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00:00 Je suis Alain Foning, directeur associé de Agribusiness Investment Management.
00:10 Alors ce que nous faisons exactement c'est les études techniques et financières,
00:15 l'élaboration de business plan, l'accompagnement à la recherche de financement en prêts bancaires,
00:21 prise de participation et subvention. Nous faisons également du management de transition pour faire
00:27 la mise à niveau des entreprises au moment où elles obtiennent le financement. Donc nous sommes
00:33 essentiellement concentrés à 60% de notre activité sur l'agro-industrie, c'est à dire tout ce qui est
00:40 production végétale, production animale, transformation, commercialisation des produits
00:47 issus de l'agriculture moderne. On peut également regarder le secteur des engrais, des produits
00:55 phytosanitaires, bref toute industrie qui soit connexe à l'agriculture.
01:00 En ce qui concerne le secteur agricole du continent, moi je le regarde sous le prisme de sa finalité.
01:14 À la fin on a quand même 20% de la population africaine qui est sous-alimentée, c'est le
01:19 résultat. Donc ceci reflète le fait que la production est insuffisante par rapport à la
01:25 demande. Nous n'avons pas véritablement une agriculture intensive, donc je pense qu'il n'y a
01:31 pas suffisamment d'industrialisation dans le secteur pour avoir une production qui répond à
01:36 la demande. On a beaucoup de pays dans lesquels on a une agriculture qui est orientée vers
01:41 l'exportation de cultures et qui dit exportation, c'est vrai que c'est bien parfois pour les dévices,
01:47 mais ça veut dire que c'est une agriculture pour nourrir les gens de d'autres continents. Alors
01:53 l'agriculture africaine devrait pouvoir permettre de nourrir les Africains eux-mêmes.
01:57 Le vrai potentiel de cette agriculture, c'est la dynamique de la population africaine. Parce que
02:09 comme je l'ai dit tout à l'heure, lorsqu'on fait de l'agriculture, l'essentiel des consommateurs,
02:14 ce sont les populations. Et on va voir qu'on a une tendance, une progression démographique
02:19 intéressante au niveau de l'Afrique, qui est contraire à la courbe de d'autres continents.
02:24 Et en 2050, on a un potentiel de 2,4 milliards d'habitants selon les projections. Donc c'est
02:31 pour dire qu'en termes de marché, on a une population qui est suffisante, qui est nombreuse
02:38 et qui consomme, avec des consommateurs qui arrivent tous les jours avec la croissance
02:42 démographique.
02:44 Alors pour moi, l'enjeu de l'agriculture face au changement climatique, c'est d'avoir déjà des
02:55 systèmes de culture qui permettent véritablement de s'adapter, d'avoir des semences intelligentes,
03:02 des semences qui puissent être résilientes au changement climatique. Et ce qui demande de faire
03:10 de la recherche fondamentale, d'adapter des variétés utilisées par nos planteurs pour qu'ils
03:16 puissent véritablement résister à ces changements-là. Je parle aussi notamment de tout ce qui est
03:21 système de culture innovant, d'intensification écologique. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
03:26 on doit pouvoir aller plus loin dans notre production, on doit pouvoir bousser notre
03:31 production tout en restant propre au niveau de nos systèmes de culture, en adoptant les meilleures
03:36 pratiques.
03:37 Je pense que c'est une question d'orientation politique. Je pense que nous devons utiliser les
03:52 léviers réglementaires, les léviers budgétaires qui soient suffisants pour faire en sorte qu'on
04:01 puisse mettre en priorité les cultures que nous consommons. C'est-à-dire si nous prenons un pays
04:05 comme la Côte d'Ivoire, vous savez qu'on consomme beaucoup de bananes plantées, on consomme beaucoup
04:11 de manioc. Comment faire pour faire en sorte qu'on puisse passer à l'industrialisation au niveau de
04:17 ces cultures? Je pense que c'est véritablement l'essentiel. C'est cela que les chefs d'État
04:23 des différents pays doivent mettre en priorité. Quel est le budget que nous accordons à l'agriculture?
