Il y a 30 ans, l'OM devenait le premier club français de l'histoire à remporter la Ligue des champions en battant l'AC Milan (1-0) en finale. Ce vendredi soir dans « Rothen s’enflamme », Jérôme Rothen a expliqué être « persuadé » qu’avec un actionnaire qui était prêt à mettre plus de moyen sur la table, Marseille se rapprocherait d'une deuxième étoile.
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00:00 30 ans de la victoire de 93, les célébrations ont lieu en ce moment même à Marseille.
00:05 On trouvera Florent Germain tout au long de l'émission et on s'interroge sur l'héritage.
00:09 Est-ce que cette époque, alors vous, vous ne dites que non, parce que
00:13 j'allais dire, est-ce que cette époque peut servir de source d'inspiration ?
00:17 À partir du moment où financièrement, ce n'est pas la même chose,
00:20 il y a quand même une source d'inspiration ?
00:22 - Ah ben oui.
00:23 - Oui, pour moi plutôt,
00:27 c'est quel type de message tu vas passer à l'équipe actuelle.
00:30 Et quand tu regardes une photo des anciens qui sont champions,
00:33 ça me donne envie de jouer, ça me donne envie de faire partie.
00:36 Donc ça, ça fait partie de la formation, des entraîneurs.
00:39 C'est le message qu'on passe.
00:41 Mais moi, quand j'étais plus jeune, je regardais les anciens comme une inspiration pour moi.
00:44 Ça, ça a été bien.
00:46 - Il y a Christophe qui nous rejoint au 3216 pour continuer le débat, Jérôme.
00:49 - Oui, bonjour. - Salut Christophe.
00:52 - Bonjour à toute l'équipe. - Bienvenue Christophe.
00:54 Bon, qu'est-ce que tu penses de cet héritage ?
00:56 - J'en pense de cet héritage, je pense que les joueurs de maintenant,
00:58 je ne sais pas s'ils se rendent compte du fait qu'il n'y a peut-être pas
01:02 d'anciens joueurs qui sont au club, en fait.
01:05 Dans les clubs comme le Bayern, tout ça,
01:08 il y a beaucoup d'anciens joueurs qui sont présents.
01:10 - Oui, mais là, tu as Basile Boli et tu as Jean-Pierre Papin.
01:13 - Oui, là, il y a Basile et Jean-Pierre qui viennent d'arriver.
01:15 C'est un super truc.
01:16 Là, oui. Là, peut-être, il va y avoir transmission.
01:19 Voilà.
01:19 Mais moi, j'aimerais parler de mon 26 mai à moi au 93.
01:24 - Vas-y, vas-y, Christophe.
01:26 - Parce que moi, j'étais minot, j'avais 21 ans.
01:27 Je peux te dire avec qui j'étais, où j'étais, ce qu'on a fait.
01:30 On était chez des potes ailleurs, on était six ou sept, je ne sais plus.
01:33 Et à la fin du match, pendant trois minutes avant le coup de sifflet final,
01:37 je peux te dire que je tremblais comme une feuille
01:39 parce que j'avais toujours peur de me prendre un.
01:41 Mais bon, c'était génial.
01:42 Et surtout, ce que je me rappelle, moi, c'était le 29 mai 93.
01:47 Parce que moi, le 26 mai, je n'étais pas à Munich.
01:48 Mais le 29 mai, j'étais au Vélodrome en revanche contre le PSG.
01:52 Et je me souviens, mais comme maintenant, du but de Basile,
01:56 la tête dans le jambe des 18 mètres.
01:58 Mais c'était un truc de fou.
02:00 À la fin du match, j'ai perdu mon T-shirt, j'ai fini torse nu dans le stade.
02:04 On était au virage Nord.
02:04 En plus, il y a marqué devant nous, Basile.
02:06 Et là, en même temps, j'aimerais rendre hommage à Eric.
02:10 Parce que Eric, franchement, c'est vraiment le symbole du club.
02:13 Tu vois, c'est le minot.
02:14 Il a tout vécu.
02:15 En plus, il a eu une vaillance sur un terrain hors normes.
02:19 Je veux dire, c'était un vrai guerrier.
02:21 Il a le club chevillé au cœur.
02:22 Ça, c'est un super mec.
02:23 Et en plus, très, très gentil garçon, parce que j'ai eu la chance de le croiser à Toulon l'autre fois,
02:27 quand il y avait l'émission de Vincent.
02:29 D'ailleurs, ils sont tous très sympas.
02:31 Je tiens à leur rendre hommage.
02:32 Très abordable.
02:33 Et Eric m'a signé un maillot.
02:34 - A part Pierre Odorion, c'est pas un bon mec, mais sinon le reste, ça va.
02:39 - Eric, il m'a signé un maillot Panasonic de 90.
02:41 - Ah oui ?
02:42 - Donc moi, je l'ai encore, il m'a acheté long.
02:44 Tu vois, donc il me l'a signé.
02:46 Et voilà, je tenais vraiment à lui rendre hommage, parce que c'est vraiment un super mec.
02:49 - Non mais ce que tu dis, c'est important, Christophe.
