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Source
Bolloré https://www.youtube.com/watch?v=_vDNinTdQHU
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Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo

Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
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Combien de fois Bolloré ment dans cette vidéo ?
4 fois.
1 Quand il jure de dire la vérité. 2. Quand il dit que les journalistes du groupe canal sont libres, évidemment. 3. Quand il dit que les journalistes peuvent mener des enquêtes sur ses entreprises. 4. Quand il dit qu'il n'a rien à voir avec les affaires togolaises.

Pourquoi le reportage sur le crédit mutuel n'est jamais sorti ?
Le patron du crédit mutuel a appelé Bolloré car il dit ne pas avoir eu la possibilité de se défendre. Bolloré en grand défenseur de la démocratie n'accepte pas qu'un reportage ne soit qu'à charge.

Qui a repéré le publireportage concernant le dictateur togolais ?
Les jours.

#bolloré #rivoire #média #cnews #canal #canalplus #c8 #hanouna #lfi #vincentbolloré #parlement #commission #parlementaire #assembléenationale #vivendi #enquete #investigation #extrait #ethiqueettac

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00 Toute la vérité, rien que la vérité, je vous invite donc, Monsieur le Président, à lever la main droite et à dire "je le jure".
00:05 Je vous remercie et je vous donne la parole.
00:08 [Musique]
00:16 Une première question sur laquelle je rebondirais.
00:18 Comment concevez-vous la liberté d'expression et d'enquête des journalistes,
00:21 notamment au sein de votre groupe, qui compte de nombreux médias, dont 4 chaînes de la TNT ?
00:27 Écoutez, les journalistes sont entièrement libres, comme partout, évidemment.
00:31 Merci pour cette réponse brève, ça me permet d'enchaîner.
00:37 Donc, si je vous ai posé cette question, c'est parce que je m'inquiète de la très longue liste des procès
00:41 que vous avez intentés aux journalistes de notre pays, ou d'ailleurs, que ce soit sur la TNT ou ailleurs.
00:46 On a rappelé tout à l'heure le numéro de complément d'enquête d'avril 2016 diffusé sur la TNT publique,
00:50 Vincent Bolloré, "Un ami qui vous veut du bien", reportage d'ailleurs récompensé d'un prix Albert Londres en 2017.
00:56 Vous avez intenté pas moins de 5 procédures en justice en France, vous avez été pour chacune débouté.
01:02 De façon transversale, le journal Basta, en 2012, publie une enquête sur les activités de plusieurs groupes en Afrique.
01:07 Vous intentez alors deux procès. Etant le seul groupe incriminé à le faire, vous les perdez tous les deux.
01:12 En 2015, Mediapart, L'Obs, Le Point, relient un article de réacte sur vos activités camerounaises.
01:17 Vous leur intentez un procès, que vous perdez à nouveau.
01:20 En 2016, il semble que l'avocat n'est pas bon.
01:22 En 2016, une nouvelle enquête de Mediapart accuse votre société d'avoir ruiné deux entreprises camerounaises.
01:26 Vous l'intentez un procès, vous le perdez en appel.
01:28 Je termine avec ça. En 2017, deux journalistes publient un livre sur vous.
01:31 Vous les attaquez pour la publication de cet ouvrage.
01:34 Procès qui se retournent contre vous. Et vous vaut une condamnation pour procédure abusive.
01:38 Voilà le sens de mon propos.
01:41 Ces actions en justice sont très nombreuses et vous ont rapporté de nombreuses critiques.
01:44 Elles vous ont voulu, notamment, une réputation d'expert en procédures dites "baillons".
01:49 Ces procédures qui ont pu reobjet de faire taire les journalistes en les assommant sous des procès coûteux
01:54 que tous n'ont pas le moyen d'honorer.
01:55 On est là sur un sujet transversal qui ne touche pas que la TNT.
