Pour Jérôme Rothen, le foot français "n'existe pas sans Paris et Marseille".
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00:00 Comment ça me gonfle les gars ! Comment ça me gonfle !
00:03 Ah il est là ! Il est là ! Il est là !
00:07 Ah oui, comment oublier parce qu'il est là !
00:09 Même quand il est pas à l'antenne il est là quand même !
00:11 Alors c'est le seul rescapé de la triste soirée d'hier, Marseille
00:14 a sauvé l'honneur en Ligue Europa, qualification pour les 8ème de finale,
00:17 victoire 3-1 contre le Shakhtar hier au Vélodrome.
00:20 Seul rescapé après les éliminations de Lens, Rennes et Toulouse,
00:24 Marseille va affronter le Villarreal de Marcelino,
00:27 c'est quand même une histoire assez dingue,
00:29 on peut en reparler, ça sera l'affiche des 8ème de finale.
00:31 Alors une belle réception là-bas.
00:33 Tiens je te précise quand même que c'est fabuleux,
00:35 enfin bon, fabuleux, non pas terrible,
00:37 mais le prochain match de Liga Espagnole c'est Real Sociedad-Villarreal.
00:41 Tout à fait, et c'est ce soir il me semble d'ailleurs Jean-Michel.
00:43 Pardon ?
00:44 Je crois que c'est ce soir, Sociedad-Villarreal c'est ce soir.
00:46 C'est ce soir, absolument.
00:47 Les deux prochains adversaires de nos clubs français,
00:49 puisque le PSG jouera le retour à San Sébastien,
00:51 tu y seras d'ailleurs Jean-Michel.
00:53 On a plus que 3 représentants en Coupe d'Europe,
00:55 donc le PSG tu l'as dit en Ligue des Champions,
00:57 Marseille en Ligue Europa et Lille en Ligue Europa Conférence,
01:00 le LOSC qui sera de son côté opposé à Stomgras.
01:03 Alors finalement, est-ce que le foot français se résume à Paris et Marseille,
01:07 32-16, supporters de tous les clubs français,
01:09 pour participer au débat avec nous ?
01:11 Jérôme, la question est provocatrice,
01:13 mais elle a le droit d'être posée après la soirée qu'on a vécue hier.
01:17 Ben oui, et puis malheureusement c'est le cas.
01:20 C'est le cas, il faut bien le dire.
01:23 On peut nous critiquer de parler que de Paris et de Marseille, entre autres,
01:30 que ce soit dans mon émission, dans les émissions d'avant,
01:34 ou celles sur d'autres médias.
01:38 La vérité, c'est que sans Paris et Marseille, on n'existe pas.
01:42 Déjà qu'on a du mal à exister en Europe, c'est la réalité,
01:45 parce que c'est pas parce que Paris et Marseille passent le 16ème de finale,
01:50 le 6ème de finale de l'OM et le 8ème, très certainement,
01:53 je ne veux pas porter la poisse, c'est encore,
01:56 de 8ème de finale de Ligue des Champions qualifiée pour les Quarts,
02:00 que ça y est, on se prend pour des cadors.
02:02 Mais nous, ça se résume trop souvent à ça.
02:05 Il est là le problème de notre football français.
02:08 On parle souvent du niveau de notre championnat,
02:10 moi je l'ai défendu, cette année je ne peux pas le défendre,
02:12 c'est indéfendable, parce qu'on est en retrait,
02:16 on n'est pas bon, on est par moments des équipes qui ont des gros budgets nuls,
02:22 je n'ai pas honte de le dire.
02:24 Les locomotives ne répondent déjà pas présents, si tu veux,
02:28 dans notre championnat pour permettre à notre championnat
02:30 d'être parmi les meilleurs championnats en Europe.
02:33 Et là, cette année, franchement, on n'en fait pas partie.
02:35 Mais après, sur la scène européenne, oui, si tu retires Paris et Marseille,
02:39 encore hier, on attendait tellement, tellement de ces 16ème de finale,
02:44 on a mis en avant la bonne période en match de poules de nos clubs français,
02:49 ils étaient tous qualifiés, tous qualifiés, on a dit,
02:53 et j'en faisais partie, on était agréablement surpris.
02:56 Enfin, on s'est tous qualifiés, carton plein, la phase de poules, Jean-Michel,
03:03 il n'y a aucune élimination, contrairement à d'habitude.
03:05 - Je ne comprends pas, mais Lance n'était pas qualifié à la fin des phases de poules ?
03:09 - Oui, on a dit "reversé" !
03:11 - Oui, d'accord, oui, oui, oui.
