• il y a 10 mois
Gérard Collard présente chaque dimanche ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert entre 14h et 14h30, au micro de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.

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##LES_COUPS_DE_COEUR_DES_LIBRAIRES-2024-02-25##

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Transcription
00:00 Sud Radio, le coup de cœur des libraires. Valérie Expert, Gérard Collard.
00:06 Bonjour Gérard, vous êtes en forme ?
00:08 Oui, je suis hyper content parce que deux romans de suite qui m'ont complètement abasourdi.
00:14 C'est une période où les écrivains se mettent tellement peu en danger, c'est-à-dire qu'ils écrivent toujours le même livre.
00:19 Et puis là, je suis tombé sur un livre, mais absolument, ça m'a marqué beaucoup.
00:25 Cette fille s'appelle Aurélie Tramiel, ça s'appelait Peindre la nuit en couleurs, c'était en livre de poche.
00:32 C'était un livre de détente, mais très agréable.
00:35 C'est l'histoire de cette femme qui était directrice de crèche, qui détestait les enfants un peu comme moi.
00:39 Et puis elle a une sœur qui se tue, elle avait deux enfants, elle va se récupérer les enfants.
00:44 C'est comment ils vont se séduire tous les deux. C'est très beau, c'est très sensible en émotion.
00:50 Ça sonne juste et tout, et puis c'est plein d'humour, il y a plein de trucs drôles dedans.
00:55 Et puis c'est très bouleversant parce qu'on va savoir que cette femme a un secret.
00:58 Et ce secret, c'est pourquoi son attitude face aux enfants est très désagréable.
01:03 Ça aussi, c'est le livre de poche, Aurélie Tramiel, Peindre la nuit en couleurs.
01:07 Et alors là, vous dites le suivant, le troisième, le quatrième, elle va écrire la même chose.
01:11 Et là, elle sort un livre qui est absolument incroyable, qui s'appelle Bien aimé, c'est à...
01:18 La belle étoile. Et ça, c'est l'entité, c'est comme un roman historique.
01:23 Je suis tombé... Alors vous allez apprendre plein de choses.
01:25 On est dans les années 1939-1940, il y a la guerre.
01:29 Il y a un monsieur qui est virtuose, qui joue du hautbois, qui est Hans.
01:34 Et là, je ne savais pas, enfin si je savais, mais peu de Français le savent, c'est le camp des milles.
01:38 Le camp des milles, c'est dire que le régime de Vichy décide de prendre tous les émigrés juifs allemands,
01:44 de les enfermer dans un camp, c'est près d'Aix-en-Provence, dans des conditions absolument incroyables.
01:51 Elle vous décrit ça, c'est absolument abominable.
01:54 Moi, à l'école, on ne m'a jamais appris ça, le camp des milles et tout.
01:57 Il faut savoir que dans ce camp, il va y avoir beaucoup de gens qui vont être envoyés à Auschwitz et qui vont mourir.
02:02 Je crois qu'il y avait près de 35 000 personnes dans ces camps.
02:05 C'était absolument... Et elle vous décrit les conditions.
02:07 Alors déjà, vous dites, ce n'est pas du tout... Qu'est-ce qui se passe et tout.
02:10 Et puis, en 2022, il y a une sage femme qui a sa grand-mère qui meurt et cette grand-mère lui donne une montre.
02:18 Et avec son fils, elle va visiter le camp des milles.
02:20 Et sur une photo, qu'est-ce qu'elle voit ?
02:22 Elle voit une femme qui a au poignet la même montre.
02:25 Elle dit, mais quel est le rapport entre ma grand-mère et puis cette femme ?
02:29 Et c'est le... On remonte là.
02:32 Alors, c'est une histoire d'amour absolument.
02:34 Il y a l'histoire d'amour entre cet homme et puis cette femme.
02:37 Et puis, entre cette mère et puis... C'est absolument merveilleux.
02:42 C'est un pavé.
02:43 Ah oui, mais alors une fois que vous êtes dedans, vous ne lâchez plus.
02:46 C'est vraiment incroyable. J'ai découvert plein de choses.
02:49 Je l'ai fait lire à plein de gens. Ils ont découvert le camp des milles.
02:51 C'est-à-dire qu'ils ne savaient pas ça.
02:53 Il faut savoir qu'on a envoyé des enfants de là à la mort.
02:56 Ils allaient à Drancy. Ils ne sont jamais revenus.
