Chaque vendredi, jusqu'en juin, France Bleu Hérault part à la rencontre des sportifs héraultais qualifiés ou qualifiables, pour les Jeux Olympiques ou Paralympiques de Paris 2024. Aujourd'hui : Théo Lucien (22 ans), un taekwondoïste prometteur licencié à Montpellier où il a en partie grandi.
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00:10 Comme chaque vendredi, objectif Paris 2024, portrait d'un sportif héroltais qualifié ou qualifiable pour les Jeux Olympiques et Paralympiques l'été prochain.
00:19 Hommes et femmes, sports co et sports individuels, ils sont plusieurs dizaines dans le département.
00:23 Bonjour Bertrand Quenotte. Bonjour Maël.
00:25 Et parmi eux, un homme qui rêve de succéder à Pascal Gentil.
00:28 Oui Pascal Gentil, seul français médaillé sur la scène olympique en taekwondo.
00:33 Le bronze à deux reprises, la première fois à Sydney en 2000.
00:37 Et voilà Pascal Gentil qui par jet d'éponge remporte la médaille de bronze.
00:43 Et la seconde à Athènes en 2004. Le petit Théo Lucien vient alors de voir le jour.
00:47 Il n'a pas encore 3 ans mais il ne va pas tarder à marcher dans les pas de la légende du taekwondo français.
00:53 A Strasbourg d'abord puis à Montpellier où il s'installe avec sa mère.
00:57 J'ai commencé le taekwondo à 10 ans un peu par hasard.
01:00 Très vite j'ai beaucoup aimé et dès que j'ai déménagé à Montpellier, je suis tombé dans le meilleur club de France.
01:05 Et ce club c'est le 3MTKD alors il n'a pas le physique d'Obélix puisque lui concourt chez les moins de 68 kilos.
01:12 Mais Théo Lucien est en effet tombé très tôt dans la marmite du taekwondo.
01:16 Moi je pense que la vraie force c'est de retenir sa force.
01:19 C'est moi qui ai été sélectionné pour représenter Rome aux Jeux Olympiques.
01:24 Attrape ça !
01:25 C'est un sport très technique, il faut de la souplesse, de la stratégie, une stratégie de combat.
01:36 Ce n'est pas que de la force brute, c'est beaucoup de réflexion, beaucoup de tactique et en même temps c'est la bagarre donc c'est ce que j'aime.
01:42 Passionné donc vous l'entendez mais pas tout de suite, le meilleur de ce sport proche du karaté où les pieds et les poings sont utilisés.
01:48 Contrairement à certains, la maturation a été lente pour Théo Lucien.
01:54 Pour moi par exemple, j'ai pris plus de temps. Je me suis toujours relevé de mes défaites et ça a payé parce que j'ai fini par être médaille européen,
02:03 j'ai fini par être la première médaille française en moins de 68 kilos sur un grand prix.
02:07 Donc c'est une échéance où il y a les 32 meilleurs olympiques sur une seule même compétition.
02:10 Ça se rapproche un peu des Jeux.
02:11 Et les Jeux justement, c'est ce qu'ils visent désormais.
02:14 J'ai largement le niveau, je le sais.
02:16 Maintenant, il faut rester concentré, s'entraîner et être prêt le jour J parce qu'il y a beaucoup de différents types de combattants, ce qui peut changer un combat.
02:27 Sauf que pour l'instant, Théo Lucien n'est pas encore qualifié.
02:33 Non, Maël, en effet, c'est un duel qui se joue à distance pour le coup entre le jeune homme de 22 ans et le multiple champion de France Dylan Chellamoutou qui en a 29.
02:41 La fédération va devoir trancher une poignée de semaines à patienter désormais.
02:46 C'est du on va dire c'est du 50/50.
02:48 Ils ne veulent pas le plus fort d'entre nous deux.
02:49 Ils veulent le plus performant en international, donc le plus fort contre les étrangers.