03:14 - Mais c'est pour ça, Jean-Michel.
03:17 - D'accord, d'accord, qu'ils avaient fini trois, oui, mais enfin, j'avais pas compris.
03:21 C'est pour ça que je me permettais de poser une question pour avoir une précision,
03:26 que les auditeurs méritaient également.
03:28 - Bien sûr que c'était un peu ironique ce que je dis, parce qu'à l'arrivée,
03:31 aujourd'hui, qu'est-ce qu'on n'entend pas ?
03:33 "Oh, magnifique, le match de Rennes hier, wow, une victoire historique !"
03:38 Oui, qui sert à rien. Peut-être la plus belle victoire dans l'histoire du club, du stade Rennes.
03:44 - Eh oui, j'ai lu ça, j'ai lu ça.
03:46 - Vous vous rendez compte ? Non mais on se fout de nos tronches !
03:49 - Mais ne te mets pas en colère, Jérôme.
03:53 - De toute façon, il en a toujours été ainsi.
03:56 Il y a un club, le club majeur du football français,
04:01 qui fait bonne figure, bon en mal.
04:06 Alors je vais remonter très loin.
04:09 Lorsque la Coupe d'Europe a été créée, c'était Reims.
04:13 Mais derrière Reims, c'était le désert.
04:16 Et puis, à un moment donné, le désert a duré.
04:19 Il a été très long, c'était une longue traversée du désert.
04:23 Et puis il y a eu Saint-Étienne. Mais derrière nous, il n'y avait personne.
04:26 Et puis il y a eu Marseille. Mais derrière Marseille, il n'y avait personne.
04:31 Et puis il y a eu Monaco.
04:32 - Il y a eu le PSG quand même, qui a remporté une Coupe d'Europe.
04:35 - Oui, mais c'était toujours, si tu veux, il y avait un porte-drapeau.
04:39 Et derrière, c'était bon en malin, une équipe qui faisait un bon petit parcours.
04:46 Tu parlais, puisque tu parlais de Reims, l'an passé,
04:49 Reims, en Coupe d'Europe, a fait plutôt un bon parcours, Jérôme.
04:55 - Tu imagines, Jean-Michel, quand on parle d'un bon parcours...
05:00 - Il y a deux ans.
05:01 - Alors c'est un huitième de finale.
05:03 - Tu imagines qu'on est en train de résumer un bon parcours de Coupe d'Europe.
05:07 Limite, on va dire que c'est une épopée, huitième de finale.
05:10 - Mais Jérôme, tout à l'heure, ils ont posé, qui nous permettra d'apporter d'autres précisions.
05:17 Mais aujourd'hui, moi, je le lis régulièrement dans les grands quotidiens sportifs,
05:23 dans le quotidien sportif français.
05:26 La France, sur son indice UFA, quelle est sa préoccupation ?
05:32 C'est d'être devant le quatrième ou de regarder derrière ?
05:38 - D'être devant le sixième, c'est-à-dire être cinquième.
05:41 - Non mais t'as raison.
05:42 - En permanence, c'est ça.
05:44 Jamais, jamais, on ne regarde, on essaie de rattraper celui qui est devant.
05:48 Parce que si on rattrape le quatrième, on ne sera que quatrième.
05:51 Mais c'est mieux que le cinquième.
05:53 Mais jamais on regarde.
05:55 Alors actuellement, l'adversaire, ce sont les Néerlandais.
06:00 Mais à un moment donné, on était quasiment devancés par les Portugais.
06:04 - C'était portugais, il y avait les Russes qui n'étaient pas loin.
06:07 Après, il y a eu les Hollandais.
06:09 Donc maintenant, oui, exactement.
06:11 - Heureusement qu'on a un porte-drapeau de temps en temps qui fait quelques résultats.
06:17 Mais le reste, c'est quand même très, très modeste, très modeste au niveau des performances.
06:24 Et on s'en est aperçu encore hier, où on espérait qu'à un moment donné,
06:28 qu'il y ait trois équipes qui passent, outre l'Olympique de Marseille.
06:32 On se disait, tiens, il suffit d'un but de Toulouse.
06:36 - De Lens et de Toulouse.
06:38 - Non mais, le pire, c'est que Lens, les buts, ils sont arrivés.
06:42 - Ils en avaient deux d'avance.
06:44 - Et qu'à la sortie, tu repars une main devant, une main derrière, avec un qualifié.
06:49 - T'imagines quand même, en fait, moi, le constat, et ça me fait mal, vraiment,
06:53 parce qu'en effet, j'aimerais bien parler d'autres clubs.