02:58 Et puis, c'est le quotidien. C'est-à-dire que c'est dans une briquetterie, une ancienne briquetterie.
03:01 Et là, on sent... Alors, il fait chaud. Il y a de la poussière.
03:04 Il y a plein de gens qui meurent du typhus.
03:06 Et puis, il y a cette histoire d'amour parce que ce virtuose, il a une femme, là.
03:11 Et il ne veut plus la voir.
03:12 Pourquoi il ne veut plus la voir ?
03:14 C'est absolument bouleversant.
03:16 Alors, c'est un tourneur.
03:18 Un page-turner.
03:19 Oui, c'est un tourne-page.
03:20 Une fois que vous êtes dedans, vous ne lâchez pas parce que vous êtes fascinés par tout ce que vous apprenez,
03:23 par la psychologie des personnages.
03:25 Et moi, j'ai été bluffé parce que, en tant qu'écrivain passé de peindre la pluie en couleurs
03:30 à passer de la bien-aimer, là, on voit que c'est un grand écrivain.
03:34 C'est un vrai écrivain.
03:36 Je ne remplis pas des pages pour faire sourire les gens.
03:39 C'est vraiment ce qui ne l'empêchera pas de refaire un autre livre.
03:41 Mais ne passez pas à côté.
03:43 C'est vraiment... À partir de 15 ans, vous pouvez le faire lire.
03:45 Et là, vous allez découvrir plein de choses.
03:47 "Bien-aimer" d'Aurélie Tramier.
03:49 Donc, c'est aux éditions La Belle Étoile. Je ne connaissais pas.
03:53 Si, si, ils ont des trucs assez superbes.
03:55 Il y a tellement de maisons d'édition.
03:56 Il y a beaucoup d'écrivains qui ne disent pas comme Charleston ou La Belle Étoile
03:59 et qui considèrent que c'est un peu trop détendu.
04:01 Et ce n'est pas du tout ça.
04:02 Ils font des choses absolument incroyables.
04:04 - Moi, je voulais vous parler d'un de plusieurs essais.
04:06 "À N'Doulouse, l'art de Trumper".
04:08 Trumper de Donald Trump.
04:10 Ou "Comment la politique de Donald Trump a contaminé le monde".
04:12 C'est aux éditions du Rocher.
04:14 À N'Doulouse, qu'on a reçue, nous, sur Sud Radio.
04:17 Elle est journaliste. Elle vit aux États-Unis.
04:18 Elle est franco-américaine.
04:20 Elle travaille sur Donald Trump.
04:22 Une "trompologue", comme elle dit.
04:24 Et en fait, elle raconte la manière dont Donald Trump a imposé un mode de communication.
04:31 Une manière d'être qui a des teints dans le monde entier.
04:35 Et dont plusieurs politiques, même en France, se sont inspirées.
04:40 Il a eu une vraie influence sur la communication, sur le marketing politique.
04:46 Son livre de chevet à Donald Trump, c'est "L'art du deal".
04:49 C'est le livre qu'il a écrit sur le commerce.
04:51 Donc, il ne faut pas oublier que c'était un homme d'affaires.
04:53 Patron de casino.
04:55 Et Trump, ça veut dire "trump card".
04:57 Ça veut dire une fausse carte.
04:59 Une carte qui trompe.
05:01 Et elle fait des parallèles avec, à la fois, la France Insoumise.
05:03 À la fois avec le Rassemblement National.
05:05 Mélenchon, mauvais perdant.
05:07 Comme Donald Trump, qui refuse de perdre l'élection.
05:09 Et puis, elle dit "oui, d'une certaine manière, c'est un influenceur".
05:13 La provocation à tout le temps.
05:15 Et c'est donner de fausses réponses à des vraies questions.
05:17 C'est passionnant.
05:19 C'est des petits chapitres.
05:21 Et c'est vraiment, si vous vous intéressez à la politique,
05:23 à la politique américaine,
05:25 et de comprendre un petit peu le personnage de Donald Trump,
05:27 c'est très bien vu, très bien analysé.
05:29 C'est un peu symptomatique quand même de l'effondrement du personnel politique
05:31 de notre époque et de notre société.
05:33 Parce que ce genre de gars n'arrive pas au hasard.
05:35 Donc, c'est vraiment symptomatique.
05:37 C'est un peu effrayant.
05:39 Oui, oui.
05:41 La France, également, est parfois dépassée par ce modèle.
05:45 Anne Toulouse, "L'art de tromper".
