Un débat est organisé à la Maison de l'Alsace ce mercredi, à Paris, et ce sera l'occasion pour Frédéric Bierry de plaider une fois de plus pour la sortie de la région Grand Est. Le président de la Collectivité européenne d'Alsace est l'invité de France Bleu Alsace ce mercredi 21 février.
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00:00 Serpent de mer ou fenêtre d'opportunité ?
00:03 Les partisans d'une sortie de l'Alsace de la région Grand Est
00:06 attendent encore des gages du gouvernement.
00:08 Est-ce que le sujet est toujours d'actualité ?
00:10 Nous sommes ce matin avec son plus fervent promoteur.
00:13 Bonjour Frédéric Biri.
00:14 Bonjour.
00:14 Président de la Collectivité Européenne d'Alsace,
00:16 vous l'aviez dit à ce micro au mois d'octobre, Frédéric Biri,
00:19 quelque chose doit se décider au printemps.
00:22 Le printemps approche, est-ce que vous êtes toujours aussi confiant ?
00:25 Oui, alors je pense que l'année 2024 va être une année effectivement très importante
00:30 puisque j'ai encore eu l'occasion de voir à plusieurs reprises Eric Werth ces dernières semaines.
00:37 C'est le député qui est en charge de la loi sur la décentralisation.
00:41 Le député qui est en charge de la loi sur la décentralisation,
00:43 donc j'ai eu l'occasion de lui exprimer notre vision sur l'évolution institutionnelle territoriale en Alsace à deux reprises.
00:51 Il aura un échange au printemps avec le président.
00:55 Au mois de mai, il doit rendre son rapport définitif
00:59 et le Premier ministre parle d'un texte de loi à l'automne sur le sujet.
01:06 Donc on est à un moment très important.
01:08 J'invite d'ailleurs tous les Alsaciens et les Alsaciennes à écrire au député Eric Werth,
01:12 à écrire au Président de la République.
01:15 C'est le moment d'enfoncer définitivement le clou.
01:17 Mais au-delà des rendez-vous que vous avez pu avoir,
01:19 est-ce que vous avez eu, ne serait-ce que des gages,
01:22 ou l'impression d'avoir été écouté sur le sujet ?
01:24 Ce n'est pas le tout de porter la parole, mais il faut aussi avoir des indices en retour.
01:28 Aujourd'hui, dans les échanges que je peux avoir au plus haut niveau national,
01:31 pas seulement chez Eric Werth, mais avec les parlementaires, avec les ministres,
01:35 tout le monde trouve toujours fondée la démarche que nous avons co-construite avec les Alsaciennes et les Alsaciens.
01:42 Donc je n'ai pas de raison de ne pas imaginer qu'on ne soit pas entendus.
01:47 Ce n'est pas possible.
01:48 Pourtant, le Premier ministre a fait son discours de politique générale au Sénat.
01:52 Il a mentionné la loi décentralisation.
01:54 On va juste écouter ce que disait Gabriel Attal à ce sujet.
01:57 Notre objectif est simple, dépasser les débats stériles sur l'échelon à conserver ou supprimer,
02:03 et nous concentrer sur les moyens d'améliorer vraiment l'action publique locale.
02:07 La règle doit être simple.
02:09 Pour une compétence, il faut un responsable et un financement dédié.
02:14 Et je souhaite qu'une loi soit présentée avant la fin de l'année 2024
02:18 pour tirer les conclusions de la mission d'Eric Werth et des travaux qui ont été conduits dans cette Chambre et à l'Assemblée nationale.
02:24 D'abord, dépasser les débats stériles sur l'échelon à garder ou à conserver,
02:29 ça ressemble quand même un petit peu à un petit avertissement de votre côté.
02:33 Nous, on va complètement dans le sens à la fois de la commande qu'a fait le président de la République à Eric Werth
02:40 dans l'expression aussi du Premier ministre en disant "il faut économiser une strade de collectivité", c'est ce qu'on propose.
02:45 Nous, ce qu'on propose, c'est une collectivité unique qui rassemble les compétences département et région.
02:51 C'est du coup une décentralisation à hauteur d'homme qui rajoute de la simplicité, de l'efficacité.
02:58 On est dans l'écoute de la volonté des concitoyens.
03:00 Aujourd'hui, je ne pourrais pas imaginer qu'on ne respecte pas la volonté citoyenne des Alsaciens.
03:06 Les Alsaciens sont exprimés avec la consultation, avec la contribution citoyenne, avec les comités départementaux de sport.