06:56 J'aimerais bien parler de l'évolution et que des clubs grandissent.
06:59 Moi, quand je vois Rennes, quand je vois Lens, on va en parler.
07:03 Quand je vois Toulouse, Toulouse, attention, remarquable hier,
07:08 le match qu'ils font, ils doivent le gagner dix fois, du moins neuf fois sur dix.
07:11 - Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier.
07:13 Il y a des clubs à qui tu peux rien reprocher.
07:14 - Exactement. - Toulouse, c'est l'exemple parfait.
07:15 - Oui, mais le problème, c'est qu'à travers ça, on ne voit pas de progression.
07:19 Parce que Paris et Marseille, on est habitué à les voir en Coupe d'Europe.
07:22 On est habitué, et peut-être qu'on s'habitue trop au fait qu'en effet,
07:26 ils se qualifient très souvent pour les huitièmes de finale d'une Coupe d'Europe.
07:30 Très souvent, c'est la réalité de ces deux clubs-là.
07:33 Mais les autres, en fait, c'est un événement.
07:35 Quand ils se qualifient pour les huitièmes de finale,
07:36 ils ont déjà gagné une Coupe d'Europe.
07:39 Tu as l'impression que ça y est.
07:40 Après, moi, je veux bien, mais que tu te fasses éliminer en huitièmes de finale,
07:44 quand tu t'appelles Rennes et que tu découvres,
07:46 tu redécouvres la Coupe d'Europe, il n'y a pas de problème.
07:48 Mais la Coupe d'Europe à Rennes, ça fait combien de temps qu'ils la jouent ?
07:50 Ça fait déjà un bout de temps que le club a progressé, a passé dans une autre…
07:54 Ils sont allés à Milan pour faire du tourisme.
07:56 Moi, j'avais honte.
07:57 En tant que Français, je ne suis pas supporter de Rennes,
08:00 mais je suis désolé.
08:01 Un club français qui va à Milan, chez un grand d'Europe,
08:04 parce que Milan, c'est plus qu'une histoire européenne,
08:07 bien plus importante que juste toute l'histoire européenne…
08:10 - Sachant que ce n'est quand même pas le Milan de…
08:14 - Et ce n'est pas le grand Milan.
08:15 - … de Van Basten et compagnie.
08:16 - Exactement. Mais n'empêche qu'ils sont allés faire du tourisme là-bas.
08:19 D'accord ?
08:20 - La cinquième saison d'affilée en Europe.
08:22 - Voilà, cinquième saison.
08:23 Vous voyez, ils vont grandir quand en fait ?
08:25 Ils vont prendre de l'expérience quand ?
08:27 Non, parce qu'au bout d'un moment, ça fait cinq ans.
08:29 - D'autant que la dernière, c'est exactement le même parcours.
08:30 - Donc il faut attendre dix ans, mais dix ans, c'est quasiment une carrière de joueur de foot.
08:34 Donc moi, je vais te dire pourquoi ils ne progressent pas.
08:37 Parce que les politiques, elles ne sont pas bonnes dans ces clubs-là.
08:40 Parce que ces politiques-là, comme très souvent, malheureusement,
08:43 c'est on bonifie la saison quand, dans notre championnat,
08:47 on se qualifie pour une Coupe d'Europe, et l'année d'après, on s'en fout !
08:50 Parce qu'on vend les meilleurs joueurs, on profite de leur bonne année pour les vendre
08:53 et pour renflouer les caisses.
08:55 À l'arrivée, on s'affaiblit.
08:57 Et à l'arrivée, qu'est-ce qu'il y a ?
08:58 Le football français, il ne gondrille jamais en Europe.
09:01 Et les seuls, et encore Marseille, on a été dur,
09:03 parce que Langoria, il a une autre politique et c'est différent.
09:06 Mais peu importe.
09:07 Marseille, aujourd'hui, pour moi, est inférieure à l'année dernière,
09:10 mais existe, donc je ne vais pas leur tomber dessus.
09:12 Et le PSG, avec les moyens...
09:14 - On va résumer ça. Ils sont qualifiés.
09:17 - Ils sont qualifiés.
09:18 - Ce qu'on demande à un club, c'est de gagner et éventuellement de se qualifier.
09:23 Ils sont qualifiés.
09:24 Après, il y aurait un long débat à faire.
09:27 Ils sont qualifiés en ayant été incapables de poursuivre la moindre aventure en Ligue des champions.
09:34 Par exemple, on peut mettre ça dès le départ comme bémol.
09:39 Mais aujourd'hui, allez, on va se dire, ils sont qualifiés.
