Une vingtaine d'associations viennent d'envoyer une lettre aux élus de la métropole de Montpellier pour leur demander de sanctuariser les terres agricoles situées sur le territoire de la métropole.
En clair, de ne plus rien y construire pour y conserver des cultures utiles aux générations futures.
En clair, de ne plus rien y construire pour y conserver des cultures utiles aux générations futures.
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00:00 Accueillons Vincent Nouriga, qui est co-président de Impact Occitanie, Guillaume.
00:04 Bonjour Vincent Nouriga.
00:05 Bonjour.
00:06 Impact Occitanie, on va d'abord rappeler pour celles et ceux qui nous écoutent
00:09 que c'est un réseau de plusieurs associations dans l'héros
00:13 qui soutient, pas que, mais qui soutient notamment la sanctuarisation des terres agricoles
00:17 et c'est pour ça que vous êtes là ce matin.
00:19 Voilà, et dans l'héros et pas seulement, puisque c'est au niveau de l'Occitanie.
00:22 C'est Impact Occitanie.
00:24 Oui, vous êtes très actif évidemment sur l'héros.
00:27 Il y a beaucoup d'associations qui ont rejoint votre réseau.
00:30 Solidarité Paysan, les Adir, qui est une association pour aider les paysans à s'installer,
00:35 Boutique Paysanne, Marché Paysan, enfin voilà, c'est tout un réseau que vous co-présidez aujourd'hui.
00:40 Avec une vingtaine d'autres associations, Vincent Nouriga,
00:43 vous venez d'envoyer une lettre aux élus de la métropole de Montpellier
00:46 pour leur demander de sanctuariser les terres agricoles situées sur le territoire des communes de la métropole.
00:53 Pourquoi ? Parce qu'elles sont menacées ?
00:55 Oui, elles sont menacées directement.
00:59 Vous parlez je pense de Sablasou, particulièrement,
01:04 qui sont les meilleures terres de la métropole.
01:07 C'est vraiment de l'or ces terres.
01:09 C'est combien d'hectares Sablasou d'ailleurs ?
01:11 Alors Sablasou, ça dépend sur quel plan on se passe.
01:15 Vous prenez la carte, vous regardez depuis le domaine de Vershan,
01:18 vous descendez vers la station Sablasou et vous continuez jusqu'à Saint-Honnêt,
01:22 vous avez une bonne centaine d'hectares.
01:25 La vallée continue, elle tourne un peu après Saint-Honnêt pour rejoindre la plaine de Moggio.
01:32 Là, on peut parler de quasiment 700 hectares qui pourraient être mobilisés assez facilement.
01:38 Et qui pourraient être artificialisés demain, parce qu'on sait que Montpellier est une ville champignon,
01:43 une ville qui s'étend de plus en plus.
01:45 D'où vos inquiétudes ?
01:46 Une grande partie, notamment la ville de Castelnau.
01:49 La ville de Castelnau n'a plus que cet espace pour s'étendre.
01:52 Sur le reste, elle est contrainte. La ville du Cresse, pareil.
01:55 La ville du Cresse a abandonné le projet qu'elle avait sur ces terres.
01:59 La ville de Castelnau, non, puisqu'il est question de déplacer la clinique du parc.
02:03 Et nous, on est un peu énervés qu'on prenne cette décision-là,
02:10 parce que ces terres, c'est le patrimoine de nos petits-enfants.
02:13 Vous parlez des générations futures.
02:15 Tout à fait. On sait maintenant qu'on n'échappera pas au réchauffement climatique,
02:20 que les 1,5°C, c'est acquis déjà.
02:25 Donc, si on ne prend pas des mesures immédiates pour sauvegarder ce patrimoine,
02:30 parce que c'est ça dont il faut parler,
02:33 il y a non seulement le patrimoine foncier, c'est la terre,
02:37 et il y a le patrimoine hydraulique qui est derrière, puisqu'il y en a qui ferent en dessous.
02:41 On va parler de l'eau, et notamment de la blasse d'eau, parce que c'est une question importante.
02:44 Mais vous espérez quoi des élus de la métropole ?
02:47 Vous leur demandez quoi ? Qu'ils arrêtent de construire, tout simplement ?