05:47 Alors, il y a un livre que j'ai adoré.
05:49 Ça s'appelle "Sausition, les escales".
05:51 Ça s'appelle "La maison au sortilège" d'Emilia Hart.
05:53 Emilia Hart, oui.
05:55 Et c'est trois femmes, trois destins, trois époques.
05:57 C'est-à-dire que c'est la même maison.
05:59 Et là, vous avez... Alors, ça commence à notre époque.
06:01 Il y a une femme, elle est battue par son mari.
06:03 Et elle fuit. Elle va se retrouver dans cette maison.
06:05 Vous avez une femme à une autre époque.
06:07 On la considère comme sorcière,
06:09 alors qu'elle était guérisseuse. Elle utilisait les plantes.
06:11 C'était au Moyen-Âge. Elle est aussi dans cette maison,
06:13 mais bien avant. Et ainsi de suite.
06:15 Et vous avez l'évolution de ces femmes.
06:17 On considère, en fin de compte,
06:19 il y a une évolution sur la considération du statut des femmes.
06:21 Mais on se rend compte qu'il y a quand même
06:23 beaucoup de points communs entre ces trois époques.
06:25 C'est passionnant. Et alors, moi, je l'ai découvert
06:27 grâce aux clients, à mes lectrices et lecteurs
06:29 qui m'ont dit "Je ne comprends pas. Vous n'avez pas fait
06:31 d'étiquette sur ce livre. C'est extraordinaire.
06:33 Vous passez à côté d'un truc. Vraiment, vous êtes nul."
06:35 Donc, je me suis dit "Bon, j'écoute.
06:37 Et il faut que je vive." Donc, je l'ai lu.
06:39 Et je me suis fait avoir complètement. Vous êtes prise.
06:41 C'est intelligent. C'est hyper bien foutu.
06:43 C'est hyper bien traduit, encore une fois.
06:45 - Ça, c'est important.
06:47 - Et si vous êtes une femme, c'est indispensable
06:49 parce que c'est un peu votre histoire qui va se développer.
06:51 Oui, vous allez voir,
06:53 parcourir votre histoire
06:55 à travers ces époques.
06:57 Et si vous êtes des hommes, vous allez voir
06:59 qu'on n'est pas terribles.
07:01 - Alors, on parle de femmes. Catherine Bardon,
07:03 "Une femme debout", c'est l'auteur
07:05 des "Racinés". On n'a pas eu le temps
07:07 de vous en parler. C'est paru début janvier.
07:09 Et c'est un livre...
07:11 De toute façon, tous les livres de Catherine Bardon
07:13 sont des livres puissants. C'est des livres coup de poing.
07:15 C'est des livres qui vous emportent
07:17 sur des destins de femmes, en particulier
07:19 la dernière fois sur la fille
07:21 du dictateur Trourio.
07:23 On avait adoré son livre.
07:25 Et là,
07:27 c'est un livre qui s'appelle "Une femme debout".
07:29 Et c'est le parcours,
07:31 là aussi, d'une femme assez incroyable
07:33 qui vit en Haïti.
07:35 En fait, c'est une militante des droits
07:37 de l'homme. C'est une figure
07:39 qui a existé. C'est une sorte
07:41 de biographie romancée. Ça fait penser
07:43 un peu à Grégor Péan. Parce qu'on est obligé
07:45 de se mettre dans la vie des
07:47 personnages. C'est la trajectoire de cette femme.
07:49 Elle est née en République dominicaine.
07:51 Elle habitait à Haïti dans un camp
07:53 absolument épouvantable de coupeurs de canne à sucre.
07:55 C'était le sort qui était réservé
07:57 aux Dominicains.
07:59 Et elle, elle décide
08:01 qu'elle ne va pas suivre ce chemin-là.
08:03 C'est toute l'histoire de cette
08:05 femme. Là aussi, comme vous dites souvent,
08:07 on sent la chaleur de la canne à sucre.
08:09 C'est une raconteuse d'histoire incroyable.
08:11 C'est vrai
08:13 qu'elle raconte cette histoire.
08:15 Cette femme à laquelle on s'attache.
08:17 Sur son destin, sur ce courage qu'elle a eu.
08:19 Elle a créé le mouvement des droits.
08:21 Le mouvement des femmes
08:23 dominico-haïtiennes.
08:25 Et là, Haïti est dans un état absolument
08:27 détestable. Il faut savoir
08:29 que ce qu'on appelle les "bataillettes",
08:31 je ne sais pas comment on dit,
08:33 ça existe encore en République
08:35 dominicaine.