01:59 Pour rappel, le petit média Basta a ainsi dépensé 13 000 euros pour se défendre de vos accusations
02:04 et France Télévisions, sur la TNT, y a perdu en frais de justice plusieurs centaines de milliers d'euros
02:09 payés par le contribuable à la fin.
02:11 Des sommes jamais récupérées par vos revers judiciaires.
02:14 Sachez que je ne reprends pas à mon compte ces accusations
02:16 car le droit à ester en justice est un droit fondamental
02:19 et vous avez, comme tout un chacun, le droit de vous défendre contre toute accusation.
02:23 J'avoue toutefois ne pas comprendre les motivations de tous ces procès
02:26 car, en nombre d'affaires aguerries, vous l'avez dit tout à l'heure,
02:29 je suppose que vous êtes très bien entourés
02:31 et j'imagine que vos avocats ne pensaient pas que chacun de ces procès, tous perdus, puissent être remportés.
02:37 En conséquence, quelles sont vos motivations à de telles procédures ?
02:41 Et en définitive, ne considérez-vous pas que la liberté des médias, dont la TNT,
02:44 s'arrête là où commence votre intérêt économique ?
02:47 En ce sens, trouveriez-vous légitime, c'est ma deuxième question,
02:50 qu'un journaliste de votre groupe puisse mener une enquête sur une entreprise
02:53 dans laquelle vous auriez un intérêt ?
02:55 Je vous remercie.
02:57 Alors sur la deuxième question, il n'y a évidemment aucun problème.
03:00 Les journalistes font ce qu'ils ont à faire dans le cadre du travail
03:03 et de ce qui intéresse les abonnés. Voilà. Mais ça c'est un autre sujet.
03:06 Monsieur Stéphane Guy a été licencié pour un défaut de loyauté.
03:11 Est-ce que vous êtes en mesure de me dire à qui il a été déloyal ?
03:15 Rappelez-moi qui est Stéphane Guy, je ne sais pas qui c'est, pardonnez-moi.
03:19 C'est un monsieur qui a soutenu un certain Sébastien Thohen,
03:23 que vous devez mieux connaître, qui avait lui-même été licencié.
03:27 Manifestement, Stéphane Guy a été ensuite licencié pour déloyauté.
03:32 Monsieur le rapporteur, dans quelle entreprise ?
03:35 C'est bien Canal+ ?
03:38 Je crois honnêtement que je n'ai jamais rencontré Stéphane Guy de ma vie.
03:41 Je ne sais pas s'il l'avait demandé, mais demandez-lui. Je ne le connais pas.
03:44 Et Sébastien Thohen, je crois que je ne l'ai vu qu'une fois.
03:47 On m'avait demandé de venir faire un show à l'Olympia devant tout le personnel de Canal+.
03:51 C'était le début où j'arrivais et où justement, comme ma réputation, c'était Attila, etc.
03:57 On m'avait demandé de venir me présenter.
03:59 Voilà. Et je crois qu'il m'a salué à la sortie. Mais je n'ai jamais parlé avec lui.
04:03 Donc je ne le connais pas et je ne suis pour rien dans l'ensemble de ces points que vous évoquez.
04:09 L'ennui, c'est que les témoignages attestent que lorsqu'il a été licencié, M. Thohen, pour un sketch,
04:20 la cause de ce licenciement, c'est décision de l'actionnaire.
04:25 C'est un SMS reçu de Maxime Saada.
04:28 [Musique]
04:35 Ceci étant dit, je peux vous parler un peu de ce que j'ai vu dans le système Canal+.
04:41 Pour faire court, il arrive dans le capital de Villevendie.
04:46 Il monte au capital, vous le savez, entre 2012 et 2015.
04:48 Et il va prendre le pouvoir au cours du printemps 2015.
04:51 Et nous, on va s'en apercevoir très vite parce que l'affaire est un peu connue.
