Gérard Collard présente chaque dimanche ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert entre 16h et 16h30, au micro de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
00:03 Valérie Expert, Gérard Collard.
00:05 Bonjour Gérard, bonjour à toutes et à tous.
00:09 Plein de bonnes choses et de belles choses à lire.
00:13 Il y a des trucs vraiment pas mal.
00:14 Alors, vous savez, nous on a une folie, on est fou de Marie Cisin avec son dernier volume
00:20 qui s'appelle Divila Garigliadini.
00:22 Si vous ne l'avez pas lu, Arléa, vous êtes à côté de la plaque.
00:24 Parlez-moi vite Gérard parce qu'on ne comprend pas tout.
00:27 On a le temps.
00:28 Donc, il faut lire Marie Cisin, son dernier volume qui est parlu chez Arléa, qui s'appelle
00:33 Divila Garigliadini, qui est une pure merveille dans lequel vous vous retrouverez.
00:38 Et comme je l'ai dit, c'est une clé pour nous ouvrir à nos souvenirs qu'on a enfouis
00:41 au plus profond de nous-mêmes.
00:42 C'est beau.
00:43 C'est pas mal ça.
00:44 Vous êtes greffé, tu as déjà pété.
00:47 Et donc, je me suis dit, une fois que j'ai lu ça, elle est dans son… voilà, c'est
00:53 une femme tellement caractéristique par ce talent tout en finesse, en délicatesse et
00:58 tout.
00:59 Elle est unique.
01:00 Mais, mais, je suis tombé sur un roman d'Isabelle Monin qui s'appelle Odette Froyard en trois
01:06 façons.
01:07 C'est chez Gallimard.
01:08 Et je suis tombé, mais alors, raide dingue amoureux.
01:12 Voilà, je me suis dit, j'ai beau avoir lu le Marie Cisin, elle arrive à me fasciner
01:18 un peu de la même manière.
01:19 Ces femmes, vous savez, qui ont ce style tout en discrétion, en délicatesse, elles ne font
01:22 pas le boss.
01:23 Elles ne vont pas, contrairement à d'autres, chercher une histoire pas possible et tout.
01:27 Et alors, c'est l'histoire de Odette Froyard.
01:30 En fait, Isabelle Monin, elle écrit ça à la suite du Covid, c'est-à-dire que les
01:35 gens n'ont pas bougé, elle réfléchissait.
01:37 Et puis, elle s'est mise à penser à sa grand-mère.
01:40 Elle s'appelle Odette Froyard.
01:41 Déjà le prénom.
01:42 Et en fait, ce roman qui est absolument merveilleux, qui est… moi, j'ai été fasciné par la
01:48 beauté, la délicatesse, la finesse psychologique.
01:50 Elle va se dire "mais qui était Odette Froyard ? Qui était ma grand-mère ?" Parce que cette
01:54 grand-mère, en fait, c'est toute l'histoire des invisibles, des ordinaires, de ces femmes.
01:58 Vous les avez connues, soit votre, je ne dis pas votre mère, mais votre grand-mère,
02:02 votre arrière-grand-mère, certaines femmes encore.
02:03 - Des femmes qui sont effacées.
02:04 - Elles sont faites là pour quoi ? Elles sont là pour être avec leur mari, pour faire
02:10 la cuisine, pour faire des enfants, s'occuper de leur famille.
02:13 Et puis, quand elles meurent, une fois qu'elles sont enterrées, plus personne ne les connaît
02:17 pas.
02:18 Alors, elle, elle va commencer à fouiller dans ses souvenirs et puis elle va se rendre
02:22 compte, trente ans après, que cette femme, elle a été très, très, très importante
02:25 dans sa vie, malgré l'effacement.
02:27 Elle va essayer de découvrir qui elle était.
02:29 Puis derrière cette banalité, il y a quelque chose qui vit.
02:32 Parce que dans l'absolu, on se dit "mais à quoi servent ces femmes ? Pourquoi elles
02:35 ont existé ?" Et en fait, ces femmes, elles sont… sans elles, nous, on n'existerait
02:41 pas.
02:42 Enfin, voilà, elles ont vécu pour qu'on vive notre vie différemment, pour qu'on n'ait
02:46 pas de soucis.
02:47 Et puis les maris, alors il y a la vision des maris.
02:50 C'est-à-dire le mari, c'est la télé, le foot, je ramène l'argent et ma chérie,
02:52 je te donne un peu d'argent.
02:53 C'est l'époque où il n'y avait pas de compte en banque pour les femmes, où elles
02:56 votaient depuis peu de temps.
02:58 Et c'est vraiment… moi, je suis tombé amoureux d'audettes froyardes.
