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Confiance dans les médias, fabrication de l'information... La semaine de la presse à l'école occupe les collégiens et les lycéens en Alsace. Guillaume Herengt, le coordinateur du CLEMI dans l'académie de Strasbourg, est l'invité de France Bleu Alsace ce mardi 19 mars.

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Transcription
00:00 - C'est l'occasion pour tous les enfants, cette semaine de la presse à l'école,
00:02 d'être mis en contact avec les médias, leur expliquer leur fonctionnement
00:06 et surtout les grands défis qu'ils posent.
00:08 - Parce que les enfants ne sont pas forcément les plus grands fans,
00:10 surtout des médias traditionnels comme la radio.
00:13 Bonjour Guillaume Héran. - Bonjour.
00:15 - Vous êtes le coordinateur du CLEMI,
00:16 donc c'est le centre d'éducation pour les médias et l'information dans l'Académie de Strasbourg.
00:21 Vous êtes aussi prof d'histoire-géo dans un collège de la Robertso.
00:24 On va venir aux grandes thématiques choisies pour cette année,
00:27 mais d'abord, ça fait plusieurs années que le rendez-vous de la semaine de la presse à l'école existe.
00:32 Est-ce qu'il est ancré maintenant dans le fonctionnement, dans le programme des écoles et des élèves ?
00:37 - Oui, clairement. La semaine de la presse, c'est la 35e édition cette année.
00:41 Maintenant, clairement, la semaine de la presse déborde sur la semaine même.
00:45 Donc cette semaine, c'est la semaine du 18, elle va déborder sur tout le mois de mars,
00:50 voire même au mois d'avril.
00:51 Donc c'est un rendez-vous qui est aujourd'hui ancré
00:53 et c'est le plus gros événement en termes d'élèves de l'année scolaire.
00:56 - On se dit que c'est important de le faire parce que vous sentez une défiance des élèves vis-à-vis des médias
01:02 ou un désintérêt pour les médias ?
01:05 - Pas forcément un désintérêt, une méfiance, oui.
01:08 Ça, oui, ça a été redit encore hier par les élèves, on l'entendait un petit peu tout à l'heure.
01:13 Il y a une méfiance, mais plutôt une méconnaissance aussi des médias.
01:16 Parce que les élèves aujourd'hui s'informent quand même, mais différemment des adultes.
01:21 Aujourd'hui, les élèves s'informent davantage sur les réseaux sociaux.
01:24 Et il y a des choses très bien sur les réseaux sociaux.
01:25 La preuve, vous y êtes aussi.
01:27 - Bravo, bonne réponse.
01:29 - Ils s'informent via leur téléphone portable, évidemment.
01:32 Mais ce que vous voulez dire avec cette semaine de la presse,
01:36 c'est que ce n'est pas forcément une mauvaise chose d'utiliser son portable pour s'informer ?
01:39 - Non, non, non, ce n'est pas une mauvaise chose.
01:40 Je pense qu'il faut dédiaboliser les réseaux sociaux,
01:43 parce qu'il y a de très bonnes choses.
01:45 Et il y a un travail sérieux qui est fait.
01:47 La preuve, tous les médias, les grands médias y sont,
01:49 même des petits médias, on va dire ça comme ça,
01:51 sont sur ces réseaux sociaux et font des choses très bien.
01:54 Et on, personnellement, même au Clémy,
01:56 on encourage justement les élèves à aller sur les réseaux sociaux
01:59 et justement de les aider à bien s'informer via les réseaux sociaux.
02:04 - D'autant qu'on entendait que même les plus jeunes peuvent enseigner
02:07 à leurs enseignants ou aux plus âgés
02:09 comment utiliser les réseaux sociaux et comment s'informer.
02:12 Il reste quand même les formats traditionnels,
02:14 le journal télévisé, les infos à la radio, le journal papier.
02:18 Est-ce que ça, ils sont toujours en contact avec ces formes-là de médias ?
02:23 - Oui, ça va dépendre du niveau des élèves,
02:27 au collège un peu moins, au lycée un peu plus.
02:31 Après, il y a toujours aussi cette information,
02:35 quand ils suivent l'information avec leurs parents,
02:37 notamment il y a le JT du soir,
02:39 il va y avoir aussi la radio du matin,
02:41 donc il y a encore ces choses-là.
02:44 Après, je pense que les élèves,
02:48 c'est sûr, les élèves suivent les mêmes médias que les adultes
02:51 mais de façon différente.