08:37 La condition de ces hommes,
08:39 les plantations... C'est vraiment
08:41 une femme hors du commun, exceptionnelle.
08:43 Et bravo encore
08:45 à Catherine Bardon qui sait nous emmener.
08:47 Et qui nous fait découvrir des gens.
08:49 Parce que souvent, en ce moment,
08:51 on nous fait découvrir des choses qu'on connaît déjà
08:53 et qui n'ont aucun intérêt. Et là, elle nous fait découvrir des femmes
08:55 incroyables.
08:57 Et le précédent, on l'avait
08:59 absolument adoré. La fille de l'ogre
09:01 qui vient de paraître, qui est parue en poche
09:03 il y a très longtemps. Là aussi, le destin
09:05 incroyable de la fille du dictateur
09:07 dominicain Trourios.
09:09 Vous pouvez lire tout ce qu'elle a écrit.
09:11 Et puis les "Déracinés", qui a été un de nos coups de coeur.
09:13 Tout ça, ça ne coûte pas cher.
09:15 On peut y aller, c'est en poche. Et puis le dernier,
09:17 "Une femme debout", formidable.
09:19 Gérard ? - Ah bah, qu'un !
09:21 On parle des filles. Regardez,
09:23 ça c'est un album pour enfants,
09:25 ça s'appelle "Les filles peuvent le faire aussi".
09:27 Et vous retournez... - "Les garçons peuvent le faire aussi".
09:29 - "Les garçons peuvent le faire aussi". Et alors, c'est génial
09:31 parce qu'en fin de compte, ils vous montrent
09:33 ce que les garçons peuvent faire officiellement.
09:35 C'est-à-dire,
09:37 le garçon il fait du judo,
09:39 et la fille elle fait de la danse. Mais non, là, ils montrent
09:41 qu'il n'y a rien de... - Il n'y a rien de déterminé.
09:43 - Non, et que surtout que les garçons
09:45 n'aient pas honte d'aimer faire de la danse.
09:47 Et que les garçons peuvent aimer
09:49 - Jouer à la poupée. - Ou être
09:51 une licorne, avoir des visements...
09:53 Et vice-versa, une fille, elle peut aimer
09:55 être pompier, elle peut aimer
09:57 être karatéka. C'est pas de la déconstruction,
09:59 c'est simplement... - Oui, c'est ce que j'allais vous dire.
10:01 - Non, non, c'est pas du tout ça. On dit aux gosses,
10:03 "Assumez ce que vous aimez, quoi. Si vous avez envie de danser,
10:05 vous dansez. Si vous n'aimez pas danser,
10:07 vous n'aimez pas danser. Ils ne disent pas...
10:09 - Il n'y a pas de morale.
10:11 - C'est simplement dire aux gamins, quand vous vous offrez ça,
10:13 "Mon chéri, si tu aimes danser,
10:15 t'es un vrai garçon.
10:17 Mais t'es un garçon, t'as le droit de danser.
10:19 Si t'as une fille, tu peux faire
10:21 ce que tu veux. - Tu peux être pirate.
10:23 - Oui, tu peux être pirate. - Les filles peuvent le faire aussi,
10:25 les garçons peuvent le faire aussi. Sophie Gourion,
10:27 Isabelle Maroger, c'est aux éditions
10:29 Grund. Voilà, on marque une pause
10:31 et on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
10:33 - Sud Radio, le coup de coeur
10:35 des libraires. Valérie Exper,
10:37 Gérard Collard.
10:39 - Alors Gérard, on continue. Je voulais vous parler
10:41 du livre de Camille de Peretti,
10:43 "L'Inconnu du portrait", chez
10:45 Calman Levy. Alors, c'est le portrait
10:47 de Klimt, ce portrait
10:49 incroyable. Elle déroule donc
10:51 cette histoire de ce tableau
10:53 de Klimt, ce portrait de femme.
10:55 - Qui est cette femme ? - Qui est cette femme ?
10:57 Absolument, de Vienne à New York, en passant
10:59 par Paris. Donc, elle vous emmène
11:01 dans un voyage incroyable
11:03 à la recherche de cette femme, avec des personnages
11:05 et les années qui se
11:07 mélangent. C'est une sorte de puzzle
11:09 pour arriver à découvrir effectivement
11:11 l'idée de cette femme.
