• il y a 9 mois
Retrouvez Cyril Hanouna désormais le samedi et le dimanche dès 18h50 pour Face à Hanouna !


Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.

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Transcription
00:00 - Ca gagne bien un ancien chef cuisinier à l'Élysée ou pas ?
00:04 - Ca gagne bien. Moi je gagnais bien ma vie.
00:08 - Vous étiez content ?
00:09 - Après vous travaillez, vous êtes à disposition 7 jours sur 7.
00:12 - Quoi vraiment ? 7 jours sur 7 ? 24/24 ?
00:14 - Enfin 24/24.
00:16 - Il y a un François Hollande qui a besoin de croissants par exemple dans la nuit.
00:20 - Il vous appelle.
00:21 - Lui l'anecdote au début qu'il ait été président, c'est qu'il vivait toujours dans le 15ème au début.
00:28 - Ah ouais ? Je ne vous l'ai pas vu.
00:29 - En fait il descendait le matin chercher ses croissants.
00:32 - Tout seul ?
00:33 - Tout seul, il est allé au distributeur, il est allé au service de sécurité,
00:35 ils lui ont dit "Monsieur Hollande je suis désolé mais ça ne se passe pas comme ça en fait".
00:39 - Après les gens ne le reconnaissaient pas de ouf non plus.
00:41 - Non plus, voilà.
00:44 - Donc vous avez travaillé pendant 15 ans dans les cuisines de l'Élysée,
00:48 vous avez connu les quinquennats de 3 derniers présidents,
00:51 d'ailleurs Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
00:55 Vous étiez chef d'équipe en charge du service privé.
00:58 Ça veut dire quoi en charge du service privé ?
00:59 Ça veut dire que vous vous appelez personnellement, voilà.
01:02 Imaginons qu'il y a un des présidents, il n'a qu'une meuf, il a besoin d'un truc, c'est vous qui l'appelez.
01:07 Non mais c'est vrai.
01:08 - Il faut des amuses bouche.
01:10 - Ah ouais ça ?
01:11 - Il faut préparer des amuses bouche.
01:12 - Ah ouais c'est ça quoi.
01:13 Parfois ils reçoivent des potes aussi les présidents, parfois des petites soirées,
01:17 genre des potes d'enfance, des potes qu'ils ont toujours eu avant d'être président.
01:20 - Ouais mais après moi je prenais les présidents comme toute personne, comme vous par exemple.
01:26 - Ah ouais ça ?
01:27 - Après on respecte le rang si vous voulez.
01:30 Mais après plus on était naturel et on faisait le boulot, en fait on avait une personne lambda en face de nous.
01:37 Vous voyez par exemple parfois pour Nicolas Sarkozy, on était à la lanterne,
01:43 puis d'un seul coup il faisait beau, on disait, il avait choisi son menu,
01:47 puis d'un seul coup on disait vous voulez pas un barbecue ?
01:50 Là il disait on ferait un barbecue, c'est génial.
01:53 Et puis derrière...
01:54 - Il aime bien le chocolat Nicolas Sarkozy.
01:56 - Oui.
01:57 - Il prenait toujours un petit chocolat à la fin ou pas ?
01:59 - Oui après il aimait bien aussi fromage blanc aux fruits rouges, glace caramel.
02:06 - C'est qui le plus... c'est trois bons vivants en fait d'ailleurs,
02:10 que ce soit Jacques Chirac, François Hollande ou Nicolas Sarkozy,
02:13 c'est des mecs qui aiment bien, ils aiment profiter, ils aiment bien la gastronomie quand même non ?
02:19 Le moins c'était quoi ?
02:20 - Le moins c'était Sarkozy.
02:22 - En fait pour lui c'est pas qu'il aimait pas manger, c'est que pour lui la table est une perte de temps.
02:28 - Exactement, c'est vrai qu'il mange très vite Nicolas Sarkozy.
02:30 - Il mange très vite.
02:31 - Oui il mange très vite parce qu'il veut bosser quoi.
02:33 - C'est ça.
02:34 - C'est un bosseur.
02:36 - François Hollande par contre il déjeunait de midi à 18h.
02:39 - Je restais longtemps à table parce que je voulais pas bosser.
02:43 - François Hollande...
02:44 - C'est le contraire.
02:45 - Tu vois bon non, si on n'a pas du temps déjà midi 18h le matin,
02:48 aller chercher les croissants, midi 18h le dej'
02:50 bon et puis voilà il bossait de 18h à 20h et 20h minuit le dîner.
02:54 - Voilà.
02:55 - Non mais c'est ça, je sais que Nicolas Sarkozy c'est vrai qu'il...
02:57 - C'est le plus gros bosseur du Trois.
03:00 - Ouais, c'est vraiment quelqu'un qui était tout le temps sur ses dossiers, tout le temps sur ses dossiers.
03:07 - Ouais c'est ça.
03:08 - C'est vraiment un bosseur et il voulait, en fait il voulait tout maîtriser quoi en fait.
03:12 - Ouais c'est ça.
03:13 - Donc il voulait tout commander.
03:15 - Mais comment on fait parce que c'est lui qui choisit ce qu'il veut manger le président ?
03:17 - Ouais.
03:18 - Donc c'est lui quoi, il devait se faire chier, il disait "ouais j'ai envie de ce soir, j'ai envie de frites avec du pizza".
03:22 - En fait vous faites une proposition de deux entrées, deux plats, deux desserts, il choisit,
03:27 si ça lui plaît pas il y a une réelle, refaites-moi une proposition.
03:30 - Ah ouais d'accord.
