LA BANDE PREND LE POUVOIR - Faut-il afficher la photo des voleurs?
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à la proposition de loi MoDem visant à autoriser l'affichage des portraits des voleurs, comme le font déjà, de façon illégale, certains commerçants
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00:00 Il y a beaucoup de commerçants qui, face à l'augmentation des vols à l'étalage ou dans les transports, affichent les voleurs dans leurs boutiques ou sur leurs réseaux sociaux.
00:10 C'est du "name and shame" en quelque sorte. Sauf que c'est illégal. Même si les vols sont en augmentation, diffuser l'image d'une personne sans son consentement, c'est illégal et passif de poursuite.
00:20 Et il y a un député, le député Modem de Lins, Romain Daubier, qui veut légaliser la pratique. Est-ce qu'il faut légaliser cette pratique ?
00:27 Oui, je trouve qu'il a raison. Je pense qu'on devrait autoriser ceux qui sont victimes de ces vols et qui peuvent en apporter la preuve.
00:34 Souvent, c'est une caméra de vidéosurveillance. A fonctionner ainsi, pour montrer aux autres clients qui sont les personnages dangereux et pour créer un peu ce sentiment de honte
00:44 chez les éventuels voleurs qui sont souvent évidemment en proximité. Je vais même plus loin. Je pense qu'une fois que la culpabilité est avérée, prouvée par une enquête
00:52 et que la personne a été condamnée, généralement à une simple amende, c'est à la mairie qu'on pourrait afficher les visages de ces mauvais citoyens.
01:01 Pour continuer avec cette punition par la honte, puisqu'on ne va pas les mettre en prison pour des petits vols et des petits larcins. Les prisons sont bien assez pleines.
01:10 Mais c'est trop facile de se contenter d'une amende qui, parfois, n'est pas payée et de ne pas aller plus loin. Après, n'allons pas trop loin.
01:18 Il ne s'agit pas que la personne soit poursuivie comme aux États-Unis, où on leur inflige un écriteau chez eux ou autour du cou.
01:24 Mais sur le lieu de leur larcin et dans le lieu de la maison commune, je pense que ça pourrait être dissuasif. Après, on n'inflige pas ça pendant 20 ans.
01:31 Il y a une période et après, on retire.
01:33 J'ai l'impression que Christophe veut rétablir le charivari. C'est quand même un peu choquant de mettre en avant comme ça.
01:38 La question qui se pose, c'est si quelqu'un est pris sur le fait, on appelle l'agent de sécurité du magasin ou on appelle les gendarmes, la police.
01:46 Qu'est-ce qui se passe après ?
01:47 La personne est arrêtée, elle a peur, elle a une amende, mais on ne va quand même pas afficher des gens qui, en plus, s'ils volent, alors évidemment, ils ne sont pas tous dans le besoin,
01:55 mais certains, surtout aujourd'hui avec l'augmentation de l'inflation, volent parce qu'ils ne peuvent plus se nourrir correctement.
02:00 Parfois, c'est un petit plaisir.
02:01 Après, je ne dis pas que c'est pour ça qu'il ne faut pas attendre la condamnation définitive.
02:05 C'est la double honte.
02:06 L'état de nécessité.
02:07 Et ensuite, notre visage est affiché parce qu'on est pauvre et qu'on est un voleur.
02:10 L'état de nécessité annule tout. Je suis d'accord.
02:12 D'ailleurs, on n'est pas condamné pour vol quand il y a l'état de nécessité.
02:16 C'est compliqué quand même.
02:19 Bien sûr que c'est compliqué. Il faut y aller tout doucement. Il faut attendre que tout soit prouvé.
02:23 Sur les principes, on touche des choses fondamentales qui méritent d'être maniées avec plus que de la délicatesse.
02:31 Oui, mais les commerçants qui sont sans cesse victimes de cela...
02:34 Parce qu'il faut faire attention parce que ça a l'air d'être une bonne idée et en fait...
02:37 Oui, il faut les empêcher de rentrer dans leur magasin.
02:39 C'est pour ça que c'est de mille et un dangers.
02:41 Les commerçants qui sont victimes de cela et qui au bout d'un moment se découragent
02:45 parce que ce sont les mêmes qui volent toujours, ils ne sont jamais attrapés, jamais punis, jamais découragés.
02:48 Qu'est-ce qu'ils font ? Soit ils ferment boutique, soit ils vont avoir la tentation de se faire justice eux-mêmes.
02:53 Et ça, c'est pire que tout.
02:55 Alors je sais qu'il y a des cas où le vol est dans l'état de nécessité et il faut avoir une indulgence maximum.
03:00 Ni condamnation, ni honte. Au contraire, il faut aider.
03:03 Mais c'est combien de pourcentages parmi tous ces vols ? Voyez ?
03:06 Regardez l'article du Parisien. Regardez les témoignages de commerçants.
03:09 Et vous voyez que le plus difficile à vivre, c'est quand même eux qui suissent.
03:13 Vous voyez bien comment sur la question des principes, on peut basculer dans une autre histoire.
03:17 Il faut en débattre, il faut encadrer, il faut limiter.
03:20 Le vol à l'étalage qui a compté de 15% entre 2021 et 2022, d'où le ras-le-bol des commerçants.
03:25 Un dernier mot là-dessus, très rapidement.
03:27 Moi, je suis 100% d'accord avec Christophe.
03:29 Je trouve que les vols et la petite délinquance, c'est quelque chose qui est insupportable
03:33 et qui plombe le quotidien des gens.
03:35 En France, on est nullissime sur ce sujet, puisque sans cesse,
03:40 les gens se font voler dans le métro, dans les transports en commun.
03:43 Ils se font voler leur vélo, leur scooter.
03:46 Ils se font cambrioler sans que les pouvoirs publics n'arrivent à faire quoi que ce soit.
03:50 Il y a plein d'autres pays où on arrive à prendre des mesures coercitives dures.
03:54 Donc je suis pour des mesures très dures sur ces sujets.
03:56 Je suis content que Charles soit d'accord avec moi,
03:58 parce que ma femme Mangon, elle est d'accord avec lui et pas avec moi.