04:55 On avait été alerté sur une banque, Crédit Mutuel, dont une des filiales à Monaco,
04:59 acceptait des valises de cash et encouragait ses clients les plus fortunés à faire de l'exil fiscal en Suisse.
05:04 Ça nous a paru intéressant. Cette affaire nous a été proposée.
05:07 Canal+ l'a acceptée. On lance l'enquête. On travaille plusieurs mois.
05:10 On fait du contradictoire, comme d'habitude. Et puis le sujet est terminé. Il est bien.
05:14 Donc on l'annonce à toute la presse en disant que ça va faire trembler les banques.
05:17 Et là-dessus, un mystérieux mail à l'intérieur de Canal+ fait par un mystérieux responsable de la programmation
05:23 indique que ce film ne doit être déprogrammé.
05:26 On n'a aucune info. Personne ne dit rien. On ne comprend pas pourquoi.
05:29 On doit fournir en urgence un film de remplacement.
05:32 Et on comprendra au cours de l'été 2015 par un papier de Mediapart que le président du Crédit Mutuel,
05:36 Michel Lucas, a appelé son ami Vincent Bolloré, qui l'aide à grimper au capital de Ville-Indie,
05:40 qui l'aide financièrement, pour lui dire qu'il n'acceptait pas notre enquête.
05:43 Et donc Vincent Bolloré a appelé Rodoche Belmer pour lui signifier qu'il fallait régler ce problème.
05:48 Jusque-là, on n'en sait pas beaucoup plus. On essaie de comprendre. On est discrédités.
05:52 Et tout l'été, les abonnés de Canal+ nous écrivent sur la page Facebook de Spécial Investigation pour nous dire
05:57 « Ah, vous lancez une enquête sur Subway. Ça doit être parce que Bolloré n'est pas actionnaire de Subway. »
06:02 En fait, ils se moquent de nous. Parce qu'ils disent « Mais en fait, vous êtes plus libres de faire ce que vous voulez.
06:06 Vous prétendez faire du journalisme d'information. Vous n'êtes plus libres. »
06:09 Donc on est complètement discrédités, évidemment.
06:11 Le 3 septembre 2015, Vincent Bolloré vient personnellement devant le comité d'entreprise de Canal+
06:16 et il va assumer cette censure du Crédit Mutuel dans les termes suivants.
06:20 Je préfère vous le lire pour être précis.
06:22 « S'il y a dans cette maison des gens qui n'arrêtent pas de taper sur ses clients ou partenaires,
06:27 elle n'en aura bientôt plus du tout.
06:29 Attaquer la BNP, parce qu'ils nous avaient aussi censuré une enquête sur la BNP,
06:32 LCL ou le propriétaire de l'immeuble serait une bêtise. »
06:36 Bon. Donc on essaie d'en savoir plus parce que quand on s'occupe d'une émission d'investigation
06:40 et qu'on a 80 producteurs dans Paris qui nous proposent des projets toute la journée
06:43 et qu'on travaille pour une chaîne nationale et qu'on a une éthique à respecter,
06:46 c'est compliqué de travailler avec ça.
06:48 Donc on demande à la direction de nous parler officiellement par écrit,
06:51 d'expliquer ce qu'on peut faire.
06:53 Et alors ils nous disent, la direction nommée par Vincent Bolloré, donc Maxime Sahada,
06:57 nous fait répondre par écrit le 16 septembre 2015,
07:00 « La direction estime qu'il est préférable d'éviter les attaques frontales ou polémiques
07:04 à l'encontre de partenaires contractuels, actuels ou futurs. »
07:08 Et alors avec ce petit texte là qu'il nous est donné, on se dit mais comment on fait ?
07:12 Alors les partenaires actuels de qui ? De Vincent Bolloré, de Canal+, de Vivendi, de ces filiales.
07:18 Alors quant aux partenaires futurs qu'il ne faudrait pas embêter,
07:21 si vous voulez, alors là vraiment c'est très très flou.