03:31 - Et voilà après...
03:33 - Et c'est le matin pour le jour même ?
03:34 - Pardon ?
03:35 - Le matin pour le jour même ?
03:36 - Ça arrivait.
03:37 - Ah il fallait speed.
03:38 - Il fallait speed et puis après vous faites des petites préparations quoi en fait.
03:42 - C'était qui le plus chiant entre Chirac, Sarkozy, Hollande au niveau de la nourriture ?
03:47 - Non, pas au niveau des préparations, c'est plus au niveau de l'organisation, c'était beaucoup plus compliqué.
03:54 Je dirais que c'était avec M. Sarkozy.
03:57 - Ah ouais ?
03:58 - Parce que comme c'était quelqu'un de très speed et très tout au dernier moment un petit peu,
04:03 donc au niveau organisation parfois c'était un peu compliqué.
04:06 - Moi je suis sûr que c'est comme lui.
04:08 - C'est pareil, c'est comme Sarkozy.
04:10 - Franchement c'est vrai, parce qu'en fait Nicolas Sarkozy c'était pas non plus sa priorité.
04:13 François Hollande il se réveille le matin, il devait appeler ou le président des Etats-Unis,
04:17 ou il devait faire son menu, il dit j'appellerai le président après, attends deux minutes là.
04:20 [Rires]
04:22 - Ça va si je prends de la crème de marron pas en dessert ?
04:24 - Il se peut avoir des oeufs mimosas.
04:26 - La guerre peut attendre.
04:28 - Ok les gars c'est bon quoi, chill.
04:30 - Non mais des oeufs mimosas ça n'attend pas.
04:32 [Rires]
04:34 - Avec la boucle cavière.
04:35 - Et c'était quoi le plat préféré de Jacques Chirac, de François Hollande et de Nicolas Sarkozy ?
04:40 - Alors, chez Hollande c'était la côte de bœuf.
04:43 - La côte de bœuf, ah ouais.
04:44 - Côte de bœuf et poisson c'était la dorade royale.
04:47 - Ah ouais, bah comme ses golettes.
04:48 - Rien de mieux.
04:49 [Rires]
04:54 - Il s'est cloqué quand il y a du royal.
04:56 - Même le couscous devait être royal, tout ce qui était royal il aimait François Hollande.
05:01 - C'est vrai, et quoi vous en faisiez toutes les semaines ?
05:04 Côte de bœuf ou il pouvait manger plusieurs fois par semaine ?
05:06 - Non, non, non, à son anniversaire on lui faisait la côte de bœuf.
05:09 - Ah ouais, le midi ou le soir la côte de bœuf ?
05:11 - L'anniversaire il le faisait le anniversaire lui.
05:13 - Non mais parce que si côte de bœuf le midi tu retournes pas bosser derrière.
05:16 - Bah oui c'était le midi je te confirme.
05:18 - Vu ce qu'il a fait c'était bien le midi.
05:20 [Rires]
05:23 - Côte de bœuf à 15h, sauce au poivre.
05:26 - Il aimait bien les macarons à Eric, parce que moi je les ai goûtés, les macarons de Monsieur Hollande.
05:31 - Ah ouais, il aimait bien les macarons ?
05:33 - On se connaît en fait.
05:34 - Ah c'est vrai ?
05:36 - On a vécu, enfin grâce à Eric moi j'ai vécu un truc incroyable.
05:40 - C'est quoi ?
05:41 - J'ai visité le fort de Brégonçon qui n'était pas encore ouvert.
05:44 - Ah ouais ?
05:45 - Il était fermé.
05:46 - Oui il était fermé.
05:47 - Alors c'est la résidence d'été du président.
05:49 - C'est ça.
05:50 - Le fort de Brégonçon, j'ai rêvé d'aller visiter le fort de Brégonçon moi.
05:52 - Eh mais il fallait connaître Eric.
05:54 - Bah oui, bah Eric, bah voilà.
05:55 - Bah maintenant on te connaît.
05:56 [Rires]
05:59 - Je suis plus à l'Elysée en revanche.
06:01 - C'est toujours ça.
06:02 - Bah maintenant il peut te faire visiter que le fort Boyard.
06:04 [Rires]
06:05 - Est-ce qu'il y en a certains qui se font la bouffe eux-mêmes ?
06:07 - Parfois ils descendent comme ça à minuit, ils ont envie de se faire une omelette.
06:10 - Ils ont une fringale.
06:11 - Jamais ?
06:12 - Non.
06:13 - Pourquoi ?
06:14 - Bah...
06:15 - Il y a jamais un mec qui a dit "je vais te faire un petit sandwich vite fait" ?
06:17 - Non mais ils allaient se coucher, ils avaient plus faim en principe.
06:19 - Ah ouais ?
06:20 - Après ça arrive que quand on est en déplacement par exemple,
06:24 le président va sur une manifestation, il revient, il est 3h du matin, nous on attend.
06:35 - Ah ouais ?
06:36 - On attend, savoir s'il a faim ou pas, et là il nous dit "c'est bon vous pouvez aller vous coucher".
06:40 - Ah ouais ?
06:41 - Donc demain matin 9h.
06:42 - Ouais c'est ça qui est...
06:44 - Sauf qu'il se lève à 7h.
06:45 [Rires]
06:48 - Et il y a pas le président genre il s'arrête pas deux secondes à la brioche dorée pour en amontagner un ?
06:52 [Rires]
06:53 - Non c'est une déconnerie, je sais pas, un villageois ?