09:43 Et pour une équipe comme dans la situation dans laquelle se trouve Marseille, on va dire que c'est...
09:49 - On a perdu, regarde Jean-Michel, quand je te dis qu'il manque Paris et Marseille,
09:53 on a perdu Lyon qui est souvent été qualifié en Coupe d'Europe.
09:56 Mais bon, on ne peut pas dire que non plus, Lyon a sauté au plafond à chaque campagne européenne.
10:01 - Il y a eu des bonnes années quand même.
10:03 - Il y en a eu, mais...
10:05 - Là, Jérôme, tu es sévère.
10:08 - Je suis sévère, mais je ne te parle pas des années 2000.
10:13 - Même plus récemment, le Final 8, les gars.
10:16 - Non mais les gars, arrête, arrête, le Final 8, j'y étais, j'ai commenté,
10:20 c'est un autre format, une autre compétition, ce n'était pas la Ligue des champions.
10:23 Alors très bien, ils ont performé, on ne va pas leur retirer,
10:26 ils ont fait demi-finale de la Ligue des champions cette année-là,
10:29 très très bien, en sortant le Manchester City de voir du haut là.
10:32 Maintenant, je te dis, juste moi, ces clubs-là,
10:36 pour qu'on existe en Europe, tu as besoin d'avoir un Lyon
10:39 qui, tu sens qu'en Coupe d'Europe...
10:41 - Il y a deux ans, ils font quart de Ligue Europe.
10:43 - Oui, mais c'est pour ça. Mais Lyon a disparu,
10:46 et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on s'en résume trop souvent,
10:49 comme trop souvent à Paris et à Marseille, Monaco a disparu.
10:52 - C'est ce que j'allais te dire, tu tailles Lyon, mais regarde Monaco, c'est le pire.
10:54 - Mais Monaco faisait partie de ces équipes-là, j'en ai profité à une certaine époque,
10:56 mais bon, moi, ça fait 20 ans, donc je ne vais pas parler de moi,
10:58 de notre génération il y a 20 ans.
11:00 - Mais on a parlé, ça existe quand même !
11:03 - En 2017, 2018, qu'est-ce qu'ils ont fait ?
11:05 - La demi-finale.
11:06 - Ils ont vendu leurs meilleurs joueurs, ils ont profité de ça,
11:08 de cette fabuleuse campagne pour vendre tout le monde,
11:10 à l'arrivée, ils ont fait des erreurs dans l'investissement
11:13 sur certains joueurs dus à leur politique,
11:16 et aujourd'hui, ils n'arrivent pas à remonter.
11:18 Donc ils ont disparu de la circulation.
11:20 - Quand tu parles de Monaco, l'équipe...
11:22 - Et l'année prochaine, on va voir Brest, tes amis, hein.
11:24 Ça va être génial, parce que qu'est-ce qu'on va dire de Brest ?
11:27 - Arrête, arrête ! Ne les attaque pas !
11:29 - Mais on va dire quoi de Brest ?
11:31 - Ne me fais pas...
11:32 - C'est pas leur faute, tant mieux.
11:34 - Ah bah si Marc, 3 points, c'est fantastique, waouh !
11:37 On est au stade...
11:39 - Non mais tu plaisantes, Jérôme !
11:41 - Mais c'est malheureux, mais ça va être simple !
11:43 - D'abord, tu plaisantes, c'est une plaisanterie,
11:45 parce qu'il y a d'autres équipes dont tu cites
11:47 l'extraordinaire performance cette année,
11:49 qui, en poule de la Ligue des champions,
11:53 ont pas fait 3 points, elles ont fait 0 !
11:55 - Mais eux, ils reviennent, on est habitués,
11:57 ils reviennent en Coupe d'Europe !
11:59 Ils reviennent, très souvent !
12:01 - Regarde Toulouse, qui avait jamais fait la Coupe d'Europe,
12:03 ou quasiment jamais, regarde le parcours qu'ils font là !
12:05 Toulouse, c'est pas ridicule le parcours qu'ils font ?
12:07 - Mais Toulouse, ils vont pas revenir !
12:09 Toulouse, tu les reverras, et je leur souhaite pas,
12:11 mais peut-être pendant 10 ans, 15 ans, 20 ans, 25 ans, 30 ans,
12:13 tu les reverras pas en Coupe d'Europe !
12:15 - Si t'as Brest en Coupe d'Europe, qui te dit qu'ils feront pire qu'un autre club français ?
12:17 C'est ça le truc !
