ce véhicule si reconnaissable.
08:58 Ils constatent alors qu'il n'en est pas le propriétaire.
09:02 Il appartient à Dorothy Holcomb, sa petite amie.
09:05 À l'intérieur, les experts vont découvrir un élément incriminant.
09:10 Malgré tout le mal qu'il s'était donné pour nettoyer,
09:16 il restait quand même un petit indice.
09:19 Du sang.
09:20 Si j'avais eu une boule de cristal,
09:23 si j'avais pu regarder dedans
09:27 et être certain que ces femmes ne seraient pas allées voir la police
09:29 si je les avais relâchées,
09:31 je les aurais toutes laissées partir.
09:33 William Howell est donc le principal suspect dans cette affaire.
09:39 Mais il prétend que Nilsa s'est battue avec son petit ami,
09:42 Angel Sanchez.
09:43 Et que c'est pour cette raison qu'une goutte de son sang a été retrouvée à l'arrière de son van.
09:47 Cette explication paraît peu plausible.
09:50 Quelque temps avant l'ouverture de son procès pour meurtre,
09:53 l'accusé va donc changer de stratégie.
09:55 En janvier 2007, il plaide coupable d'homicide involontaire.
09:59 Le corps n'ayant pas été retrouvé, le procureur ne peut pas le contredire.
10:03 Ce qui l'a incité à choisir cette ligne de défense,
10:08 c'est le fait que l'accusation disposait de preuves biologiques.
10:12 Ils avaient établi que le sang découvert dans le van
10:15 était celui de Nilsa Arismendi.
10:18 Ce n'était qu'une goutte de sang, mais c'était suffisant.
10:22 Il y avait aussi un témoin oculaire qui avait aperçu William Howell
10:28 s'éloigner au volant de son van, en compagnie de Nilsa Arismendi, en juillet 2003.
10:33 Il était la dernière personne à avoir été vue avec elle.
10:40 Le prévenu est condamné à 15 ans de prison.
10:43 Mais les inspecteurs de police de New Britain ont le sentiment
10:46 de ne pas avoir encore mis au jour tous ces crimes.
10:49 Quand les enquêteurs ont examiné son van en 2004 et 2005,
10:54 ils n'ont pas uniquement décelé l'ADN de Nilsa Arismendi.
10:59 Ils ont aussi découvert du sang appartenant à une victime inconnue.
11:08 Donc, à cette époque, ils savaient déjà qu'il avait probablement tué une autre personne.
11:14 Aucun lien n'a pu être établi avec l'homme et les six autres prostituées
11:19 qui ont aussi été portées disparues entre janvier et octobre 2003
11:23 dans les villes traversées par la route de Berlin.
11:26 Selon la logique absurde de Howell, elles n'ont tué que ce qu'elles méritaient.
11:30 Quand Anoward a commencé à se pencher sur le cas de ce tueur en série,
11:35 il lui a expliqué pourquoi ces prostituées n'étaient pas dignes de vivre, selon lui.
11:39 Howell reconnaît sa haine pour les prostituées.
12:02 C'était à cause de leur mode de vie.
12:04 Ça me rendait fou de rage.
12:06 Vous les méprisiez parce qu'elles vendaient leur corps dans la rue
12:11 pour s'acheter de la drogue, c'est ça ?
12:14 Oui, elles racolaient dans la rue.
12:18 Elles se mettaient en danger.
12:21 Et elles transmettaient sûrement des maladies à des hommes
12:26 qui contaminaient ensuite leurs femmes ou leurs petits amis.
12:31 Vous savez, je ne sais pas si c'était du mépris ou de la colère.
12:38 Pourtant, début 2015, alors qu'il a déjà purgé 8 ans de prison pour homicide involontaire,
12:46 ses proches ne voient toujours pas en lui un homme violent.
12:49 William est très doué pour compartimenter.
12:53 Une fois qu'il vous a classé dans une catégorie, qu'elle soit bonne ou mauvaise,
12:56 il agit en conséquence.
12:59 L'avocat Bill Peltzold a passé de longues heures avec son client.
13:03 C'était un homme affable du sud des États-Unis.
13:07 Il avait le sens de l'humour.
13:09 Il était très sympathique et décontracté.
13:12 Quand je pense à lui, je me demande encore s'il a vraiment pu faire ça.