06:55 - Non, non, d'ailleurs il y a quand même des gens qui déposent à l'Elysée des desserts de très belle adresse de Paris.
07:04 - Mais ils ont le droit de les manger ?
07:05 - Et en fait ça va directement à la poubelle.
07:07 - Ah bien sûr, on a peur.
07:08 - Ah oui, on a peur les gens.
07:09 - Ah oui, l'empoisonnement, etc.
07:10 - C'est juste en mesure de sécurité quoi en fait.
07:13 - Mais vous est-ce que c'est fou parce que vous vous rendez compte ou pas la proximité,
07:17 si on pouvait commettre un attentat sur le président, vous vous pourriez faire...
07:21 C'est fou pour vous parce que vous pourriez...
07:24 - Après, oui, on est...
07:26 - Comment ça se passe la sélection ?
07:28 - Vous êtes vachement surveillé ou pas ?
07:29 - Bah oui, c'est ça.
07:30 - Alors ça dépend, vis-à-vis de notre président non, parce qu'il y a une confiance qui se crée.
07:35 - D'accord.
07:36 - Et puis on n'est pas là pour...
07:37 - Comment vous avez été choisi ?
07:38 - Bah par mon travail.
07:40 - Comment vous avez fait un...
07:41 - Il y a une enquête sur vous Christophe ?
07:42 - Il y a une enquête sur moi, il y a une enquête sur ma famille.
07:46 - C'est Jacques Chirac ?
07:47 - Jusqu'aux grands-parents.
07:48 - Ah ouais ?
07:49 - Et mon père, à l'époque, ils ont eu la visite des gendarmes pour voir si c'était bien.
07:56 - La bonne personne.
07:57 - Et pour toute l'équipe ?
07:58 - Personne.
07:59 - J'imagine, si ils vont voir mon grand-père, ils vont prendre une babouche dans la tête.
08:02 "Si je vais être précuisinier d'Élysée..."
08:05 C'est Jacques Chirac qui vous a engagé alors ?
08:07 - Oui.
08:08 - Et après, vous êtes resté.
08:09 - Oui.
08:10 Alors sous M. Chirac, en fait, c'était surtout madame qui gérait l'Élysée.
08:16 - Parce qu'elle avait les pieds jaunes.
08:19 - Contrairement à ce qu'on pense, Bernadette, c'est quelqu'un qui avait beaucoup d'humour.
08:27 - Je sais. Moi, j'adore.
08:29 - Justement, parmi les compagnes, pardon.
08:31 - Oui, allez-y.
08:32 - En fait, il n'y a pas que les présidents, il y a aussi leurs compagnes.
08:35 Est-ce qu'il y a une compagne de présidents qui vous a donné du fil à retordre ?
08:38 Ou qui était plus compliqué ?
08:39 - Pas mal, pas mal.
08:40 - Au niveau...
08:42 - François Hollande.
08:44 - Sous M. Chirac, c'était madame Chirac qui gérait.
08:49 - Oui, c'est ça.
08:50 - C'est-à-dire que tout passait par elle.
08:51 - Ah ouais.
08:52 - Et derrière, à Nouvelle-Élysée.
08:53 - Il n'y avait pas une aubergine qui rentrait sauf qu'elle valide.
08:56 - Il n'y avait pas un artichaut qui dégueulasse.
08:58 - Voilà, donc c'est ça.
08:59 - Et après ?
09:00 - Et ensuite, les deux...
09:01 - Après, sous Sarko, au début, c'était Cécilia qui gérait.
09:09 - Bien sûr.
09:10 - À l'Élysée...
09:11 - Comment ?
09:12 - À l'Élysée ?
09:13 - Oui, mais au niveau intendant, je ne sais pas où.
09:14 - Au tout début, mais ils étaient durs encore.
09:15 - Parce qu'elle n'est pas restée à l'Élysée.
09:16 - Bien sûr.
09:17 - Elles sont restées à peu près 6 mois, 8 mois.
09:20 - Ah ouais, d'accord.
09:21 - Oui, oui, si, si.
09:22 - C'est mieux que nous.
09:23 - Donc c'est elle qui décidait les menus.
09:24 - Oui.
09:25 - Et ensuite, Carla.
09:26 - Et après, Carla, non.
09:27 C'était M. qui décidait.
09:28 - Ah ouais, d'accord.
09:29 - Elle ne mangeait pas grand-chose.
09:30 - Et Hollande, François ?
09:32 - Ben, sous...
09:33 - Ils mangeaient dehors.
09:34 - Une meuf passée disait "Tiens, on va bouffer ça".
09:37 - Non, il y avait Valérie.
09:38 - Non, mais c'est vrai.
09:39 - Sous Valérie, Valère, c'était elle qui gérait.
09:43 - Ah ouais.
09:44 - Et puis après...
09:45 - Il n'y avait personne.
09:46 - C'était...
09:47 - C'était marrant.
09:48 Donc les femmes, les femmes originelles décidaient à chaque fois,
09:51 puis après, les nouvelles ne décidaient plus.
09:53 - Non.
09:54 - Il y a un changement.
09:55 - Tu t'éclaires un livre.
09:56 - C'est un truc chiant.
09:57 - La sociologue.
09:58 - Tu t'éclaires un livre là-dessus, la sociologue de Minouche.
10:00 - Personnellement, on s'adapte.
10:01 - Allez, les chers.
10:02 - Oui.
10:03 - Non, mais c'est vrai.
10:04 Alors, mais c'est quoi, ça ?
10:05 Non, mais c'est vrai que c'est fou.
10:07 Est-ce que vous avez eu un truc, une anecdote très forte à nous raconter
10:11 avec chacun des présidents, vraiment ?