12:19 - Mais Brest, malheureusement, avec les moyens,
12:21 je pense que c'est comme ça, parce qu'aujourd'hui, si t'as pas de moyens,
12:23 à la hauteur de ce qu'il y a à Marseille et à Monaco,
12:25 tu reviens pas !
12:27 Tu construis pas !
12:29 Brest, bravo ! Moi je les félicite, ce qu'ils font, c'est fantastique !
12:31 Bravo Éric Roy, bravo les joueurs !
12:33 Vous vous rensendez, bravo le public, parce que
12:35 tu sens qu'il y a une vraie hausse de mots !
12:37 - Mais les attaque pas, hein ! - Non, mais je les attaque pas,
12:39 je dis juste que c'est problématique ! - Tu dis que c'est révélateur de ce qui se passe en Ligue !
12:41 - Pour l'année prochaine en Coupe d'Europe,
12:43 parce que, imagine,
12:45 je leur souhaite, encore une fois, parce qu'ils le méritent !
12:47 Ils font la Ligue des champions !
12:49 Mais avec les moyens de Brest ?
12:51 Mais les gars, vous plaisantez ! On est déjà en train de dire
12:53 "ouais, on va pas déjà leur tomber dessus"
12:55 si ils gagnent pas un match ! - Je crois qu'ils sont
12:57 entre 35 et 40 millions
12:59 de budget.
13:01 - Mais t'imagines par rapport...
13:03 Regarde Jean-Michel, quand je te dis
13:05 que des clubs qui ont des moyens,
13:07 parce que, attention, il y a club et club,
13:09 on peut vendre du rêve !
13:11 Rennes, avec Monsieur Pinault, ils ont des moyens,
13:13 quand même, les gars ! Ils ont des moyens
13:15 de faire mieux ! - Ils ont fait
13:17 beaucoup de recrutement,
13:19 et je suis d'accord avec toi
13:21 pour constater que, de ce côté-là,
13:23 les progrès sont
13:25 amis, ils s'ajoutent. - Mais Monsieur Pinault,
13:27 il est milliardaire, son club,
13:29 il progresse pas en Europe !
13:31 - Il met vite de l'argent, hein ! - Même en Ligue 1,
13:33 en Ligue 1, il stagne !
13:35 Alors là, Lance,
13:37 on va en parler tout à l'heure,
13:39 c'est la même chose, même si Lance, attention,
13:41 ils ont vendu leur meilleur joueur, et Lance,
13:43 ils sont partis pour stagner, comme Rennes !
13:45 - Non, mais Jérôme, tu es trop... - Et Monsieur Pinault, je suis désolé,
13:47 quand je vois... Mais non, mais si ! - Tu es trop catégorique !
13:49 - Parce que, non, mais si ! - Regarde, Rennes,
13:51 ils sont 7ème, Lance, ils sont 6ème,
13:53 ils sont à quelques points seulement des groupes français en Rennes,
13:55 ils peuvent revenir tout de suite ! Rennes, je te dis, 5 campagnes
13:57 de Suisse, c'est quand même la spectacle ! - Rennes, avec la puissance financière
13:59 de Monsieur Pinault, ils devraient
14:01 exister beaucoup plus en Coupe d'Europe,
14:03 et ça devrait même être, pour nous, le club
14:05 français, aujourd'hui, ils devraient se greffer
14:07 à Paris et Marseille.
14:09 Le problème, c'est que Rennes, ils n'y arrivent pas,
14:11 ils ne progressent pas, que Lance,
14:13 c'est la même chose, que Monaco a disparu,
14:15 et que Lyon a disparu ! - Le faux pas
14:17 de Rennes, cette saison, c'est d'avoir
14:19 perdu la première place au profit de Villareal.
14:21 - Mais tu vas me dire quoi ? - Là, t'es tombé contre la Semi-Lan
14:23 en Barrage, bah oui, malheureusement ! - Mais Pinault,
14:25 il est plus riche que ma courte ! - Oui, d'accord,
14:27 mais c'est pas le même avis que ce que je te dis, c'est pas le même club, ça n'a rien à voir !
14:29 - Il peut faire exige... Mais arrête de me dire
14:31 que ça n'a rien à voir ! Il dira un peu
14:33 d'exigence, quoi ! Moi, peut-être,
14:35 vous me trouvez sévère, mais quand je vois
14:37 le recrutement, et Jean-Michel le disait,
14:39 qui a pu faire Rennes encore au début d'année,
14:41 et qu'ils nous pondent cette campagne
14:43 européenne-là, je suis désolé,
14:45 moi, je suis actionnaire, du moins
14:47 propriétaire, comme M. Pinault, qui investit
14:49 plus de 100 millions dans les
14:51 transferts en été, mais je tape du poids sur
14:53 la table, je dis "Eh, hop, toi, t'as des
14:55 comptes à rendre, tu dégages, on va reconstruire
14:57 parce que moi, je veux pas que le club, il stagne,
14:59 et au contraire, il stagne même pas, il est en régression !