07:23 Et donc ça, ça veut dire en fait qu'on ne sait plus ce qu'on peut faire
07:27 et que la direction s'autorise à censurer n'importe quoi, n'importe quand, n'importe comment,
07:31 ce qui fait que nous en gros on ne peut plus travailler.
07:33 Bon, ça ne s'arrête pas là puisque le 8 septembre 2015,
07:36 Maxime Sahada va faire déprogrammer un deuxième documentaire,
07:39 Hollande-Sarkozy-Guerre secrète, on s'était intéressé un peu au coup bas
07:42 que s'envoyaient les deux présidentiables à l'époque.
07:44 Et alors ça aussi c'est déprogrammé brutalement, on ne comprend pas pourquoi.
07:47 Et quand Le Monde le révèle, le 13 septembre,
07:50 Maxime Sahada le reprogramme en catastrophe et nous donne un ordre très important de dire
07:54 « vous ne devez plus jamais dire aux auteurs des reportages qu'on sait que ça va passer ».
07:57 C'est comme si vous disiez à quelqu'un qui vient de faire un livre
07:59 « alors surtout on ne vous préviendra pas du moment où ça va sortir ».
08:02 Pourquoi ils font ça ? Parce que simplement à partir du moment où on ne donne pas la date
08:05 à l'auteur du film qui est à l'extérieur,
08:07 il faut savoir que c'était des gens extérieurs qui réalisaient nos documentaires,
08:10 ils ne peuvent plus s'apercevoir qu'en fait leur film a été trappé
08:13 puisqu'il n'y avait plus de date de programmation.
08:15 Donc on peut toujours leur dire pendant des années qu'il est sur une étagère
08:17 et que bien sûr il va passer un jour.
08:18 Donc on a interdiction de donner les dates de diffusion.
08:21 Le 22 octobre, cette affaire de crédit mutuel va se solder de manière intéressante
08:26 puisque un important responsable de Viva Indies, Stéphane Roussel,
08:29 va venir en comité d'entreprise à Canal+.
08:31 Et évidemment on l'interroge sur ce problème de crédit mutuel qui pose problème.
08:35 Et il va nous répondre "Vincent Bolloré déteste qu'une investigation soit uniquement à charge".
08:41 Pour mémoire on avait évidemment donné la parole au crédit mutuel,
08:44 il n'avait pas souhaité la prendre.
08:45 "En l'occurrence le patron du crédit mutuel l'a appelé pour lui dire qu'il n'avait pas pu se défendre
08:49 et Vincent ne l'accepte pas".
08:51 Il termine en disant "Peu importe qu'il soit un ami, donc Michel Lucas soit un ami de Vincent Bolloré,
08:56 il n'en a rien à faire et n'a même pas regardé le film, le programme".
09:00 Donc on nous dit ça.
09:02 Dernière précision, quelques semaines plus tard, Philippe Labrault, conseiller de Vincent Bolloré,
09:05 déclara sur France 2 dans le complément d'enquête
09:08 "Vincent Bolloré a souhaité que ce documentaire ne passe pas,
09:11 il a fait ce qu'il souhaitait faire, il l'a déprogrammé".
09:14 Alors vous allez me dire "évidemment on peut déprogrammer un sujet, il y a de bonnes raisons".
09:18 Peut-être, et puis il y a cet exemple là.
09:20 Mais il y en a eu beaucoup ensuite, c'est-à-dire que ça a continué sur le même mode
09:23 avec une espèce de total sentiment d'impunité de l'interdiction
09:26 et total discrédit pour les journalistes.
09:29 Que vous dire ?
09:32 Moi je deviens le 9 octobre représentant, je suis nommé représentant syndical
09:38 pour essayer un peu naïvement de défendre l'investigation et son éthique,
09:42 et que l'on puisse continuer à travailler.
09:44 Je rappelle que c'est des programmes qui plaisaient quand même beaucoup aux abonnés.