10:13 Chirac, Hollande et Sarkozy.
10:16 - Alors, Chirac, je vais peut-être t'en décevoir,
10:20 mais en fait, la tête de veau n'était pas le plat préféré.
10:23 - Non, je suis dégoûté, je me barre.
10:25 Allez, je me barre.
10:26 Je quisse ce plat de veau.
10:27 - Tu ne m'as rien à foutre.
10:28 Tu me m'allons ça comme ça.
10:29 Tu me m'allons ça comme ça.
10:30 - C'est faux.
10:31 - Pas mieux pour ça.
10:32 - Non, mais c'est fou.
10:33 C'est comme s'il disait...
10:34 Dans 2 secondes, il va nous dire, François Hollande n'aimait pas les croissants.
10:36 - Non, il ne peut pas dire ça.
10:37 - Il aimait la bière, Chirac.
10:38 - C'était quoi, son...
10:39 Attends, c'était quoi, son...
10:40 - Son plat préféré, c'était...
10:41 Alors, il adorait les fruits de mer.
10:43 - Ah oui, c'est vrai ?
10:44 - Et lui, on le servait au plat, en fait.
10:46 Il était tellement bon mangeur
10:48 qu'en fait, vous lui mettiez 2 carrés d'agneaux de 5 côtes,
10:52 il en mangeait 1,5.
10:54 - Ah ouais, d'accord.
10:55 - Un bar.
10:56 - Quand vous dites au plat, c'est qu'en France, on sert sur le plat
10:59 et on met chacun dans l'assiette.
11:01 Et en Angleterre, on met à l'assiette, c'est ça ?
11:03 - Je parle en...
11:04 Là, c'est au niveau privé, en fait.
11:06 Au niveau privé, parfois, il disait,
11:08 "Bon, Bernadette, elle est toujours pas là, moi, je passe à ta main."
11:11 Et donc, du coup, on le servait.
11:13 - Il a raison, en vrai.
11:15 - En vrai, il a raison.
11:16 - Et il faisait pas des petits plateaux télé ?
11:18 - Bah, il mangeait tout seul, parfois.
11:20 - Ah, sérieux ?
11:21 Il y en a pas un qui faisait des plateaux télé ?
11:23 - Vous lui avez demandé de l'alcool en douce, quand même, non ?
11:25 Jacques Chirac, il vous demandait un peu d'alcool en douce ?
11:27 - C'est arrivé, ouais.
11:28 - La corona et des pommes.
11:29 - Surtout quand il avait fait son AVC.
11:31 - Ouais.
11:32 - En fait, madame nous avait donné des instructions,
11:35 plus d'alcool, plus de charcuterie, etc.
11:38 Donc, on le voyait faire, mais en fait, c'était un enfant, quoi.
11:41 Sur certaines choses, on rigolait, mais c'était...
11:44 En fait, il attendait que Bernadette ait le dos tourné.
11:47 (Rires)
11:49 - C'est génial.
11:50 - C'est génial.
11:51 - C'est incroyable.
11:52 - C'est énorme.
11:53 - Et après, il disait, "Bon, écoutez, j'ai réfléchi.
11:55 "Bernadette veut plus que je boive de l'alcool.
11:57 "Donc, comme je sais qu'elle boit du tonic,
12:00 "je vais me mettre au gin tonic."
12:02 (Rires)
12:03 "Donc, vous me mettez un peu de gin dans le fond du verre.
12:06 "Vous remplissez de tonic les 2 verres
12:09 "et vous ne trompez pas de verre."
12:11 (Rires)
12:12 (Applaudissements)
12:14 - C'est énorme.
12:15 (Applaudissements)
12:19 - C'est fort. C'est drôle.
12:20 Avec Nicolas Sarkozy, vous avez des anecdotes aussi.
12:23 - Euh...
12:26 Un dîner d'Etat, 180 couverts, 35 minutes.
12:30 - Oh, 35 minutes ? - À torcher.
12:32 - Il a mangé en 35 minutes ? - C'était qui l'invité ?
12:34 - Comment ? - C'était qui l'invité ?
12:36 - Je m'en rappelle plus le pays.
12:37 C'était pas les Etats-Unis, je vous rassure.
12:39 Mais non, c'était extrêmement rapide.
12:41 - 35 minutes ? - Oui.
12:42 - Il s'est barré, en vrai ?
12:44 - En fait, c'était au début où il était en relation un peu avec Carla.
12:47 Et du coup, il avait organisé un tête-à-tête derrière.
12:51 - Après, ouais.
12:52 - Où il nous avait pas prévenus, en fait.
12:54 - Génial. - C'est génial.
12:55 - Et du coup, on fait les 180 couverts, 35 minutes.
12:57 Dîner d'Etat, c'est 3 jours de préparation.
12:59 - D'accord.
13:00 - Donc là, en plus, il avait supprimé le fromage
13:04 pour gagner du temps sur les dîners.
13:07 - Pour aller directement au dessert.
13:09 - C'est un peu ça.
13:10 Et puis, tout fonctionne au rythme du président.
13:13 - Bien sûr.
13:14 - Donc quand il y a des invités, déjà, des dames sont invitées,
13:18 sans être négatifs, bien sûr,
13:21 mais une femme qui est invitée à l'Elysée,
13:23 elle va passer chez le coiffeur, sa belle-rome,
13:25 elle a 2 heures à se préparer.
13:27 Là, elle arrive, 35 minutes.
13:29 Boom, ça, c'est réglé. - C'est énorme.
