Amours printanières - Séduction et reproduction chez les animaux _ ARTE Family
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00:00 Le printemps arrive et avec lui la saison des amours.
00:16 Males et femelles vont devoir trouver un partenaire pour avoir une descendance.
00:24 Mais ce n'est pas une mince affaire.
00:42 Les mâles vont devoir affronter leurs rivaux car les femelles ne convoitent que les meilleurs
00:53 afin que leur progéniture soit aussi robuste qu'eux.
00:56 Ensemble ils vont devoir accomplir une mission, se reproduire.
01:06 Que sont-ils prêts à faire pour y parvenir ?
01:19 Chaque année, dans le sud de l'Allemagne, le printemps marque le début d'un nouveau
01:23 cycle de la vie alors qu'il s'installe de la vallée du Rhin supérieur jusqu'au
01:27 sommet des Alpes bavaroises.
01:29 Fin février, le long du Rhin supérieur.
01:54 Chaque jour, les rayons du soleil se font plus forts.
01:57 La chaleur réveille quelque chose dans le corps de cette femelle mulot à collier.
02:04 Après la parenthèse hivernale, elle est à nouveau prête à s'accoupler.
02:09 Plus de la moitié des mulots n'ont pas survécu à la saison froide.
02:16 Beaucoup sont morts de faim.
02:18 Trouver un partenaire risque d'être ardu.
02:27 Quelque chose bouge sous le tapis de feuilles.
02:34 C'est un mâle.
02:42 Elle le reconnaît à l'odeur.
02:54 Elle ne semble pas l'intéresser.
02:57 Où est-il passé ?
03:04 Il s'est déplacé à couvert pour venir la renifler discrètement.
03:14 Grâce à son odorat délicat, il sent qu'elle est sur le point d'être en chaleur.
03:18 Elle se montre hésitante.
03:33 Il lui faut d'abord vérifier qu'ils ne sont pas de la même famille, auquel cas,
03:38 il serait hors de question de s'unir avec lui pour la reproduction.
03:40 C'est également à son odeur qu'elle va pouvoir le déterminer.
03:44 Tout paraît en ordre.
03:47 Mais est-il en bonne forme physique ?
03:49 Il a été mordu à l'oreille.
03:55 Cela veut dire qu'il sait se défendre face à des rivaux et qu'il doit donc être
03:58 fort.
03:59 Elle accepte d'en faire son partenaire.
04:08 Sous peu, elle s'accouplera avec lui et trois bonnes semaines plus tard, elle donnera
04:14 naissance à des petits pour la première fois de l'année.
04:29 Les racondins, eux, ont un train d'avance.
04:33 Ce mâle s'est déjà accouplé avec sa partenaire à l'automne.
04:41 Les petits ont vu le jour dans un terrier il y a six semaines.
04:46 Bien que leur père vive avec eux, il ne s'occupe pas de sa progéniture.
05:00 Il va encore saillir d'autres femelles.
05:04 La mère élève ses huit petits toute seule.
05:08 Mais elle n'a plus suffisamment de lait pour les nourrir entièrement.
05:12 Les racondins ont un régime exclusivement végétarien.
05:22 Pour l'heure, il n'y a cependant pas encore beaucoup de verdure fraîche au bord de la
05:26 rivière.
05:27 Elle les conduit donc dans un pré où l'herbe commence déjà à pousser.
05:33 Ce qui n'est pas sans danger.
05:39 Les jeunes racondins constituent une proie idéale pour les renards.
05:43 Les gros rongeurs doivent ingurgiter chaque jour environ un quart de leur poids en plantes.
05:55 Et même plus pour la mère, car elle va devoir allaiter ses petits encore deux semaines.
05:59 Il lui faut rester sur le qui-vive, au cas où un prédateur approcherait.
06:11 Le renard chasse encore des mulots.
06:19 Mais cela pourrait vite changer.
06:25 Les racondins ont une mauvaise vue.
06:30 Ils doivent se fier à leur oui et à leur flair.
06:32 Les renards ont une bien meilleure vue.
06:42 Une légère brise et la femelle racondin donne le signal de la fuite.
06:52 Par chance, les petits savent nager dès leur naissance.
06:55 Ils sont davantage en sécurité dans l'eau.
