• il y a 10 mois
Le comédien est à l'affiche d'un film tendre et engagé, "Tombés du camion", qui sort en salles demain.
Regardez L'invité de RTL Soir du 27 février 2024 avec Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julia Selier, Isabelle Choquet et Cyprien Simi. RTL bonsoir.
00:09 Allez RTL bonsoir, la deuxième heure c'est maintenant avec vos compagnons de soirée Cyprien, Isabelle, Antoine et notre monsieur cinéma également qui nous
00:17 rejoint. Salut Stéphane Boutsol. Salut tout le monde. Notre grand invité ce soir c'est un comédien. Bonsoir Patrick Timsit.
00:23 Merci d'être avec nous. Vous êtes à l'affiche cette semaine au ciné de "Tombée du camion", un film tendre, touchant, qui mêle
00:29 gravité et humour avec beaucoup de délicatesse.
00:31 Film de Philippe Pollet-Villard. Vous y jouez Stan Pêcheur du Pas-de-Calais qui perd son chalutier. Il a 55 ans, je parle de Stan,
00:39 et pour joindre les deux bouts, tenter de réparer son bateau, il tombe dans ce qu'on appelle la petite délinquance. Alors autant dire que les appareils
00:45 électroménagers vont
00:46 miraculeusement tomber du camion, mais un jour on n'en dit pas plus, on ne divulgage pas, c'est un gamin afghan qui tombe du camion et
00:52 Stan, vous avec votre femme dans le film Valérie Bonneton, vous allez protéger ce gosse et son occupé.
00:57 Patrick, avant d'évoquer cette situation
00:59 des migrants qui est une réalité quotidienne
01:01 dans le nord du pays, un mot de vous sur un bateau.
01:05 Le film souffle sur les images, vous êtes sur l'eau, sur le chalutier.
01:08 Vous avez le pied marin parce que vous semblez extrêmement à votre aise.
01:11 Alors en dehors du fait que j'ai mis le pied avant le film sur des petits chaluts justement pour
01:18 voir un peu, puis d'ailleurs pour voir les manœuvres, comment on lance un filet, etc.
01:24 Et un accueil formidable, on a tourné à Boulogne-sur-mer et le marin pêcheur boulonnais
01:31 était avec nous et me montrait comment faire les choses et
01:37 effectivement j'aime le bateau, je suis un mauvais nageur mais je suis un bon pêcheur.
01:43 Marin pêcheur n'exagérons pas mais un bon...
01:45 j'ai un bon pied, oui.
01:48 Vous vous êtes intéressé justement à ce métier, à ces difficultés puisque vous avez rencontré des marins pêcheurs boulonnais.
01:52 Vous dites "c'est un métier très dur que je ne pourrais pas faire".
01:55 Je pourrais pas le faire parce que c'est trop dur physiquement.
01:57 En revanche si j'avais leur passion je pourrais le faire.
01:59 Une passion de père en fils, enfin ils sont même complètement déboussolés quand
02:04 il y en a un qui veut plus faire ça ou au contraire quand ils veulent...
02:08 quand les enfants veulent continuer à faire ça alors que le père leur dit non.
02:12 Les boulonnais m'ont énormément apporté par leur caractère.
02:19 J'ai autant appris en fréquentant le pub du coin que sur le bateau.
02:25 C'est pour ça que j'ai un bon pied marin aussi.
02:27 Et les boulonnais aussi, cette pudeur, cette façon de vous parler sans vous aborder.
02:35 Les boulonnais boulognent sur mer la ville aussi, alors c'est pas pour faire plaisir à Isaac qui est la régionale de l'Étape.
02:40 Mais visiblement vous avez adoré cette ville, vous dites "il s'y passe quelque chose".
02:46 Oui parce que tout à coup, alors je les ai fait marrer là-bas parce que je leur ai dit "il y a l'odeur".
02:51 C'est le premier port européen, je dis pas de bêtises, de transformation.
03:04 Bien sûr que c'est particulier puisque vous avez cette ville qui peut être une très jolie ville, même touristique,
03:10 et puis il y a un pont et derrière le pont le port et c'est un énorme port avec des camions énormes qui commencent à bouger.
03:17 Ça se réveille à minuit, une heure, deux heures, trois heures, on finit à 5 heures du matin au Chatillon.
03:24 Qui est un restaurant-bar.
03:26 Vous connaissez le Chatillon Isaac ?