13:31 - Et en fait, derrière, il nous appelle, bon, 2 couverts en privé.
13:34 - Ah oui. - Non.
13:35 - Et là...
13:36 - Ah, mais c'est beau, il était amoureux.
13:38 - Mais bon, c'est beau, oui, bien sûr.
13:40 - Et Carla, elle est sympa, non ?
13:41 - Très gentille. - Elle est gentille.
13:42 - Très gentille. Très gentille, très simple, très inspectueuse.
13:45 Mais M. Sarkozy... Ils ont tous été inspectueux, en fait.
13:48 - C'est vrai, ouais, tous, sans parler.
13:49 - Moi, j'ai jamais eu de souci avec...
13:50 - Et à ce moment-là, avec François Hollande, vous avez une anecdote ?
13:53 - Ouais, un jour, je l'ai vu bosser.
13:55 - Un jour, il avait pas faim.
13:57 - Non, il y avait beaucoup d'humour...
13:59 (rires)
14:00 Il y avait beaucoup d'humour avec Julie Gaillet.
14:04 - Ah, ouais ?
14:05 - Euh...
14:07 Une fois, il...
14:09 En fait, je m'étais associé sur un autre restaurant, avant.
14:13 Et puis, le garde du camp lui dit...
14:15 "Il y a Eric dans tel restaurant."
14:17 Bon, ben, il allait à une pièce de théâtre.
14:20 Puis là, derrière, il dit...
14:21 "Bon, ben, vous dites à Eric que je passe le voir après."
14:24 Bon, ben, OK.
14:25 Alors, il vient de me voir.
14:27 Je dis OK. Je prépare une côte de bœuf.
14:30 Puis je lui dis...
14:31 "Bon, ben, je vous ai préparé une côte de bœuf."
14:33 "Ah, génial."
14:34 Je dis... "On s'installe là."
14:36 Je l'installe. "Bah, essayez-vous."
14:38 Il y a Julie Gaillet.
14:39 Alors, côte de bœuf.
14:40 Et puis, je la mets avec de l'os à moelle.
14:42 - Ouais.
14:43 - Et...
14:44 Derrière, il s'installe.
14:45 Julie Gaillet qui arrive.
14:46 "Mais attends, on est attendus au théâtre pour dîner, en fait."
14:49 "Ah, mais non, mais attends, t'assieds."
14:51 "Je mange ma côte de bœuf et on y va après."
14:54 (Rires)
14:56 Et là, moi, j'étais en face.
14:58 Et puis, c'est quelqu'un qui a beaucoup d'humour.
15:01 - C'est génial. - Ouais, c'est vrai.
15:02 - Moi, je parle des personnes, je parle pas politique.
15:04 - Bien sûr.
15:05 - Et là, derrière, en fait, il dit à Julie,
15:08 "Tiens, prendre de l'os à moelle, c'est bon par la mémoire."
15:11 "Et ça rend intelligent."
15:13 (Rires)
15:15 - Il est marrant.
15:16 - Et je le regarde.
15:17 - Humour.
15:18 - J'ai bien entendu, quoi.
15:20 Et puis, j'ai un petit peu de vent, Monsieur le président.
15:23 Je remets du vin.
15:25 Et puis, derrière, elle lui répond,
15:28 "Bah, écoute, oui, dis donc, c'est très, très bon."
15:31 "Vu la journée que t'as demain, je te laisse le reste."
15:34 "T'en as sûrement plus besoin que moi."
15:36 (Rires)
15:37 Et là, j'étais en face, et là, j'ai fait, "Ça, c'est fait."
15:40 Et je pouvais pas... Je savais pas quoi dire d'autre.
15:43 - Mais c'est quelqu'un qui est très gentil.
15:45 - Est-ce que vous...
15:46 - Et il vient, d'ailleurs, toujours me voir.
15:48 - Vous avez toujours voté pour les présidents qui ont été...
15:50 - Non. - ...électeurpris ou pas ?
15:51 Non, c'est ça qui est drôle, voilà.
15:52 - Non.
15:53 - Chacun ses opinions politiques.
15:54 - Bien sûr, mais c'est ça.
15:55 - Ouais, donc, ouais, 2002, 2007, 2012, voilà, ça...
16:00 Donc, vous vous disiez avant, "Ah non, merde."
16:02 Pourquoi ça s'est arrêté en 2017 ?
16:04 - Ouais, parce que je voulais partir.
16:05 - Il a remonté son restaurant. - Ah ouais.
16:07 - Il montait son restaurant.
16:08 - J'avais fait le tour pour moi, et je voulais travailler pour moi, quoi, en fait.
16:12 - Ah ouais.
16:13 Et l'actuel chef de Macron, il t'appelle de temps en temps pour te demander d'aider.
16:16 Jamais. Zéro contact.
16:18 - Non, non, je suis en contact avec Lionel et Cédric,
16:21 qui sont les seconds de l'Élysée.
16:23 - Lionel Stade ?
16:24 - Et puis, je suis toujours en relation avec Bernard Vauchion.
16:27 Bernard Vauchion, pour moi, c'est mon mentor.
16:29 - Ah ouais, c'est un mentor.
16:30 - Et c'est une personne qui est magnifique.
16:32 - Tu connais ?
16:33 - Il a un cœur énorme et voilà.
16:35 - C'est quoi, votre plus beau souvenir ?
16:38 - Je dirais, mon plus beau souvenir...
16:44 Alors, j'en ai quand même pas mal.
16:46 - Ben, allez-y, hein. Il doit y en avoir plein.