13:18 J'avais beaucoup de mal à l'imaginer
13:24 en train de commettre ces crimes atroces.
13:28 Ce qui complique les choses, c'est qu'il peut aussi se montrer serviable et gentil.
13:34 Pour ceux qui le connaissent depuis son enfance, c'est un géant au grand cœur.
13:39 Ça a créé beaucoup de confusion chez certains,
13:43 parce qu'ils ne voyaient que cet aspect de sa personnalité,
13:46 surtout s'il faisait partie des gens qu'ils appréciaient.
13:49 Ils ne l'ont jamais vu se mettre en colère.
13:51 Ils n'ont jamais vu la partie de lui qui était capable du pire.
13:55 Ce côté sombre, Melanie Camillini est la première prostituée de New Britain à en avoir été victime.
14:01 Pianiste accomplie à l'adolescence, elle était devenue dépendante aux OPC
14:06 après les avoir expérimentées avec un nouveau groupe d'amis.
14:09 J'avais environ 16 ans et elle 17.
14:14 J'ai remarqué un changement.
14:19 Ce n'était plus la même.
14:21 Elle s'attirait des ennuis.
14:25 Melanie a eu deux enfants vers l'âge de 20 ans.
14:28 C'est pour eux qu'elle a tenté de lutter contre son addiction.
14:31 C'était une bonne mère.
14:33 Elle était jolie et avait du caractère.
14:35 Elle voulait s'en sortir.
14:37 Et elle se battait pour y arriver.
14:40 Jessica se souvient parfaitement de la période où Melanie a disparu.
14:47 Elle avait des phases.
14:49 Parfois elle était là et ensuite on ne la voyait pas pendant des mois.
14:53 On ne savait pas où elle était.
14:55 Mais quelles que soient ses difficultés, elle passait toujours des coups de fil à ses enfants.
15:03 Toujours.
15:05 Donc quand on a constaté qu'on n'avait plus de ses nouvelles depuis un an
15:10 et qu'elle n'appelait plus ses enfants,
15:14 on s'est dit qu'il lui était arrivé quelque chose.
15:17 Parce que même quand elle avait des ennuis
15:21 et qu'elle ne pouvait pas revenir parce qu'elle avait peur d'être arrêtée,
15:25 elle essayait de leur parler.
15:27 Là, ce n'était pas le cas.
15:30 Ses proches avaient effectivement raison de s'inquiéter.
15:33 Melanie Camillini a croisé la route de William Howell.
15:36 Il m'a raconté le jour où il a décidé.
15:42 C'était une décision tout à fait consciente de sa part
15:45 de violer une prostituée pour la première fois.
15:49 Il voulait réaliser ce fantasme.
15:52 Il est allé dans un magasin de bricolage.
15:55 D'après ce qu'il m'a dit, il était dans un état d'excitation nerveuse.
16:00 Il a acheté du ruban adhésif, des cordes, des liens,
16:06 tous les accessoires dont il avait besoin
16:10 pour non seulement pouvoir violer cette femme,
16:13 mais aussi pour la tuer.
16:15 Il savait qu'une fois qu'il l'aurait agressée,
16:18 il devrait l'éliminer pour ne pas laisser de preuves.
16:21 Une douzaine d'heures après avoir enlevé sa victime,
16:25 il se dit qu'il est temps de finir ce qu'il a commencé.
16:28 Les instants qui ont précédé la mort de Melanie,
16:32 c'est ce que j'ai trouvé le plus déchirant.
16:35 En tout cas, c'est l'effet que ça m'a fait
16:38 quand j'ai entendu son récit de sa propre bouche.
16:41 Cette femme l'a imploré de la laisser en vie.
16:47 William Howell m'a expliqué
16:51 qu'il lui avait donné un violent coup de marteau sur la tempe.
16:56 Il voulait l'assommer et en même temps,
16:58 il espérait que ça la tuerait.
17:00 Mais ça ne lui a pas fait grand-chose.
17:05 Elle a mis une main sur sa tête et elle a dit
17:08 "Je vous en supplie, ne me tuez pas, j'ai des enfants."
17:12 Maintenant qu'il a commis un premier meurtre,
17:17 Howell ne peut plus faire marche arrière.
