• il y a 8 mois
La France entière doit-elle être derrière les clubs français ?
Jérôme Rothen : "Je ne comprends pas que les gens qui sont ni supporter du PSG, ni de l'OM, ne vibrent pas sur ces matchs."

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Transcription
00:00 Ce soir, une grande semaine européenne, semaine qui va peut-être marquer le foot français,
00:05 avec la présence donc du PSG demain à Dortmund en demi-league des champions,
00:09 et jeudi l'OM en Europa League contre la Talented Bergam,
00:12 selon vous, est-ce qu'un engouement populaire peut naître de cette semaine ?
00:16 Est-ce que la France entière va supporter tous les clubs français ?
00:20 Est-ce qu'il faut le souhaiter, peu importe les rivalités ?
00:23 Vous pouvez nous appeler au 3216 pour débattre.
00:26 - Jérôme ? - Peu importe les rivalités, je ne suis pas d'accord avec cette phrase-là,
00:30 donc je vais te dire que non par rapport aux rivalités.
00:32 Tu ne vas pas demander aux Marseillais qui détestent le Paris Saint-Germain
00:38 de supporter et de pousser le Paris Saint-Germain pour qu'ils aillent en finale
00:42 et qu'ils représentent bien le football français, et vice-versa.
00:45 Tu n'auras pas demandé aux Parisiens de supporter l'Olympique de Marseille.
00:48 Mais une fois que tu as dit ça pour ces deux clubs-là,
00:50 ce qui me paraît logique vu l'animosité, la haine, même sportive,
00:54 entre joueurs, supporters, dirigeants,
00:59 qui continue et qui doit durer de toute façon de ce côté-là.
01:02 Le reste, quand tu es passionné de football,
01:04 et là on parle d'un famille du football avec un grand F,
01:10 moi je pars du principe que quand tu es passionné de football,
01:13 tu vis à travers le foot pour vivre des émotions,
01:18 que l'adrénaline est à son max.
01:20 Et quand tu parles de demi-finale de Coupe d'Europe,
01:25 quelle que soit la Coupe d'Europe,
01:26 que ce soit la Ligue des champions ou l'Europa League pour l'Olympique de Marseille,
01:30 automatiquement là tu es au top de l'adrénaline, au top de la passion.
01:34 Et oui, on doit tous être derrière ces clubs français,
01:39 on devrait être derrière ces clubs français, parce que...
01:42 Non mais moi, tu dis "on devrait", moi je pars du principe que
01:45 quand on parle de passion de football, Jean-Michel,
01:48 et je sais de quoi je parle, je sais de quoi tu parles aussi,
01:50 Pascal aussi, on n'est pas là par hasard,
01:53 parce qu'on reste des amoureux inconditionnels du football,
01:57 moi je ne comprends pas que les gens qui sont neutres à la base,
02:01 pas supporters du PSG ou pas supporters de Marseille,
02:04 mais supporters du football français,
02:06 ne vibrent pas à travers ces matchs-là.
02:08 - Mais cela y vibre !
02:09 - Ah ben voilà, alors tant mieux !
02:11 - Jérôme, là, cela il n'y a pas de...
02:12 Mais il y a deux choses.
02:14 Il y a d'abord, on n'est plus à l'époque où le football français
02:20 se morfondait dans les profondeurs des classements
02:25 et qu'il n'y avait jamais une équipe en quart de finale
02:29 et encore moins en demi-finale,
02:31 et que j'ai connu cette époque-là où même les tours préliminaires,
02:37 même si ce n'était pas la Ligue des champions,
02:39 mais même les tours préliminaires, les clubs français ne les passaient pas.
02:43 Et à ce moment-là, évidemment, puisqu'il n'y avait pas d'animosité,
02:47 il n'y avait pas de...
02:49 Tout le monde acceptait qu'il y ait un représentant français,
02:55 mais cette époque-là, elle est révolue.
02:57 Ça, c'est le premier point.
02:58 Ça, on n'en est plus aujourd'hui.
03:00 Et puis le deuxième point,
03:02 il faut faire la différence entre les supporters, les ultras,
03:06 ceux qui sont debout derrière les buts,
03:09 et puis les supporters de football qui vont aux matchs
03:13 pour voir un match de football.
03:15 Ce n'est pas du tout pareil.
03:16 Tu ne peux pas demander aux ultras de l'Olympique Lyonnais
03:19 d'être supporter,
03:22 même s'ils ne sont pas concernés par la Coupe d'Europe cette année.