16:48 - Déjà, le jour où je suis rentré à l'Élysée.
16:50 - Ah ouais. - Faut être patient.
16:51 - Parce que je me suis dit, "Putain, c'est un honneur."
16:54 Et je dois me donner pour...
16:57 - Vous savez quoi ? J'ai eu le même problème.
16:58 Un jour, je suis rentré à la boîte l'Élysée, mon marre.
17:01 - "Putain, un honneur."
17:04 - J'étais comme un ouf.
17:05 Et donc, ça, premier jour, c'est déjà le premier gros souvenir.
17:08 - Premier jour.
17:09 Après, j'ai passé un magnifique moment.
17:11 C'était quand...
17:14 J'étais en train de perdre mon papa, en fait.
17:18 Et j'en parle à Madame Chirac.
17:22 Et elle m'a dit, "Vous savez quoi ?
17:24 "Je vous donne votre journée.
17:26 "Vous êtes l'invité avec votre papa sur 'La Gardenne partie'."
17:30 C'était en 2000.
17:32 "Et vous venez avec votre frère."
17:34 Et du coup, j'ai passé la journée en tant qu'invité à...
17:37 - À 'La Gardenne partie'.
17:38 - À 'La Gardenne partie'.
17:39 Ça, c'est un très beau souvenir,
17:41 où j'ai été reçu par Madame, Monsieur et avec mon père.
17:45 Donc ça, c'est un souvenir... - Cool, cool, cool.
17:47 - Inoubliable.
17:48 Et puis, le jour où je suis parti, j'ai été...
17:51 J'ai été appelé dans le bureau présidentiel,
17:54 sachant que dans le bureau présidentiel,
17:56 en 15 ans, je suis rentré 3 fois.
17:58 - Qui vous a appelé ?
17:59 - C'était Monsieur Hollande. - Ah, d'accord.
18:01 - Et j'étais notifié sur l'organigramme de la journée.
18:04 - Oui.
18:05 - Et je le savais pas forcément au début.
18:07 Et puis, on est restés 3/4 d'heure, 1 heure à discuter.
18:10 - Ah, fort. - C'était pour la Côte de Bac ?
18:12 - Non. - Ah, ouais.
18:13 - Entre autres. - Vous vous êtes convaincu.
18:15 - C'est vrai que... - C'était ça, c'était un bon moment ?
18:17 - Oui, c'était un très bon moment.
18:18 Très bon moment.
18:19 Et puis, voilà, après, c'est pas donné à tout le monde
18:21 de rentrer dans le bureau présidentiel, quoi, en fait.
18:23 - Bien sûr, ouais.
18:24 - Mais j'ai passé un très bon moment.
18:26 Il y a eu de très bons échanges. - D'accord.
18:28 - Et non, c'était très intéressant.
18:30 - Alors, c'est quoi votre pire souvenir ?
18:32 Voilà, avec les 3 présidents. Un avec chaque.
18:34 - Voilà.
18:35 - On adore, hein. On peut vous écouter pendant des heures.
18:37 On est fous de...
18:38 - Non, ce qui était... La chose qui me...
18:41 Bon, les pires souvenirs...
18:43 - Y a pas un moment où vous êtes à l'enculé,
18:44 vous avez dit "Ah, il me fait chier, lui."
18:46 - Non, y a une chose qui m'agacait, c'était...
18:49 C'était par rapport à Bernadette,
18:51 même si je l'apprécie énormément,
18:53 et elle le sait, d'ailleurs, mais...
18:56 En fait, c'est quelqu'un qui est une couche star.
18:59 - Ah ouais ?
19:00 Comme Bernadette, moi, c'est une alchimiste, je sais.
19:02 - Ouais.
19:03 - À la rentrée de boite de nuit, "Ouais, Gérard Hucot !"
19:06 - Et là, derrière, M. Chirac avait dîné,
19:10 puis on attendait "Madame, Madame, Madame".
19:13 - Ah ouais ?
19:14 - Et puis, d'un seul coup, elle arrivait,
19:16 23 h, minuit.
19:18 - C'est vrai ?
19:19 - C'est dingue. Elle était où ?
19:21 - Elle est allée voir des amis ou autre,
19:23 puis elle a dit "Bon, non, tout compte fait,
19:25 je vais pas dîner.
19:26 Vous avez qu'à me faire un bouillon de légumes
19:28 et c'est bon."
19:29 - Non.
19:30 - Et là, vous avez attendu toute la soirée.
19:32 - C'est ça, ah ouais.
19:33 - Là, c'est rageant.
19:34 - C'est vrai.
19:35 - Mais bon, après, c'est comme ça.
19:37 - C'est pas si grave.
19:38 - C'est pas si grave.
19:39 - Vous étiez obligés, vous, physiquement, d'être là ?
19:41 Vous pouviez pas avoir un comit,
19:42 il n'y avait aucun roulement ?
19:43 Vous étiez là pour tous les repas ?
19:44 - Pas tous, mais on était cinq au niveau du privé.
19:46 - Ah ouais.
19:47 - Donc, il y avait des roulements,
19:48 mais si c'était pas moi un jour, c'était un autre.
19:51 - Est-ce que vous avez déjà eu une demande particulière ?
19:54 - Un congrès.
19:55 - Ouais, c'est ça, exactement.
19:57 - C'est arrivé au dernier moment.
19:59 Parfois, M. Chirac, même s'il y avait un menu de demandés,
20:05 à 23...
20:08 Pardon, à 11h du matin ou 11h30, un dimanche, il dit
20:12 "Quand on te fait, je mangerai bien un petit plateau de fruits de mer."