07:02 Leur géniteur n'a pas besoin de s'éloigner de la rivière.
07:11 Le peu de verdure des berges est suffisant pour lui.
07:13 Mais il n'y en a pas assez pour tout le monde.
07:20 La mère va bientôt devoir s'aventurer à nouveau dans le pré avec sa progéniture.
07:30 La floraison des niveolles printanières signe l'arrivée du printemps.
07:44 C'est au niveau du Rhin supérieur qu'elle perce le plus tôt en Allemagne, dès début
07:49 mars.
07:50 Les jours s'allongent et se réchauffent.
08:04 Pour les martins-pêcheurs, il est temps de fonder une famille.
08:11 Mais d'abord, ils vont devoir s'apprivoiser.
08:16 En dehors de la période de reproduction, ils sont solitaires et se disputent âprement
08:21 les zones de pêche.
08:22 Le mâle effectue une tentative d'approche.
08:29 La femelle réagit de manière agressive.
08:33 Elle hérisse ses plumes et le menace à tue-tête.
08:36 En ouvrant ainsi son bec, elle lui signifie qu'il n'a pas intérêt à l'approcher.
08:43 S'il veut s'accoupler avec elle, il va devoir la prendre par les sentiments.
08:50 Il lui faut trouver une offrande.
08:55 Tentative ratée.
09:07 Ce poisson est bien trop ridicule.
09:27 Et tous les autres ont pris la fuite.
09:46 La femelle accepte son présent.
10:07 Son prétendant est sur la bonne voie.
10:15 Et il ne veut pas perdre de temps.
10:22 Mais un seul poisson ne la contente pas.
10:25 Le mâle a fini par la convaincre qu'il est un bon pêcheur.
10:54 Et qu'il pourra bien nourrir sa progéniture.
10:57 Depuis quelques jours, il creuse un terrier.
11:07 En l'aidant à construire le nid, elle lui montre qu'elle accepte d'être sa partenaire.
11:16 Une semaine plus tard, mission accomplie.
11:25 À présent, c'est elle qui lui fait la cour.
11:28 Garder l'équilibre n'est pas chose aisée.
11:34 Il n'est pas bien positionné.
11:36 La troisième tentative est la bonne.
11:50 À peine deux jours plus tard, la femelle dépose son premier œuf.
11:57 Elle en pondra jusqu'à une dizaine à raison d'un par jour.
12:02 Un tour de force rendu possible grâce au mâle, qu'il a suffisamment nourri.
12:06 Par la suite, les deux parents se relaieront pour les couver.
12:14 Sur les collines voisines du massif de Kaysershtul, les dernières traces de neige témoignent
12:27 encore de l'hiver qui décline.
12:28 Mais sur le versant sud, le soleil réchauffe déjà fortement le sol.
12:37 Les premières collettes communes, une espèce d'abeille, ont pris leur envol.
12:41 Ce sont toutes des mâles.
12:43 Elles sont irrésistiblement attirées par ce trou.
12:47 À tout moment, une femelle pourrait en surgir.
12:51 Encore ratée, ce n'est qu'un mâle.
12:58 Cette femelle est née l'année dernière et a passé l'hiver dans le nid souterrain.
13:10 Elle est plus grande que les mâles et arbore une fourrure rousse.
13:14 Elle va maintenant devoir sortir au grand air et démarrer sa vie pour de bon.
13:25 Elle ne passe pas inaperçue longtemps.
13:33 L'odeur qu'elle dégage la trahit.
13:35 Elle est assaillie de toutes parts.
13:41 Trop de mâles tentent en même temps de s'accoupler avec elle.
13:50 Ils sont si nombreux à l'enserrer qu'elle n'a aucune échappatoire.
14:00 Pour ne pas être blessée, voire tuée, il faut qu'elle s'unisse au plus vite avec
14:09 l'un d'eux.
14:10 Ce sera lui.
14:21 Les autres s'écartent immédiatement.
14:31 Ils ont perdu beaucoup d'énergie.
14:33 Pour eux, la quête se poursuit.
14:41 La femelle a survécu à la mêlée.
14:44 On ignore encore si ce sont les femelles qui choisissent le mâle ou si c'est lui qui
14:49 s'impose à elle.