15:01 Mais là, ça lui va, lui !
15:03 Parce que t'as l'impression que... - Non, non, non, non !
15:05 Non, Jérôme, ne dis pas que ça lui va !
15:07 - Quand t'entends les déclarations hier,
15:09 ils sont heureux d'avoir vécu ce 3-2
15:11 la plus belle saison européenne !
15:13 - Tu parles des déclarations de
15:15 Julien Stéphane, et là, tu me
15:17 parlais de Pinault ! - Bah, qui c'est
15:19 qui l'a nommé, Julien Stéphane ? C'est bien
15:21 M. Pinault, donc il doit avoir
15:23 le même discours ! - Mais c'est pas lui ! C'est pas lui qui a
15:25 parlé hier en disant que c'était la plus belle
15:27 victoire européenne de Rennes !
15:29 - Ce qui est sûr, c'est que je l'ai pas entendu
15:31 hier, ou il y a quelques jours, pour
15:33 nous dire qu'il était déçu des résultats de Rennes
15:35 sur la scène européenne ! Ça, c'est sûr que je l'ai pas entendu !
15:37 - Il va peut-être régler ça avec
15:39 son directeur sportif,
15:41 et quelques-uns de ses dirigeants, parce que effectivement,
15:43 il y a trois campagnes européennes de suite,
15:45 et que Rennes commence à s'installer en Europe, c'est le premier
15:47 pas pour justement devenir performant en Coupe d'Europe !
15:49 - Ah ouais, donc, 5 campagnes
15:51 pour te faire éliminer
15:53 en barrage de... - Deux années de suite !
15:55 - Voilà. Alors, attention, je te dis
15:57 pas "perte contre Milan", bien sûr,
15:59 - C'est le Shakhtar la l'année dernière au Tirobu !
16:01 - Mais Shakhtar la l'année dernière ! Dans l'état où était
16:03 le Shakhtar,
16:05 l'état de Rennes, sur les
16:07 matchs de poules, on a mis en avant, waouh !
16:09 Ils sont premiers ! Ils vont éviter
16:11 le barrage ! On va se qualifier
16:13 direct en huitième !
16:15 Et à l'arrivée, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont fini deuxième !
16:17 Seizième de finale, et tout le monde dit "ah,
16:19 il y a une affiche fantastique !
16:21 Milan-Rennes, c'est fantastique, c'est vrai que c'est une belle affiche !
16:23 On va offrir la galette
16:25 saucisse à tous les Milanais
16:27 qui vont venir, comme ça ils vont découvrir la Bretagne,
16:29 et là-bas, nous, on ira faire du tourisme, on en aura
16:31 pris trois, mais on était très contents ! - Donnons la parole
16:33 à Olivier, qui a composé le 32/16 pour participer au débat !
16:35 - Salut Olivier ! - Oui, bonsoir à tous !
16:37 - Salut Olivier ! - Salut Olivier ! - Bienvenue Olivier !
16:39 Tu es supporter de quel club, Olivier ?
16:41 - Ah, Bordeaux !
16:43 - Ah non, il moquait pas !
16:45 - Là, on parle de l'O1 !
16:47 - Qui a connu sur les rues du Nord, avec
16:49 la banque de Gourcuff !
16:51 - Bien sûr ! - Même avant, avec
16:53 Giresse et Kaliar ! - Moi, j'ai surtout
16:55 connu 96, quand Bordeaux a éliminé
16:57 le Milan de Barési,
16:59 et ça y est, 3-0 !
17:01 Pour moi, le niveau des équipes
17:03 françaises, énivelé par le bas depuis un
17:05 moment, je pense qu'il y a des phénomènes qui expliquent ça.
17:07 Moi, à l'arrêt Bausman, je pense que
17:09 ça a été une très mauvaise chose pour être le français,
17:11 puisque ça nous a... Tous nos meilleurs français,
17:13 nos joueurs français sont partis
17:15 à l'étranger, et on les a remplacés.
17:17 Oui, ça fait un moment, mais on voit en fait
17:19 que le niveau s'est érodé à cause
17:21 de phénomènes comme la fiscalité,
17:23 l'arrêt Bausman... Je pense qu'aussi
17:25 il y a un problème de fond avec les entraîneurs français,
17:27 qui à mon avis, ne sont pas d'un bon
17:29 niveau, parce que je pense... - Il n'y a pas que ça, Olivier !