17:19 Avec tout ce qui s'est passé dans sa vie
17:22 et vu l'opinion qu'il avait de lui-même,
17:24 la façon qu'il avait de classer les femmes,
17:26 les bonnes d'un côté, les mauvaises de l'autre,
17:28 il est évident qu'il avait devant lui une vie de crime
17:31 et même de crime de mort.
17:34 Après avoir tué votre première victime,
17:36 Melanie Camellini, d'après ce que vous avez déclaré,
17:39 vous avez voulu continuer.
17:41 Vous n'aviez plus rien à perdre, c'est ça ?
17:44 C'était un peu ça, oui.
17:48 J'avais franchi la ligne rouge.
17:51 La suite de l'histoire est presque aussi dérangeante
17:55 que le meurtre lui-même.
17:57 C'était en février, le sol était gelé.
18:02 Après avoir étranglé Melanie,
18:04 il a essayé de l'enterrer dans un bois,
18:08 mais il n'a pas réussi à creuser.
18:11 Donc, il a dû garder le corps dans son vanne
18:15 pendant deux semaines entières.
18:17 Il a expliqué comment il l'avait enveloppé.
18:21 Il a dormi avec un cadavre pendant 15 jours.
18:24 Il faisait trop froid pour creuser la terre.
18:29 Il lui a extirpé la mâchoire et lui a découpé le bout des doigts.
18:33 Quand il a commencé à faire plus chaud,
18:37 il est retourné à New Britain
18:39 et il a enterré Melanie derrière un centre commercial.
18:42 Ce n'est encore qu'un acte isolé,
18:46 mais cela deviendra bientôt son rituel.
18:48 Howell enlève une femme, la ligote et la viole dans son véhicule,
18:53 puis se déplace jusqu'à un lieu touché.
18:56 Là, il la tue, puis se débarrasse du corps.
18:59 Il laissait d'abord son vanne là-bas, derrière ce bâtiment.
19:04 Et puis, il jetait le colis,
19:09 le corps de sa victime, emballé dans des sacs poubelles,
19:12 tout au fond d'un ravin.
19:14 Ensuite, il remontait dans son vanne
19:18 et il conduisait jusqu'au parking du véhicule.
19:23 Il se garait et il revenait à l'endroit où on se trouve actuellement.
19:27 William Devin Howell empruntait ce sentier.
19:33 Une fois arrivé ici, il tournait brusquement à droite
19:39 pour rejoindre le ravin où il avait jeté le corps.
19:42 Il récupérait la pelle qu'il cachait derrière la glissière.
19:49 Et il traînait sa victime et sa pelle sur quelques centaines de mètres
19:53 vers l'intérieur du bois,
19:55 jusqu'à l'endroit qu'il appelait son jardin.
19:59 C'est là qu'il a enterré, dans des tombes peu profondes,
20:04 les sept personnes qu'il a tuées.
20:06 Les désirs qu'il a soumis en tuant et en violent ne tardent jamais à ressurgir.
20:12 Après chaque jour, il se réveille et se réveille.
20:16 Les désirs qu'il a soumis en tuant et en violent ne tardent jamais à ressurgir.
20:20 Après chaque meurtre, sa prochaine cible n'a déjà plus que quelques jours aux semaines à vivre.
20:24 L'adolescent qui fréquentait régulièrement des prostituées
20:28 est devenu un criminel redoutable.
20:30 Plus il avait une mauvaise image de lui, plus il commettait des actes horribles,
20:35 même quand ça n'avait aucun sens.
20:38 Tandis que William Howell est en prison pour homicide involontaire,
20:43 les septièmes victimes sont enfouies dans un ravin au fond d'un bois,
20:46 à quelques pas de la route de Berlin.
20:48 Mais il est le seul à savoir où se trouvent les corps et ce qu'il a fait à ces femmes.
20:53 Marilyn Gonzales est probablement la deuxième qu'il a tuée.
20:56 Il est tombé sur elle en mai 2003, dans la ville de Waterbury,
21:03 alors qu'il conduisait.
21:05 C'était aussi une jeune mère toxicomane qui faisait des passes dans la rue.
21:12 Comme avec Melanie Camillini et la plupart des autres,
21:15 il savait que la femme à qui il donnerait de l'argent ce soir-là allait mourir.