11:13 Alors, c'est un ordre chronologique,
11:15 on ne les perd jamais. Et c'est un roman
11:17 très, très réussi parce que
11:19 vous êtes dans l'univers de Klimt, vous êtes à la fois
11:21 à la recherche de cet
11:23 inconnu du portrait.
11:25 Et moi, je trouve un talent
11:27 formidable, c'est passionnant parce que vous apprenez
11:29 plein de choses sur la peinture,
11:31 sur l'histoire de la peinture, puis sur Klimt. - L'histoire de cette femme, en plus.
11:33 - Oui, absolument. - Parce qu'elle a
11:35 un destin. Et puis, il y a une chose quand même
11:37 qui est de plus en plus rare, mais qui est quand même
11:39 "elle écrit bien". - Elle écrit très bien.
11:41 - Elle a un style qui est éblouissant,
11:43 c'est comme de la musique. C'est ça.
11:45 Moi, je trouve que c'est de plus en plus
11:47 rare. C'est-à-dire qu'on se dit, il n'y a aucun
11:49 mot qu'on peut retirer, chaque mot est à sa place.
11:51 Elle ne fait pas dans le redondant,
11:53 il n'y a pas plein d'adverbes.
11:55 C'est vraiment une... Même si les histoires
11:57 n'étaient pas... Il n'y avait rien,
11:59 rien que pour le style, ça vaudrait ça, mais en plus,
12:01 il y a cette histoire incroyable.
12:03 Et effectivement, ce n'est pas
12:05 le tableau le plus connu de
12:07 Klimt, mais
12:09 c'est vrai qu'il y a des histoires de famille,
12:11 de drame,
12:13 de l'histoire de l'art. Vous avez
12:15 tout dans ce livre,
12:17 si vous aimez... Il y a du suspense.
12:19 C'est une galerie de portraits.
12:21 Vraiment très...
12:23 Ils sont tous attachants, ces personnages.
12:25 Elle a réussi ce tour de force
12:27 de rendre tous ces personnages
12:29 très présents, très...
12:31 Psychologiquement, ils sont tellement bien campés
12:33 qu'on les voit. On les ressent, on les voit.
12:35 Il y a des types qui ne sont pas
12:37 forcément, au début, très sympathiques.
12:39 D'où le destin de cette
12:41 femme. Mais vraiment,
12:43 j'ai vraiment adoré. J'adore qu'on me raconte
12:45 des histoires. C'est comme ma maman, elle les aitait petits.
12:47 Une fois que vous êtes embarqué là-dedans,
12:49 vous ne lâchez plus. - C'est un peu le but
12:51 des histoires. C'est aussi le livre de
12:53 Martin Sutter qui vous raconte l'histoire de Mélodie.
12:55 Vous partez sur une histoire d'un
12:57 vieux monsieur et
12:59 d'un jeune juriste.
13:01 Il doit mettre de l'ordre
13:03 dans sa vie et puis, en fait, il vous emmène dans une
13:05 histoire d'amour insensée. - Il est Suisse.
13:07 Il parle allemand et pas américain, comme j'ai pensé qu'il était.
13:09 Je ne sais pas. Pour moi, Sutter, c'est un américain.
13:11 Je me suis planté l'autre fois, mais
13:13 je le reconnais. - Je vous le recommande aussi.
13:15 Camille de Peretti, l'inconnue du
13:17 portrait. C'est chez Calman Levy. Formidable.
13:19 - Pour les vacances, c'est parfait. Surtout qu'il va pleuvoir.
13:21 Il y a de la neige et tout. Et puis, n'importe comment, vous n'allez pas
13:23 pouvoir prendre le train. - C'est bientôt fini, les vacances.
13:25 - On avait adoré, il y a quelques
13:29 années, ça vient de paraître en poche,
13:31 un an ou deux. C'est sur moi que ça te comble.
13:33 Une Guyenne fan qu'est,
13:35 si on dit comme ça, Meille.
13:37 Le premier tome,
13:39 ça s'appelait "Pour qui chantent les montagnes ?"
13:41 C'est paru en point.
13:43 C'était l'histoire de cette grand-mère qui récupère sa petite-fille.
13:45 On est au Vietnam, c'est la guerre.
13:47 Vous allez voir les péripéties
13:49 de cette grand-mère. Vous entendez les
13:51 bombes. Mais de l'importance de l'amour,
13:53 des livres. Pour elle, elle est institutrice.