17:31 - Non, mais non, il n'y a pas que ça !
17:33 - Olivier, il n'y a jamais eu autant...
17:35 Olivier, il n'y a jamais eu autant d'entraîneurs étrangers
17:37 en France, là, dans un Ligueur. - C'est bien ce que je dis !
17:39 C'est bien ce que je dis ! C'est qu'on n'a pas de bons entraîneurs français
17:41 qui soient capables... Je peux juste
17:43 finir, Jérôme, s'il te plaît. - Vas-y, vas-y. - Qui soient
17:45 capables de bien faire jouer nos équipes.
17:47 Parce que quand on compare un budget comparable
17:49 avec des équipes espagnoles, comme Villarreal,
17:51 je disais, mais Villarreal, ils vont sortir Marseille,
17:53 ça c'est éclair et net. - Bon, ça on le sait pas, mais...
17:55 - Vous le savez, ce sont des budgets
17:57 équivalents, voire moins
17:59 que Marseille ou Lyon, mais qui pratiquent
18:01 de meilleurs footballs, ou la formation...
18:03 - Et pourquoi ils pratiquent de meilleurs footballs ? - Parce qu'il y a une meilleure formation !
18:05 - Mais non, moi je vais te dire...
18:07 - Non, la formation en France
18:09 est zéro !
18:11 - Olivier, Olivier, Olivier...
18:13 - On a des très bons joueurs,
18:15 on a des très bons joueurs, mais partout
18:17 à l'étranger, finalisés, leur formation...
18:19 - Et on a un problème sur le fond là-dessus. - Olivier,
18:21 excuse-moi, mais je te coupe,
18:23 mais c'est pas
18:25 le problème de formation, ou de pied
18:27 de nos jeunes... - C'est un entendu !
18:29 - Non, parce que dans la formation, je pense
18:31 qu'on est une référence. Et c'est pas, je pense,
18:33 même une certitude. - Ah, tu trouves ?
18:35 - Non, mais oui ! Mais c'est après ! Le problème
18:37 il est après. Et dans les clubs professionnels,
18:39 tu parles de Bordeaux par exemple, tu crois que
18:41 c'est un problème de Covid, de ceci, de cela,
18:43 Bordeaux ? Gérard Lopez
18:45 et les Américains, c'est peut-être pas ça le problème ?
18:47 - Non, mais c'est un ensemble ! - Est-ce que c'est pas...
18:49 - Le trading ! Il y a eu le trading aussi !
18:51 - Non, Olivier, Olivier...
18:53 - Le trading, les transferts, ça a toujours
18:55 existé dans ces clubs-là ! - Oui, mais regarde,
18:57 - Pas à ce point-là ! - T'as vu tous les coups en campagne ?
18:59 - Olivier, je te dis juste,
19:01 et je donne la parole à Jean-Michel, parce qu'il a des choses
19:03 à dire aussi, je te dis juste que
19:05 aujourd'hui, en France,
19:07 et on l'a subi aussi, parce que
19:09 on n'est pas un pays de football,
19:11 on a l'impression que...
19:13 C'est pas une impression, c'est le sport numéro un, le football,
19:15 mais par contre, dans les régions, les grandes
19:17 régions de football, et en l'occurrence,
19:19 tu me parles de Bordeaux, et Bordeaux est une grande ville de foot,
19:21 moi j'ai été bercé avec Bordeaux
19:23 dans mon enfance, j'ai grandi avec Bordeaux,
19:25 et bien sûr que le football français, quand je te parle
19:27 de référence Paris-Marseille aujourd'hui,
19:29 on a besoin de retrouver un Bordeaux, comme on a
19:31 besoin de retrouver un Saint-Étienne, comme on a besoin de retrouver
19:33 un Monaco. Mais le problème, c'est que
19:35 à Bordeaux, on laisse la possibilité
19:37 à des actionnaires américains qui n'ont
19:39 rien à carrer, qui connaissent rien au football, comme
19:41 Gérard Lopez, qui est venu faire du business
19:43 plutôt que de faire briller. Il n'y a pas
19:45 des mecs à Bordeaux, des mecs riches, qui peuvent
19:47 investir dans le club, comme à Marseille,
19:49 c'est la même chose ! On parlait
19:51 de Rodolphe Sade,
19:53 c'est la même chose ! Dire, si
19:55 vous êtes amoureux du foot, et
19:57 vous faites rêver les gens
19:59 à travers le football, parce que ça fait rêver
20:01 les gens, le football, mais
20:03 dans ces cas-là, investissez dans vos clubs !