21:20 Il savait qu'il allait violer Marilyn Gonzales,
21:24 et comme les autres fois, tout s'est déroulé dans un intervalle d'une douzaine d'heures.
21:29 Il les violait plusieurs fois.
21:32 Entre chaque viol, il attachait ses victimes à la banquette arrière de son van,
21:38 il leur mettait du ruban adhésif sur la bouche, et ils se déplaçaient.
21:43 Il ne restait jamais assez longtemps au même endroit pour se faire remarquer.
21:49 Il roulait, il abusait de la prostituée sept ou huit fois, et il finissait par l'étrangler.
21:57 Marilyn n'avait que 26 ans.
22:00 Elle avait deux petites filles et serait grand-mère si elle était toujours en vie.
22:05 Elle a été enterrée ici, sous quelques centimètres de terre dans un bois de 6 hectares.
22:10 Son corps ne sera découvert que dix ans plus tard.
22:14 Ce centre commercial est situé le long d'une route où il y a beaucoup de circulation,
22:19 et il y a un autre centre commercial très fréquenté et plus haut de gamme de l'autre côté de la route.
22:25 Sur ma gauche, vous avez le parking, mais comme vous pouvez le voir,
22:29 cette zone à droite est difficile d'accès.
22:34 Plus on s'enfonce, plus la végétation est dense.
22:37 Quand je me suis rendu sur la scène de crime, j'ai descendu le talus avec mes chaussures de ville.
22:44 Il y avait pas mal de boue, ça glissait.
22:47 Quand je suis arrivé en bas, j'ai eu l'impression d'être dans un amphithéâtre construit en contrebas du parking.
22:53 Mais on ne voyait pas vraiment le parking, parce qu'il y avait beaucoup d'arbres.
22:58 Et je me suis dit que c'était l'endroit idéal pour dissimuler des corps.
23:02 On pouvait très bien passer à côté en voiture et jeter un coup d'œil, mais personne n'aurait rien soupçonné.
23:08 Il n'y a pas de sentier. Ce n'est pas un endroit où on va se promener.
23:13 En plus, quand on regarde par terre, on voit que le sol est très boueux ici.
23:19 Howell m'a dit que les tombes qu'il avait creusées ne faisaient pas plus de 60 à 90 cm de profondeur.
23:31 La nappe phréatique est très peu profonde ici.
23:34 Donc, quand il se mettait à creuser, il l'atteignait très vite et l'eau commençait à jaillir.
23:41 Après Melanie Camelini et Marilyn Gonzales, Howell continue d'enlever des prostituées à un rythme effréné.
23:49 Le plaisir que lui procurent ces meurtres semble éphémère.
23:53 Ces pulsions le forcent toujours à recommencer.
23:57 En juin 2003, il fait une troisième victime, Danny Wishnant, également appelé Janice Roberts.
24:04 C'était un homme transgenre. Il s'habillait comme une femme.
24:08 Selon Howell, il avait de longs cheveux noirs soyeux, il portait une mini-jupe et des talons hauts.
24:14 Comme il pensait que c'était une femme, une prostituée, il lui a proposé de monter dans son van.
24:24 Et à un moment donné, il pose la main sur la tête de Wishnant et tire sur sa perruque.
24:29 Il est devenu fou de rage en voyant qu'il s'était travesti.
24:34 Il a eu l'impression d'avoir été trompé, que cet homme l'avait rendu vulnérable.
24:39 Il m'a raconté qu'il l'a poussé contre la paroi du van et puis il l'a frappé deux fois avant de se mettre à l'étrangler.
24:51 Qu'est-ce qui vous poussait à violer des prostituées ?
24:55 Pourquoi c'est devenu votre fantasme ? Qu'est-ce qui vous plaisait là-dedans ?
25:01 Je sais pas. Je pense que je me sentais puissant. Je contrôlais tout. Je crois que c'était ça.
25:11 Quand il agresse des prostituées, William Howell éprouve des sensations qu'il ne retrouve pas à d'autres moments.
25:18 Pour Judy O, c'est cette recherche de frissons et de domination qui l'a transformé en tueur en série.
25:22 William était un homme qui se sentait vulnérable et mal dans sa peau.
25:27 Il ne se sentait fort que lorsqu'il violait et agressait des femmes qui, selon lui, méritaient d'être traitées de cette façon.