03:12 Ça va toujours dans le même sens. On est dans cette volonté claire.
03:16 Là, le gouvernement a l'occasion de se saisir de cette demande forte et puis qu'on arrête de dire n'importe quoi.
03:23 Aujourd'hui, la Lorraine et la Champagne-Ardenne peuvent se constituer en région.
03:27 Ils auraient la même taille que la Normandie, que la Bretagne, donc ils auraient tout à fait la légitimité.
03:32 Ils auraient à la fois la taille, le budget, le monde économique qui convient, etc.
03:36 Ils sont naturellement tournés vers Paris. Là, on est naturellement tourné vers l'espace Rennan.
03:40 Donc aujourd'hui, on peut très bien avoir côte à côte une région Lorraine-Champagne-Ardenne qui se constitue
03:46 et une région Alsace avec une dimension Rennan et qui peut porter aussi une décentralisation à la bonne échelle
03:56 pour qu'on redonne envie aux gens de s'engager.
03:59 Les Alsaciens plébiscitent leur périmètre. La marque Alsace, vous le voyez bien, dans toute la dynamique économique,
04:06 on la voit sur la gastronomie, on la voit sur tous les sujets. Elle est forte, elle est incarnée.
04:11 On veut redonner envie aux citoyens de s'engager. D'abord, il faut que le périmètre lui corresponde.
04:16 - Alsaciens, Alsaciennes, justement, exprimez-vous ce matin sur France Bleu Alsace.
04:21 Croyez-vous encore en la sortie de l'Alsace du Grand Est ? Y êtes-vous favorables ?
04:26 Plébiscitez-vous le combat de Frédéric Birry, président de la collectivité européenne d'Alsace, 0388 25 15 15
04:32 ou à l'inverse, vous dites non, c'est peine perdue et ça ne changera pas grand-chose.
04:35 Vos avis sur les bienvenus ? On a encore une bonne dizaine de minutes pour échanger.
04:38 - Est-ce que vous avez un moyen de pression particulier sur le gouvernement ?
04:42 Est-ce que vous pourriez... jusqu'à quand vous allez être patient à ce sujet-là ?
04:47 - Moi, je crois à la démocratie. Et toute la démarche de la collectivité européenne d'Alsace avec mes collègues élus,
04:53 ça a été de renforcer le lien démocratique. 4 tours d'Alsace en 80 jours, consultations citoyennes,
04:59 150 000 personnes qui s'expriment sur un sujet institutionnel, c'est énorme.
05:03 Contribution citoyenne, création du conseil de développement, enfin,
05:06 on a été que dans une démarche de partage avec les Alsaciens pour avoir un projet fondé sur une volonté citoyenne.
05:14 Et aujourd'hui, je considère qu'il y a un enjeu, une nécessité pour le gouvernement d'écouter et de respecter
05:21 cette volonté citoyenne. Donc moi, aujourd'hui, je crois à cette démarche qui est une démarche très aboutie en matière démocratique.
05:29 Surtout que c'est une démarche qui n'a pas toujours appelé de ses voeux le président.
05:32 Donc, il faut simplement qu'il traduise ses discours en actes.
05:36 - Bien évidemment, vous trouvez que le gouvernement ne l'entend pas ?
05:39 - Aujourd'hui, je suis dans... alors, parfois, j'ai l'impression qu'il l'entend, parfois, j'ai quelques doutes.
05:44 - Il n'y a plus de ministralisation dans le gouvernement, par exemple, Olivier Becht, il n'a pas été reconduit.
05:48 Est-ce que ça, ça dessert votre cause ?
05:50 - Alors, bien évidemment, plus on a d'Alsaciens, mais on a quand même, aujourd'hui, Alexis Kolar,
05:55 qui est proche du... qui a une place presque, peut-être, parfois, plus importante que les ministres.
06:00 - Qui est secrétaire général de l'Élysée.
06:01 - Qui est secrétaire général de l'Élysée et qui est Alsacien et qui comprend la volonté alsacienne.
06:07 Donc, on a, au sein de la haute administration française, des alliés par rapport à notre projet.
06:15 Simplement, il n'y a pas grand-chose à faire, c'est simplement entendre cette expression démocratique et transformer l'Essai.
06:24 C'est simple, on est déjà organisé à la bonne échelle, donc il suffit simplement de transférer les compétences de la région à la collectivité rapide d'Alsace.