03:28 Je vais être complètement honnête, non je ne vois pas le Chatillon, je vois très très bien le bar à mio qui faisait le coin mais je crois qu'il n'y a pas rien.
03:33 Le Chatillon pour rentrer vraiment à l'intérieur du port, on peut y déjeuner au haran.
03:39 Le matin il faut être sur la même...
03:42 C'est très bon.
03:44 L'hôtel pareil, à la matelotte par exemple.
03:48 On est très bien.
03:50 C'est le guide du retard de boulot.
03:52 Vous savez, à un moment on m'a dit "mais pourquoi tu ne fais pas un guide ?"
03:56 Parce qu'avec tous les tournées, tous les tournages, le nombre d'adresses que j'ai dans les villes, ça va être surtout la restauration au moins.
04:03 On a les mêmes oreilles.
04:05 On va croire que c'est que parce que j'aime manger au bar.
04:08 Donc il y a cette réalité régionale, la vie des pêcheurs du Pas-de-Calais.
04:11 L'autre toile de fond régionale, c'est le drame des migrants.
04:14 30 000 migrants ont traversé la Manche en 2023 et notamment d'ailleurs depuis Boulogne où vous avez tourné.
04:18 Votre personnage, il dit à un moment en parlant de ses ancêtres, les Polonais de l'époque c'est un peu les Africains d'aujourd'hui.
04:24 C'est votre sentiment aussi Patrick Timsit ?
04:26 Oui, c'est pour ça que j'ai ressenti beaucoup et très fort.
04:28 Alors d'abord il y a l'univers de Philippe-Olé Villard.
04:30 Qui est Philippe-Olé Villard ? Le réalisateur mais il avait fait un film avant d'une trentaine de minutes quand même.
04:35 On dit un court métrage mais c'est 30 minutes.
04:37 Il avait eu un César et un Oscar.
04:39 Et quand on regarde son film, on voit bien qu'il a un univers.
04:42 Qu'il est très humain, que tout ça est très social.
04:44 Que c'est comme des films, j'irais des comédies anglaises, des comédies sociales.
04:48 À laquelle loge ?
04:49 Merci, j'ose pas le dire moi-même.
04:51 Si, si.
04:52 Je hoche la tête en disant oui, oui.
04:54 Donc, oui, c'est quoi la question ?
04:58 Est-ce que c'est votre sentiment effectivement que ces gens là-bas qui tentent de passer en Angleterre,
05:04 qui vivent parfois dans ce qu'on a pu appeler des "jungles" sont un peu comme les polonais de l'époque en quelque sorte ?
05:10 Alors oui, pardon, je suis parti de là.
05:12 Mais pour dire effectivement, moi-même à deux ans, je suis arrivé d'Algérie avec un papa, pas polonais mais un papa pied-noir,
05:20 une maman pied-noir qui mettait même un matelas.
05:23 On habitait la maroquinerie rue du Temple et il mettait un matelas sur la porte vitrée, la vitrine,
05:30 de peur qu'elle explose ou qu'on la fasse exploser.
05:34 C'était pas bien accueilli les pieds noirs quand ils sont arrivés.
05:37 Il y a ce sentiment bien sûr.
05:40 Quand on est là-bas, on ne les voit pas.
05:42 C'est fou, c'est vraiment ce qui se passe aussi dans ce film.
05:45 On les découvre comme ça, ils sont là, mais sinon c'est un vrai...
05:51 Ça les habite les boulonnais.
05:56 Et beaucoup de ch'tis, si on veut, disaient qu'ils reconnaissaient vraiment ce problème,
06:05 de dire "on est touchés, on est complètement bouleversés".
06:07 Mais moi, mes parents, quand ils en ont pris un, ils ne savaient plus quoi en faire,
06:11 ils ne savaient pas ce qu'on fait de ce môme.
06:14 Au tout début du film, on voit des images de résistance,
06:17 les marins-pêcheurs qui justement faisaient la traversée jusqu'en Angleterre.
06:20 Vous pensez qu'aujourd'hui, les gens qui aident les migrants, justement,
06:23 ce sont d'une certaine façon des résistants ?
06:26 C'est vraiment le thème du film en plus.
06:29 C'est-à-dire que ce Stan, que j'incarne, mon personnage,
06:33 il a des problèmes à régler.
06:36 L'éducation de ses fils, il pense l'avoir raté.