03:01 Et puis je me suis dit "mais j'en connais, des audettes froyardes, j'en connais plein,
03:05 on les croise".
03:06 Et puis même à notre époque, il y a encore beaucoup, beaucoup d'audettes froyardes.
03:08 - C'est-à-dire qu'on imagine qu'elles ont des vies lisses, tranquilles, mais c'est
03:11 souvent des destins totalement romanesques.
03:13 - Ah mais oui, c'est des goldoraks de la poussière.
03:15 En plus, elles ont plein de…
03:16 - Goldoraks de la poussière.
03:17 - Oui, parce qu'elles ont des désirs intimes, mais qu'elles repoussent en elles-mêmes.
03:21 Et le seul moyen de repousser ces désirs, c'est de faire de la poussière, de faire
03:26 la cuisine, d'aller au marché, de faire plein de trucs.
03:29 En fait, elles dénient tout ça, elles se cachent derrière, elles ne veulent pas y
03:32 penser.
03:33 C'est une merveille.
03:34 Allez-y, toutes les femmes devraient lire ça.
03:35 - Les hommes aussi, parce que la preuve, vous n'êtes pas une femme, jusqu'à la
03:39 preuve du contraire.
03:40 - Oui, vous qui pensez trop vite.
03:41 Les femmes devraient lire ça.
03:43 Et les jeunes femmes, parce que pour leur montrer d'où elles viennent, qui étaient
03:46 ces femmes, parce que les jeunes femmes d'aujourd'hui n'imaginent pas ce qu'on
03:49 était.
03:50 - Ce qu'ont pu être la vie de leur grand-mère à la grand-mère.
03:51 - Absolument.
03:52 Les hommes, comment on peut se comporter, nous aussi, quelque part, peut-être plus
03:56 attenu.
03:57 Quoique maintenant, je trouve qu'il y a un retour à travers certaines populations
04:00 de ces femmes qui sont là pour être au foyer, pour faire des enfants, pour les éduquer
04:05 et ainsi de suite.
04:06 Donc, allez-y.
04:07 Et puis, c'est surtout un écrivain.
04:08 C'est-à-dire, j'adore ce style, j'adore ces pavoyeurs, c'est intelligent, c'est
04:14 fin.
04:15 Elle répare une injustice.
04:18 - Isabelle Monin, c'est l'auteur.
04:20 Et le livre s'appelle "Au-d'être froyard", en trois façons.
04:23 Et c'est dans la collection blanche de Gallimard.
04:26 - Alors, dans le même genre.
04:29 - Il y a des auteurs comme ça qui vous emmènent, qui vous prennent par la main et qui vous
04:34 plongent dans un univers et qui sont capables de vous raconter.
04:37 - Qui vous fait réfléchir sur vous-même en disant "mais là, je suis un abruti, je
04:43 suis comme mon arrière-grand-père ou comme mon grand-père quelque part".
04:47 Et pour en revenir à des femmes normales, des femmes ordinaires, on en avait parlé
04:51 très très rapidement l'autre fois parce qu'on était pressé, c'est la femme de
04:55 ménage.
04:56 C'est un polar, femme de ménage.
04:58 C'est chez Gélue.
05:00 Alors, c'est Milly.
05:01 Milly, elle est un peu désemparée.
05:05 Elle est employée de maison dans une famille riche, new-yorkaise.
05:08 Alors, apparemment, tout va bien.
05:11 Puis tout d'un coup, ça commence à évoluer.
05:14 Sa patronne, elle est quand même instable.
05:16 Elle est bizarre.
05:17 Et puis, en plus, il y a une rumeur sur cette femme.
05:21 On dit qu'elle a essayé de noyer sa petite-fille.
05:23 Donc déjà, il y a une ambiance de plus en plus lourde dans cette famille.
05:28 Alors, il y a le mari.
05:29 Le mari, lui, il tempère.
05:31 C'est le côté plutôt humain de la chose.
05:33 Et puis, elle a une chambre tout en haut dans les combles.
05:37 Et tout d'un coup, elle se rend compte que la serrure, elle se ferme que de l'extérieur.
05:41 Il va commencer quelque chose.
05:43 Et là, vous allez voir que les apparences sont trompeuses et que les méchants ne sont
05:47 pas forcément les méchants.
05:48 Les gentils ne sont pas forcément les gentils.
05:50 J'ai été assez troublé par ce roman qui est très classique dans la forme de suspense.
05:57 Il y a du Hitchcock là-dedans.
05:58 Je trouve que Hitchcock, s'il était vivant, il aurait pu faire un film.