09:47 Donc le 9 octobre j'annonce à mon chef que je suis nommé représentant syndical.
09:51 Deux heures plus tard, la direction, Maxime Sada, me fait adresser un courrier de convocation
09:55 en vue d'un éventuel licenciement.
09:57 Alors c'est complètement illégal, parce que c'était lié à un mandat syndical
10:00 qui avait été déclaré à 8h07 du matin et le courrier part dans l'après-midi.
10:03 Donc j'avais un excellent dossier, des très bonnes notes à Canal+, depuis 20 ans, etc.
10:06 Bon, il n'y avait rien dans le dossier.
10:08 Donc moi j'apprends qu'un courrier recommandé arrive, je me dis "bon ben ça va être compliqué".
10:15 Mais c'est illégal, c'est pénal de faire ça.
10:18 Et donc là-dessus, mon téléphone portable sonne tout le week-end,
10:22 et mon chef un jour finit par m'appeler et me dit
10:25 "non mais en fait, ce qu'ils veulent c'est que tu partes et ils vont te donner un chèque".
10:30 Alors je dis "ben oui, mais moi je veux pas un chèque, moi je veux juste être journaliste,
10:35 faire du journalisme, normal, honnête".
10:38 Et là mon chef me dit "non mais, un gros chèque".
10:43 Alors je dis "ben un gros chèque ou pas gros chèque, peu importe, moi je veux faire du journalisme".
10:48 On est en octobre 2015.
10:50 Quelques mois plus tard, on essaye quand même désespérément de reproposer quelques enquêtes à la direction.
10:56 Par exemple, on va en proposer 11, 7 vont être refusées, je vous donne les 7, c'est intéressant.
11:01 Volkswagen, l'entreprise de tous les scandales.
11:03 On voulait enquêter sur les logiciels anti-pollution truqués chez Volkswagen,
11:06 sujet d'intérêt général de santé publique.
11:08 Sujet refusé par la direction nommée par Vincent Bolloré.
11:11 Le Monde, selon Youtube.
11:13 Sujet refusé par la direction nommée par Vincent Bolloré.
11:16 Attentat de 2015, les dysfonctionnements des services de renseignement.
11:20 Plus de 130 morts à Paris, sujet majeur, très important.
11:23 Sujet refusé par la direction nommée par Vincent Bolloré.
11:26 François Hommeland sur les guerres du président socialiste et leurs effets pervers.
11:31 Sujet refusé par la direction nommée par Vincent Bolloré.
11:34 Les emplois fictifs dans la haute fonction publique.
11:36 Sujet refusé par la direction nommée par Vincent Bolloré.
11:39 Répression made in France sur les matériels de guerre et de maintien de l'ordre
11:42 exportés massivement par la France dans des pays peu recommandables.
11:45 Sujet refusé par la direction nommée par Vincent Bolloré.
11:48 Et pour tout vous dire, même Nutella, les tartines de la Discord,
11:51 a été refusé par la direction nommée par Vincent Bolloré.
11:53 Je crois qu'il exploite des champs d'huile de palme en Afrique.
11:56 Ce qui expliquerait qu'il ait pu être gêné par ce sujet aussi.
11:59 Bon alors, comment vous dire...
12:02 Bon là-dessus, enfin, voilà, il y a un papier qui sort dans le Canard Enchaîné
12:06 qui dit qu'il y a une liste noire de gens que Bolloré veut karchériser à canal.
12:09 Je suis mis dans la liste, bon super.
12:11 En juin 2016, Vincent Bolloré va faire arrêter spéciale investigation.
12:15 Deux de mes collections sont recasées, moi on ne me propose pas de poste, etc.
12:19 Bon, on alerte le CSA en tant que délégué du personnel, il ne réagit pas.
12:24 Et en fait, le fait qu'il y ait peu de réaction, si vous voulez,
12:27 ça va faire que ces gens ont un immense sentiment d'impunité.
