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00:00 Et pour aller plus loin, on retrouve une entrepreneur marocaine de 34 ans,
00:05 actuellement PDG et cofondatrice de Jobby, une startup de la technologie de
00:10 ressources humaines dont la mission est de libérer le potentiel des talents
00:15 technologiques en Afrique. La seule marocaine lauréate de l'édition 2023
00:19 de Women in Africa. Haïda Tagmouti, merci d'être avec nous sur France 24 dans le
00:24 journal de l'Afrique. Merci beaucoup Fatimata pour l'invitation, je suis ravie d'être parmi vous.
00:30 Alors on compte sur vous justement, nous avons entendu dans ce grand reportage
00:35 qu'au-delà du problème spécifique lié à l'intelligence artificielle, les
00:39 spécialistes alertent souvent sur la crainte que l'Afrique devienne
00:42 l'atelier de misère du monde digital et pour vous au contraire la technologie
00:47 peut être un levier de développement pour le continent, expliquez-nous.
00:52 Absolument, en fait l'enjeu est assez considérable car on fait face à un
00:57 déficit qui est croissant en termes de talents technologiques avec d'ici 2030
01:03 85 millions d'emplois tech qu'on estime qui seront non pourvus, ce qui fait que
01:09 l'Afrique qui est un continent dont on connaît la démographie et la jeunesse
01:14 est vue comme une opportunité par ces pays occidentaux pour pouvoir pouvoir
01:20 ces emplois-là, donc c'est à la fois une aubaine pour eux mais en même temps il
01:25 faut qu'on fasse en sorte nous en tant que continent africain de transformer
01:29 cette opportunité en véritable levier de développement et c'est précisément
01:34 ce que ce que dit votre reportage sur le Kenya et c'est intéressant en ce sens
01:39 car l'idée c'est de ne pas être vu comme un réservoir de petites mains mais au
01:44 contraire comme un vrai vivier de talents et un vecteur d'innovation et de
01:50 technologie. Alors comment on fait ça on imagine que ça passe par la formation
01:54 d'abord ? Absolument, pour moi en fait il y a réellement trois axes fondamentaux
02:01 pour qu'on puisse se positionner en tant que continent comme on aimerait être
02:04 positionné dans cette guerre en fait à la souveraineté technologique, la
02:08 première c'est effectivement la formation et la formation doit être en
02:13 quantité plus importante et en qualité plus importante et je pense qu'on a
02:17 beaucoup de gouvernements en Afrique qui prennent ce sujet en main
02:20 c'est le cas par exemple au Maroc où le pays a décidé de miser sur
02:24 l'excellence numérique comme moteur de développement socio-économique avec la
02:28 création de nouvelles formations et des objectifs très ambitieux sur les
02:33 talents technologiques en particulier. Le deuxième levier pour moi fondamental
02:38 c'est celui de la rétention des talents, l'idée c'est de renverser la tendance
02:42 car on souffre en fait d'une fuite des cerveaux si nos meilleurs talents s'en
02:46 vont effectivement là on est bloqué et c'est une perte énorme économique pour
02:52 le pays et donc l'idée ce serait de transformer cette fuite de cerveaux en
02:58 transfert de technologie et c'est typiquement en fait notre mission à
03:02 travers notre startup Joby de transformer ça en fait en donnant accès à des
03:07 opportunités. Mais alors justement parlons-en Aïda Tagmouti justement de
03:13 cette fuite des cerveaux, effectivement quand les sirènes de la
03:17 Silicon Valley appellent, retentissent pour des gens qui ont justement été
03:23 formés dans la tech et qui voient justement l'intérêt d'aller en Amérique
03:28 par exemple ou en Occident, comment on fait pour retenir ces cerveaux là
03:32 particulièrement dans la tech sur le continent africain ?
03:34 En fait la solution c'est de leur offrir ces opportunités à distance et l'essor
03:41 du travail à distance depuis le Covid notamment
03:46 africain de travailler pour ces entreprises là qu'elles soient en Europe
03:52 aux Etats-Unis à partir du continent et la grande différence c'est que ces
03:56 personnes continuent non seulement à contribuer à l'économie locale mais
03:59 qui peuvent aussi passer de projets locaux à des projets internationaux et
04:04 ainsi en fait finalement garder nos talents qui seront nos futurs leaders
04:09 tech et nos futurs entrepreneurs et qui feront en sorte que finalement l'Afrique
04:13 ne soit pas juste un vivier de talents mais aussi un fournisseur de solutions
04:18 parce que les solutions doivent aussi venir de notre continent.
04:21 Oui justement c'est ça aussi ça a été souvent mis en avant que le continent
04:25 africain possédait aussi un vivier de talents comme vous l'avez dit et peut-être
04:30 que c'est ça aussi la clé c'est à dire que plus les gens feront des choses sur
04:34 le continent africain plus il y aura de nouvelles entreprises de la tech et
04:38 moins peut-être le continent africain sera un atelier de misère finalement.
04:42 Absolument et pour ça effectivement on a parlé de la formation on a parlé de la
04:46 rétention des talents à travers les opportunités mais l'autre axe
04:49 fondamental c'est celui de l'entreprenariat et on voit qu'on a une
04:53 scène technologique et des innovations 100% africaines qui naissent on a un
04:58 dynamisme depuis cinq ans en Afrique et des jeunes notamment qui reviennent donc
05:04 ça aussi bon signe après avoir étudié et travaillé à l'étranger pour monter
05:10 des startups pour apporter de l'innovation et il est absolument
05:14 nécessaire de soutenir cette scène tech et donc de créer même des emplois en
05:17 Afrique et des solutions en Afrique pour notre souveraineté technologique.
05:22 Absolument vous avez mille fois raison merci merci infiniment Aïda Tagmouti
05:27 d'être venue et d'être avec nous sur ce journal de l'Afrique merci infiniment.

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