14:50 Bientôt, il sera temps de creuser un nid pour y déposer des œufs.
14:57 Dans un an, ce couvain donnera naissance à une nouvelle génération de colettes.
15:03 Le printemps est également la période des grandes migrations.
15:21 Les étourneaux sanssonnets sont les premiers à faire leur retour.
15:29 Ils remontent de leur quartier d'hiver en Méditerranée pour venir se reproduire au
15:33 nord des Alpes.
15:34 Voler en nuée rend presque impossible à tout oiseau de proie la capture d'un individu
15:43 au sein de cette masse.
15:45 Certains étourneaux sont presque arrivés à destination et vont bientôt s'isoler
15:54 pour nidifier au pied de la forêt noire.
15:56 Au sol se déroule une autre migration.
16:11 Des crapauds communs quittent leur cache hivernale en forêt pour aller frayer à l'endroit
16:20 précis où ils sont nés eux-mêmes.
16:21 La mare est déjà pleine d'autres mâles, sans conteste en surnombre.
16:32 Les femelles ne reviennent pas toutes chaque année.
16:36 Certaines ne migrent qu'une seule fois dans leur vie.
16:40 Souvent, il n'y a que des mâles.
16:42 Pour les rares femelles, le retour est dangereux.
16:49 Les prétendants se jettent sur elles, les enserrent et s'y cramponnent fermement.
16:54 Sous leur poids, ils tirent celles-ci vers le fond.
17:07 Si elles ne remontent pas à la surface à temps pour respirer, elles risquent la noyade.
17:17 Les mâles sont de plus en plus nombreux à s'agripper à elles.
17:23 Dans un dernier effort, elles parviennent à prendre quelques bouffées d'air.
17:32 Rien ne va plus, aucun participant ne sort indemne de cette mêlée.
17:39 La lutte épuise aussi les mâles.
17:41 Les premiers abandonnent, un seul tient bon.
17:56 Ils repoussent ses rivaux à coups de pattes.
18:01 Le couple n'est toujours pas tranquille pour autant.
18:05 La femelle pond dans l'eau de longs cordons d'œufs.
18:21 Toujours rivée à son dos, le mâle peut déverser sa semence directement dessus pour les féconder.
18:29 Après avoir frayé, la femelle continue de subir les assauts des mâles.
18:39 Elle ne désire plus qu'une chose, sortir de là et se mettre en lieu sûr.
18:47 Mais les cordons sont résistants et la ralentissent grandement.
18:54 Ça y est, il ne lui reste plus qu'à se débarrasser de son fardeau.
19:12 Au printemps, de nombreuses fleurs se reproduisent aussi.
19:28 Pour ce faire, il faut que leur pollen se dépose sur une autre fleur de la même espèce.
19:33 Problème, elles ne peuvent pas entrer en contact direct avec leur partenaire.
19:38 Anemone des bois, primevères officinales, cils, toutes ont besoin d'aide.
19:49 Ce tapis odoriférant, composé de fleurs blanches et rouges de Corydalis, n'a qu'un
20:04 seul but, attirer les pollinisateurs.
20:07 Sauf que les abeilles n'arrivent pas à atteindre le nectar.
20:11 Le Corydalis ne s'offre pas à n'importe quel visiteur.
20:16 Ses calices, au fond desquelles se cache le nectar tant convoité, sont trop profonds
20:22 pour la trompe des abeilles mélifères.
20:24 C'est peine perdue.
20:35 Le bourdon des jardins, en revanche, s'est fait une spécialité de ces fleurs.
20:43 Grâce à sa trompe bien plus allongée, il peut facilement atteindre le fond du calice
20:48 pour y boire.
20:49 A l'entrée de la fleur, il se retrouve couvert de pollen, qu'il va ensuite disperser sur
21:03 les prochaines plantes qu'il va visiter.
21:05 Chacun y trouve ainsi son compte, et ce depuis des millions d'années.
21:10 Mais dans ce jeu collectif, on trouve aussi des tricheurs qui rusent.
21:18 Comme les abeilles, le bourdon terrestre a une trompe trop courte.
21:23 Mais il a plus d'un tour dans son sac, et se contente de mordre le fond de la fleur
21:29 pour arriver à ses fins.