06:41 Il ne communique plus du tout avec ses fils qui sont devenus gendarmes.
06:44 Donc pour lui, c'est raté.
06:47 L'éducation, il est passé à côté.
06:49 Parce que c'est une sorte d'anarchiste, avec beaucoup de colère.
06:55 C'est pour ça qu'on m'a comparé, on m'a dit "vous êtes un peu comme ça".
06:58 Sauf que moi, la colère, je la transforme en rire.
07:01 Le bateau qui va transporter un migrant et qui va l'aider à rejoindre ses parents,
07:09 c'est l'acte du héros du quotidien.
07:13 C'est peut-être aussi une occasion de se révéler,
07:16 comme par exemple en ville, si vous arrêtez votre voiture
07:19 et que vous, au moins, vous posez la question "c'est dingue quand même".
07:22 Quand on voit le Stan, on vit dans un monde de dingue.
07:27 C'est vrai qu'on passe, on est là, en voiture, il y a des gens...
07:29 C'est ce que votre personnage répète sans cesse à sa femme.
07:31 On vit dans une époque de dingue, François, dans un monde de dingue.
07:33 On est d'accord avec ça.
07:34 Bien sûr, bien sûr.
07:36 Il y a tant de choses qui font qu'on est dans une époque de dingue.
07:39 Là, je suis en train de vous parler de Calais, on parle de Calais.
07:41 On est à Paris, il suffit de sortir,
07:44 il va y avoir quelqu'un d'allongé sur le sol, au milieu du trottoir,
07:47 mais on ne va pas s'arrêter, parce que j'ai rendez-vous après,
07:50 je ne sais pas où, et vous aussi.
07:52 Donc, voilà, oui, c'est vrai qu'on ne peut pas,
07:55 de temps en temps, on est là et continuer à vivre
07:58 sans se dire que ce n'est pas une époque de dingue.
08:01 Regardez la politique, je vais vous donner encore un exemple.
08:05 Vous votez pour quelqu'un de gauche qui passe à droite,
08:08 quand il est président, Gabriel Attal qui règle tout à coup de formule,
08:12 et puis il s'aperçoit que ça dure une journée et demie,
08:15 ça endort un peu, mais ce n'est pas assez, il faut en mettre une couche.
08:18 C'est une époque de dingue, le paradoxe des travailleurs pauvres.
08:21 Est-ce que ça choque, ça ? Travailleurs pauvres.
08:24 Parce que là, sinon, j'ai des exemples jusqu'à demain matin.
08:27 Patrick Timsit, vous restez avec nous, vous êtes le grand invité de RTL Bonsoir.
08:30 La deuxième heure, elle continue dans une poignée de secondes,
08:33 et tombez du camion, le film, c'est demain au cinéma. A tout de suite.
08:36 RTL, bonsoir.
08:38 RTL est au Salon international de l'agriculture.
08:40 Sur le stand, les fruits et légumes frais, c'est jamais trop,
08:43 dans le hall de deux. Aujourd'hui, nous étions avec les lauréats nationaux
08:46 du concours "Les talents des fruits et légumes".
08:48 Bonjour, je suis Yann Collas, le directeur du supermarché MAJ de Villers-les-Nancy,
08:52 et je suis avec mon manager du rayon fruits et légumes.
08:55 Oui, bonjour, Emmette Gilmez, je suis manager fruits et légumes
08:58 au magasin depuis 6-7 mois.
09:00 Ça fait plaisir justement que le travail du quotidien soit reconnu à titre national.
09:04 Donc c'est une belle reconnaissance du savoir-faire et du travail de l'équipe.
09:08 Et avoir la récompense nationale, c'est vraiment le graal.
09:11 À demain, pour suivre l'actualité du stand "Les fruits et légumes frais, c'est jamais trop"
09:15 au Salon de l'agriculture, dans le hall de deux jusqu'au 3 mars.
09:18 RTL, bonsoir.
09:24 Julia Selye, Isabelle Choquet et Cyprien Signe.
09:27 Allez RTL, bonsoir. La bande de retour à la deuxième heure ce soir avec Patrick Timsit,
09:31 notre grand invité à l'affiche cette semaine de "Tombée du camion".
09:34 Patrick Timsit, vous incarnez donc Stan, ce marin pêcheur à la dérive
09:37 qui avec sa femme va recueillir, protéger un enfant migrant afghan.
09:41 Le réalisateur, il dit que dès que votre nom a été évoqué pour le film, il a percuté.