02:53 Ils ne nous ont pas dit clairement quand est-ce qu'ils annonceront qui ira aux Jeux olympiques, mais d'ici avril, mai, on le saura et on pourra.
02:59 Je pourrais être prêt mentalement à aller aux Jeux olympiques pour ma médaille olympique.
03:02 Je vais tout faire pour chercher cette qualification olympique et pas juste aller aux Jeux olympiques.
03:06 Je veux ramener une médaille d'or olympique à la France, à Montpellier.
03:09 - Il en manque une. - Vous êtes sûr ?
03:11 - Tout à fait sûr. - Ah ben alors !
03:13 C'est le but.
03:14 Et vous l'entendez, Théo Lucien s'y voit déjà. Il est très optimiste alors que les Jeux sont de retour en France, 100 ans après la première édition dans la capitale.
03:22 On a énormément de chance que ce soit à Paris. On a le Grand Palais pour le taekwondo. On y est déjà allé et c'est magnifique.
03:27 On aura un public, j'espère, vraiment déchaîné et il y aura toute notre famille. Ce sera incroyable.
03:32 Le Grand Palais en bordure des Champs-Elysées, que l'on appelle aussi le Grand Palais des Beaux-Arts, où l'artiste du taekwondo, Kylé, espère être couronné 20 ans après la dernière médaille française chez les hommes.
03:43 Aucun garçon, aucun homme n'a réussi à réitérer la performance ou à faire mieux depuis tout ce temps-là.
03:49 Là, ce serait casser un peu son nom pour implanter le sien. Ce serait incroyable.
03:56 Mais pour ça, il ne suffit pas de claquer des doigts. Il faut s'entraîner, s'entraîner et gagner. Notamment en Serbie au mois de mai, où Théo Lucien va tenter de monter sur le podium européen, comme il l'avait fait en 2022.
04:07 On a commencé l'année 2024 avec beaucoup de stages. On est sur une préparation assez intensive. On a un championnat d'Europe et on arrive sur la dernière ligne droite, le dernier stage avant les Jeux.
04:19 Ça va aller très vite et ça va être très intensif.
04:21 Quand tu seras en compète, tu ne diras pas au type en face que je n'ai pas ma coquille. J'ai pas l'intention d'aller jusqu'en compète. T'en sais rien, mon pote. Des fois, ça va beaucoup plus vite qu'on croit. Regarde, la preuve, on n'aime pas deux ans.
04:31 On est sur deux séances par jour toute la semaine, sauf le dimanche. Donc, on est sur quatre heures par jour, deux heures le matin, deux heures l'après-midi. Préparation physique, musculation et entraînement taekwondo, technique, combat.
04:43 Il faut au moins ça pour prétendre succéder à Lousbek Rachitov, sacré aux Jeux de Tokyo il y a trois ans, dans cette catégorie, celle des poids légers.
04:52 Pour la catégorie des moins de 60 kg, en taekwondo masculin, on est sur une catégorie très relevée en niveau. Il y a énormément de niveaux. Il n'y en a pas un qui va dire survol la catégorie de loin.
05:05 On est vraiment sur de très bons combattants en général, mais c'est accessible. C'est largement accessible. Je ne vois d'autres personnes. Je suis vraiment concentré. On prend un combat par combat et on y va pas à peur.
05:15 Peur de rien ni de personne, Théo Lucien pourrait d'ailleurs ne pas être le seul à prendre le train pour Paris cet été. Le gardois Omar El Yassidi, lui aussi licencié au 3MTKD de Montpellier, espère décrocher son ticket après un nouveau titre, celui de champion de France chez les moins de 87 kg le mois dernier.
05:34 Bertrand Queneu, Taux Objectif Paris 2024, qui vous fait découvrir les athlètes qualifiés ou qualifiables de l'héros.
05:43 Ici Matin, revient dans un instant.
05:47 [Musique]