02:54 - Est-ce que dans le cadre de cette semaine de la presse,
02:57 le but c'est de leur dire quels sont les bons ou les mauvais médias
03:00 à attribuer, les bons points, les mauvais points, comment ça se passe ?
03:03 - Non, non, non, non, c'est pas le but du Clémy.
03:06 Le Clémy va plutôt encourager les élèves à chercher l'information,
03:12 à vérifier l'information et vérifier les sources aussi.
03:15 Il y a des sources, il faut le dire clairement, plus ou moins fiables,
03:18 mais on n'est pas là pour dire qu'il y a des bons et des mauvais médias.
03:21 - Vous le disiez, ils suivent quand même l'actualité,
03:24 mais certainement dans certains domaines plus que d'autres,
03:28 qui ne sont peut-être pas forcément ceux que les médias traditionnels abordent.
03:31 Quelles sont les thématiques qui semblent les intéresser le plus,
03:34 des retours que vous avez en tant que coordinateur du Clémy
03:37 et puis en tant qu'enseignant aussi ?
03:38 - Ça va être beaucoup le sport,
03:41 ça va être aussi, il y a forcément aussi les influenceurs
03:45 qui sont beaucoup suivis par les élèves.
03:47 Mais au collège, enfin moi je suis professeur au collège,
03:49 donc c'est plus facile pour parler du collège,
03:52 ça va être surtout le sport.
03:54 - Le sport principalement, l'environnement aussi,
03:56 on sait que c'est une cause qui les touche particulièrement.
03:58 - L'environnement aussi, ça va être beaucoup plus au lycée,
04:00 ils ont cette notion-là effectivement.
04:03 - Donc le Racing Club de Strasbourg à fond sur le sport.
04:07 On est avec Guillaume Héran ce matin sur France Bleu Alsace,
04:09 professeur d'histoire-géo au Collège Jules Hoffman,
04:11 à la Roberto, et puis coordinateur Clémy,
04:13 on évoque la semaine de la presse à l'école
04:15 et la façon dont la jeune génération s'informe.
04:18 - Et donc cette année, le thème c'est l'info sur tous les fronts.
04:21 Alors ce thème il existe depuis qu'il y a eu la guerre en Ukraine
04:24 pour pouvoir parler de la manipulation de l'information,
04:26 de ce genre de choses.
04:27 Vous avez quand même choisi d'axer sur deux thématiques cette année.
04:30 D'abord les élections européennes, puisqu'on va voter au mois de juin.
04:34 Quelle question est-ce que vous souhaitez aborder
04:36 avec les enfants à ce niveau-là des élections européennes ?
04:40 - Sur les élections européennes, il y a un enjeu pour les jeunes
04:45 au niveau de l'Union européenne.
04:47 Il faut savoir qu'il y a plusieurs pays qui aujourd'hui
04:50 ont donné le droit de vote à des citoyens de 16 ans,
04:54 pour justement encourager les jeunes à s'intéresser aux questions européennes.
04:58 En France, ce n'est pas encore le cas malheureusement.
05:01 Mais l'idée c'est qu'il y a une Union européenne
05:04 qui existe depuis maintenant des années,
05:07 qu'est-ce que l'Union européenne peut faire
05:08 et comment les médias peuvent intéresser les jeunes aussi à l'Union européenne ?
05:14 Quel est le lien finalement entre Union européenne et médias ?
05:16 - C'est une question que même les médias eux-mêmes se posent.
05:19 - Oui, c'est ça.
05:20 Et ce qui a été très intéressant, ce qui a ressorti justement hier,
05:22 parce qu'hier il y a eu la journée de lancement de la semaine à la presse
05:25 où cette question justement de l'Europe est abordée,
05:27 plusieurs jeunes ont dit "nous on ne s'intéresse pas forcément
05:30 à l'Union européenne pour le moment parce qu'on n'a pas le droit de vote,
05:33 donc on n'a pas forcément intérêt à s'intéresser".
05:36 C'est ce qui a été ressorti hier.
05:37 Donc peut-être justement si avec ce droit de vote,
05:41 on ne sait pas du tout en question,
05:42 donc je crois que je m'éborde un peu.
05:44 Il y a d'autres choses aussi qui ont été dites,
05:48 des médias sur place hier disaient que justement
05:51 ce n'est pas aux médias de faire l'apologie de l'Union européenne.
05:55 Il y a quelque chose qui doit se créer entre les trois,
05:57 entre les citoyens, les jeunes citoyens, les médias et l'Union européenne.