04:29 Selon les accords de Maputo, on devrait consacrer en Afrique 10% du budget global d'un pays,
04:35 à l'alimentation. Il faudrait qu'au niveau des cadrages budgétaires, qu'on essaye de respecter
04:41 un peu ces ratios-là pour mettre véritablement l'agriculture en priorité et les cultures qui
04:47 sont consommées par nos populations. Nous devons produire ce que nous consommons et consommer ce
04:54 que nous produisons dans nos pays. Quelles sont les conséquences de l'agriculture?
05:01 Je pense que pour entrer dans l'agriculture, l'agriculture c'est comme n'importe quel business.
05:08 Je pense qu'il faut déjà étudier les secteurs dans lesquels on entre. Il y a beaucoup de gens
05:14 qui se disent juste que la terre ne ment pas, donc j'investis de l'argent, forcément ça va pousser.
05:19 Si je se mets, ça va pousser et puis je vais vendre. Je crois que la première des choses pour
05:23 ceux qui sont par exemple dans la production végétale, c'est de faire un bon choix de site.
05:27 Il faut regarder l'expérience de mise en valeur de son site, il faut regarder l'accès de son site
05:34 pour savoir si on va pouvoir sortir les cultures. Il faut regarder le sol qu'on a, quel est le type
05:42 de sol parce que toutes les plantes ne s'adaptent pas à tous les climats et toutes les zones
05:46 agroécologiques. Donc il faut avoir choisi la bonne culture dans la bonne région. Ensuite,
05:53 il faut faire ce qu'on appelle les choix technologiques. En termes de choix technologiques,
05:57 je vais parler de semences parce que vous savez que 70% des chances de succès dans l'agriculture
06:02 c'est lié à la qualité de la semence que vous avez. Vous pouvez avoir des semences qui sont
06:07 beaucoup plus performantes que d'autres, qui résistent au changement climatique et qui vous
06:13 donnent des rendements beaucoup plus élevés. Donc il faut toujours être en contact avec les
06:17 institutions de recherche, les professionnels de la semence pour avoir la bonne qualité,
06:22 que ce soit de la semence animale ou bien que ce soit de la semence végétale. Donc il y a cette
06:27 phase d'étude là qu'il faut absolument faire au préalable. Il faut pouvoir faire ses prévisions
06:35 en termes de plan d'investissement, en termes de compte de résultats prévisionnels sur ces cinq
06:41 ans. Pouvoir dire que je vais investir dans l'agriculture mais qu'est-ce que ça va me
06:45 rapporter. Et pour cela, il faut comprendre le cycle d'exploitation de la culture. Donc il y a
06:49 des cultures annuelles, il y a des cultures pérennes qui ne vont produire que peut-être
06:54 après trois ans, quatre ans, cinq ans, d'autres sept ans. Il faut pouvoir comprendre le cycle de
06:59 production de sa culture pour pouvoir avoir son compte d'exploitation derrière et savoir
07:05 exactement quand est-ce qu'on va pouvoir générer de l'argent. Ça veut dire qu'on doit pouvoir savoir
07:10 qu'est-ce qu'on va investir et ensuite qu'est-ce qu'on a besoin en termes de fonds de roulement.
07:15 On sait à partir de quand est-ce que je vais pouvoir avoir des recettes suffisantes pour faire
07:20 en sorte que ma plantation puisse se financer elle-même. Et tout cela, il faut prévoir parce
07:25 que les retards de croissance ne sont pas tolérés en agriculture. Ça veut dire que si vous n'avez
07:29 pas mis de l'engrais au bon moment, ça ne servira à rien de venir mettre la triple dose dans quatre
07:34 mois. Exactement comme la croissance d'un enfant qui ne peut pas dans l'aliment lorsqu'il a trois
07:40 mois, ce n'est pas le même lorsqu'il a six ans. Vous convenez avec moi. Donc, on doit être assez
07:45 précis, s'entourer de l'expertise nécessaire et suffisante pour développer son projet et aussi
