Alors que les parlementaires sont réunis ce lundi 4 mars en Congrès à Versailles pour voter l'inscription de la liberté des femmes à avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a ouvert la séance en évoquant Simone Veil et le chemin parcouru pour l'égalité depuis 1975.
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00:00 En remontant avec la solennité qui s'attache à ces lieux, la galerie des bustes, des bustes d'hommes exclusivement,
00:08 j'ai pensé à Simone Veil, elle qui, le 26 novembre 1974, dans l'hémicycle du Palais Bourbon,
00:18 s'excusait de partager sa conviction de femme devant une assemblée presque exclusivement composée d'hommes.
00:27 À son époque, en effet, on ne comptait que 13 femmes parmi les députés, 7 parmi les sénateurs.
00:36 En contemplant aujourd'hui le Parlement réuni en congrès, je constate avec vous que la place des femmes a changé,
00:45 parce que la France a changé, même s'il reste beaucoup à faire pour atteindre la parité vraie.
00:53 Oui, les temps ont changé, l'égalité a progressé, la parole s'est libérée.
00:59 Oui, hommes et femmes ici réunis, élus de la nation, nous nous apprêtons à faire franchir à notre pays, ensemble,
01:09 un nouveau pas sur le chemin des droits des femmes.
01:13 Vous comprendrez alors que je sois fière de présider le congrès du Parlement au château de Versailles,
01:20 à cet instant précis où la liberté défendue par Simone Veil va être gravée dans le marbre de notre Constitution.
01:28 Je suis fière de pouvoir rendre hommage ici à toutes celles qui ont écrit, qui ont agi,
01:35 et aussi à celles qui se battent encore au quotidien, près d'ici ou loin de nous,
01:41 pour que nous escaladions, maître par maître, la paroi escarpée menant à l'égalité entre les femmes et les hommes.
01:50 Car c'est bien une paroi que nous avons à gravir, paroi dont l'ascension reste longue et laborieuse, et trop encore incertaine.
01:59 Et nous savons, toutes et tous, qu'il suffit d'un instant pour chuter, pour que tout ce que l'on croyait acquis ne le soit plus.
02:10 Alors oui, nous avons progressé, mais il reste tant à faire sur le terrain de l'égalité,
02:15 et les violences faites aux femmes sont encore, hélas, une tragédie du quotidien.
02:21 Cette nouvelle avancée, il suffisait d'écouter les femmes, dans toute leur diversité,
02:27 quelles que soient leurs conditions sociales, pour se convaincre de la nécessité de s'y atteler.
02:34 Il suffisait de regarder le monde pour se convaincre de l'opportunité de s'y atteler.
02:41 Les droits des femmes ne sont-ils pas les premiers à être menacés lorsque le populisme ou l'autoritarisme s'emparent du pouvoir,
02:48 ou que les partisans de l'obscurantisme prétendent nous imposer un ordre moral toujours rétrograde ?
02:55 Alors que le monde est secoué de tant de crises, notre pays s'attache à renforcer la garantie des droits.
03:02 La France serait-elle à contre-courant ? Non, elle est à l'avant-garde, elle est à sa place, c'est là sa mission, et elle est attendue.
03:12 Aux femmes de France, nous disons que nous ne reculerons jamais.
03:16 Aux femmes du monde, nous disons que nous les soutiendrons, et que nous avancerons toujours à leur côté.
03:24 Je suis fière, nous serons fiers demain de ce congrès visant à proclamer que la liberté de recourir à l'interruption volontaire de grossesse fait désormais partie de notre loi fondamentale.
03:38 (Applaudissements)
03:42 (Applaudissements)