25:33 Il recherchait ce court moment de plaisir, ce sentiment de toute puissance sur des personnes qu'il méprisait et à qui il faisait subir des choses atroces.
25:41 Mais sur le long terme, je ne pense pas que ça l'aidait à avoir une meilleure opinion de lui-même.
25:47 Parce qu'au bout d'un moment, il a fini par se rendre compte qu'il dominait uniquement les êtres humains qu'il considérait comme les plus méprisables.
25:55 Peut-être qu'il fallait que je les voie comme ça, ou sinon je n'aurais pas pu commettre ces crimes.
26:01 Vous voyez ce que je veux dire ?
26:03 Il fallait que je les considère comme des moins que rien pour pouvoir leur faire du mal.
26:08 Et c'était uniquement pour satisfaire mes besoins égoïstes.
26:15 Les meurtres passant inaperçus, rien ne peut l'arrêter.
26:18 Plus il avait une mauvaise image de lui-même, plus il commettait des actes horribles, même quand ça n'avait aucun sens.
26:26 Et à un certain moment, ça a été l'escalade, parce qu'il ne pouvait plus s'arrêter.
26:31 C'était plus fort que lui, et il ne savait pas comment y mettre fin.
26:35 Ça ne me plaisait pas de les tuer. J'étais obligé de le faire pour ne pas laisser de traces.
26:43 Si j'avais eu une boule de cristal, si j'avais pu regarder dedans et être sûr que ces femmes ne seraient pas allées voir la police si je les avais relâchées, je les aurais toutes laissées partir.
26:55 Donc on peut dire que vous aviez surtout besoin de les violer.
27:00 J'étais accro au pouvoir que j'avais sur elles, sur le moment.
27:05 Comme dans bien d'autres affaires, on s'en est pris à des personnes qui sont en marge de la société et qui sont particulièrement vulnérables.
27:13 Des femmes dont certains pensent qu'elles ne méritent pas qu'on s'intéresse à elles.
27:18 Donc leur disparition est passée quasiment inaperçue.
27:22 Au cours de l'été 2003, il enlève deux autres femmes. La première se nomme Diane Cusack.
27:30 Elle était toxicomane depuis de nombreuses années et menait une vie très dure dans la rue.
27:35 Elle avait une quarantaine d'années.
27:37 Howell l'a fait monter dans son van à New Britain dans le Connecticut et elle a subi les mêmes sévices.
27:43 Il l'a violée puis étranglée.
27:45 Après l'avoir tuée sur le parking du fast-food, il l'a enterrée juste à côté, derrière le centre commercial.
27:52 Au cours de ses vies immortelles, il passait souvent par ce restaurant.
27:58 Il prenait régulièrement cet itinéraire, alors que ses victimes étaient encore retenues à l'arrière de son véhicule.
28:04 Il les ligotait et il leur couvrait la bouche avec du ruban adhésif.
28:11 Il m'a expliqué qu'il mettait la musique très fort pour qu'on ne les entende pas crier ou appeler au secours.
28:17 Et il passait au drive pour se commander à manger.
28:25 Il leur demandait même si elle voulait qu'il leur achète quelque chose.
28:28 Ça montre bien la cruauté et le manque d'empathie de cet homme.
28:34 Tandis que ces pauvres femmes étaient attachées à l'arrière de sa camionnette, il allait au fast-food pour se remplir le ventre.
28:44 Quand il rencontre Nilsa Arismendi le 25 juillet 2003, le prédateur a déjà fait quatre victimes.
28:51 La jeune femme accepte de monter dans son van pour avoir un rapport sexuel en échange de drogue.
28:56 Quand elle a refusé de conclure cette transaction, ça l'a mis dans une colère noire.
29:02 En une fraction de seconde, il a décidé de la violer et de la tuer.
29:07 Quelques mois plus tard, ce meurtre mènera à son arrestation.
29:12 Mais entre-temps, deux autres femmes auront perdu la vie.
29:17 En août 2003, c'est au tour de Mary Jane Maynard. Il l'a croisée dans les rues de Waterbury, dans le Connecticut.
29:25 Mary Jane s'était fait opérer du dos et elle souffrait de douleurs chroniques.
29:32 Pour la soulager, son médecin lui avait prescrit des antidouleurs.