07:53 être professionnel. Ça, c'est à l'endroit du secteur privé. C'est-à-dire qu'on a constaté que
07:58 beaucoup de gens, lorsqu'ils se lancent dans l'agriculture, ils se lancent vraiment de façon
08:02 informelle. Ils ne créent pas de structure. Les employés ne sont pas affiliés à la CNPS de façon
08:10 générale, juste parce que très souvent, c'est fait dans des zones reculées où on est un peu caché,
08:15 où on a un peu moins de contrôle. Alors que si on ouvre une boutique, en centre-ville, un peu
08:19 comme à Abidjan, on sait tout de suite que les impôts vont venir, la mairie va venir. Donc,
08:23 il faudrait déjà que les gens aient une autre approche, qu'on arrive à avoir véritablement
08:27 des agripreneurs, c'est-à-dire des véritables entrepreneurs de l'agriculture et qu'on se rende
08:31 compte que c'est un métier qui paye parce qu'il y a un marché, parce qu'il y a une population qui
08:35 s'accroît. Donc, toutes les bonnes pratiques de gestion doivent pouvoir être implémentées au
08:40 moment où on mène un produit agricole. Ça, c'est pour ce qui concerne le secteur privé. Ça,
08:46 c'est ce que le secteur privé doit faire. Maintenant, pour le secteur public, je pense
08:51 que nos États doivent pouvoir créer des fonds souverains, des fonds souverains qui sont consacrés
08:57 à l'agriculture. Parce que quand on n'est pas autonome en termes d'agriculture, on ne peut
09:02 pas être souverain. La première chose, c'est la semence. Parce que pour que les gens puissent
09:06 faire de grands projets agricoles, il faudrait que la semence soit disponible. Donc, il faudrait
09:11 structurer la chaîne de valeur en commençant par avoir des laboratoires qui produisent de la
09:17 semence de façon industrielle, attirer les privés, faire comprendre aux privés que lorsque
09:21 vous voulez venir dans l'agro-industrie, il n'y a pas que la plantation. Il y a la semence également
09:27 qui est très rentable. Il faudrait qu'on crée des champions nationaux qui puissent produire de la
09:31 semence suffisamment. Pourquoi? Parce que lorsque vous avez une production industrielle de semences,
09:36 avec les variétés qu'il faut, vous pouvez avoir des plantations industrielles. Et lorsque vous
09:42 avez des plantations industrielles, derrière vous pouvez avoir des industries agroalimentaires.
09:46 Parce que l'industrie agroalimentaire consomme des produits des plantations. Et ces plantations
09:53 doivent être modernes, irriguées, qui ne suivent pas le climat, mais qui peuvent produire à tout
10:00 moment. Et tout cela doit être démontré par une volonté des États, caractérisée par un appui.
10:06 En termes de fonds souverains, j'ai parlé de consacrer 10% du budget à l'agriculture. J'ai
10:14 parlé de mettre en priorité les cultures que nous consommons. Si on regarde dans beaucoup de
10:21 restaurants, vous avez par exemple les pommes surgelées. C'est-à-dire des pommes qui sont
10:27 importées. Est-ce qu'on ne peut pas maîtriser le processus de surgélation dans nos pays,
10:32 avoir des filières pommes de terre industrielles, de la semence jusque à la table de l'aménagère?
10:39 Je pense que c'est en structurant les chaînes de valeur, en consacrant des moyens nécessaires et
10:46 suffisants, qu'on pourra éventuellement arriver à rélever les défis qui nous interpellent. Et
10:53 de façon plus pragmatique aussi pour les États, c'est de mettre des incubateurs géants pour
10:57 attirer des jeunes, mettre des jeunes dans un espace qui leur permette véritablement de maîtriser
11:03 les techniques et de mener à bien leurs projets. Et avoir également des parcs industriels dans
11:10 lesquels on pourrait intégrer les différents acteurs des chaînes de valeur agricoles.
