Avant le débat sur l’Ukraine, Macron au centre des tirs croisés de l’opposition

LeHuffPost

L’Assemblée nationale est appelée à débattre de la situation en Ukraine et à voter, pour la première fois, sur le soutien de la France à Kiev.  Alors que l’Assemblée est appelée à débattre de la situation en Ukraine ce mardi 12 mars, et à voter, pour la première fois, sur le soutien de la France à Kiev, Emmanuel Macron se retrouve au centre des tirs croisés de l’opposition. Concernant sa stratégie diplomatique, mais également la tournure du débat politique français.

Transcript

00:00 Emmanuel Macron se lance quand même dans des aventures irréfléchies sur le plan diplomatique.

00:04 Dans cette affaire, Emmanuel Macron a été terriblement isolé.

00:08 Je ne souhaite pas qu'Emmanuel Macron dispose d'un blanc-seing.

00:26 Je pense que l'escalade dans laquelle est engagé Emmanuel Macron

00:30 est une voie irresponsable, dangereuse, qui inquiète les Français.

00:33 Par conséquent, nous nous abstiendrons sur ce texte à l'Assemblée nationale.

00:36 Le Rassemblement national s'abstiendra.

00:38 Je vous donne deux lignes rouges.

00:39 Première ligne rouge, l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.

00:42 Ce n'est pas dans le texte de cet après-midi.

00:44 Nous sommes opposés, c'est contenu dans le texte,

00:46 dans l'accord de sécurité qui fonde la déclaration du Premier ministre cet après-midi.

00:50 Je suis et nous sommes opposés à toute forme d'élargissement.

00:53 La deuxième ligne rouge, c'est ce principe de dissuasion active

00:56 qui est évoqué dans le texte, qui prévoit précisément

00:58 qu'entre les signataires de ce texte, à savoir la France et l'Ukraine,

01:03 il y a un devoir d'assistance et notamment un engagement à la dissuasion active.

01:07 Dans cette affaire, Emmanuel Macron a été terriblement isolé.

01:12 Au plan national, mais beaucoup plus grave, au plan international.

01:16 Aucun dirigeant occidental n'a apporté le moindre soutien.

01:23 – Ça c'est faux, ça c'est faux. – Les Allemands…

01:25 – Les Bantes, le président tchèque et d'autres encore, pardon.

01:32 – Peut-être, mais pas les États-Unis qui sont les principaux soutiens,

01:36 pas les Britanniques qui sont le second soutien,

01:39 pas les Allemands qui sont nos partenaires.

01:41 Les mots qui ont été tenus sont des mots très durs.

01:44 Donc cette position, elle a isolé la France et cet isolement,

01:48 il est dangereux parce que derrière tout ça,

01:50 quelle est la crédibilité de la parole française ?

01:52 – Pour ma part, je suis opposé à l'idée que la France cherche à être,

01:57 en quelque sorte, le leader du camp de la guerre.

01:59 Et je pense qu'au contraire, la France devrait prendre la tête du camp de la paix.

02:03 – Et comment on fait alors ?

02:04 – En créant les conditions pour que tout le monde vienne autour de la table

02:08 et qu'on crée les conditions d'un accord de paix.

02:09 Et je pense que les conditions d'un accord de paix,

02:12 elles sont en vérité sur la table, si on a envie de les chercher.

02:15 – Lorsque l'intégralité des pays européens et les Américains eux-mêmes

02:19 vont à l'encontre de la déclaration d'Emmanuel Macron,

02:21 c'est qu'il y a quand même à un moment donné une rationalité

02:23 et une raison géopolitique.

02:24 – Vous êtes plutôt allemand que français.

02:27 – Je ne mets pas que les Allemands d'ailleurs,

02:28 il y a de nombreux dirigeants européens qui ont pris position

02:30 et les Américains eux-mêmes ont dit depuis longtemps déjà d'ailleurs

02:33 qu'ils ne souhaitaient pas l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN

02:34 et qu'ils n'enverraient pas de troupes.

02:36 Or, on ne peut pas, je crois, dire que ces différents pays

02:39 n'ont pas été très clairs dans leur soutien à l'Ukraine.

02:42 Eux-mêmes ont envoyé de l'argent, ont participé, ont parfois envoyé des armes.

02:45 [Silence]

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