21:30 Malheureusement pour les Corydalis, ce bourdon ne transporte pas de pollen.
21:40 Mais grâce à lui, l'abeille mélifère parvient finalement à son but, et aspire le nectar
22:00 à travers le trou.
22:01 L'hiver n'a cependant pas dit son dernier mot, et vient interrompre cette symbiose.
22:19 Dès que le soleil poindra à nouveau, les ailés bourdon et les astucieuses abeilles
22:28 reviendront se mettre à l'œuvre.
22:30 Quand les cerisiers fleurissent début avril, le printemps est bien installé.
22:44 Rares sont les endroits en Allemagne où l'on en trouve autant qu'au pied de la forêt
22:54 noire.
22:56 Les uns après les autres, les étourneaux sans sonnet quittent les nuées et retournent
23:03 dans les vergers pour nidifier.
23:05 Un mâle a élu domicile dans ce cerisier.
23:13 Il chante pour attirer une femelle et tenir ses rivaux à l'écart.
23:25 Du prunier voisin jaillissent d'autres cris semblables.
23:31 Cette femelle a l'embarras du choix.
23:38 Ce chanteur fera-t-il un bon géniteur ? Et cet arbre un bon endroit pour élever ses
23:46 petits ? Elle choisit le prétendant du cerisier.
23:52 Bien qu'il ait trouvé une partenaire, il n'arrête pas de chanter.
24:03 Il faut continuer d'éloigner les rivaux afin qu'il reste suffisamment de nourriture
24:11 pour leur future progéniture.
24:13 La femelle s'occupe d'aménager l'ancienne loge d'un pic dont s'est emparé son partenaire.
24:23 Cela va-t-il passer ? Elle va faire en sorte que oui.
24:49 Pour se faire entendre alentour, le mâle s'est juché au sommet du cerisier.
24:59 A découvert, il est vulnérable.
25:03 Il se trouve en plein milieu du territoire de chasse de cet épervier et chante au péril
25:14 de sa vie.
25:15 Le rapace élève un petit avec sa partenaire dans la forêt voisine.
25:20 Il a besoin de beaucoup de nourriture.
25:23 Ses proies de prédilection, les oiseaux chanteurs.
25:35 Ce torcole fourmilier ne cesse de guetter le ciel à l'affût de la moindre menace.
25:41 Tout comme ce bruin jaune.
25:52 Les tourneaux du prunier est le seul à être totalement épuisé de chanter et s'endort
26:07 à moitié.
26:08 Tous ont suivi le signal d'alerte du jet des chaînes, sauf un, les tourneaux du prunier.
26:27 Il ne peut plus rien faire pour échapper au cer de l'épervier.
26:35 Le couple des tourneaux ne se laisse pas troubler par le malheur de son voisin.
26:41 Malgré la menace qui plane, la femelle continue d'aménager son nid et le mal de chanter.
26:48 Quelques jours plus tard, le prunier est encore là.
27:18 Plus tard, la floraison des cerisiers touche déjà à sa fin.
27:21 Le printemps grimpe progressivement dans la forêt noire.
27:33 En basse montagne, le hêtre pourpre a déjà reverdi.
27:44 Une fois le soleil couché, l'heure est aussi à l'accouplement ici.
27:57 Du moins pour ce blaireau.
28:00 Mais la femelle est réticente.
28:05 Plus il la couvre souvent, plus il augmente les chances que les petits qui naîtront l'année
28:10 prochaine soient de lui.
28:11 Cependant, la femelle colle son arrière-train au sol et tente de se débarrasser de lui.
28:20 Ces dernières semaines, elle s'est déjà accouplée à de nombreuses reprises, et pas
28:27 uniquement avec ce mal.
28:30 Multiplier les partenaires permet d'augmenter la diversité de sa progéniture.
28:34 Mais elle n'est plus en chaleur.
28:36 A seulement dix mois, les deux jeunes de cette année semblent déjà robustes.
28:49 Il est fort possible que ni eux, ni leurs trois frères et sœurs de l'an dernier ne
28:55 descendent du mal dans le terrier duquel ils vivent.
28:58 Ils ont quitté la tanière pour la première fois il y a peu.
29:11 Les plus âgés s'entraînent déjà à procréer.