13:55 C'est très important. Vous êtes en plein
13:57 dans ce Vietnam avec cette guerre.
13:59 Moi, j'ai été fasciné. Les gens ont été fascinés
14:01 aussi par ce bouquin. Et là, elle vient de
14:03 faire paraître "Là où fleurissent les cendres"
14:05 chez Charleston.
14:07 C'est une pure merveille.
14:09 Pendant la guerre du Vietnam, de l'autre côté,
14:11 le Vietnam du Sud,
14:13 c'est pas Hanoï, c'est Saigon.
14:15 Et puis, il y a ces
14:17 femmes qui montent des villages. Elles n'ont pas
14:19 d'argent. Elles veulent vivre.
14:21 Elles sont dans des hôtels où elles vont
14:23 être des escort-girls.
14:25 Escort-girls bas de gamme.
14:27 Il va y avoir des enfants qui vont naître de ça.
14:29 Et là-dedans, il y a un enfant qui est né d'un
14:31 GI noir américain.
14:33 C'est la recherche
14:35 de cet homme, de qui il est
14:37 par rapport aux États-Unis. Vous allez voir le racisme.
14:39 Et puis, c'est tout ce qu'on connaît
14:41 moins, c'est-à-dire la vie à Saigon,
14:43 sous les Américains. Ces femmes,
14:45 ce sont des gens qui veulent vivre,
14:47 qui veulent essayer de s'en sortir. Alors, elles ont quoi ?
14:49 Elles ont leur corps.
14:51 C'est jamais déprécié.
14:53 On se rend compte de ce que sont ces femmes.
14:55 Elles en souffrent.
14:57 C'est vraiment incroyable.
14:59 Et puis, ces gens qui sont nés,
15:01 c'est un peu comme les noirs américains.
15:03 Ces enfants d'Allemands,
15:05 en 40,
15:07 qui étaient complètement désarçonnés.
15:09 Eux, ils sont désarçonnés parce que les Vietnamiens
15:11 ne les reconnaissent pas forcément et les Américains
15:13 ne les reconnaissent pas. C'est très, très, très beau.
15:15 C'est très sensible.
15:17 - Et puis, c'est très documenté.
15:19 - Ah oui, c'est très documenté. Vous y êtes.
15:21 Et c'est vrai qu'on connaît plein sur la guerre du Vietnam à Hanoï,
15:23 du côté nord vietnamien, mais très, très peu
15:25 de cette période du Sud
15:27 avec Saigon. C'est vraiment avec la
15:29 corruption, parfois l'arrogance
15:31 des Américains.
15:33 C'est très, très, très beau.
15:35 Et puis, il y a une sorte d'exotisme.
15:37 C'est terrible de dire ça, mais on est ailleurs.
15:39 - Oui, vous êtes ailleurs.
15:41 - Ça s'appelle "Là où fleurissent les cendres"
15:43 de Nguyen Phan Khe Mei.
15:45 Et c'est chez Charleston.
15:47 - J'aurais dû enchaîner tout à l'heure sur les filles et les garçons.
15:49 Ce livre de Ysrael Nisan,
15:51 c'est un petit livre tout rose qui est paru chez Grasset
15:53 "Par les sexes, comment informer nos ados ?"
15:55 Alors, vous allez me dire, oui,
15:57 on a déjà lu des livres sur ça, mais lui,
15:59 il est gynécologue, professeur de gynécologie obstétrique.
16:01 Il va dans les écoles, en fait.
16:03 C'est ça qui est intéressant.
16:05 C'est qu'il va dans les écoles à la rencontre des enfants,
16:07 des élèves, des ados,
16:09 et il met une boîte à questions.
16:11 Et là, il ouvre
16:13 et il répond aux questions. Et c'est hallucinant
16:15 ce qu'il découvre, ce sur quoi il est tombé,
16:17 ce qu'on savait déjà plus ou moins,
16:19 l'influence du porno,
16:21 les questions qui sont posées,
16:23 qui sont hallucinantes. Les garçons qui veulent
16:25 voir du porno parce qu'ils ont peur de ne pas y arriver.
16:27 Les filles qui veulent faire plaisir à leurs copains.
16:29 Puis des questions très, très crues.
16:31 Et une méconnaissance
16:33 de la sexualité absolument
16:35 dingue. Donc moi, ce que j'ai aimé dans ce livre,
16:37 c'est que c'est très, très concret.
16:39 C'est très concret et qu'il est
16:41 confronté à ces jeunes. Je trouve ça formidable.