29:37 Mais comme ça arrive parfois aux personnes qui sont dans cette situation, à partir d'un moment, les opiacés ne suffisent plus.
29:46 Et comme beaucoup de gens le savent, ça coûte aussi très cher.
29:50 Donc pour ne plus souffrir en permanence, malheureusement, elle s'est mise à consommer de l'héroïne.
29:58 Il l'a abordée dans la rue et il a recommencé son rituel.
30:03 Il l'a séquestrée dans son van pendant 12 heures, l'a violée à plusieurs reprises, et pour finir, il l'a étranglée.
30:14 Deux mois après, il agresse Jovaline Martinez.
30:17 Ça a été sa dernière victime.
30:20 C'était une jeune femme magnifique.
30:23 Elle est morte à seulement 23 ans.
30:26 William Owell l'a rencontrée sur Hillside Avenue, à Hartford, dans le Connecticut.
30:32 Avant de sombrer dans la drogue, Jovaline était une athlète très douée.
30:37 Elle vivait avec sa mère qui a contacté la police quand sa fille a manqué la fête organisée pour son propre anniversaire.
30:43 Owell a commis sept meurtres, mais seul celui de Nilsa Arismendi est connu de la police, jusqu'au jour où il décide de se vanter de ses agissements en 2015.
30:52 Il a commencé à raconter ses crimes à son compagnon de cellule, et quand il s'est mis à parler, c'était comme s'il s'était transformé en une locomotive à vapeur lancée à pleine vitesse.
31:02 Il ne pouvait plus s'arrêter.
31:05 Il lui a révélé des détails très précis sur chaque crime, des informations que seul l'auteur des faits pouvait connaître.
31:13 L'enquête doit se poursuivre, mais le véritable visage du prisonnier va bientôt être dévoilé.
31:20 Après avoir été un adolescent alcoolique qui travaillait le soir et le week-end pour se payer des prostituées, William Owell est devenu un tueur en série à l'âge de 33 ans.
31:34 En août 2007, alors qu'il vient d'être condamné à 15 ans de prison pour homicide involontaire, un chasseur arreportant un terrain de 6 hectares près d'un centre commercial fait une découverte macabre.
31:46 Si ma mémoire est bonne, on a retrouvé les restes de trois squelettes à cet endroit.
31:56 Cet homme a contacté la police parce qu'il avait trouvé des os dans un champ.
32:00 On les a envoyés au labo et ça a été le début d'une longue attente. On se demandait à qui ils appartenaient et par où commençaient les recherches.
32:09 Cela aurait dû constituer une avancée majeure pour la police du Connecticut, qui a de nombreuses disparitions à élucider.
32:16 Mais le laboratoire chargé des analyses ADN est débordé et mal organisé.
32:22 On a trouvé d'autres os, mais on n'avait toujours aucune réponse. On attendait les résultats et notre frustration montait.
32:30 Ce labo ne fonctionnait pas bien et il mettait beaucoup de temps à traiter les indices.
32:34 Ce n'est qu'en 2013, soit six ans plus tard, que les inspecteurs seront en mesure d'annoncer à trois familles que leurs proches disparus ont en fait été assassinés.
32:46 Les ossements appartenaient à Diane Cusack, Jovaline Martinez et Mary Jane Maynard.
32:52 Craignant que d'autres corps aient été enterrés à cet endroit, les enquêteurs sont bien décidés à fouiller ce grand bois accidenté et laissé à l'abandon.
32:58 Mais ils remettent ces recherches à plus tard.
33:01 Pour le moment, ils tentent d'établir un lien entre les trois femmes qu'ils ont pu identifier.
33:08 Mais il n'y a qu'un rebondissement se produit. Un homme du nom de Jonathan Mills prétend détenir des informations sur l'un de ses co-détenus, un certain William Owell.
33:16 Un jour, on nous a demandé d'aller parler à un prisonnier parce qu'il avait des révélations à nous faire sur ce dossier.
33:24 Quand mes collègues sont allés l'interroger, il leur a tout expliqué dans les moindres détails.
33:33 Il connaissait même le prénom de certaines victimes. Il leur a raconté les choses d'une telle façon qu'ils ont immédiatement fait le lien.