20:05 C'est votre région, c'est votre ville !
20:07 Pourquoi les chefs d'entreprise français ne reviennent pas
20:09 dans les clubs ? On a Pinault, je parlais de Pinault-Arène,
20:11 y'a pas de problème, il doit changer les choses
20:13 pour faire encore passer un cap.
20:15 Mais Bordeaux, c'est la même chose ! Marseille, j'attends ça !
20:17 - Mais est-ce que t'as envie de rester dans
20:19 les clubs comme ça ? - Y'a pas des gens
20:21 qui ont de l'oseille ?
20:23 - On va pas parler toujours d'argent,
20:27 on va essayer de parler de football...
20:29 - C'est le moteur, un peu, quand même.
20:31 - Je me rappelle plus, Olivier.
20:33 Le problème,
20:35 c'est pas la formation,
20:37 tu fais une grave erreur,
20:39 la formation est plutôt bonne.
20:41 Attends, laisse-moi terminer.
20:43 - Oui. - Olivier,
20:45 la vie moyenne d'une équipe,
20:47 il y a quelques années,
20:49 était de 4 ou 5 ans.
20:51 C'est-à-dire que tu prenais une équipe
20:53 au point zéro, l'année zéro,
20:55 et l'année 5 ans plus tard,
20:57 a priori, l'équipe,
20:59 les 11 joueurs avaient changé.
21:01 Sauf qu'aujourd'hui,
21:03 mais pendant 4 ou 5 ans,
21:05 l'équipe avait à peu près
21:07 la même osature, il y avait une continuité...
21:09 - Exactement ! - Alors, t'en laisse-moi...
21:11 - Mais pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas
21:13 à garder nos meilleurs joueurs ?
21:15 - Hier, dans le hôtel sans flammes
21:17 de mardi,
21:19 j'ai découvert,
21:21 en préparant l'émission,
21:23 que du côté de Marseille,
21:27 dans le mercato d'été et mercato d'hiver,
21:29 lors des 2 ou 3 dernières saisons,
21:33 il y avait 23 ou 25 changements de joueurs.
21:37 Qu'est-ce que tu veux bâtir, Olivier ?
21:39 - C'est le trading ! C'est le trading
21:41 qui suit les clubs français aujourd'hui !
21:43 - Mais c'est même pas du trading,
21:45 parce qu'à l'arrivée, ils s'enrichissent même pas
21:47 quand ils font ça ! - C'est pas du trading !
21:49 Écoute-moi bien,
21:51 je suis... J'ai même fait un stage
21:53 à Bordeaux, lorsque j'étais cadet
21:55 du sud-ouest. Bordeaux,
21:57 les Girondins, avec Claude Baize,
21:59 étaient une équipe que je suivais
22:01 de très près.
22:03 Je suis quasiment
22:05 incapable de te citer
22:07 3 joueurs de Bordeaux
22:09 d'une saison sur l'autre, Olivier.
22:11 - Évidemment ! - Olivier, je suis incapable !
22:13 - Et Jean-Michel, contre-exemple,
22:15 regardez les grands clubs espagnols, par exemple.
22:17 - Exactement ! À Madrid !
22:19 - Le statut des clubs, même l'Atletico !
22:21 T'es pas obligé de parler de l'Uruguay, regarde l'Atletico !
22:23 - Le statut, elle est même depuis 5 ans, 6 ans !
22:25 - À Madrid, tu as un changement, 2 changements
22:27 par saison. - Et ça, c'est une des clés !
22:29 - Un point, deux points, Bellingham,
22:31 qui arrive,
22:33 et puis un truc d'à-point
22:35 avec Rossellou. - À partir de ce départ, on est arrivé.
22:37 - Jean-Michel, rappelle-moi qui est le président du Real
22:39 et de l'Atletico ?
22:41 Rappelle-moi, c'est qui le président du Real et de l'Atletico ?
22:43 - Ah, du Real, je le connais, c'est l'Atletico,
22:45 moi, j'en suis resté à Ressus-Réli-Ril,
22:47 je sais plus qui c'est !
22:49 - Mais bon, c'est pas... C'est deux Espagnols,
22:51 deux Espagnols très attachés à leur club,
22:53 qui ont réussi dans les affaires.
22:55 - Et puis la structure du club n'est pas la même
22:57 qu'en France. - T'as raison.
22:59 - C'est des socios,
23:01 qui paient leur abonnement
23:03 plutôt assez cher,
23:05 et qui sont propriétaires du club.