11:22 Les clés de réussite d'un business agricole, c'est comme tout, comme je dis, l'agriculture,
11:27 c'est comme tous les autres business. Il faut avoir le bon produit, à la bonne place,
11:32 au bon prix et au bon moment. Et pour cela, pour avoir le bon produit, si on veut parler
11:40 marketing en agriculture, il faut regarder qu'est-ce qui est consommé au départ. Il faut
11:45 choisir des produits de consommation courante, sachant que vous aurez des consommateurs chaque
11:51 jour, sachant que vous avez un circuit de distribution. Derrière, vous avez une demande
11:55 qui est forte et dans votre politique de produit, vous faites le choix technologique qui est le choix
12:00 de la semence. Vous savez que telle variété, elle permet d'obtenir telle culture qui correspond
12:07 aux besoins de consommation de telle population. Vous pouvez également identifier les besoins de
12:12 l'industrie agroalimentaire parce qu'on augmente ses chances de succès. Lorsqu'on livre à une
12:19 industrie agroalimentaire, c'est une demande qui est un peu plus structurée, avec des contrats à
12:25 terme sur des produits, avec des prix qui sont stables. Donc je pense qu'il faut, en terme de
12:32 clé, être professionnel. Il faut avoir une bonne démarche de projet, comme tout autre projet. Il
12:38 faut simplement être professionnel, avoir la bonne démarche marketing, savoir qu'on peut faire du
12:44 marketing lorsqu'on fait de l'agriculture. Beaucoup de gens pensent que les produits agricoles doivent
12:49 se vendre tout seul. Pour vendre sa banane plantée, il faut simplement la mettre par terre, dans un
12:54 milieu qui n'est pas forcément très propre. Il faut adopter les meilleures pratiques, en termes
12:59 de distribution, en termes de communication, pour pouvoir garantir le succès de son projet.
13:06 Sur le continent africain, comme je l'ai dit tout à l'heure, il y a les leviers réglementaires
13:17 qu'il faut activer, qu'il faut bien regarder. Pourquoi ? Parce que nous avons des pays
13:23 africains, comme le Cameroun par exemple, où vous avez des broyeurs qui sont en manque de
13:28 matières premières, pendant que nous exportons de la matière première. C'est-à-dire que vous avez des
13:32 broyeurs de cacao qui sont installés et qui peinent à avoir de la matière première. Donc la
13:37 première des choses à faire, c'est de pouvoir limiter les exportations. Il faudrait faire en
13:41 sorte qu'on puisse satisfaire l'industrie locale et exporter des produits qui sont déjà transformés,
13:47 et qui ont subi au moins une première transformation. Il n'y a aucune raison de continuer à exporter
13:54 des fèves de cacao alors que nous pouvons travailler à faire de la poudre ou à faire du chocolat. Je
14:02 pense que c'est l'essentiel de ce qu'il faut faire pour les pays africains. Identifier quelles sont
14:06 les cultures qui sont prioritaires, qu'est-ce que nous consommons dans nos pays africains,
14:11 et comment faire pour structurer les chaînes de valeur. Faire en sorte qu'on puisse avoir
14:17 suffisamment de semences, suffisamment de plantations, suffisamment d'industries agroalimentaires pour
14:24 satisfaire la demande des populations. Maintenant, toujours sous le levier réglementaire, il y a la
14:31 question des prix. Vous allez constater que dans beaucoup de filières agricoles qui correspondent
14:37 aux besoins réels de consommation de nos populations, il n'y a aucune régulation sur les
14:41 prix. C'est vrai que c'est la loi du marché, ce qui fait que c'est difficile pour les planteurs
14:46 de faire des prévisions. Si vous êtes dans les filières cacao, café, EVA, on connaît les prix,
14:50 même au niveau de la vente. Les produits sont vendus au kilo, alors que dans d'autres filières,
14:57 les ventes se font, c'est une négociation entre des détaillants ou des grossistes ou des planteurs
15:04 avec ceux qui viennent acheter. La même banane plantée, quelqu'un vous la proposera à 500 francs,
15:10 un autre vous la proposera à 1000 francs. Alors ce sont des produits qui sont vraiment essentiels.
15:14 C'est vraiment nos produits de base auxquels nous devons accorder une attention particulière,
15:20 dont en termes de système de commercialisation, en termes de régulation des tarifs. Parce qu'on
15:26 peut avoir un pays qui se développe, avoir de belles infrastructures, mais si la banane plantée
15:31 reste chère, si le riz n'est pas accessible, ça ne sert à rien. Il faudrait qu'on puisse avoir
15:36 une économie qui soit orientée sur la bonne nutrition des populations, la baisse de la
15:45 malnutrition ou de la sous-alimentation dans nos pays. Parce que c'est le premier but de
15:49 l'agriculture. Ce n'est pas forcément de faire des dévises, mais c'est de pouvoir nourrir les
15:53 gens. Et vous savez, lorsqu'on nourrit les gens, on prévient les conflits. Les gens peuvent entrer
15:58 dans tout ce qui est djihadiste, les gens peuvent être sensibles à de mauvaises causes ou bien aller
16:03 vers la guerre parce qu'ils ont faim. Je pense qu'il faut qu'on puisse éliminer la faim dans
16:08 nos pays à travers toutes les mesures qui vont être mises en place pour développer les chaînes
16:15 de valeurs agricoles. Et ainsi, lorsqu'on pourra satisfaire nos populations, on pourra exporter
16:22 vers d'autres continents.