33:44 Il parlait des os qui avaient été retrouvés dans ce champ.
33:49 Dans cette prison, les détenus possèdent des cartes sur lesquelles des photos de femmes disparues ont été imprimées.
33:55 L'une d'entre elles est Jovaline Martinez.
33:59 C'est une technique que la police et les procureurs utilisent pour essayer de résoudre des affaires non élucidées.
34:05 Ils distribuent ces cartes dans le système pénitentiaire et ils permettent aux prisonniers de jouer avec.
34:12 A l'arrière de chaque carte, il y a le visage d'une personne décédée dans des circonstances qui n'ont jamais été éclaircies.
34:24 Et un numéro de téléphone. Et beaucoup de détenus en profitent pour essayer d'obtenir une réduction de peine ou certains avantages.
34:34 C'est le besoin qu'il a eu de se vanter auprès de son compagnon de cellules qui a fini par causer la perte de William Howell.
34:43 Il a commencé à lui raconter ses crimes et quand il s'est mis à parler, c'était comme s'il s'était transformé en une locomotive à vapeur lancée à pleine vitesse.
34:52 Il ne pouvait plus s'arrêter. Il lui a révélé des détails très précis sur chaque crime.
34:58 Des informations que seul l'auteur des faits pouvait connaître.
35:03 Je pense que la police soupçonnait William Howell d'être impliqué dans certains de ses meurtres non résolus.
35:14 Finalement, Jonathan Mills les a contactés et il a révélé ce que William lui avait confié au cours d'une discussion dans leurs cellules.
35:23 Il a aussi dessiné une carte.
35:26 Elle n'était pas parfaite, mais ça donnait une indication de l'endroit où pouvaient se trouver les corps.
35:34 Donc, les inspecteurs ont écouté ce qu'il avait à leur dire.
35:40 Cet homme, qui ne connaissait pas la région, a été capable de tracer un schéma assez complet de la zone où William Howell lui avait dit avoir enterré ses victimes.
35:49 Et comme on s'y attendait, derrière le fast-food, on a découvert ce qu'il appelait son jardin.
35:58 Et ce n'est pas tout. Jonathan Mills donne aussi quelques précisions très dérangeantes.
36:06 Ce n'est pas quelqu'un d'autre qui a inventé ce nom. C'est lui-même qui surnommait son véhicule le van de la mort.
36:13 Et le champ où on a retrouvé les corps, c'était son jardin.
36:19 D'après Mills, il lui aurait dit "ce soir, je vais me mettre au lit dans ma cellule et je vais rêver de mon jardin et des femmes qui sont sous la terre là-bas".
36:34 Selon son compagnon de cellule, Howell évoquait ces crimes avec une certaine fierté.
36:38 Il tenait à réparer des injustices. Il pensait qu'il pourrait débarrasser le monde des femmes abjectes qui vendent leur corps.
36:46 C'est ce qui motivait la plupart de ses agissements. Même quand il utilisait des prostituées pour son propre plaisir, il ne ressentait absolument rien.
36:55 Il se disait juste "je prends ce qui m'appartient, de toute façon, cette racoleuse est immonde, je me fiche de ce qu'elle pense".
37:03 En tuant six femmes et un homme parce qu'ils avaient pris selon lui un mauvais chemin, il est en un sens persuadé d'avoir accompli son devoir.
37:11 Quand on s'intéresse aux psychopathes et aux tueurs en série, on constate souvent qu'ils ont une vision du monde qu'ils sont capables de justifier.
37:20 Ils pensent qu'ils sont là pour sauver l'humanité, ils ont une sorte de complexe du héros et ils croient être les seuls à pouvoir différencier le bien du mal.
37:30 Avec l'aide de la police scientifique, les enquêteurs mènent des recherches en s'appuyant sur la carte fournie par Jonathan Mills.
37:36 Ils découvrent successivement les corps de Nilsa Rizmendi, Marilyn Gonzales, Melanie Ruscamelini et Danny Wischentent qui se faisaient appeler Janice Roberts.
37:45 Par la suite, ils ont pu faire le lien entre l'ADN correspondant à ces ossements et certains indices prélevés dans le van de William Owell.
37:56 Quand on nous signale une disparition, on ne s'implique pas toujours, parce qu'on se dit que c'est peut-être simplement un départ volontaire.
