• il y a 8 mois
Une fois de plus, le député Aurélien Saintoul a dérapé lors de la commission d'enquête sur la TNT au point d'être remis en place à la fois par le Président de la commission, mais aussi par Rachida Dati elle-même qui était interrogée par les députés. Longuement interrogée jeudi par un député LFI sur ses éventuels liens avec le milliardaire Vincent Bolloré, la ministre de la Culture Rachida Dati a récusé toute "collusion" et affirmé qu'elle n'était "pas la ministre d'un clan ou d'une idéologie".
Elle était auditionnée sous serment par la commission d'enquête sur les fréquences TNT. Le ton est monté avec son rapporteur, l'insoumis Aurélien Saintoul, qui lui a d'abord demandé si elle menait une "croisade" contre le wokisme - elle avait qualifié ce mouvement de "politique de censure", début février sur CNews-Europe 1.

"Vos propos vont trop loin. On n'est plus dans un cadre républicain", a répondu au député Mme Dati. Puis M. Saintoul l'a questionnée sur un possible lien entre la rencontre en septembre d'Emmanuel Macron et Vincent Bolloré, et sa nomination rue de Valois.

"Ca devient très personnel. Ce sont des questions qui soupçonnent des choses (...) La croisade, les attaques, les collusions ou autres, je ne suis pas là pour répondre à ça... Vous mettez en cause ma légitimité, ma capacité, ma compétence? Je serais l'objet d'un contrat entre deux hommes?", s'est élevée la ministre.

Mme Dati a assuré n'avoir pas échangé avec M. Bolloré, avant ou après sa nomination, au sujet des chaînes du groupe Canal+, et dont les autorisations doivent être renouvelées pour 2025.

"Je laisse le processus se dérouler en toute indépendance", sous l'égide de l'Arcom, le régulateur des médias, a-t-elle insisté. Et de marteler: "Je ne vois pas en quoi je serais concernée par ces attributions". Sa prédécesseure Rima Abdul Malak avait rappelé la possibilité pour l'Arcom de ne pas reconduire les fréquences de CNews et C8.

Mme Dati n'a pas souhaité commenter ces propos, et n'a pas échangé avec l'ex-titulaire du portefeuille: "Quand je suis arrivée au ministère, je n'avais même pas de +dossier ministre+ ni de papier sur le bureau".

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Transcription
00:00 Avez-vous eu connaissance de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier ?
00:04 J'entends par d'autres canaux, par d'autres moyens que l'article du Monde qui a pu être consacré.
00:11 Je n'étais pas ministre de la Culture.
00:15 Ce n'était pas ma question. Veuillez répondre à ma question, s'il vous plaît.
00:18 Je n'étais pas ministre de la Culture, donc je n'étais pas dans l'ajadin ni présidentiel ni ministériel. Voilà.
00:26 Je vais me permettre de vous rappeler que vous avez prêté serment et que je vous ai posé une question précise.
00:30 Avez-vous eu connaissance de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier
00:35 par d'autres moyens que l'existence d'un article de presse du Monde sur le sujet ?
00:42 Je n'ai aucune connaissance des rencontres du président de la République avec les personnes qu'il souhaite rencontrer.
00:51 Estimez-vous qu'il existerait un lien entre cette rencontre et votre nomination ?
00:58 Là, ça devient très personnel. Non, mais ça devient très personnel, monsieur le rapporteur.
01:06 Je prends aussi à témoin les députés. Moi, je veux bien. Mais là, vous allez trop loin, monsieur le rapporteur. Je vous le dis.
01:13 Non, ce sont des questions qui soupçonnent des choses. Voilà.
01:19 Donc moi, j'ai prêté serment. Je réponds clairement. Vous m'auditionnez comme ministre de la Culture. Je réponds à ces questions.
01:26 Là, je vais vous dire la croisade, les attaques, les collusions ou autres, je ne suis pas là pour répondre à ça. Voilà.
01:32 Parce que là, c'est du soupçon. Donc vous mettez en cause ma légitimité, monsieur le rapporteur.
01:37 Vous mettez en cause ma capacité. Vous mettez en cause ma compétence.
01:42 Je ne pourrais pas être nommée uniquement, simplement, je serais l'objet d'un contrat entre deux hommes pour que je puisse exercer une fonction.
01:53 Non, mais je vous pose la question et je prends à témoin les parlementaires.
01:56 Est-ce que j'ai besoin que quelqu'un se rencontre en disant il faut l'apprendre ou pas ?
02:01 Non, non, non, monsieur le rapporteur. Moi, je suis une responsable politique, engagée politiquement.
02:06 J'ai fait mes preuves politiquement. J'ai une légitimité.
02:09 Vous souhaitez la mettre en cause depuis le début de cette audition. Je n'accepte pas. À chaque fois, ça va trop loin.
02:16 Voilà. Donc moi aussi, j'ai le droit d'avoir, aussi d'être absolument pas contente de ce type de questions.
02:22 Parce que le soupçon n'est pas acceptable. Dites-moi pourquoi il suffirait que deux hommes parlent de moi pour pouvoir me nommer. Pourquoi ?
02:29 Quelle est votre idée derrière la tête, monsieur le rapporteur ? Ça serait quoi ?
02:33 Qu'ils auraient quelque chose, qu'ils auraient conclu ensemble et que je serais le prix de ce contrat ?
02:39 Non, écoutez, ça va...
02:41 Je vous réponds, ça n'est pas acceptable.
02:42 On entend, madame la ministre, que c'est pas acceptable. Et c'est dommage, ce n'est pas la première fois qu'on vous auditionne.
02:46 Et effectivement, personne ne s'était choisi à comporter avec vous, malgré toutes les différences politiques.
02:50 Donc, je vais laisser au rapporteur le temps de regarder ses questions de manière à ce qu'il respecte bien le cadre de la Commission.
02:55 Et nous allons prendre dans un premier temps des questions des députés membres, ce qui laissera à monsieur le rapporteur le temps de reformuler,
03:00 de vérifier ses questions pour qu'elles répondent vraiment à l'objet de ses travaux.
03:04 Je donne donc la parole. Je rappelle que les questions doivent vraiment respecter l'ordre et l'objet de cette Commission d'enquête.
03:12 Avant de redonner à nouveau la parole à monsieur le rapporteur.
03:16 Je rappelle que les députés membres ont donc trois minutes avec un droit de rebond.
03:20 Les députés non-membres, deux minutes. Et ensuite, nous pourrons redonner la parole à monsieur le rapporteur.
03:23 Dans un premier temps, je donne la parole à madame Céline Calvez pour le groupe Renaissance. Merci.

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