02:50 Pas forcément. La première chose qu'on leur demande, c'est de faire des études sérieuses sur ces terrains-là,
02:58 que tout soit bien répertorié, les acquis faire, la qualité pédologique des terres,
03:06 puisque c'est un des engagements du gouvernement de dire "on va sauvegarder, c'est dans la loi de sauvegarde".
03:12 - Le plan local d'urbanisme de la métropole le dit aussi, il définit la sauvegarde de ces terres agricoles comme une de ses priorités.
03:19 - Tout à fait, et surtout celles-là, qui sont irriguées par le barone,
03:24 il y a des bornes de barone un peu partout là-bas,
03:27 il y a la présence de cet aquifère en dessous,
03:30 et donc c'est une ressource précieuse à préserver pour nos petits-enfants.
03:34 - Alors l'aquifère dont vous parlez, c'est la nappe phréatique qui est au sud de Castelnau,
03:38 et qui vous dites aujourd'hui est menacée parce que c'est une nappe dont les agriculteurs se servent,
03:42 notamment pour ceux qui exploitent les terrains de sable à sou, pour irriguer,
03:47 mais que demain si on continue à construire, on va les pomper dans cette nappe et il n'y aura plus rien pour irriguer.
03:51 - Tout à fait, déjà la nappe est menacée, bon elle n'est pas tellement utilisée par les agriculteurs,
03:56 elle a été, puisque cet endroit-là c'était vraiment le jardin vivrier de Montpellier,
04:01 on atteste la présence d'une cinquantaine de norias.
04:06 Les norias ce ne sont pas des simples puits,
04:09 ce sont même des citernes d'une douzaine de mètres carrés à peu près,
04:14 suivant la taille des norias,
04:16 et ça prouve bien la vocation depuis des dizaines et des dizaines d'années,
04:22 la vocation nourritière de ce territoire.
04:25 C'est pas par hasard qu'on cultivait là, c'est parce que la terre est bonne,
04:29 et que la terre a été entretenue depuis des générations.
04:33 - Sablasso, pour revenir à Sablasso, vous dites que c'est un îlot de fraîcheur
04:36 et un véritable réservoir de carbone,
04:39 ça évidemment c'est des choses qui parlent à tout le monde en ce moment.
04:43 - Oui et de biodiversité aussi, c'est très important,
04:46 quand on a vécu les périodes de confinement, la zone d'un kilomètre de Castelnau c'était là,
04:52 c'était celle-là où il y avait énormément de gens de Castelnau qui s'y promenaient,
04:56 et puis ces terres-là, si on les mobilisait pour la restauration,
05:00 on pourrait par exemple les orienter vers la restauration collective,
05:03 alimenter les cantines de Montpellier avec de l'agriculture paysanne,
05:07 avec un cahier des charges bien maîtrisé.
05:11 - Alors cela dit Vincent Norregal, ne vous a pas échappé que la métropole de Montpellier
05:14 et la ville de Montpellier sont effectivement parmi les endroits de France
05:17 où la croissance démographique est la plus élevée.
05:19 J'ai peur de dire une bêtise, je crois que le chiffre de nouveaux habitants à Montpellier
05:23 mensuel est considérable, je crois que c'est...
05:25 - 7000 non ?
05:26 - Non pas 7000, par mois, par an peut-être oui,
05:28 mais je crois que c'est 1000 par mois Sébastien,
05:30 1000 sur le département de l'héros,
05:32 mais en grande partie dans la métropole.
05:34 - Mais en grande partie dans la métropole, il faut bien les loger ces gens-là Vincent Norregal.
05:38 Ça participe au développement économique de la ville aussi.
05:40 - Mais tout à fait, sauf qu'il faut avoir une réflexion derrière cette...
05:45 Moi je suis d'accord qu'il faille loger des gens,
05:48 mais après on ne réfléchit jamais ni comment on va les faire manger,
05:52 ni comment on va les faire boire,
05:54 c'est cette réflexion qu'il faut avoir, il faut avoir une vision globale des choses,
05:57 on me dit "il faut accueillir, il faut accueillir", moi je suis d'accord.