06:02 J'entends la musique, la porte qui se referme, la femme qui est bizarre.
06:06 Allez-y, ça s'appelle La femme de ménage, c'est chez Gélut.
06:10 Et l'auteur, appelez-le.
06:11 Justement, je suis en train de le chercher.
06:16 La femme de ménage chez Gélut, vous devriez le trouver.
06:18 Il n'y a pas de problème n'importe comment.
06:19 Sur le podcast, vous aurez toutes les références.
06:21 Toutes les références.
06:22 Absolument.
06:23 J'avais parlé il y a 15 jours du dernier livre de Jean-Philippe Blondel, mais en fait,
06:28 il n'était pas encore sorti.
06:29 Ça s'appelle Traverser du feu.
06:32 Je l'ai fait lire à ma mère, qui est une grande lectrice.
06:36 Elle me dit qu'il me rend heureux.
06:38 C'est assez incroyable.
06:41 Elle me dit que j'aime son écriture.
06:44 À la base, ce n'est pas gay.
06:45 Non, ce n'est pas gay.
06:46 Parce qu'il raconte son combat contre le cancer.
06:48 C'est un texte magnifique qui redonne espoir.
06:53 Mais ce n'est pas gnan-gnan, ce n'est pas moralisateur.
06:55 Et puis, c'est vrai qu'on les attend, les gens.
06:57 On attend les Jean-Philippe Blondel, on attend ses livres à chaque fois.
07:00 Il a son écriture à lui, il a son ton, il a ce don d'observation.
07:04 On parlait de Marie Cisin, mais lui, c'est pareil.
07:06 C'est un peintre de la vie quotidienne.
07:09 Il a une façon d'observer les gens.
07:11 Et puis, sa vie à lui, qui n'a pas été facile.
07:14 Et malgré tout, ce type qui écrit des livres lumineux, ça rend heureux.
07:20 Les livres de Jean-Philippe Blondel rendent heureux.
07:22 Vous êtes bien quand vous lisez.
07:24 Il y a une forme de légèreté.
07:25 Je redonne la phrase de Gérard Collard.
07:27 Il a le don de rendre légers les choses graves.
07:31 Et c'est vrai que ce livre, vous le lisez, il vous emmène lui aussi.
07:39 Il observe les gens, le quotidien.
07:42 Et là, il raconte, parce qu'il a eu une vie compliquée quand même.
07:45 Il a perdu sa mère et son frère dans un accident de voiture quand il avait à peine 20 ans.
07:50 Son père est mort tout de suite après.
07:52 Il s'est retrouvé tout seul.
07:55 Et puis, arrive ce truc, il y a quelques années, où il apprend qu'il a un lymphome.
07:59 Malgré tout, il voit le côté positif des choses.
08:03 Il arrive à transcender tout ça.
08:07 Je trouve que c'est toute une école française, comme ça.
08:10 Avec ces gens qui parlent des gens ordinaires.
08:12 Il y a toute une école.
08:14 On part dans les grands trucs, les héroïnes, les grandes aventures.
08:18 Et eux, ça me fait penser à Sagan un peu.
08:22 Cette musique qui est là, elle parle aussi de gens ordinaires.
08:27 Et on se fait avoir, mais charmé par cette musique.
08:32 Ils nous font découvrir des gens comme nous.
08:35 Ceux dont on ne parle jamais et qui ont une vie, derrière cette vie ordinaire, intéressante.
08:40 Et puis, il lisez "Accès à la plage".
08:42 Il lisait...
08:44 Tout Jean-Philippe Blondel existe en poche.
08:47 Et "Café sans filtre", le dernier, c'était pendant le Covid.
08:51 Dans un café, où on voit des gens se croiser.
08:56 Il y avait aussi le "6h41".
08:59 Moi, je suis une fan inconditionnelle.
09:01 J'ai toujours un petit pincement quand arrive le livre, en me disant "Est-ce que je vais être déçue ?"
09:05 Et bien, pas du tout.
09:07 Il a son écriture.
09:09 Je trouve que dire que Jean-Philippe Blondel aura heureux,
09:13 c'est le meilleur des encouragements à lire ce livre.
09:17 - Vous savez ce que je crois ? Je crois que c'est des écrivains.
09:19 Et je pense que quand on s'ennuie souvent, c'est que ces gens ne sont pas véritablement des écrivains.
09:24 C'est vraiment...
09:26 - Un écrivain. Bravo, allez-y, Jean-Philippe Blondel, "Traversé du feu".
09:29 C'est à l'Iconoclast.
09:31 Très bonne maison d'édition.
09:33 Alors, Gérard ?
09:34 - Alors, là, on va tomber...