09:45 C'était une évidence en quelque sorte pour lui.
09:47 Stan lui colle à la pose, on est rendu compte juste avant la pose,
09:51 puisque vous considérez comme lui qu'on vient, monde de dingue.
09:54 "J'ai toujours senti que c'était un type bien", dit le réalisateur en parlant de vous.
09:57 C'est un joli compliment.
09:58 Je croyais qu'il parlait de Stan, donc il vient à son personnage.
10:01 Je ne pouvais pas imaginer qu'il allait dire ça de moi.
10:03 Et c'est vrai que quand il est venu voir le spectacle avec les producteurs,
10:07 on s'est vu après mon spectacle et on a parlé de la vie,
10:10 on n'a pas parlé du scénario, on en a parlé que quand on s'est vu.
10:14 Il y a un état d'esprit qui nous correspond.
10:16 Oui, être quelqu'un de bien, être un gars bien, c'est important.
10:20 Vous le sentiez tellement ce personnage qui paraît qu'un jour, il vous appelle pour vous dire
10:23 "tu peux te laisser pousser la barbe pour le film"
10:25 et en fait, vous, vous aviez justement décidé de vous la laisser pousser.
10:29 Oui, comme si elle avait décidé de pousser.
10:31 En tout cas, j'avais pris la décision de ne pas la raser.
10:34 Et ils me disent "ça serait bien, on se disait,
10:36 est-ce que tu ne peux pas essayer de te laisser pousser un peu la barbe ?"
10:39 Et en fait, j'ai même fait deux autres films où j'ai la barbe,
10:42 où ce n'est pas la même, puisqu'elle pousse.
10:45 Mais dans celui-là, vous avez une vraie barbe bien sûr.
10:47 Oui, une vraie barbe. J'aurais pu supporter un post-it.
10:50 Dès que vous avez une moustache collée, on parle comme ça,
10:53 on ne peut plus bouger la lèvre supérieure.
10:56 La frustration de la coiffeuse et de la maquilleuse, les pauvres,
11:00 elles ont vécu non pas un enfer, parce que tout d'un coup, il fallait être...
11:04 Mais là, il ne fallait pas toucher.
11:06 On ne touchait à rien.
11:07 Même le moindre poil de barbe, à un moment, on en discutait.
11:10 Quand il était très long et qu'il prenait la lumière.
11:13 Et il m'appelle, il me dit "ça serait bien de se laisser pousser la barbe".
11:16 Et elle avait déjà deux mois la barbe.
11:18 Je lui ai dit "fais donc un FaceTime ou un WhatsApp vidéo".
11:22 Et on a fait un échange vidéo où il y avait déjà la barbe.
11:25 Vous le disiez, c'est un film très très humain.
11:27 Ce n'est pas un film sur le problème des migrants en tant que tel.
11:29 C'est un film qui parle beaucoup de relations humaines.
11:32 C'est un film sur la famille.
11:34 On a parlé, il y a vos enfants qui sont gendarmes.
11:36 Il y a des enfants qui sont gendarmes.
11:38 Il est un petit peu passé à côté, il était sur son bateau.
11:40 Et puis, il y a votre femme Valérie Bonneton, qui est tout à fait exceptionnelle.
11:43 Et avec elle, quand même, on voit que vous avez une complicité
11:46 qui semble très naturelle à l'écran.
11:49 Ça passe par cet enfant afghan, effectivement, il se retrouve autour de lui.
11:52 Mais votre complicité, elle paraît très naturelle.
11:54 Vous aviez souvent joué ensemble ?
11:56 Pas du tout, on ne se connaissait pas.
11:58 C'est un ami qui nous a réunis.
12:00 On a aimé être là où on était.
12:03 On venait pour les mêmes raisons.
12:05 L'amour du scénario, l'amour de cette histoire.
12:08 Je lui disais souvent, elle me disait, elle aussi,
12:11 qu'on jouait une formidable histoire d'amour, une histoire de famille.
12:15 On rate quelque chose avec ses fils, ou on pense l'avoir raté.
12:19 Ou les fils, plutôt, pensent qu'il l'a raté.
12:23 Il a sur les épaules ce que j'avais, moi, avec mon père.
12:26 Du coup, justement, mon père, il était très, très...
12:30 Il était sonore, on peut dire, mon père.
12:33 Le pied noir qui arrive, qui tape tout le monde.