29:18 Les petits se contentent de se chamailler.
29:23 Ces jeux leur permettent de mesurer leur force.
29:35 A la tombée de la nuit, la plupart des blaireaux partent en quête de nourriture.
29:50 Mais ce mâle a autre chose en tête et passe voir sa voisine.
29:58 Son partenaire semble être de sortie.
30:05 Avec elle, il parvient tout de suite à ses fins.
30:16 Elle lui fait vite comprendre qu'elle en a assez et qu'il a plutôt intérêt à disparaître
30:36 avant que le maître des lieux ne soit de retour.
30:38 Aller voir ailleurs est loin d'être une exception, tant pour les mâles que pour les
30:46 femelles.
30:47 Une stratégie de reproduction qui a fait ses preuves chez les blaireaux.
30:51 La nuit a été éreintante pour le mâle.
31:04 Mais avec un peu de chance, de nombreux jeunes de deux terriers porteront ses gènes l'an
31:10 prochain.
31:11 Début mai, le printemps gagne encore du terrain en altitude.
31:26 En haut de forêt noire, les hêtres pourpres colorent maintenant la forêt.
31:35 Et la fonte des neiges est à peine terminée que, déjà, les ruisseaux dévalent puissamment
31:41 les pentes.
31:42 Ce simple plongeur ne ménage pas ses efforts pour couvrir le bruit de l'eau.
31:54 Contrairement à lui, la fauvette à tête noire n'a pas hiverné ici.
32:07 Elle est remontée du sud il y a seulement quelques jours.
32:10 Qu'ils chantent fort comme eux, ou discrètement comme le rouge-gorge...
32:21 Tous n'ont qu'une idée en tête, se faire remarquer et en imposer.
32:28 Le pouillot véloce, parmi les premiers à rentrer de migration, annonce généralement
32:40 l'arrivée du printemps.
32:41 Chez les piques noires, on préfère tambouriner pour attirer les femelles.
32:48 Mi-mai, la chorale forestière de printemps est presque au complet.
33:00 De nombreux oiseaux se sont maintenant installés sur les sommets.
33:14 Car ici, la nature leur offre une abondance unique.
33:23 Avec les premiers jours de chaleur, des milliards d'insectes éclosent au sol.
33:30 Pour s'accoupler, ils dansent dans les airs.
33:40 Un véritable rituel au cours duquel les mâles courtisent les femelles.
33:45 Des oiseaux, comme le tarier des prés, les suivent.
33:54 Les insectes sont une source de protéines idéale pour les juvéniles.
33:58 La femelle use de tous ses charmes, car le temps presse.
34:06 Cette surabondance ne va pas durer.
34:09 Mais le mâle ne répond pas à ses avances.
34:17 Peut-être est-il encore trop fatigué de son long voyage depuis l'Afrique de l'Ouest.
34:32 La femelle n'abandonne pas.
34:39 Il réagit de manière plutôt agressive et ne semble pas vraiment prêt à s'accoupler.
34:44 Il se met finalement à chanter pour revendiquer la femelle et le territoire.
34:57 Une autre famille va peut-être se former dans les prairies de montagne.
35:11 Le printemps parvient enfin dans les hauteurs du rude Jurasuab.
35:26 Les nuits restent pourtant froides.
35:37 Les rayons du soleil mettent du temps à pénétrer au fond des vallées.
35:47 Quand l'air froid s'accumule dans les cuvettes, les plantes fraîchement sorties de terre
36:03 se retrouvent couvertes de givres.
36:05 C'est le chant du signe de l'hiver.
36:11 Mais le soleil printanier redonne vie aux plantes glacées et sa chaleur fait pousser
36:25 une végétation luxuriante.
36:26 Les nouvelles pousses offrent une riche nourriture aux chevreuils.
36:37 Ils se sont accouplés l'été dernier.
36:39 Leurs fangs ne sont cependant nés qu'en mai.
36:43 La mère s'occupe seule d'eux.
36:45 Pour produire suffisamment de lait pour les nourrir, il faut qu'elles puissent manger
36:59 tranquillement.
37:00 Pendant ce temps, le petit de deux semaines se cache dans les hautes herbes.
37:07 Un comportement instinctif.