09:36 Les gens ordinaires, c'était en quelque sorte des gens ordinaires.
09:38 C'est le dernier roman de Romain Puertolas,
09:40 "Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès"
09:42 chez Albin Michel.
09:44 Alors, ça, rien que le titre, déjà...
09:47 Moi, je dis souvent, j'avais adoré les premiers Puertolas,
09:52 les derniers, j'étais moins enthousiaste.
09:54 Et là, je me suis dit, bon...
09:56 Et puis, on ne peut pas résister.
09:58 Xavier Dupont de Ligonnès, c'est comme un Nidalgo dans un dîner.
10:00 Je veux dire, personne ne parle plus.
10:03 Vous mettez un Nidalgo, ça repart.
10:05 Et là, vous voyez Xavier Dupont de Ligonnès, vous pouvez...
10:07 Et c'est un livre absolument fascinant.
10:09 Alors, il y a la façon de Puertolas,
10:11 avec toujours cet humour, cette façon décalée.
10:14 C'est l'histoire d'un écrivain qui est commissaire
10:17 et qui déménage et qui, à côté de chez lui,
10:20 voit quelqu'un et il est persuadé que c'est
10:23 Xavier Dupont de Ligonnès.
10:25 Et Puertolas en profite, parce que c'est un gendarme,
10:29 pour nous redonner toutes les hypothèses
10:32 de ce qu'est devenu Ligonnès.
10:35 Soit il se suicide et soit il ne s'est pas suicidé.
10:38 Il y a un moment où il voit Ligonnès qui va dans une forêt.
10:41 Alors là, c'est un moment charnière.
10:43 Je suis gentil, je ne vais pas vous dire le truc.
10:46 Et puis, il y a la fin. La fin qui est quand même pas mal foutue.
10:49 Franchement, je vais passer un excellent moment sur ce roman.
10:55 Il y avait longtemps que je m'étais autant amusé
10:57 et passionné avec Puertolas.
10:59 Donc allez-y, à mon avis, ça devrait être un des cartons
11:01 de la rentrée.
11:04 Parce que c'est vraiment bien foutu.
11:06 Il nous balade et puis c'est intéressant
11:09 parce qu'on a en même temps toutes les hypothèses.
11:11 Et lui, il a son hypothèse.
11:13 C'est-à-dire que beaucoup pensent qu'il est suicidé.
11:16 Lui, il n'est pas forcément convaincu de cette thèse.
11:18 C'est vraiment...
11:20 - Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès ?
11:22 C'est Romain Puertolas.
11:25 - C'est Alba Michel.
11:26 Donc allez-y, franchement, vous allez passer un bon moment.
11:28 - Allez, on se retrouve dans un instant avec vous, Gérard Collard,
11:30 pour parler des livres qu'il faut lire.
11:33 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
11:36 Valérie Expert, Gérard Collard.
11:39 - Alors Gérard, vous parliez de Jean Ordinaire, de Jean Normaux.
11:44 Il y a ce livre, il y a des livres que vous ouvrez
11:46 et puis vous vous laissez emporter.
11:49 Elodie Fiaban, elle publie Dans la ville.
11:52 C'est pas exactement un roman, c'est un récit.
11:55 En fait, elle fait des maraudes auprès des SDF dans Paris
11:58 et dans le 13e.
12:00 Ce sont des petites séquences, des petites scènes très courtes,
12:03 des petits chapitres où elle rencontre les SDF,
12:07 où elle raconte la maraude, où elle raconte ces gens
12:10 qu'elle rencontre qui sont des êtres humains.
12:13 Et c'est vraiment très beau.
12:16 C'est là aussi fait avec énormément de délicatesse.
12:20 Je trouve que c'est un peu comme la couverture,
12:22 qui est assez réussie.
12:23 C'est son premier roman qu'elle écrit très bien.
12:26 Et c'est toute cette population de la nuit,
12:29 de ces gens qu'on voit coucher sur des sacs de couchage.
12:32 Le froid, de se demander s'ils sont vivants,
12:35 l'échange qu'elle peut avoir, la brutalité parfois.
12:39 Et puis on rentre vraiment dans une équipe de maraudeurs.
12:43 C'est un très, très beau livre.
12:45 Dans la ville, Elodie Fiaban chez Flammarion.
12:48 Et moi, j'aime bien ces gens qui le font au loin des caméras de télévision,
12:51 sans annoncer, sur les sites Facebook, avec trompettes et machins.
12:57 Et qu'on voit partir deux minutes après,
12:59 une fois que tout est passé à la télé.
13:01 Oui, parce que c'est vraiment un monde à part.