16:43 Les gens qui donnent de leur temps pour aller
16:45 dans les écoles, pour désamorcer
16:47 un certain
16:49 nombre d'idées reçues. C'est un livre
16:51 très fort. Comment informer nos ados ?
16:53 Israël, Nizan.
16:55 Et il faut parler de sexe dans les écoles
16:57 et mettre fin à la désinformation.
16:59 Il dit à l'intégrisme religieux
17:01 parce qu'il y est confronté au machisme
17:03 qui domine la pornographie.
17:05 C'est vraiment un livre choc.
17:07 C'est incroyable parce qu'on aurait pu se dire
17:09 qu'avec la libération et tout ça,
17:11 les parents qui sont plus proches des enfants
17:13 et ainsi de suite, avec les années passant,
17:15 on aurait pu... ça aurait pu évoluer
17:17 en bien, mais on se rend compte que c'est de pire en pire.
17:19 Le porno, ça a été...
17:21 Il dit que c'est souvent mal fait,
17:23 l'éducation sexuelle, où c'est très...
17:25 Les organes, les organes, machin...
17:27 Ou les MSC, c'est-à-dire
17:29 de commencer la sexualité en faisant sida,
17:31 sida, grossesse. Il y a peut-être d'autres choses
17:33 à dire. Et puis des questions du genre
17:35 "Monsieur, est-ce que c'est normal
17:37 si ma meuf, elle veut pas ? Est-ce que je peux
17:39 la forcer ? Est-ce que mes copains peuvent la tenir ?"
17:41 Il arrive à des questions
17:43 comme celle-là. Mais je pense que pour les parents, c'est important
17:45 de lire ce livre-là parce qu'il explique aussi que c'est pas
17:47 aux parents forcément de le faire.
17:49 C'est un tiers et c'est un livre
17:51 j'espère que la ministre de l'Éducation
17:53 et de la Santé pourront le lire.
17:55 "Israël nisant par les sexes, comment informer
17:57 nos ados ?" - Alors, un polar exceptionnel !
17:59 J'ai adoré.
18:01 Déjà, le prénom.
18:03 B.A. Paris. Donc j'adore.
18:05 Prisonnière. J'ai découvert qu'elle avait écrit plein de romans.
18:07 C'est paru en format poche.
18:09 C'est chez Hugo Trieur.
18:11 - Donc B.A. c'est pas Béatrice. C'est B.A.
18:13 et Paris derrière.
18:15 - Voilà. C'est une jeune femme
18:17 qui a la double nationalité anglaise et française.
18:19 Ses parents meurent. Elle se retrouve orpheline.
18:21 Elle décide de partir à Londres pour essayer de s'en sortir.
18:23 Son truc c'est de suivre des études de droit.
18:25 Elle se retrouve à Londres. Elle est complètement larguée.
18:27 Elle a plus de fric. Elle a rien.
18:29 Et puis elle retrouve par hasard un concours de circonstances
18:31 avec trois femmes. Une dont une en particulier
18:33 vont l'aider. Elles vont devenir très amies.
18:35 Ces femmes travaillent dans
18:37 une revue
18:39 anglaise tenue
18:41 par l'office d'un milliardaire.
18:43 Et ce milliardaire lui propose de faire
18:45 un mariage blanc. Alors je vous dis pas
18:47 pourquoi. Donc ce mariage blanc, elle accepte
18:49 à 100 000 livres en se disant "ça va financer
18:51 mes trucs. Il va rien se passer. On est à Las Vegas."
18:53 Et puis en fin de compte,
18:55 elle se rend compte qu'elle est carrément en prison.
18:57 Cet homme, il la cache.
18:59 C'est assez bizarre.
19:01 Et ils sont kidnappés. Lui et elle.
19:03 Lui il est odieux. Franchement il est odieux.
19:05 Et là il y a un huis clos. Elle sait pas
19:07 où elle est. Elle est dans le noir. Moi j'étais dans le noir.
19:09 Elle grattait pour essayer. Il y avait
19:11 les cuillères. Le type qui vient
19:13 lui donner à manger. C'est absolument
19:15 incroyable. Il y a un moment
19:17 où elle va s'échapper. Je vous le dis.
19:19 C'est pas très important. Le huis clos,
19:21 rien que pour ça, ça vaut la truc.
19:23 Et la fin est absolument incroyable. C'est un suspense
19:25 mais de fou. Le suspense
19:27 psychologique est incroyable. Le type
19:29 est odieux. Il y a une fin.