06:00 Il y a d'autres communes de la métropole qui sont en voie de désertification,
06:05 quand on s'éloigne de la première, la deuxième couronne, c'est flagrant quand même,
06:10 l'habitat est très concentré à un endroit,
06:13 moi je pense que déjà il faudrait réfléchir à...
06:16 voilà, il y a cette espèce de solidarité métropolitaine aussi,
06:21 à avoir entre les communes,
06:23 d'essayer de se répartir la charge d'habitants,
06:25 et puis les contraintes,
06:27 parce que qui dit accueillir des nouveaux habitants,
06:30 dit la création de services publics, dit...
06:33 - C'est ça, surtout si on les éloigne de la ville-centre,
06:37 de la métropole de Montpellier,
06:39 après il y a tout un tas de problématiques aussi qui rentrent en jeu,
06:41 il y a la problématique des transports, des déplacements,
06:44 qui peuvent être aussi très impactants pour l'environnement.
06:46 - Oui, mais tout à fait, ça fait partie de la réflexion globale qu'on doit avoir,
06:52 à laquelle les citoyens doivent être davantage sollicités,
06:56 parce que la plupart du temps on apprend les projets,
06:59 c'est déjà ficelé, il y a déjà le maître d'oeuvre,
07:01 il y a déjà tout le monde,
07:03 et voilà, on est en dernier recours,
07:06 en train d'intervenir, en train de courir,
07:08 alors que les choses sont déjà calées,
07:10 parce qu'on n'a pas été concerté avant.
07:12 Ça c'est un gros problème de démocratie aussi,
07:14 qu'il y a sur... s'il n'y a pas qu'ici...
07:17 - Oui, c'est vrai qu'il n'y a pas qu'ici.
07:20 Demain soir, vous vous organisez à Clépier,
07:23 avec le collectif Impact,
07:25 une soirée rencontre/débat autour de ce thème-là,
07:30 vous ferez notamment, vous Vincent Norigat,
07:32 un état des lieux de l'agriculture dans l'héros,
07:34 et puis conférence/débat sur le thème
07:36 "Comment préserver et valoriser les terres de la métropole
07:38 pour produire une alimentation locale de qualité".
07:41 C'est demain soir à 19h, à la salle Jean-Louis Barreau à Clépier,
07:44 c'est bien ça ? - C'est ça.
07:45 - Et l'entrée libre et gratuite pour tout le monde ?
07:47 - L'entrée libre et gratuite, on fera un petit buffet à prix libre,
07:49 parce qu'il va falloir payer la salle.
07:51 - Compagnière le buffet ?
07:52 - Bien sûr, paysan !
07:54 Parce qu'il va falloir payer la salle
07:57 et les quelques dépenses qu'on aura,
07:59 donc voilà, on remettra une tirelire,
08:01 et les gens donneront ce qu'ils voudront.
08:03 - Merci Vincent Norigat.
08:04 - On n'aura pas forcément toutes les réponses,
08:06 mais on en aura, et les gens pourront questionner librement.
08:11 - Sur les thèmes qu'on a évoqués ce matin avec vous,
08:14 merci Vincent Norigat, co-président de Impact Occitanie,
08:17 d'être venu ce matin dans le 6/9. Bonne journée.
08:19 - Merci.
08:20 - Et si vous voulez réécouter cette interview,
08:22 vous allez sur notre site internet francebleu.fr.
08:25 Il est 8h22, dans un instant, la petite histoire de Léopoldine Dufour,
08:27 qui va nous parler d'une rue très connue à Montpellier.
08:29 Je ne sais pas si vous la voyez cette rue,
08:31 c'est celle qui va de la Place de la Comédie
08:33 jusqu'au Halle Castellane.
08:35 Voyez là, ce léger faux-plat.
08:36 - C'est un peu la rue de la loge.
08:37 - Voilà, léger faux-plat, la rue de la loge.
08:39 Oui mais loge de quoi ?
08:40 C'est justement la question.
08:41 - C'est vrai, c'est la question.
08:42 - Eh bien on va en savoir beaucoup plus dans 3 minutes,
08:44 même pas 3 minutes, avec Léopoldine Dufour.
08:46 four.