Mickaël Portevin (51) fait partie des 200 agriculteurs engagés dans le programme Transitions

  • il y a 6 mois
Témoignage de Mickaël Portevin, agriculteur à Beine-Nauroy (Marne) : c'est l'un des 200 agriculteurs-coopérateurs de Vivescia engagés dans le programme Transitions.
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Transcript
00:00 Je crois qu'après ce qu'on vient de vivre ces dernières semaines au niveau de contexte agricole,
00:04 ce qui a réussi à faire vivre SIA, c'est à mettre évidemment les agriculteurs adhérents de la coopérative
00:12 et qui sont rentrés dans la transition, mais tous ceux qui viendront après, autour de la table,
00:16 tout à l'heure on le voit, avec le patron des achats d'Heineken, avec Roquet, avec Théreos,
00:23 ce ne sont quand même pas les choses qui se font tous les jours,
00:25 et je pense que c'est important que ces acteurs économiques comprennent les contraintes, les besoins des agriculteurs.
00:32 Il y a le côté économique, ok, mais c'est eux aussi qui façonnent le marché de demain,
00:36 c'est eux qui vont parler aux consommateurs.
00:38 Et le truc c'est qu'on doit leur dire, c'est notre boulot d'agriculteur, leur expliquer qu'on ne peut pas tout faire,
00:43 que tout n'est pas raisonnable et que le bon sens paysan a quand même du bon.
00:47 Donc je pense que c'est vraiment important qu'on soit tous autour de la table
00:50 et qu'on construise ensemble un peu l'agriculture de demain, humblement.
00:53 [Musique]
01:05 Alors en fait, moi je suis revenu sur l'exploitation il y a 5 ans,
01:10 et donc il y avait la volonté un petit peu de pouvoir améliorer les pratiques, se diversifier,
01:14 mais aussi pouvoir asseoir un petit peu l'exploitation dans le temps.
01:20 Donc on a beaucoup parlé de dérisquer financièrement sur l'exploitation.
01:24 Donc j'ai commencé à regarder un petit peu à la partie crédit carbone.
01:27 En fait, il se trouve qu'ayant une grosse part de l'usain dans mon exploitation,
01:31 aujourd'hui je n'utilise quasiment que de l'ammonitrate que je module avec une barre N-sensor.
01:37 Je mets des engrais verts, ce qui est réglementaire, mais on le fait malgré tout sur toutes les parcelles.
01:42 En fait, les évolutions possibles, en tout cas où les gains en crédit carbone sont quasiment nuls,
01:48 puisque à la limite on est peut-être déjà un peu trop vertueux pour pouvoir arriver à aller essayer de capter un petit peu de crédit carbone.
01:56 Donc voilà, j'étais resté un petit peu dans cette situation, mais quand même l'envie de pouvoir progresser,
02:00 d'aller chercher un peu des nouvelles techniques, et certains leviers actionnés, et de regarder un peu.
02:04 Et puis c'est vrai que dans cette réflexion est arrivé transition,
02:07 et il se trouve que assez naturellement, il y avait un peu l'envie de rentrer dans le programme,
02:11 parce que ça répondait justement à ses besoins en apport technique, en évolution des pratiques,
02:16 avec ce côté un peu financier, la contrepartie financière, qui vient rémunérer les efforts et les bonnes pratiques.
02:24 Donc voilà, j'ai postulé du coup dès la première année pour le programme transition, et j'étais retenu.
02:41 Oui effectivement, on a signé un contrat de 3 ans, en contrepartie des industriels qui s'engagent dans le consortium.
02:49 Donc aujourd'hui, c'est difficile de définir un montant, parce qu'en fait il y a deux niveaux de transition.
02:58 Donc aujourd'hui, il faudrait voir dans quel niveau je vais rentrer.
03:01 Je suis en train de passer en CE2+, qui pourrait me permettre un critère de plus pour entrer dans le niveau supérieur.
03:05 Donc aujourd'hui, c'est un peu délicat à dire, sachant qu'en plus ça dépend du rendement évidemment.
03:11 Et puis ça dépendra quand même de voir si je réponds bien aux critères.
03:14 La pré-évaluation était faite sur la campagne 2022, là on va être évalué sur la campagne 2023,
03:20 avec des rendements un peu inférieurs, il y a eu quelques choix d'engrais un peu différents pour des raisons économiques.
03:25 Donc il faut qu'on voit un petit peu dans quelle classe on peut rentrer.
03:28 Mais voilà, en général, c'est entre 10 et 20 euros de la tonne, suivant les cultures,
03:32 suivant le niveau de performance dans le transition.
03:34 [Musique]
03:43 Complètement, on avait besoin de soutien technique.
03:46 Et ça, c'est quand même important.
03:48 On voit bien que tout seul, c'est compliqué d'aller faire des biblios, d'aller rechercher un peu de l'information.
03:54 Aujourd'hui, on rentre quand même dans un groupe d'agriculteurs, on va se rencontrer plusieurs fois par an.
04:01 Ça permet d'échanger un peu les idées, de regarder un peu les bonnes pratiques qui pouvaient exister,
04:04 de voir ce qui peut marcher ou pas.
04:07 Et il y a ce suivi de la coopérative avec des technico-commerciaux qui vont être plus formés,
04:11 qui vont nous aider à faire les bons choix.
04:14 Donc voilà, il y a des leviers que je souhaitais peut-être actionner.
04:17 Par exemple, comme la montée un peu en gamme des engrais verts.
04:21 Il se trouve que c'est compliqué quand on est dans une zone anématode, pour betterave.
04:25 Donc voilà, ça réduit un peu les choses.
04:27 Mais il y a la fertilisation organique, il y a le devenir des pailles.
04:31 Il y a des choses à faire encore.
04:34 Donc il faut qu'on prenne les sujets un par un.
04:36 On vient de rentrer, il y a des nouvelles formations qui vont arriver la cour en mars.
04:40 Donc il faut qu'on prenne les leviers un par un.
04:42 Et puis on va essayer de s'améliorer toujours.
04:45 En même temps, c'est aussi des économies pour notre exploitation.
04:48 Au-delà du soutien financier, c'est des économies de la productivité à aller chercher.
04:51 Il ne faut pas qu'on soit idiot, il faut qu'on y aille.
04:53 [Musique]
05:02 Je pense que le côté concret est important.
05:05 Je parlais de ces injonctions qui nous arrivent de partout.
05:08 Là, on est vraiment déjà dans...
05:12 On prend l'exploitation entière, pas seulement une culture ou une parcelle, etc.
05:16 Et on va vraiment dans le concret, on étudie les systèmes.
05:19 Et ça, ça change tout.
05:20 Par exemple, l'engrais vert avant une betterave, il va jouer aussi pour d'autres cultures.
05:24 Toute à l'heure, je l'ai dit, un engrais vert à l'âge de printemps,
05:27 on ne peut pas mettre n'importe quoi, sinon il y a des risques nématodes.
05:30 Tout ça, c'est ensemble.
05:31 Et donc, je pense que c'est vraiment concret.
05:33 On a les pieds sur terre.
05:34 Et ça, ce n'est quand même pas souvent.
05:36 Et je pense que c'est quand même une vraie force du programme transition.
05:39 Ça, c'est vraiment un gros point.
05:42 [Musique]

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