06:01 - Et l'autre thématique, ce sont les Jeux olympiques.
06:03 Alors là aussi on peut s'interroger,
06:05 c'est quoi le lien avec l'éducation aux médias quand on parle Jeux olympiques ?
06:07 - Alors les Jeux olympiques, c'était effectivement le média et les sports.
06:10 Il y a comme un lien qui est très très fort.
06:13 Hier nous avons reçu justement,
06:15 on a décidé d'axer avec le club de la presse Strasbourg Europe,
06:17 qui est notre partenaire, sur le breakdance.
06:20 Parce que le breakdance, c'est une nouvelle discipline
06:22 qui a été ajoutée justement aux Jeux olympiques.
06:24 Et justement, vu que c'est une nouvelle discipline,
06:26 le lien avec cette nouvelle discipline, les médias, va être renforcé.
06:30 Comment les médias vont aborder ce nouveau sport-là ?
06:34 Ça va être aussi pour les sportifs.
06:36 Les sportifs qui aujourd'hui,
06:37 maintenant il y a des sportifs qui sont sélectionnés à l'équipe de France.
06:41 Ils ne peuvent plus dire ce qu'ils veulent aussi aux médias,
06:44 parce qu'ils font partie de l'équipe de France.
06:47 Et ça va être aussi les questions qui se sont posées aussi,
06:49 c'est comment justement les médias peuvent aborder cette nouvelle discipline ?
06:53 Parce que les médias ne sont pas forcément spécialistes de cette nouvelle discipline,
06:56 contrairement au foot ou au tennis, etc.
06:59 - Surtout qu'on va en parler énormément.
07:01 Donc c'est aussi leur donner les clés à ses élèves pour savoir
07:04 comment est-ce qu'on va parler des Jeux olympiques dans les journaux.
07:07 - C'est ça.
07:08 Et comment sont préparés aussi les journalistes
07:10 pour un événement sportif comme ça ?
07:12 Les journalistes présents sur place,
07:14 vous savez qu'il y a quelque chose comme 26 000 journalistes,
07:16 qui sont vers français seulement,
07:17 qui sont accrédités pour ces Jeux olympiques.
07:19 Donc il y a une préparation.
07:21 Donc il y a comme un lien entre médias et sport,
07:23 d'autant plus que les événements les plus suivis à la télévision,
07:26 par les médias, ça va être la Coupe du Monde,
07:28 ça va être le Tour de France, ça va être aussi les Jeux olympiques.
07:30 - Une question que je me posais Guillaume Héron,
07:32 c'est qu'on sait que les médias traditionnels
07:35 créent des formats pour les enfants,
07:37 on sait que la radio le fait, la télé le fait aussi.
07:40 Est-ce que ces formats-là intéressent les jeunes finalement,
07:43 c'est-à-dire les déclinaisons jeunes des médias,
07:46 des grands médias traditionnels ?
07:48 - Oui.
07:49 - Quand même ?
07:50 - Oui, oui, oui.
07:51 Si je prends, il y a les podcasts.
07:53 Les podcasts, il y a beaucoup, beaucoup,
07:54 ça va être un peu plus au lycée forcément,
07:56 mais il y a beaucoup de lycéens qui suivent les podcasts,
07:57 qui écoutent des podcasts.
07:59 Il y a aussi les petits formats présents sur les réseaux sociaux,
08:02 les formats comme le Média Brut,
08:05 qui fait beaucoup de choses, des petites vidéos.
08:07 Et il y a d'autres médias comme Le Monde,
08:09 des médias comme ça qui font des petites vidéos
08:14 qu'on peut trouver sur les réseaux sociaux.
08:15 Des petites vidéos où on peut décrypter une actualité
08:20 en une ou deux minutes.
08:21 - Il faut absolument passer par les réseaux
08:23 que ces jeunes consultent,
08:24 donc à savoir Snapchat, TikTok, Instagram.
08:27 - Je pense que c'est aux médias d'aller sur les réseaux sociaux
08:29 pour aller chercher les jeunes.
08:30 - Le message est passé dans ce cas.
08:32 Merci beaucoup Guillaume Héran d'avoir été avec nous ce matin.
08:35 Vous êtes le coordinateur du CLIMI
08:36 qui organise cette semaine de la presse à l'école
08:39 dans toute l'Alsace.
08:40 Également professeur d'histoire-géo
08:42 au collège Jules Hoffman de la Robertso.

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