20:15 Et là, on n'a rien.
20:18 - Ouais.
20:19 - On va aller chercher des moules.
20:21 - C'est ça.
20:22 Donc, on appelle, on a des adresses,
20:24 où on va chercher ce qu'il faut.
20:26 - Ah ouais ?
20:27 - On va chercher ce qu'il faut.
20:28 - Si vous cherchez des adresses de moules de demandés,
20:30 appelez-moi la prochaine fois.
20:31 - Non, il faut me donner des adresses.
20:34 - Et c'est surtout avec Jacques Chirac
20:36 qu'il y a l'impression que vous avez beaucoup d'anecdotes.
20:38 - Ouais, mais il y en a plein que je peux pas raconter, aussi.
20:41 - Ah ouais ?
20:42 - Je les raconterai jamais.
20:44 - Jamais ? Bah, c'est ça.
20:45 - Genre que, par exemple, il y avait des gens qui vous faisaient des lisées,
20:47 et madame n'était pas au courant ?
20:48 Sans dire, hein ?
20:50 - Je vois pas.
20:51 - Genre ?
20:52 - Genre, sans dire.
20:53 - Donc, la réponse est oui ?
20:55 - Non, je dis rien.
20:56 - Non, non, non, c'est pas ça.
20:59 - On va pas faire ça, les lisées.
21:00 - Non, mais c'est...
21:01 - Non, mais, alors, on dit pas.
21:03 Il y a eu des histoires de boeuf, c'est sûr.
21:05 - Non, mais c'est sûr.
21:07 - Non, parfois, madame Chirac, après, je rentre pas dans le détail,
21:10 je me permettrais de...
21:11 - Non, un problème, les Chirac, quand même.
21:13 - Mais, parfois, madame Chirac nous disait, vous savez,
21:16 c'est pas facile d'être la femme de Jacques Chirac.
21:18 - Ah ouais ?
21:19 - Je croyais qu'il allait nous dire, un jour,
21:21 j'ai vu Mme Chirac avec David Douillet.
21:23 [Rires]
21:24 - Ah, David, je l'embrasse, d'ailleurs.
21:26 - Ah, c'est vrai, vous disiez ça ?
21:28 Et vous, bien sûr, vous dites rien.
21:30 Est-ce qu'il y a des...
21:31 Alors, là, c'est une autre question à laquelle vous pouvez me répondre.
21:33 Est-ce qu'il y a pas une compagne qui a essayé de vous extorquer des informations ?
21:37 - Ah oui ?
21:38 - Ah oui, genre, est-ce qu'il y avait quelqu'un hier, vous savez ?
21:42 - Ça se fait pas à l'Élysée.
21:44 - Non.
21:45 Si, il y en a eu quelques-uns, mais derrière...
21:47 - Il a raison, tu peux te faire griller avec le chef,
21:49 parce que s'il a mangé à l'extérieur et que lui, il a pas fait à manger...
21:52 - En fait, il faut se rendre compte d'une chose,
21:54 c'est qu'en fait, autour du président,
21:58 quand il y a changement de président,
22:01 bon, il y a un noyau qui est autour.
22:03 Lui, il a besoin de capter la confiance qu'il peut vous porter.
22:09 - Ouais.
22:10 - Et là, c'est à nous de travailler dessus.
22:12 - Bien sûr.
22:13 - De montrer à quel point il peut avoir confiance.
22:15 Sinon, on perd automatiquement notre boulot, notre place.
22:19 Donc, on se doit d'être hyper respectueux de tout ça.
22:23 Et donc, du coup, après, il y a une confiance qui se crée,
22:27 parfois un peu moins avec d'autres,
22:29 et c'est de là que, sur certains moments,
22:33 bon, il y a un planning qui est fait,
22:35 bon, pour certains déplacements,
22:37 et on donne les plannings, on dit c'est untel et untel qui y va.
22:42 Des fois, ils font faire les changements.
22:44 Ils disent non, non, je veux que ça soit bon ou que ça soit...
22:47 - C'est toujours le meilleur que vous donnez ?
22:49 Le président, il veut des saucisses, par exemple, vous n'en avez pas,
22:52 vous ne pouvez pas prendre des snackies ou des trucs à la con
22:54 et les revisiter un petit peu,
22:55 ou vous allez chercher vraiment les meilleures saucisses de Paris ?
22:58 - Tu-tu-tu-tu-tu-tu !
23:00 Tu-tu-tu-tu-tu-tu !
23:02 - Il faut ramener le petit garçon avec.
23:04 - Je ne sais pas, mais c'est...
23:06 - L'Élysée est la vitrine de la France.
23:08 - Oui. - Ah, donc, oui.
23:09 - Vous voyez, quand j'entends parfois des polémiques sur un dîner d'État
23:14 parce qu'il y a eu tel vin et ça coûte tant la bouteille,
23:17 ou il y a eu ceci... - Vous voulez parler de Gilles Bernet ?
23:19 Merci.
23:20 - Il y a eu ceci, il y a eu cela,
23:22 mais derrière, en fait, c'est la vitrine de la science.
23:25 - Bien sûr. - C'est la mise en avant de producteurs.
23:27 - Regardez Gilles Bernet, est-ce qu'on vous le dit ?
23:29 Parce que c'est lui qui...
23:31 Non, mais c'est vrai, il ne comprend rien.
23:33 - Derrière, il faut savoir que ça fait une telle...
23:36 - Regardez-le. - Publicité.
23:37 - Une telle ouverture sur de la vente extérieure,
23:40 sur du business pour l'établissement.
