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Arnaud Assoumani, 38 ans, prépare sa sixième participation aux Jeux Paralympiques pour Paris 2024. Le quintuple médaillé de saut en longueur revient sur son parcours et sur l'impact sociétal des Jeux sur le handicap et les différences.

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Transcription
00:00 De pouvoir avoir des Jeux Paralympiques en France, c'est une opportunité qui est juste incroyable.
00:03 De pouvoir d'abord changer de regard sur le handicap et la différence,
00:07 à travers la performance, à travers les émotions, le fait qu'on va partager avec le public.
00:11 Moi je suis né sans avant-bras gauche, donc j'ai une prothèse et j'ai différentes prothèses que je porte
00:25 pour m'entraîner et puis pour les compétitions.
00:27 Quand j'ai commencé à l'âge de 11 ans, j'étais avec des athlètes qui n'avaient pas de handicap.
00:32 Je voulais tout simplement faire de l'athlé, m'amuser avec les copains et les copines,
00:38 et puis après faire des performances, en tout cas me dépasser.
00:41 C'est parce que j'avais fait les Championnats de France en jeune
00:44 et que j'étais arrivé dans les 10 meilleurs Français en jeune,
00:46 que mon entraîneur à l'époque, Gaël Gonzalez, s'est dit "Tiens, ce serait intéressant de connaître ton niveau en e-sport".
00:52 Et donc on a été faire les Championnats de France l'année d'après,
00:54 et à ma plus grande surprise, que j'ai remporté assez facilement.
00:57 Et on s'est rendu compte à ce moment-là que les performances que je réalisais déjà à 17 ans
01:02 m'emmenaient dans les 3 meilleurs mondiaux,
01:04 et c'est comme ça que tout a commencé au niveau international ensuite.
01:08 C'est compliqué de s'approcher de performances de valides
01:12 parce que justement les athlètes paralympiques ont un handicap.
01:16 Ce qui ne veut pas dire que pour certains athlètes, par exemple déficients visuels,
01:21 ou pour moi qui suis déjà monté sur un podium au niveau français,
01:24 j'ai déjà été 3e au Championnat de France en valide,
01:27 on peut s'approcher des performances valides.
01:31 Mais forcément il y aura toujours une différence.
01:33 Et donc là, la meilleure performance mondiale, le record du monde, c'est Mike Powell avec 8m95.
01:38 Moi, mon meilleur saut, le saut le plus loin que j'ai réalisé, 7m91,
01:43 et dans des conditions régulières, 7m82.
01:46 Ce sera la première fois qu'on aura les Jeux paralympiques en France,
01:48 100 ans après pour les Jeux olympiques.
01:50 Ma famille sera présente, les amis seront présents,
01:53 et des personnes qui n'y connaissent absolument rien aussi, et c'est ça l'enjeu.
01:56 C'est réellement à travers quelque chose de ludique,
01:59 où on va pouvoir se connecter à travers une identification,
02:05 parce qu'on partage la même langue, le même drapeau,
02:08 on va se reconnaître à travers des athlètes.
02:11 Il va y avoir un peu plus de 3000 clubs qui vont être formés
02:14 grâce aux Jeux olympiques et Jeux paralympiques en France.
02:17 Donc ça permet justement aux jeunes de se dire,
02:20 "OK, je vais regarder les clubs qui sont à côté de chez moi,
02:24 moi je m'intéresse à tel sport, est-ce que je peux en faire ?"
02:28 Et au final, oui, le club peut m'accueillir.
02:30 Il peut y avoir beaucoup de craintes, il peut y avoir aussi pas mal de peurs,
02:35 par rapport à des moqueries déjà reçues, soit des choses qu'on peut projeter.
02:41 Nous, on est là justement pour passer le message,
02:43 "Non, non, en fait, allez-y, parce qu'on est passé par là."
02:47 Et justement, si on est là aujourd'hui, c'est pour pouvoir vous montrer que c'est possible.
02:52 Et l'enjeu, c'est pas que tout le monde devienne sportif de haut niveau,
02:55 pour ceux qui le peuvent et qui le veulent, c'est génial.
02:58 Mais l'enjeu, c'est surtout de pouvoir s'amuser, se faire plaisir.
03:02 Parce que le sport et l'activité physique,
03:04 c'est d'abord un enjeu de santé publique et de bien-être,
03:07 donc ça, c'est le plus important.

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