Emmanuel Macron s’est exprimé jeudi soir sur les enjeux du soutien français à l’Ukraine, après ses propos n’excluant pas l’envoi de troupes occidentales sur le territoire ukrainien
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00:00 Oui, je crois qu'il a raison, il a parlé clair. Honnêtement, dire qu'il a fait un discours politicien et il est capable d'en faire, ce n'est pas le cas ce soir.
00:08 Est-ce que je l'ai trouvé rassurant ? Non, mais parce que la situation n'est pas rassurante.
00:13 Est-ce que je l'ai trouvé inquiétant ? Oui, il est inquiétant parce que la situation est inquiétante.
00:18 Il a raison de dire qu'aujourd'hui, vu ce qui se passe sur le terrain, la situation a changé.
00:24 Il est invraisemblable de laisser l'Ukraine perdre. Or, l'Ukraine est en train de perdre, ou en tout cas n'a pas gagné aussi vite qu'on l'imaginait.
00:33 J'ai trouvé qu'il avait l'honnêteté de dire les choses, oui, qui ne vont pas rassurer, qui ne vont peut-être pas lui permettre de monter dans les sondages.
00:41 Mais il a dit ce qui, aujourd'hui, la faute de la situation présente, c'est les Russes et que les Russes.
00:48 Et ceux qui nous expliquent que d'ores et déjà, on ne va pas faire telle ou telle chose, il a raison de dire encore une fois que c'était lui-même qui nous expliquait,
00:59 à l'époque lui-même d'ailleurs, qui nous expliquait qu'il ne fallait pas envoyer des armes offensives.
01:05 Vous vous rappelez, comme si entre une arme défensive et inoffensive, et offensive il y a une différence.
01:09 Non, je l'ai trouvé franc. J'ai trouvé qu'il parlait vrai et j'applaudis.
01:14 Et donc il a raison d'entretenir le flou autour de l'envoi des troupes ? C'est un sujet qui inquiète beaucoup les Français.
01:21 Il a raison d'entretenir le flou autour de ça, cette fameuse ambiguïté stratégique ?
01:25 Vous ne voulez pas qu'ils nous disent ce qu'il y a dans les textes, les textes qu'ils signent avec les uns et les autres.
01:30 Vous ne voulez pas que l'État-major explique à la télévision voilà ce qu'on va faire ou ce qu'on ne va pas faire.
01:35 C'est exactement le contraire de la guerre. Pour gagner une guerre, tu ne dis pas sur la place publique un certain nombre de choses.
01:41 Et je suis sidéré d'entendre un certain nombre de responsables politiques lui dire "mais ce n'est pas clair, on ne sait pas où on va".
01:48 On ne sait pas où on va parce qu'on ne sait pas ce que va faire la Russie.
01:52 Ce qu'on sait c'est qu'on va être derrière les Ukrainiens.
01:55 Et je pense que c'est important et c'est encore plus important de le dire ici, aujourd'hui, maintenant.
02:02 Alors évidemment il y a tout un tas de choses qui sont floues.
02:05 Mais enfin ce n'est pas nous, ce n'est pas l'Europe qui a agressé la Russie, ce n'est pas l'Ukraine qui a envahi la Russie.
02:12 C'est quand même important de le rappeler.
02:14 Quand j'entendais ça tombe de vos intervenants avant à l'extrême droite et à l'extrême gauche,
02:18 tu te dis est-ce qu'ils regardent au moins ce qui se passe ou est-ce que leur détestation de Macron fait qu'ils sont capables à un moment donné
02:27 de préférer cette détestation aux intérêts de la France.
02:31 Or cette guerre c'est notre guerre.
02:33 C'est ça je pense qu'il faut au fond ce qui est le plus essentiel qu'il ait dit ce soir.
02:38 Cette guerre ce n'est pas une guerre à l'autre bout de l'Europe, c'est notre affaire.
02:41 Ce qui se passe en Ukraine ça aura des conséquences sur nous.
02:45 On nous dit ça va coûter des sous, regardez ça va coûter 3 milliards et on a besoin d'argent.
02:50 Mais imaginons qu'on perde, imaginons qu'on perde, c'est-à-dire que les Russes gagnent, il sera une défaite pour nous.
02:55 Mais ce sera autre chose que 3 milliards, ce sera autre chose comme coût pour la France.
03:01 Demain si la Russie gagne, ce sera un coût colossal pour notre économie, pour notre survie, pour les valeurs qu'on défend.
03:08 On ne peut pas simplement faire des discours, vous savez, aux tribunes en disant "Allez on est un pays républicain,
03:14 on se bat pour l'état de droit, on se bat pour les libertés, on se bat pour la démocratie".
03:18 Pardon, à un moment donné la liberté, la démocratie, tout ça, ça a un coût.
03:22 Et un coût c'est gagné en Russie, c'est gagné en Ukraine.