12:30 Je prends un exemple, en juin 2016, donc on est quelques semaines après tout ça,
12:33 Maxime Sada va devant l'Assemblée.
12:37 Et à propos de l'enquête sur le crédit mutuel, il va déclarer, je cite,
12:41 "Il n'y a jamais eu aucune censure, aucune instruction d'où qu'elle vienne,
12:44 je suis très attaché à l'investigation."
12:47 Bon, on est le 1er juin 2016, trois semaines après,
12:50 spéciale investigation sera supprimée.
12:52 Et, quelque part, ces propos intoxiquent les députés,
12:55 intoxiquent la représentation nationale, parce que vous n'êtes pas forcément
12:58 dans les coulisses du truc et vous ne savez pas que ce n'est pas vrai.
13:01 Mais évidemment que ce n'est pas vrai.
13:04 Alors, si vous voulez, dans une espèce d'impunité absolue,
13:07 ça va continuer, il va se passer un truc majeur en 2017.
13:10 Donc je vous résume, alors là ça prend des proportions quand même un peu surréalistes.
13:15 Bassan Boloré cherche à signer avec le chef d'État togolais des contrats.
13:20 Le Togo est un pays qui n'est pas très démocratique, depuis 6 mois,
13:23 le peuple togolais est dans la rue, le président fait tirer sur son peuple.
13:26 Toute la presse internationale en parle.
13:28 On finit, l'effet papillon, émission de Cannabis, on finit par envoyer
13:31 un petit sujet sur cette situation dramatique au Togo.
13:35 On découvrira qu'en fait la direction de Canal a fait retirer le reportage
13:39 des replays de la chaîne en camp de panique, on ne comprend pas très bien
13:42 ce qui se passe et on apprendra qu'en fait le président du Togo
13:45 s'est plaint à Bassan Boloré de ce reportage.
13:48 Déjà c'est compliqué, le reportage va être rediffusé par erreur ensuite
13:53 par quelqu'un qui va ensuite immédiatement être licencié.
13:56 Bon, ok, et comme si ça ne suffisait pas, quelques semaines plus tard,
14:00 la direction de Canal+ nommée par Bassan Boloré va faire fabriquer
14:03 un public reportage pour le dictateur africain, qui vont diffuser
14:06 en toute illégalité à 7h du matin sur les antennes de Canal,
14:09 sans que ce soit marqué public reportage.
14:12 Enfin, on est dans un film, c'est un truc, c'est complètement délirant,
14:15 on se dit "mais c'est pas possible". Et là encore, l'instance de régulation
14:18 ne s'en aperçoit pas, elle n'a peut-être pas assez de moyens d'enquête,
14:20 mais enfin il ne se passe rien, il faudra qu'un média indépendant talentueux
14:23 un jour repère ce public reportage pour un dictateur africain
14:26 diffusé au cœur de Canal, pour s'en inquiéter, récupère la vidéo,
14:29 exploite, pour qu'enfin le CSA se réveille et décide d'une sanction
14:33 symbolique de Canal+.
14:36 Sur cette affaire à nouveau, on monte au créneau, on essaie de comprendre,
14:39 cette fois-ci ce n'est plus Stéphane Roussel de Vivendi, c'est Franck Cadoret,
14:42 alors haut responsable de Canal, qui nous dit un jour au comité d'entreprise
14:45 à propos de cette affaire de Togo,
14:48 il n'a peut-être pas plu au président du Togo
14:51 aller faire un reportage dans un pays où la pay TV est très régulée
14:54 et attaquer le président de la République n'est pas très adroit
14:57 tant pour le business que pour les salariés de Canal.
15:00 Donc si vous voulez, en fait,
15:03 sous l'autorité de Vincent Bolloré, on est constamment entravé
15:06 dans ce qu'on veut faire parce qu'on découvre, mais après coup, qu'il a des amis,
15:09 des intérêts, des affaires à signer, des contrats, etc.