23:42 - Ça peut être des produits du terroir, pas forcément l'hyperluxe.
23:45 - Voilà, c'est bon. - Ah, ben non.
23:47 - L'hyperluxe, c'est un vice, là. - Mais ce n'est pas question.
23:49 On prend des produits du terroir, on prend des petits producteurs.
23:52 - Lui, il prend des produits du terroir.
23:54 - Et le petit producteur...
23:56 Mais pour lui, c'est une aubaine.
23:58 - Bien sûr. - Oui.
24:00 - Dernière question, bien sûr.
24:02 Avec qui vous avez passé les meilleurs moments ?
24:08 - Attention. - Réfléchis.
24:12 - Attention. - J'ai passé des bons moments
24:14 avec les 3. Après, certains différents.
24:17 J'ai pu jouer au football avec M. Sarkozy.
24:21 J'ai pu jouer un peu au tennis. - Avec qui ?
24:24 - Avec Sarkozy. - Ah oui, ça, oui.
24:26 - Parce que c'est quelqu'un qui a besoin...
24:28 - Tu cherches le sport de l'Olympe, là.
24:30 - Non, mais il a besoin de faire du sport.
24:32 - Lui, s'il ne fait pas de sport pendant une heure au moins par jour...
24:34 - Pas bien. - C'est compliqué.
24:36 - C'est vrai. - Il faut évacuer.
24:38 - Alors, je suis de la Sarkozy. - Tu n'es pas de la famille de Sarkozy.
24:42 - Et François Hollande, c'était quoi, les moments que vous faisiez avec lui ?
24:45 - François Hollande... Non.
24:48 En fait, les bons moments que j'ai passés, c'est que...
24:52 Même pour son anniversaire, pour des événements,
24:55 il disait "Non, non, vous venez, et puis on prend l'apéritif ensemble".
24:58 Je veux dire, c'était quelqu'un de très accessible, etc.
25:02 Mais les trois étaient accessibles. - C'est vrai.
25:04 - Non, mais c'est vrai. - Voilà, donc les trois...
25:07 Vous aimez les trois, vous ne voulez pas en dire un ?
25:09 - Non, je ne veux pas en dire un, parce que j'ai vraiment passé
25:12 des moments différents avec chacun, mais j'ai passé des bons moments.
25:16 - C'est François Hollande pour qui vous n'aviez pas voté ?
25:18 - Non !
25:20 (Rires)
25:22 - Le pauvre ! - Bien calculé !
25:25 Si tu aimais bien Sarkozy, par définition, il se prend en raison.
25:28 - Bien sûr, les mecs, c'est à nous. - Parce que j'ai passé des bons moments.
25:31 Mais derrière, j'ai passé des bons moments aussi.
25:33 - Vous ne saviez pas que François Hollande...
25:35 Si vous jouez au tennis avec quelqu'un, vous ne pouvez pas voter pour l'autre après.
25:38 Quand vous l'avez épargné, vous avez fait putain la galère.
25:40 Et c'est sûr que même François Hollande a dû vous dire
25:42 "Vous étiez avec Nicolas Sarkozy, voilà, truc, maintenant avec moi, ça va être autre chose".
25:46 - Non, mais c'est vrai que ce n'est pas évident pour ceux qui travaillent sur place
25:49 quand ça passe d'un président à un autre.
25:52 Parce qu'il y a une confiance, comme j'ai expliqué tout à l'heure,
25:55 il faut qu'il y ait une confiance qui se crée.
25:57 Et puis on est au courant de beaucoup de choses, donc il ne faut pas qu'il y ait de fuite.
26:00 - Vous lui avez dit, François Hollande, que vous n'avez pas voté pour lui ?
26:03 (Rires)
26:05 - Non, mais... De toute façon, je n'avais pas de communication politique avec les présidents.
26:11 - Je voulais que je vous fasse un aveu. - Moi non plus.
26:15 - Voilà.
26:17 - Après, chacun ses idées, chacun ses opinions, que je respecte beaucoup, d'ailleurs.
26:22 - En tout cas, il en faut, il faut des débats.
26:24 - Vous avez gardé François Hollande, c'est bien aussi.
26:26 - C'est bien. - Non, mais c'est vrai.
26:28 - C'est quelqu'un qui a beaucoup d'humour, qui est très sympa,
26:31 je veux dire, on peut discuter de tout sans aucun problème.
26:34 - Et puis grâce à vous, je vais trouver un nouveau métier.
26:36 - Il devrait ouvrir un restaurant à la Côte de Boeuf, et puis c'est tout.
26:38 (Rires)
26:39 - Ça existe déjà. - Bah qu'il l'aurait ou qu'il le reprenne.
26:42 - Il vient quand même de temps en temps, à mon restaurant, manger sa Côte de Boeuf.
26:46 - Dites-moi quand il y est que je ne vienne pas.
26:49 - D'accord, merci. Vous pourriez peut-être passer un bon moment avec lui.
26:53 - C'est pas la folie de lui et moi. - Oui, enfin...
26:55 - Vous voyez qu'il dit beaucoup de mal de nous.
26:57 Il ne nous aime pas trop, on n'est pas trop sa tache de thé, on n'est pas sa Côte de Boeuf.
27:00 - D'accord. (Rires)
27:02 - Ça tombe bien nous non plus. - D'accord.
27:04 - Merci en tout cas, merci d'avoir été avec nous.
27:06 En tout cas, c'était un très bon moment, Eric Buchen, et on verra manger chez vous.
27:09 - D'accord, merci.
27:10 [Musique]

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