38:03 En tant qu'inspecteur, on ne prend pas forcément ce genre d'affaires au sérieux.
38:07 Mais là, tout d'un coup, ça devient des hommes et des femmes qui avaient une famille et une vie.
38:13 Ce ne sont plus des personnes disparues, ce sont des victimes de micides.
38:18 Jessica Camelini se souvient du jour où elle a appris que sa sœur avait été assassinée.
38:25 Ma mère me tenait au courant de tout ce qui se passait.
38:28 Elle m'a appelée pour me dire qu'ils voulaient la voir.
38:34 En général, ils la contactaient par téléphone.
38:40 Et ils lui expliquaient qu'elle allait peut-être devoir aller identifier une personne disparue.
38:47 Mais là, ils voulaient la rencontrer.
38:53 Je sentais qu'il y avait du nouveau.
38:56 Elle m'a dit qu'elle saurait.
39:00 C'était justement l'anniversaire de Mel ce jour-là.
39:04 Elle m'a dit « Je t'appelle demain, dès que c'est fini ».
39:10 Quand je l'ai eue au téléphone,
39:19 j'ai vu une image de Mel.
39:22 Elle a juste dit « C'est elle ».
39:28 On remonte dans le passé, on s'intéresse aux vies des victimes, on voit un visage, on sait à quoi elle ressemblait.
39:43 Ce ne sont plus seulement des os dans un champ.
39:47 Pour certains, c'était une fille qu'ils aimaient.
39:50 Pour d'autres, une sœur qu'ils adoraient.
39:53 Voilà pourquoi William Howell est le pire des voleurs.
39:57 Il a volé des mariages, des avenirs, des moments de joie à toutes ces familles.
40:04 Il leur a peut-être volé l'espoir d'une nouvelle vie.
40:10 Et la réconciliation qu'elles souhaitaient.
40:14 Mais qu'elles n'auront jamais, parce qu'il les a tués et a enterré les corps dans son jardin.
40:20 Quand William Howell a enfin reconnu les faits, il est officiellement devenu le pire tueur en série du Connecticut.
40:26 Après avoir gardé son secret en prison durant de longues années, il a fini par avouer ses crimes à un compagnon de cellules.
40:32 Anne Howard a pu recueillir ses confessions.
40:35 Ce que je trouve le plus triste, c'est que même si vous souffrez au fond de votre cellule,
40:43 au moins vous êtes toujours en vie.
40:45 Contrairement à vos victimes.
40:49 Oui, c'est ce que les gens disent. C'est la vérité.
40:53 Mais on ne peut pas appeler ça une vie.
40:56 Je préférerais être mort que...
41:01 plutôt que de savoir que j'aurais cette vie insupportable chaque jour jusqu'à la fin.
41:07 Voilà ce que je subis.
41:10 Quand vous parlez comme ça, j'ai l'impression que pour vous, c'est presque comme si vous aviez mis fin à leur souffrance.
41:15 C'est pas comme ça que je voyais les choses à l'époque.
41:20 Mais d'une certaine façon, c'est le cas.
41:25 Howell pensait que certaines personnes n'ont plus rien à attendre de la vie.
41:30 Et il se demandait parfois s'il n'était pas l'une d'entre elles.
41:33 Il avait des problèmes personnels, il avait une piètre estime de lui-même.
41:39 Il ne s'aimait pas beaucoup.
41:40 Et il s'est en quelque sorte réfugié dans un monde parallèle.
41:44 Il s'est dit "Je vais devenir un justicier. Personne ne m'appréciera, mais je vais quand même le faire à ma façon."
41:51 S'il n'avait pas été condamné pour la disparition de Nilsa Arizmendi, il aurait certainement étranglé bien d'autres femmes vulnérables.
41:58 C'est quelqu'un qui a une conception déformée du bien et du mal, et de la justice.
42:07 Il a cru qu'il était de son devoir de réparer tout ce qui, selon lui, n'allait pas dans notre société.
42:13 A cause de lui, de nombreuses personnes ont souffert et sont mortes.
42:17 Après avoir plaidé coupable de six homicides supplémentaires, Howell a été condamné à 360 années de prison.
42:24 Adolescent alcoolique puis prédateur sexuel, il était sans aucun doute destiné à commettre des meurtres.
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