06:31 Donc, c'est facile à faire. En son temps, au moment de la loi NOTRe, on a transféré certaines compétences du département du Barin vers l'euro-métropole.
06:38 Ça s'est organisé assez facilement et assez simplement.
06:41 Donc, aujourd'hui, c'est simple à mettre en oeuvre. Il faut simplement un petit déclic avec une décision, une volonté claire du gouvernement.
06:48 - Parole est donnée aux auditeurs de France 2 Alsace ce matin. C'est leur moment, le vôtre.
06:53 Donc, vous nous appelez pour échanger sur la sortie de l'Alsace du Grand Est. Est-ce que vous la souhaitez, cette sortie ?
06:58 Pierre, bonjour. - Oui, bonjour.
07:00 - Vous nous appelez d'où, Pierre ? - Bonjour à tous.
07:02 - D'où nous appelez-vous, Pierre ? - De Salzbourg, limite rafle alsacien, mais j'ai travaillé toute ma vie en Alsace.
07:09 - Qu'est-ce que vous souhaitez nous dire et qu'est-ce que vous souhaitez dire au président de la CEA, Frédéric Biri, ici présent ?
07:13 - Ce que je souhaite dire, c'est qu'à priori, évidemment, je peux comprendre l'élan du politique.
07:19 Mais le problème, c'est encore un élan. Ce n'est pas une action proprement dite.
07:24 Pardonnez-moi, je suis un peu essoufflé. J'ai couru.
07:28 Et donc, ce que je vois, c'est que c'est encore une fois, malheureusement, pour monsieur le politique, du blabla.
07:34 C'est-à-dire qu'évidemment, l'Alsace, elle reste dans les consciences, dans les têtes, dans l'action des gens,
07:40 qui est un politique ou pas de politique, au sens général de la chose.
07:45 Mais je ne vois pas l'intérêt. C'est encore des histoires de répartition, de distribution de postes.
07:51 - Pour vous, ça fonctionne bien comme c'est, Pierre, aujourd'hui, c'est ça ?
07:55 - Mais c'est très bien comme ça. On a déjà revu la chose.
07:59 Pourquoi revenir en arrière pour perdre du temps en action, en administration, en prise de tête ?
08:07 Je veux dire tout simplement, il n'y a aucun intérêt de revenir en arrière.
08:10 Il faut arrêter de vouloir toujours chambouler les institutions.
08:13 Il y a des actions qui sont faites et je remercie le président en particulier et toute son équipe.
08:18 Mais à un moment donné, ça suffit. Il faut arrêter les choses.
08:22 Je ne suis pas alsacien d'origine, mais vive l'Alsace. Elle continue à vivre comme ça.
08:27 Je pense que les gens sont assez intégrés dans leur tête pour agir sans changement d'institution et d'administration.
08:34 - Pierre, on a laissé Frédéric Biéry éventuellement vous répondre.
08:38 - Aujourd'hui, il y a deux choses. D'abord, moi je considère que ma responsabilité, c'est de respecter la volonté citoyenne des Alsaciens.
08:48 Quand sur un sujet, ils sont un sujet institutionnel, un sujet qui passionne forcément les foules,
08:53 il y a 150 000 personnes qui décident d'aller voter et dire "nous notre objectif c'est cela".
08:59 - C'est 10% du corps électoral alsacien.
09:01 - C'est vrai, mais il y a eu plus de gens pour se déplacer, pour voter pour l'évolution institutionnelle,
09:07 que de gens qui ont soutenu Jean Rottner à son élection de conseiller régional.
09:12 Donc si vous contestez sa pertinence de ce vote, alors à ce moment-là,
09:15 vous contestez la pertinence de l'élection à l'époque de l'équipe de Jean Rottner.
09:19 Donc clairement, c'est un sujet qui compte pour les Alsaciens.
09:24 Partout où je vais, on me dit "continuez la démarche, il faut qu'on y arrive", etc.
09:29 Donc il y a d'abord une volonté citoyenne.
09:31 Dans une période où il y a un affaissement de la citoyenneté,
09:35 où de plus en plus de gens ne croient plus aux politiques, ne croient plus à l'une politique,
09:39 si nous ne respections pas cette volonté des Alsaciens, je pense que je serai dans l'irrespect du mandat qui m'a été confié.
09:46 - Deuxième chose, il y a un désir de stabilité de la part des institutions.
09:51 - Aujourd'hui on ne chamboule pas tout, on transfère des compétences.
09:55 C'est facile à organiser.