19:31 C'est incroyable.
19:33 Donc allez-y. Ne passez pas à côté.
19:35 Ça s'appelle "La prisonnière de Béat Paris".
19:37 "Béat Paris", c'est ceux chez
19:39 Hugo Triller. Voilà. Quoi d'autre ?
19:41 Bah non, je voulais simplement
19:43 rappeler, parce que je suis passé très vite
19:45 sur l'émission d'avant.
19:47 Oui, la semaine dernière.
19:49 Nell Armstrong et
19:51 Louis Gagarin.
19:53 Je voulais pas en parler trop parce que c'est quand même assez
19:55 désobligeant par rapport à l'auteur qui a écrit un truc.
19:57 C'est le livre de Frédéric Martinez, "Nell Armstrong
19:59 et Louis Gagarin", deux vies, je sais pas,
20:01 s'y composées. Ils ont découvert deux façons
20:03 de voir le monde, de voir
20:05 la vie, de conquérir l'espace
20:07 qui est absolument incroyable.
20:09 Voilà, ces deux vies qui ont été
20:11 quand même assez
20:13 bousculées par leur célébrité
20:15 et par leur vie. Allez-y. Alors, généralement,
20:17 parce qu'y composées, c'est un peu compliqué. Mais là, vraiment, c'est lisible.
20:19 C'est vraiment très très bien foutu.
20:21 Nell Armstrong et Yurik Gagarin. Autre essai,
20:23 je vous dis que j'avais plusieurs essais. Alain Bentolila,
20:25 immense linguiste, immense
20:27 défenseur de la langue française
20:29 et surtout de l'apprentissage des enfants
20:31 de la nécessité
20:33 de la lecture. Il a publié
20:35 "Controverse" sur la langue
20:37 française, 51 vérités pour en finir
20:39 avec l'hypocrisie et les idées reçues.
20:41 Et donc, ce sont des petits chapitres
20:43 où il explique,
20:45 il répond à des questions
20:47 sur la langue,
20:49 sur les illustrations, amis ou ennemis
20:51 de la lecture. Comment est-ce qu'on
20:53 prononce les sons en français ? Bon, ça c'est un petit peu plus
20:55 du linguiste, mais faut-il congédier
20:57 aujourd'hui la main qui trace ? C'est-à-dire qu'on
20:59 n'écrit plus. On n'écrit plus.
21:01 Qu'est-ce que ça change, le fait de
21:03 taper des messages, de taper sur notre
21:05 ordinateur ? Ça fait que,
21:07 comme il dit, parfois, de temps en temps, on a besoin d'écrire
21:09 le mot pour se souvenir
21:11 de l'orthographe. Il dit "renoncer à une
21:13 écriture manuelle, certes plus laborieuse
21:15 mais plus profonde, c'est renoncer à porter
21:17 vers un autre la complexité de notre
21:19 pensée". - Et puis un caractère sur
21:21 un texto, ça n'a pas de caractère,
21:23 c'est la petite lettre. Alors que quand vous écrivez
21:25 une lettre à la main, vous savez si la personne,
21:27 il y a déjà la personnalité de la femme, c'est vivant
21:29 et puis si vous connaissez bien la personne,
21:31 vous savez si elle est triste, si elle est énervée.
21:33 Moi, je suis pour les cartes postales.
21:35 - Oui, moi aussi, mais
21:37 lire pour... Vous ne m'avez jamais envoyé.
21:39 - Non, mais je n'envoie qu'aux gens que j'aime.
21:41 - Lire pour comprendre aussi, il explique
21:43 qu'il ne suffit pas de lire, il faut comprendre.
21:45 Donc quand on lit une histoire à un enfant,
21:47 lui parler, après lui poser des questions pour
21:49 voir s'il a bien compris et puis
21:51 comprendre aussi, quand les
21:53 enfants apprennent, il y a beaucoup de choses sur l'apprentissage du langage.
21:55 Il faut connaître, il faut avoir
21:57 beaucoup de vocabulaire pour bien
21:59 apprendre à lire. C'est aux
22:01 auditions ESF,
22:03 "Controverse sur la langue française". Voilà.
22:05 - On a fini pour aujourd'hui. Merci à vous Gérard.
22:07 À la semaine prochaine. - À bientôt.
22:09 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
22:11 Valérie Expert, Gérard Collard.
22:13 Gérard Collard