15:12 C'est absolument impossible de travailler.
15:15 Nous on voulait juste faire notre travail, on n'avait pas de contrat à signer,
15:18 enfin bref.
15:21 Donc, tout ça pour vous dire quoi ?
15:24 A cette époque, si vous voulez, le CSA réagit très peu,
15:27 Bolloré va imposer en vitrine de CNews Jean-Marc Morandini,
15:30 animateur mis en examen pour corruption de mineurs,
15:33 puis Éric Zemmour, condamné plusieurs fois pour provocation à la haine raciale,
15:36 donc ça devient compliqué à gérer.
15:39 Le problème, si vous voulez, c'est pas tellement dans cette histoire
15:42 que Vincent Bolloré défende ou fasse défendre
15:45 la présence du RN ou de reconquête.
15:48 Bolloré a le droit d'être d'extrême droite, après tout, c'est pas interdit.
15:51 Le problème, en fait, c'est qu'il pense que son pouvoir d'actionnaire
15:54 l'autorise à être totalement tout puissant, tout puissant par rapport à la formation,
15:57 tout puissant par rapport au journaliste.
16:00 Il peut forcer les journalistes à violer leur déontologie professionnelle,
16:03 ça lui pose pas de problème. Mais le pire n'est pas là.
16:06 Le pire, c'est que comme il gère ses médias en s'affranchissant des lois,
16:09 et qu'il se passe à peu près rien en France,
16:12 il s'en va plus loin. C'est-à-dire qu'il organise une merta.
16:15 Il organise le fait que tous les gens qui vont quitter le système
16:18 dans lequel il s'est imposé vont devoir,
16:21 vont surtout être confrontés au problème de signer des clauses de silence.
16:24 Des centaines de personnes en France, syndicalistes, humoristes,
16:27 journalistes, vous ne le saurez pas parce qu'ils ne peuvent pas en parler
16:30 sinon la clause s'effondre. Ils ne peuvent pas le dire.
16:33 Ils sont des centaines à avoir vu leur parole retenue,
16:36 baïonnée, par un système qui systématiquement fait signer ces clauses.
16:39 Dans mon cas, c'était des clauses de silence à vie.
16:42 Il n'y a pas de limite. C'est-à-dire que jusqu'à votre mort,
16:45 dans 25 ans, vous faites un tweet que Vincent Bolloré trouve maladroit,
16:48 il met des huissiers devant chez vous pendant 10 ans,
16:51 il faut rendre l'intégralité des fonds. Voilà comment ça se passe.
16:54 Donc, voilà.
16:57 Alors après, évidemment, comme les gens ne peuvent pas témoigner,
17:00 les quelques centaines de personnes qui savent ce qui s'est passé à l'intérieur
17:03 ont tous été piés et poings liés par des clauses,
17:06 après, ils vont devant la représentation nationale
17:09 et puis ils disent "il n'y a pas de problème, il n'y a pas de censure".
17:12 Qui va dire le contraire ? Personne ne parle.
17:15 C'est ça qui se passe en France aujourd'hui.
17:18 - Quoi qu'il en soit, il me paraît assez évident que vos intérêts au Togo
17:21 ont déterminé des choix au sein de la rédaction de Canal.
17:24 Comment pourriez-vous nous prouver le contraire ?
17:27 - Attendez, je pense que ce n'est pas comme ça,
17:30 ce n'est pas à moi de prouver le contraire.
17:33 Je ne suis jamais intervenu là-dessus,
17:36 je n'ai jamais vu les choses dont vous me parlez,
17:39 donc je ne peux pas prouver quelque chose que vous ne connaissez même pas.
17:42 Pardonnez-moi, je suis le plus rapide possible, je pourrais en faire des tranches,
17:45 mais je ne suis pas au courant et je ne peux pas vous dire ça.
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