12:37 Toutes les cinq minutes, j'étais effrayé, gamin, par mon père.
12:41 Il y a des rapports comme ça, familiaux, qui sont extrêmement forts.
12:46 Et puis, à travers ce petit migrant, il s'est rincé aussi,
12:50 a révélé chez Stan l'empathie qu'on peut avoir.
12:53 Cette femme que joue Valérie Bonneton,
12:57 elle est extrêmement humaine, pas peureuse.
13:02 Une femme, quoi, une femme dont on reste dans une famille.
13:05 Mais c'est vrai, moi, ma mère, elle a toujours tenu la baraque.
13:08 Mon père, je l'ai décrit, grande gueule et tout ça.
13:10 Enfin, ma mère, personne ne m'ouftait, hein.
13:13 Quand elle disait quelque chose, elle prend comme ça et elle...
13:16 Et c'est vrai, quoi. On s'est retrouvé d'ailleurs à Paris,
13:19 parce que mon père voulait s'arrêter à Marseille.
13:22 Et elle a dit, j'ai de la famille à Paris, allons les voir,
13:26 on va leur faire un coucou.
13:28 Et puis, ils sont restés à Paris, quoi.
13:30 C'est ça, la femme qui tient la baraque.
13:32 Là, en l'occurrence, dans ce film, le sujet est grave,
13:35 mais en un mot, en un regard, vous réussissez.
13:37 Et c'est votre talent à nous faire sourire, à nous faire rire.
13:40 J'en viens à ma question, le one man show, Patrick Timsit,
13:42 vous avez dit que c'était fini, terminé. C'est vraiment fini ?
13:45 C'est vraiment fini. J'en parlais encore tout à l'heure,
13:48 dans la voiture, avec des larmes de sang à l'intérieur.
13:51 Je ne savais pas à quel point ça me ferait mal, physiquement.
13:54 Parce que je consulte, je veux savoir ce que j'ai.
13:57 C'est pas le one man show qui me met dans cet état-là,
14:00 dans cet état-là.
14:02 Et si, parce qu'ils ne trouvent rien,
14:04 ces médecins, c'est bon à rien.
14:06 On va finir par croire que c'est le one man show.
14:09 Oui, j'ai fait ce spectacle, j'ai fini.
14:13 Les gens ne voulaient pas quitter la salle.
14:15 On allumait les lumières à Bordeaux pour le 20 décembre,
14:18 les gens restaient, c'était du naufrage.
14:21 La dernière des dernières, mais toutes les dates.
14:23 Et en plus, ce qui compliquait l'affaire pour abandonner,
14:26 c'est que je crois que le spectacle était meilleur de date en date.
14:29 Je ne sais pas, tant que j'arrête, que je vais commencer à devenir bon.
14:32 C'est horrible, mais c'est...
14:34 Là, vous vous posez encore la question,
14:37 est-ce que c'est le dernier ou pas le dernier ?
14:39 Imagine si vous ne vous la posiez pas.
14:41 C'est pire.
14:42 Bien content, vu que j'arrête.
14:44 Il vaut mieux partir là-dessus.
14:46 Bien content, pas tant que ça, on a des regrets.
14:49 Vous nous avez laissé quelques sketchs cultes.
14:51 C'est l'heure de notre instant vintage.
14:53 Ça, il faut se méfier des petites annonces immobilières.
15:01 Les annonces, il faut traduire.
15:03 Moi, dans la mienne, il y avait marqué "Coquet Studio,
15:05 13 renseignements dans l'immeuble bourgeois".
15:08 Oui, attention, traduction.
15:11 "Coquet", ça veut dire "petit".
15:14 Le mien est très, très, très coquet.
15:17 Il faut se méfier des diminutifs.
15:19 Comme "coquet", comme "studette".
15:21 "Studette", c'est un petit studio.
15:23 Alors "coquette studette"...
15:26 Là, il y a du VQ.
15:27 C'est carrément la maison des chronques.
15:29 Vous étiez agent immobilier avant de faire du stand-up.
15:31 Oui, absolument.
15:32 C'était le premier sketch que j'ai écrit.
15:34 Parce que c'est vrai qu'on déchiffrait toutes les annonces.
15:37 "Calme, c'est sur cours".
15:39 Mais plus c'est calme, plus le mur d'en face de la fenêtre...
15:42 Tu vois, "ensoleillé", c'est sans ascenseur.