37:09 Non loin de là, une renarde chasse des mulots.
37:15 Elle aussi doit trouver de quoi se nourrir car, au terrier, ses petits attendent son
37:20 retour pour qu'elle les alète.
37:21 Mais elle fait chou blanc.
37:37 Le fang est à un âge critique.
37:45 De jour en jour plus impatient, il ne reste plus caché très longtemps.
37:49 Il veut retrouver sa mère pour têter.
37:51 Ainsi à découvert, il constitue une proie facile pour la renarde.
37:59 Cette dernière finit cependant par attraper sa proie.
38:11 Et le fang a retrouvé sa mère sans encombre.
38:14 Dans la forêt protectrice, il peut enfin se sustenter.
38:24 Les petits de la renarde ont eux aussi survécu au printemps.
38:37 Bientôt, leur mère va cesser de les aléter et leur montrer comment chasser.
38:42 Pendant que les renards et les chevreuils élèvent déjà leurs petits, chez les faisans,
38:50 la saison de la parade nuptiale ne fait que commencer.
38:52 Les femelles se font d'amerveille dans le décor.
38:57 Le mâle, quant à lui, ne passe pas inaperçu avec sa queue de plus de 50 cm de long et
39:06 ses couleurs vives.
39:07 Pour survivre face aux ennemis en étant si voyant, il faut avoir de bons gènes, de quoi
39:17 séduire le sexe opposé.
39:19 Le faisan a déjà délimité un territoire pour la danse nuptiale et cherche à attirer
39:30 le plus de femelles possible.
39:37 Pour ce faire, il doit se faire remarquer encore plus et orienter son plumage en direction
39:47 de la lumière pour le faire luire.
39:49 Cette faisane semble indifférente à son manège.
40:04 Un rival cherche à voler la vedette au maître des lieux.
40:14 Chacun tente dans un premier temps d'intimider l'autre.
40:29 Un combat coûte de l'énergie et peut s'avérer dangereux.
40:33 Si aucun des deux ne cède, le combat est inéluctable.
40:41 Il dure jusqu'à ce que l'un des adversaires batte en retraite.
40:55 Le chef du territoire a remporté le duel.
41:01 Les femelles sont convaincues de sa force et restent.
41:05 Il va maintenant pouvoir s'accoupler avec chacune d'elles.
41:11 Début juin, il fait si chaud dans les hauteurs du Juraçoabe que les prairies fleurissent
41:17 de toutes parts.
41:18 Il est temps pour cette abeille mâle de trouver une compagne.
41:33 Grâce à ses longues antennes, elle peut en sentir l'odeur de loin.
41:44 Mais celles qui sont posées sur les vestes des haies ont déjà été fécondées et collectent
41:52 du pollen pour leur progéniture.
41:54 Soudain, il perçoit un effluve attirant qui le conduit jusqu'à une orchidée rare.
42:00 Les fleurs de Lophris bourdon ressemblent à s'y méprendre à l'abdomen d'une abeille
42:12 femelle.
42:13 Le pollen est attaché au labelle, un pétale collant.
42:26 Il faut le transporter au plus vite vers une autre fleur afin de la féconder.
42:30 Le parfum est de plus en plus intense.
42:35 Le mâle croit voir une femelle non fécondée.
42:42 Sans perdre de temps, il cherche à s'accoupler avec elle avant qu'un rival ne le devance.
42:50 L'absence de réaction plonge le mâle dans le plus grand des désarrois.
43:00 Il est attiré par une autre juste au-dessus.
43:12 Mais le succès n'est toujours pas au rendez-vous.
43:15 Peut-être avec cette troisième ? Lorsqu'il agite sa tête, celle-ci frotte les sacs de
43:28 pollen adhésif qui s'y accrochent.
43:32 L'artifice de l'orchidée a fonctionné.
43:36 Cette abeille mâle est tombée dans le panneau.
43:40 Elle va transporter le pollen vers une autre fleur et ainsi la féconder.
43:44 Quand le printemps s'achève dans le Jura Soabe, il ne fait que commencer au pied du
44:05 Zugspitz.
44:17 Il lui reste encore 2000 mètres à gravir pour atteindre le sommet du point culminant
44:21 de l'Allemagne.
