L'État islamique a revendiqué l'attaque qui a fait au moins 40 morts et plus d'une centaine de blessés dans une salle de concert à Moscou
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00:00 L'incertitude dont nous parlait Paul Gougou, l'incertitude de savoir ce qui se passe à l'intérieur, s'il y a des blessés, s'il y a encore les assaillants, où ils se trouvent, s'ils s'y trouvent encore, ça fait partie de la difficulté des zones à éclaircir avant de pouvoir rentrer.
00:13 L'incertitude quand on travaille, évidemment on l'accepte et on sait justement travailler avec cette notion d'incertitude.
00:22 Elle est complètement différente de celle que vous vivez sur les plateaux de télé, mais néanmoins elle existe. Il faut imaginer que pour les services qui interviennent,
00:31 le bilan des vies, par exemple dans mon cas j'étais évidemment concentré sur les missions de secours, c'est-à-dire les victimes à secourir.
00:40 Tout ça, ça évolue à toute vitesse et les informations qu'on a au départ, elles sont totalement chaotiques, mais on sait gérer ce chaos, on sait gérer ce stress et cette incertitude pour pouvoir agir.
00:56 Et c'est sûrement ce que font actuellement les services spécialisés.
01:00 Et quand on rentre dans ce bâtiment, dans un contexte aussi chaotique, quelles sont les priorités ? A quoi on pense ?
01:06 C'est une très bonne question. La priorité, il faut bien le faire comprendre, c'est qu'il y a deux enjeux.
01:13 Il y a un enjeu sécuritaire qui est prioritaire, c'est-à-dire que la mission de neutralisation, de sécurisation du bâtiment, des victimes, des otages,
01:25 elle prime sur l'opération de secours, quelle qu'elle soit, que ce soit pour le feu ou que ce soit pour gérer les blessés les plus graves, en particulier les hémorragies.
01:35 Et malheureusement, on sait qu'il ne faut pas que ces deux enjeux s'opposent.
01:41 Et les hémorragies, en tant que médecin, tout mon combat était de justement gagner, en tout cas ne plus perdre de temps, parce que le temps est très préjudiciable pour des blessés.
01:53 L'urgence, c'était d'arriver à stopper les hémorragies. C'est aussi ce qui peut, parce qu'évidemment, on n'a pas beaucoup d'informations,
01:59 mais quand on voit les images, ce qui ressemble sous le contrôle de Dominique à des armes automatiques, quelle que soit leur nature, ça fait des blessures particulières.
02:06 On imagine que les services de secours, avant de rentrer, ils savent que c'est ce type de blessure. On s'y prépare, on se dit voilà les premiers gestes,
02:13 ou alors on est dans l'improvisation de la découverte en total.
02:16 En tout cas, en France, c'est sûr, on n'était pas dans l'improvisation.
02:20 On avait justement travaillé pour pouvoir intégrer à l'opération de police la partie secours, pour ne pas perdre de temps et pour pouvoir secourir en même temps qu'on sécurisait le bâtiment
02:35 ou qu'on préparait la sauce, c'est ce qui a été fait le 13 novembre.
02:39 Mètre par mètre ?
02:40 S'il faut, mètre par mètre. Là, en l'occurrence, chaque cas est absolument différent.
02:45 Là, on est sur ce qu'on appelle des grands volumes et là aussi, c'est des choses qui se travaillent.
02:50 On ne va pas utiliser exactement les mêmes procédures, les mêmes façons de travailler.
02:56 Le commandement, de toute façon, et ça c'est vraiment très important, revient à l'autorité de police.
03:02 C'est elle qui décide. Moi, le feu vert pour lancer l'opération de secours dans le Bataclan, elle vient du patron du RAID.
03:09 Je ne vais pas, moi, de ma propre initiative, dire tiens, je vais faire une opération de secours.
03:15 Évidemment que je sais qu'il faut aller vite, mais il faut aller vite en respectant des règles et en particulier des règles de sécurité.