09:57 - Par exemple sur le train, il y a l'exemple du TER dont on a parlé sur France de l'Alsace la semaine dernière.
10:00 Il y a des projets qui sont en cours, des rachats de voies.
10:02 Si la région Alsace le récupère, ça va décaler le calendrier.
10:05 Par exemple les étagers du train vont être en baisse.
10:08 - Est-ce que les gens sont satisfaits aujourd'hui du REM ?
10:11 Est-ce que vous avez des retours ? Moi j'ai de très mauvais retours.
10:14 J'ai connu les comités de ligne à l'échelle quand on était à l'échelle Alsace.
10:19 Il y avait une écoute de proximité qui faisait qu'on ne ferme pas des gares à des moments stratégiques.
10:27 Je penchais moi à la commune de Russe, alors maintenant ils vont finir par le corriger,
10:30 mais on venait de finir une passerelle avec la ville, avec la commune de Russe,
10:34 passerelle pour sécuriser le passage sur la bruche et pour accéder à la gare,
10:40 et on ferme à des horaires stratégiques la gare de Russe.
10:43 Tout simplement parce que des comités de ligne étaient organisés à une échelle XXL,
10:47 et donc on ne colle plus à la réalité des territoires.
10:50 Aujourd'hui, je crois à une action politique à hauteur d'homme,
10:54 qui part du terrain et à partir du terrain, qui construit une action publique plus efficace.
10:58 Aujourd'hui si on revient à l'échelle Alsace, on gagne en efficacité de l'action publique,
11:04 on gagne en simplicité pour nos concitoyens,
11:09 et on redonne envie aux gens de s'engager.
11:12 Le périmètre de Grand Est, il est trop grand, c'est deux fois et demi la Belgique.
11:15 À un moment où on dit qu'il faut réduire les déplacements intempestifs,
11:21 là on est dans une logique où on demande aux gens de faire des centaines de kilomètres
11:25 pour une réunion, qu'est-ce qui se passe ? Les gens n'y vont plus, ça décourage nos concitoyens.
11:30 On est à un moment où la puissance publique a besoin de l'engagement du citoyen.
11:34 Le fait que de revenir à une organisation, un périmètre Alsace,
11:38 c'est un supplément d'âme qu'on donne et on redonne envie aux gens de s'impliquer.
11:41 - C'est le point de vue partagé par Annick, qui nous appelle de Mulhouse.
11:45 Annick, soyez la bienvenue.
11:47 - Oui, bonjour messieurs. Merci pour votre émission, c'est toujours très intéressant.
11:53 Dès que je suis pas alsacienne, je suis en Alsace depuis de nombreuses années quand même,
11:59 et j'ai toujours apprécié l'Alsace, et moi je tiens à ce que l'Alsace reste l'Alsace.
12:05 - Donc elle sort du Grand Est, c'est ça ?
12:07 - Voilà, tout à fait.
12:09 - Parce que quoi ? Vous auriez l'impression que ça changerait quoi dans votre quotidien, Annick ?
12:13 - Oh, je pense pas que ça changerait grand chose, mais au moins que notre région nous reste acquis.
12:21 - Donc vous partagez le point de vue de Frédéric Béry, on l'entend.
12:25 - Oui, tout à fait.
12:26 - Merci de nous avoir appelé, Annick.
12:28 - Et bon courage à monsieur Béry.
12:30 - Merci madame, merci beaucoup.
12:31 - Vous avez évidemment des soutiens Frédéric Béry.
12:33 Une question que je voudrais quand même vous poser,
12:35 quand on dit non, pas de sortie de l'Alsace du Grand Est, qu'est-ce que vous faites ?
12:39 - Alors je ne peux pas imaginer cette situation.
12:45 On ne peut pas aujourd'hui parler...
12:47 - Il n'y a pas de plan B ?
12:50 - Je ne peux pas imaginer aujourd'hui de ne pas être entendu.
12:54 Donc bien évidemment, si nous ne l'étions pas, ça amènerait certaines réactions.
13:01 - Merci beaucoup Frédéric Béry d'avoir été avec nous ce matin au micro de France Blesse,
13:05 d'avoir échangé avec les auditeurs aussi sur ce sujet.
13:07 - Merci, avec beaucoup de plaisir.
13:08 - Ce débat ce soir à la Maison de l'Alsace à Paris,
13:11 où vous porterez une nouvelle fois la voix de la collectivité européenne d'Alsace
13:15 pour cette sortie du Grand Est.
13:16 Merci et bonne journée.