44:36 Dans les prairies de haute montagne se développe une biodiversité comme il n'en existe plus
44:50 dans celle des régions plus basses.
44:51 Ici, toute agriculture industrielle est interdite.
45:00 Aucune charrue ni aucun fertilisant ne viennent détruire ce monde végétal.
45:09 Aucun poison chimique ne tue les habitants de ces prés.
45:18 Le lice martagon est prisé de nombreux insectes.
45:37 Les papillons peuvent s'y abreuver abondamment de nectar.
45:43 Les espèces les plus variées sont attirées jour et nuit par leur doux parfum.
45:48 Les abeilles sauvages y trouvent un pollen riche en protéines pour leurs larves.
45:54 A elle seule, cette plante constitue l'une des pierres angulaires de tout un écosystème.
46:06 Lorsque le printemps explose dans les montagnes, on est comme emporté dans un voyage vers
46:16 le passé, quand la nature débordait encore partout de couleurs et de diversités.
46:22 Plus l'altitude augmente, plus la montagne est inhospitalière.
46:34 Grâce à ses longues racines, la campanule fluette peut survivre sur les moraines du
46:44 glacier.
46:52 Elle n'y parvient cependant pas jusqu'au sommet.
46:55 A 2 962 mètres d'altitude, seul le céreste à larges feuilles en est capable.
47:05 C'est la plus rustique des fleurs allemandes.
47:07 Ces fleurs ne s'ouvrent qu'à la mi-juillet.
47:14 On ne rencontre aucune autre plante ici à partir du printemps, qui aura mis 4 mois
47:21 et demi à grimper de la vallée du Rhin supérieur jusqu'au cime du Zugspitz.
47:26 1000 mètres en aval, le printemps a déjà cédé la place à l'été.
47:43 Ces jeunes marmottes de 3 mois sont en pleine forme.
47:48 Les parents ne se battent plus pour trouver un partenaire, mais pour que toute la famille
47:56 survive.
47:57 Le temps leur est compté.
47:59 Dans 8 semaines, à la tombée des premières neiges, ils vont entrer en hibernation.
48:04 D'ici là, il leur faut se constituer de bonnes réserves de graisse.
48:08 Une fois tous bien nourris, ils pourront se blottir les uns contre les autres dans leur
48:21 terrier pour se réchauffer et affronter le froid qui va régner durant les 7 prochains
48:26 mois.
48:27 Ils ne tolèrent donc aucun pic-assiette dans leur alpage.
48:34 Le père ne laisse personne pénétrer sur son territoire.
48:41 Son cri d'alerte vise à tenir les rivaux éloignés et lui permet de rester en contact
48:55 avec sa famille.
48:56 La mère et les petits disposent ainsi de tout le temps nécessaire pour manger l'herbe
49:01 en toute quiétude.
49:02 Soudain, un autre mâle pénètre sur le territoire pour en prendre le contrôle.
49:14 Si le maître des lieux est vaincu, il risque de tout perdre au profit de son rival, non
49:30 seulement son territoire, mais aussi sa famille.
49:46 L'intru bat heureusement en retraite.
49:47 La mère des petits, la femelle dominante, n'est pas en reste.
49:54 Elle doit affronter sa sœur à la fourrure rousse qui lui dispute son rang.
49:59 Elle aussi met toute sa vie en jeu.
50:08 Sa sœur est une adversaire de taille et la naissance et l'éducation de ses petits l'ont
50:19 affaiblie.
50:20 Elle finit néanmoins par reprendre le dessus.
50:32 L'année prochaine, elle n'aura pas de petits afin de recharger ses réserves d'énergie.
50:45 Les adolescents apprennent à se battre en jouant, une pratique qui leur sera bientôt
50:59 utile pour affronter leurs rivaux, défendre leur rang ou séduire un partenaire.
51:04 Alors que ce printemps sauvage s'achève, de nombreux jeunes animaux qui vivent entre
51:16 le Rhin supérieur et le Zugspitz sont en train de s'émanciper de leurs parents.
51:21 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
51:31 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
51:42 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:08 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:09 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:10 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:10 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:11 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:11 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:16 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:23 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:26 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:28 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.
52:30 Leur père, comme leur mère, ont tout donné pour qu'ils y parviennent.