02:50 Moi, je voudrais rebondir sur ce que tu dis sur le but de Basile Boli,
02:54 par rapport à l'héritage qu'on est en train de parler.
02:57 Parce que ce but, en effet, quand tu es amoureux du foot,
03:01 automatiquement, tu l'as vu.
03:04 Et tu as vu que ce but était un but incroyable,
03:07 un but que peut-être n'arrivera plus jamais.
03:09 Une tête des 18 mètres comme ça, après des jonglages à droite et à gauche contre Paris,
03:13 c'était fantastique.
03:14 Et moi, je pars du principe que ce but-là, il n'est pas venu par hasard.
03:18 Il est venu parce que Basile a cette finale gagnée quelques jours avant,
03:21 mais surtout la ferveur qu'il y a à Marseille.
03:23 Et quand on parle d'héritage,
03:26 moi, je pense qu'à Marseille plus qu'ailleurs, c'est important.
03:29 Si aujourd'hui, tu avais un actionnaire qui était prêt à mettre,
03:34 comme l'a dit Johnny, plus de moyens sur la table pour attirer des meilleurs joueurs,
03:38 je reste persuadé que Marseille se rapprocherait peut-être d'une deuxième étoile.
03:43 - À condition que les joueurs aient la mentalité.
03:46 - Ah bien sûr, non, non, mais attention.
03:48 On est d'accord Lionel et Johnny, et même Christophe,
03:52 c'est pas parce que tu mets de l'argent que c'est une garantie.
03:55 - Parce que des bons, il y en a,
03:56 mais des bons pour porter le maillot de Marseille, il y en a déjà moins.
03:58 Déjà, t'as divisé par deux.
04:00 - Et puis, c'est déjà arrivé à Marseille.
04:01 Robert Louis Dreyfus avait beaucoup de moyens.
04:04 Il a mis beaucoup d'argent, beaucoup, beaucoup d'argent.
04:06 N'empêche qu'il n'a jamais créé une équipe qui était prête à rivaliser
04:11 avec les meilleures équipes européennes.
04:12 Mais la ferveur, et on la voit aujourd'hui plus qu'ailleurs à Marseille, c'est le cas.
04:17 Moi, je suis parisien et ça me fait mal peut-être de dire ça par moment sur les Marseillais,
04:21 mais la réalité, elle est là.
04:23 Elle explose au grand jour aujourd'hui avec ce qui se passe.
04:27 - Mais Jérôme, tu as raison sur un truc, mais moi, je voudrais rajouter autre chose.
04:31 Dans un club de foot professionnel, et plus spécifiquement dans un club comme Marseille,
04:36 je pense qu'il faut recruter des joueurs non seulement sur leur talent,
04:39 mais aussi sur le profit psychologique.
04:41 - Bien sûr, bien sûr, tu as raison.
04:43 - Moi, il faut avoir les coronettes pour tenir à Marseille.
04:45 - C'est vrai, c'est vrai, mais ça, tu as raison.
04:48 C'est pour ça que ce n'est pas une garantie de mettre de l'argent et de recruter les meilleurs.
04:51 Il y a une personnalité bien propre à avoir,
04:53 et ce qu'on appelle souvent l'identification au club.
04:57 L'identification au club, c'est aussi des joueurs et des dirigeants,
05:01 et tu l'as dit, des anciens, mais aujourd'hui à Marseille, il y en a quelques-uns,
05:04 qui sont les garantes de tout ça.
05:05 Les supporters sont les garantes de cette identification au club.
05:08 - Identification et transmission aussi, c'est important.
05:10 - Oui, mais tu l'as automatiquement, Jean-Louis.
05:13 Moi, je pars du principe que la transmission,
05:16 s'il y a des joueurs qui sont identifiés aux Olympiques de Marseille
05:20 avec la ferveur de l'OM, avec les grandes lignes, la DN de l'OM,
05:24 l'identité de l'OM, si tu transmets ça avec les supporters,
05:28 les joueurs, c'est les garantes de ça.
05:29 Et automatiquement, ils vont te transmettre ça dans le vestiaire.
05:32 Quand tu vas mettre le pied dans le vestiaire,
05:34 que tu sois un Brésilien, un Argentin ou un Chinois,
05:38 ou un Japonais, par exemple,
05:40 même s'ils ne connaissent pas plus ou moins cette ferveur à Marseille,
05:42 parce que tu ne peux pas tout connaître non plus,
05:44 quand tu mets le pied dans le vestiaire,
05:46 tu t'assois dans le vestiaire à côté de ces mecs-là,
05:48 automatiquement, tu t'identifies au club.
05:50 Et franchement, alors, ils ont d'autres lacunes
05:54 et pas assez de qualité technique pour rivaliser avec les meilleurs,
05:58 mais moi, je pars du principe qu'aujourd'hui,
06:00 le groupe de l'OM tire le maximum.
06:02 Ils ont cette identification au club.
06:04 Ils se battent pour le maillot, pour ce que le club représente.
06:07 Il n'y a aucun joueur qui sort de cette lignée-là aujourd'hui,
06:11 contrairement à d'autres grands clubs.