03:26 Tu ne peux pas leur demander d'être supporter du Paris Saint-Germain
03:29 ou de l'Olympique de Marseille.
03:31 Ce n'est pas possible.
03:32 - Sans les supporter, tu as le droit de trouver de la passion,
03:38 de l'adrénaline à travers ces matchs-là et à travers une équipe française.
03:41 Je ne sais pas, quand tu es supporter de Lyon,
03:43 tu vois le match Paris Saint-Germain-Dortmund.
03:47 Franchement, je ne pense pas que les supporters de Lyon
03:49 sont passionnés de football,
03:50 parce que quand tu es un supporter,
03:51 tu es automatiquement passionné de football.
03:53 - Je me souviens de parler sur Saint-Etienne et Lyon,
03:55 sur la rivalité entre les deux.
03:56 - Non, non, non, je te parle.
03:59 J'ai pris Lyon parce qu'ils ont été souvent...
04:02 - Toi Jérôme, tu penses que les Lyonnais devraient être pour le PSG ?
04:05 - Bah, ça me paraît...
04:07 Du moins, être pour le PSG, c'est un grand mot,
04:10 mais pencher plus sur le PSG que sur Dortmund,
04:13 ça me paraît logique.
04:14 Moi, je ne sais pas, on représente la France quand même.
04:17 - Ah oui, mais tu te trompes là.
04:18 - Ah bon ? Peut-être, peut-être.
04:20 - Non, je pense que le mieux, ce serait de poser la question
04:23 à un supporter de Lyon.
04:25 - Ils peuvent venir au 32-16, bien sûr.
04:27 - Voilà, par exemple...
04:28 - En fait, la question, c'est les supporters hors rivalité PSG-OM.
04:31 - Oui, c'est ça.
04:32 - Venez au 32-16, nous expliquez.
04:34 - Et des rivalités, il y en a, regarde, par exemple,
04:36 Lille et Lens, c'est la même chose.
04:39 Saint-Etienne-Lyon, c'est la même chose.
04:41 Voilà, ça, ces rivalités-là, je comprends.
04:44 Mais le reste, j'ai du mal à comprendre le raisonnement, en fait.
04:48 - Ouais, tu as du mal à comprendre, mais c'est la réalité.
04:51 Jérôme, tu dis la grande famille du football.
04:54 Déjà, est-ce qu'elle existe vraiment dans les vestiaires ?
04:57 Ça, c'est la question que je me suis toujours posée
05:02 et je peux en parler.
05:04 Mais ensuite, en 91, ce qu'on a vécu, nous,
05:08 tu ne peux pas savoir le nombre de courriers qu'on recevait
05:12 pour nous insulter, pour dire "vous allez perdre",
05:15 mais des choses qui nous faisaient rigoler.
05:17 Parce que tu sais que tu ne peux pas faire dans la vie de tous les jours l'unanimité.
05:23 Après, les supporters de l'OM, ils ne vont attendre aucune chose.
05:27 Et vice-versa, c'est que les deux clubs sautent et ne se qualifient pas.
05:31 Après, tu as le vrai public...
05:34 - Moi, je vais te dire, Pascal, tu fais référence à 91 ou même 93.
05:40 Moi, j'étais gamin, j'étais à l'INF Clairefontaine, d'accord ?
05:45 Je peux te dire une chose, même en étant supporter inconditionnel du Paris Saint-Germain,
05:50 et je n'étais pas le seul, on était à fond,
05:53 et j'ai l'impression que le football français était à fond pour l'OM.
05:56 Et penchait les médias, tout le monde était unanime, non ?
06:00 - Oui, mais tu n'es pas un ultra du Paris Saint-Germain, Jérôme.
06:04 - Pas tout le monde, Jérôme.
06:05 Tu sais, tout à l'heure, j'étais en train de mettre ma voiture à me garer pour aller déjeuner,
06:10 et puis il y avait un gars là qui avait le maillot de Paris Saint-Germain.
06:15 Je lui ai dit "mais qu'est-ce que tu fais avec ça ?"
06:18 Et de suite, il a caché. J'ai dit "non, mais je rigole".
06:22 Mais chose qu'il y a quelque temps en arrière, tu ne voyais pas.
06:26 Tu ne voyais pas des gens passionnés, je pense qu'ils étaient passionnés, avec le maillot de Paris.
06:34 - Devoir à Ancors beaucoup supporter le Paris Saint-Germain,
06:38 à Marseille aussi beaucoup supporter le Paris Saint-Germain, ça te fait mal, Pascal, ça.

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