16:24 C'est un gouvernement qui a beaucoup de volonté. On a vu quand même qu'il y a de la volonté
16:36 politique. On voit ce qui se passe au niveau de l'Anacade, la position de la Côte d'Ivoire qui
16:41 est maintenue sur les filières café-cacao, sur l'ananas, sur le coton. Il y a beaucoup de cultures
16:49 sur lesquelles la Côte d'Ivoire a quand même réussi à assister en position de l'idée. Il y a une véritable
16:54 volonté, on va le dire. Bon, maintenant, je pense que la même volonté et les mêmes moyens peuvent
17:04 être également focalisés sur des cultures qui sont consommées en priorité par les Ivoiriens.
17:12 Moi, je pense que c'est vraiment l'essentiel. Je vais faire un petit parallèle. Aujourd'hui,
17:21 nous sommes à la Coupe d'Afrique des Nations. On a vu de merveilleux stades. Ce que je dirais,
17:26 pour résumer les choses, c'est de faire des investissements dans l'agriculture,
17:32 dans des cultures consommées par les Ivoiriens, au même niveau que ce qu'on a fait pour les
17:37 stades. Voilà. Exactement au même niveau. Et on a un potentiel encore plus élevé de
17:43 développement industriel du pays et de résolution des problèmes d'insécurité alimentaire dans
17:51 certains nombres de personnes. Il faut avouer que la vie demeure relativement chère. Les prix
17:57 d'endroits alimentaires restent relativement chers. Et pour pouvoir investir, c'est cette
18:01 tendance-là, il faut pouvoir investir. Il faut pouvoir créer des parcs industriels. Il faut
18:06 pouvoir arriver. Vous avez vu les plantations de bananes de cèdre d'exportation pour lesquelles
18:11 on est vraiment sur la culture industrielle. Il faudrait qu'on en fasse de même pour l'igname,
18:16 pour le manioc, pour la banane plantain et pour d'autres cultures. Donc, c'est une question
18:22 d'orientation politique encore plus volontariste, mettre beaucoup plus d'argent sur les produits
18:32 qu'on consomme, consacrer des fonds souverains, emmener les banques à financer l'investissement
18:38 productif pour faire en sorte qu'on puisse effectivement satisfaire les besoins des
18:43 populations et en même temps stimuler la croissance économique.
18:46 On peut constater qu'il y a pratiquement les mêmes habitudes de consommation. Et puis,
18:58 il y a des pays qui peuvent créer des grands ensembles qui sont des producteurs d'un certain
19:03 nombre de matières premières qui sont essentielles à nos industries. On pourrait avoir un flux,
19:09 un flux de matières premières, un flux de cacao entre le Cameroun et la Côte d'Ivoire.
19:15 Sinon, par exemple, il y a des broyeurs qui n'ont pas suffisamment de fèves. Comment faire?
19:20 Comment faire pour faire en sorte que chaque pays qui a des atouts particuliers, qu'on identifie
19:26 ses atouts là et qu'on puisse avoir une production qui est orientée vers des pays qui soient
19:31 spécifiques sans avoir de barrières tarifaires ou non tarifaires pour faire en sorte qu'il y ait
19:38 des échanges de matières premières, des échanges également de produits finis au sein de l'Afrique
19:43 pour pouvoir nous nourrir, qu'on puisse ouvrir nos marchés. En même temps, c'est vrai qu'on
19:48 parle d'ouvrir nos marchés en essayant d'avoir une autosuffisance alimentaire au niveau de
19:54 chaque pays. Parce que pour pouvoir bien échanger, il faut pouvoir produire soi-même. Il faut pouvoir
20:01 faire en sorte qu'on crée une industrie. Et vous savez que quand on crée l'industrie, derrière,
20:06 ça veut dire qu'on a créé de l'emploi. Et quand on crée de l'emploi, on crée de l'épargne.
20:12 On crée de l'épargne qui permet d'investir encore plus.
20:16 [Musique]
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