JEAN-MARC GUILLOU - 1976 -

  • il y a 6 mois
Reportage - 1976 -
Décembre 1976 -
Comm FRA
Transcript
00:00 Et pourtant, en dépit de cette richesse, Nice n'obtenait pas les résultats escomptés.
00:12 Évidemment, quand ça va mal dans un club de football, c'est l'entraîneur qui trinque.
00:15 Et à Nice, c'est Markovic qui a trinqué.
00:18 En place depuis plus de deux ans, le Yougoslav a dû laisser la place à Jean-Marc Guillaume,
00:23 qui a cru que j'étais venu pour faire le procès de Markovic.
00:25 Eh bien pas du tout, il s'est trompé, Guillaume.
00:28 Vous essayez, là, vous me posez pas mal de questions, vous essayez de faire faire le
00:35 procès de Markovic et je n'y tiens pas.
00:37 Alors, c'est pas...
00:38 Non, non, mais enfin, je vois dans les questions.
00:40 Mais non, étant donné que les joueurs avec M.
00:43 Markovic ont été aussi révolus quelques fois dans les bons climats, je crois que finalement,
00:47 le grand malheur de M.
00:48 Markovic aura été les journalistes parce qu'il a fait des déclarations, étant donné
00:54 qu'il ne connaît pas tellement bien le français, des déclarations qui ont pu être mal interprétées
00:58 et ensuite le fait que le public l'ait pris en grippe et réclamait sa démission ou des
01:03 choses comme ça.
01:04 Guillaume, entraîneur, c'était prévu à Nice, mais pas cette année.
01:09 Les événements ont commandé et ont placé Guillaume à la tête de l'équipe plus tôt
01:12 que prévu.
01:13 Oui, elle vient, je crois, beaucoup trop tôt parce que c'est plus difficile pour moi
01:24 d'être entraîneur joueur que d'être comme prévu, comme je souhaitais le faire entraîneur
01:29 simplement à 36 ans ou 37 ans.
01:31 Vous avez pris beaucoup de risques.
01:32 Bon, écoutez, non, j'ai pas tellement de risques.
01:35 De toute façon, j'ai un contrat de joueur.
01:37 Ça me garantit une certaine liberté d'action, c'est à dire que si au bout de six mois,
01:42 ça ne va pas avec les dirigeants ou quelque chose, je dis écoutez, voilà, c'est terminé,
01:45 je deviens joueur.
01:46 Tandis que beaucoup d'entraîneurs ne peuvent pas faire ça.
01:48 Ils sont obligés de ressigner sous condition.
01:50 À la fois joueur, capitaine et entraîneur, Guillaume a maintenant des responsabilités
01:56 énormes.
01:57 C'est un fait assez rare de voir au poste d'entraîneur un joueur en activité.
02:00 Cela peut paraître en tout cas un peu lourd pour un même homme.
02:03 Tu deviens derrière Jean-Pierre, derrière lui.
02:06 Tu pars au moment, il doit te surpris de rire, il doit pas savoir.
02:11 Jean-Pierre, il part, il donne le ballon, il te met au retrait pour toi tirer un peu.
02:15 Finalement, moi, j'ai pris cette responsabilité comme ça qui semble être finalement tout
02:19 simple, me peser toute seule sur les épaules, mais en fait, c'est pas le cas.
02:22 Je pense que j'ai pris ces responsabilités en en parlant avec les joueurs et en leur
02:27 faisant comprendre qu'eux aussi prenaient leurs responsabilités avec moi et qu'il
02:30 fallait qu'on fasse vraiment une équipe et non un entraîneur et un joueur.
02:34 Il fallait vraiment qu'on fasse une équipe et c'est, je pense, dans une équipe moderne,
02:38 je pense que c'est un des bons critères pour arriver à des résultats.
02:40 En tout cas, Guillaume s'est vite adapté à son nouveau rôle, à sa nouvelle fonction.
02:53 On pouvait penser que Guillaume, homme réservé presque timide, n'était pas fait pour ça.
02:57 Eh bien si, Guillaume, c'est un patron, un patron à l'entraînement au stade de l'Ouest,
03:02 un patron aussi, vous allez le voir, pendant les matchs de championnat au stade du Ré.
03:06 Nouveau libéraux de Nice, un drôle de libéraux, on dit certains avec son numéro 10, Guillaume
03:18 voit mieux le jeu de l'arrière et il peut de ce fait commander la manœuvre de la voie
03:21 et du geste avec beaucoup plus d'efficacité.
03:23 Évidemment, on peut penser que Guillaume, peut-être le joueur le plus doué de sa génération,
03:29 serait plus utile au milieu du terrain.
03:31 Mais il y a d'autres joueurs de renommée qui occupent ce poste.
03:34 Par exemple, Beckenbauer, le maître à jouer du Bayern, qui est peut-être le libéraux
03:38 le plus célèbre d'Europe.
03:39 Mais Beckenbauer n'est pas entraîneur, Guillaume si.
03:43 Et depuis que Lexent-Gevin a pris la succession de Markovic, il a obtenu des résultats 5
03:49 points en 3 matchs, c'est pas mal.
03:50 Mais ce qui compte le plus pour Guillaume, c'est la manière.
03:53 Et le public de Nice ne s'y est pas trompé qu'il a adopté.
03:56 Un seul regret, Guillaume, c'est dommage, se méfie toujours des micros et des caméras.
04:01 - Mes jugements je les garde pour moi-même, c'est les gars qui parlent à la télévision.
04:12 - En tout cas, Jean-Marc Guigui, il y en a qui ont été satisfaits ce soir, c'est le
04:14 public qui vous a applaudi à la sortie du terrain.
04:16 Est-ce que vous êtes sensible à ce genre de manifestation ?
04:19 - Je pense que toute une valeur doit être sensible aux manifestations du public, qu'elles
04:24 soient pour ou contre.
04:25 Parce qu'après tout, c'est un artiste qui délivre un spectacle, et quand le public
04:31 applaudit, c'est qu'il a bien fait son travail.
04:33 Je pense que tous les joueurs sont sensibles.