15:46 Et c'était vrai, de caractère.
15:48 C'était souvent mansardé, donc des chambres de bonne réunie.
15:51 Et à l'époque, vous fermez l'agence immobilière que vous teniez en 48 heures
15:55 après un atelier d'improvisation, c'est ça ?
15:57 C'est la révélation.
15:58 C'est fou.
15:59 Je dois tout à cette chienne réglisque.
16:01 Je promenais au Bois de Boulogne.
16:03 Et avec laquelle je croisais quelqu'un qui avait un atelier de théâtre,
16:06 au théâtre du Rhinelag.
16:08 J'y ai été.
16:09 Et puis un soir, il m'a dit "Viens, viens pendant six mois".
16:11 J'ai dit "Qu'est-ce que je vais faire là-bas ?"
16:13 Mais je m'ennuyais dans l'immobilier.
16:15 Au fond de moi, je ne savais pas ce que je voulais faire,
16:17 mais je savais que je n'étais pas à ma place.
16:19 Et puis là, j'arrive dans ces sous-sols du théâtre du Rhinelag.
16:23 Ils me demandent de faire une impro sur scène.
16:26 Je fais une impro, les gens rient.
16:29 Ils me demandent une deuxième impro, un deuxième thème.
16:32 J'ai dit "Je vais essayer, moi".
16:34 J'étais heureux, quoi.
16:36 Et voilà, j'ai fermé l'agence en 48 heures.
16:39 - Est-ce que c'est vrai ou c'est une légende que lorsque vous étiez à Jouy-Aux-Mobiliers,
16:42 vous faisiez passer pour un inspecteur d'une société d'assurance auprès des concurrents ?
16:46 - Oui, alors ça c'était... - Il y avait déjà un peu d'impro ?
16:48 - Non, mais c'était aussi pour leur foutre en l'air leur annonce,
16:50 pas par méchanceté,
16:52 parce que c'était terrible.
16:53 Il y a quelque chose qui m'enripinait et qui est encore certainement de vigueur,
16:57 ce racisme qui est vraiment...
16:59 qui est affiché,
17:01 que tout le monde vit très bien,
17:02 il suffit de vouloir louer quelque chose pour être de la partie.
17:06 Et donc j'appelais l'annonce,
17:10 "Bonjour, j'appelle pour l'annonce, c'est loué, monsieur, c'est loué !"
17:15 Et après je rappelais, "Bonjour, je vous téléphone pour l'annonce,
17:17 la location du 2 pièces, c'est un 2 pièces."
17:19 Et là je disais que j'étais la caisse d'assurance de l'agence immobilière.
17:23 Et l'on me disait "Attendez, ne quittez pas, ne quittez pas !"
17:25 Et il passait le directeur, "Non, elle vient de débarquer, non non, c'est loué."
17:30 Et donc je leur foutais en l'air leur annonce,
17:32 puisque toute la journée vous pouviez rappeler,
17:35 "C'est loué, ils avaient peur de tomber sur le 2 pièces."
17:37 "C'est une assurance de caisse de garantie."
17:39 Et ça me rendait fou.
17:42 Vous étiez déjà en colère contre une époque de dingue.
17:44 Patrick Timsit, vous restez autour de la table,
17:46 vous êtes le grand invité de la deuxième heure.
17:48 RTL Bonsoir continue avec vous, avec de la cuisine et de la musique aussi.
17:51 La musique c'est la playlist de Steven Bellamy qui nous a rejoint.
17:53 Salut Steven.
17:54 Salut à tous.
17:55 On écoute qui, on écoute quoi ce soir ?
17:56 Bonsoir, et cette nouvelle mode de réinvention d'anciennes chansons,
17:59 Mylène Farmer réinvente "Désenchantée"
18:02 et Emma Domas nous raconte comment elle vient de réinventer "Tu seras".
18:05 Et puis la cuisine c'est la gaguette d'Angèle Ferromax.
18:07 Salut Angèle.
18:08 Bonsoir tout le monde.
18:09 Qu'est-ce qu'on mange ?
18:10 Alors ce soir on mange une salade d'hiver,
18:12 parce qu'on ne mange pas assez de cru en hiver.
18:15 Voilà, Cyprien est ravi.
18:17 Tout de suite.
18:18 Julien Célier, Isabelle Choquet et Cyprien Cygni, RT.
18:22 R.T.
18:23 [SILENCE]

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