13:05 Ce monde des maraudes, avec ses codes,
13:08 avec ses différentes...
13:12 Je trouve qu'il faut un courage.
13:13 Parce que moi, quand je les vois,
13:14 à la fois, on a le côté "j'aimerais bien les aider",
13:17 et puis il y a un côté peur aussi.
13:19 On n'ose pas passer la barrière.
13:23 Et j'ai beaucoup d'admiration pour ces gens
13:25 qui passent cette barrière et qui vont les aider.
13:28 Je trouve qu'on est un peu ridicule par moment,
13:30 de ne pas oser...
13:31 Enfin, ridicule, ça fait partie de la vie.
13:34 Mais voilà, je trouve que j'ai beaucoup de tendresse pour ces gens.
13:38 C'est un livre qui est à la fois justement tendre.
13:40 Il y a beaucoup de tendresse.
13:41 Elle a beaucoup, quand on fait ça, il y a beaucoup de tendresse.
13:44 Et puis c'est à la fois humain.
13:48 Parce que ce sont des êtres humains.
13:50 Ça nous rappelle ce qui se passe à côté de chez nous.
13:52 Il y a Éric Revelle, que vous connaissez bien,
13:55 qui a écrit ce livre "Le tirailleur inconnu".
13:57 Alors, c'est une histoire...
13:58 Éric Revelle, il est très lié à l'île de Ré.
14:00 Et il découvre sur le monument aux morts
14:02 le nom d'un tirailleur sénégalais.
14:04 Un tirailleur sénégalais qui n'a jamais combattu.
14:09 Je suis mort pour la France le 8 juin 1917.
14:11 Mon nom ne vous dira rien.
14:13 Il s'appelle Iloudou Bouda.
14:16 Il faisait partie de ces tirailleurs sénégalais
14:19 qu'on faisait venir de Haute-Volta et autres.
14:22 Son bateau a échoué dans l'Atlantique,
14:27 au large de l'île de Ré.
14:29 Et il a été enterré là.
14:31 Il est mort sans avoir combattu.
14:34 Il a enquêté sur cet homme.
14:40 Et puis sur ces tirailleurs sénégalais,
14:43 il y en a un autre aussi qui s'est échoué au large.
14:47 C'est passionnant.
14:49 Il a retrouvé chez un antiquaire un manuscrit.
14:53 À partir de là, lui a travaillé là-dessus.
14:56 C'était vraiment d'Achiracan.
14:58 En plus, ils en avaient froid.
15:00 Déjà pour les Français qui étaient en France,
15:02 le froid était quelque chose.
15:04 Mais pour eux, c'était vraiment quelque chose...
15:06 C'était des gens courageux.
15:08 C'est une époque qui est bien pour ça.
15:12 On remet en valeur et en lumière
15:14 ces gens qui ont combattu pour la France.
15:17 - Complètement.
15:18 Le tirailleur inconnu, Éric Revesz,
15:20 aux éditions du Lizez.
15:22 - Alors là, les gens ordinaires...
15:25 Non, ce n'est pas les gens ordinaires.
15:27 Là, c'est quelqu'un d'exceptionnel.
15:29 L'année dernière, on avait défendu
15:31 comme un bec et ongle de Gregor Péan
15:33 "La deuxième vie d'Eva Braun".
15:35 C'était un livre extraordinaire.
15:37 Et là, il vient de sortir "Le ciel t'attend"
15:40 chez Robert Laffont.
15:42 Je me suis fait avoir...
15:44 Il y a plein de générations qui ne connaissent pas cet homme.
15:46 - Ah oui, Yuri Gagarin.
15:47 - C'est "La vie de Yuri Gagarin".
15:49 Et c'est un livre...
15:51 Déjà, ce type, c'est un raconteur d'histoire.
15:53 Et puis en plus, j'ai beaucoup d'admiration
15:55 parce que c'est le fils d'eux.
15:57 Souvent, les fils d'eux, on les met en exergue
15:59 comme ça, mais en fin de compte,
16:01 c'est très dur pour eux.
16:02 Et là, il a un talent immense.
16:04 Il nous raconte, Yuri Gagarin,
16:06 comment Yuri Gagarin est arrivé.
16:08 Pourquoi les Russes ont décidé
16:10 tout d'un coup de lancer cet homme
16:12 dans l'espace ?
16:14 Alors, il y a trois personnes.
16:16 Je connaissais Khrouchev,
16:18 c'est sûr.
16:19 - Gagarin, ça dit quelque chose quand même.
16:21 Ça parle.
16:22 - Vous savez, quand vous pensez
16:24 que 43% des jeunes français ne savaient pas
16:26 que la Révolution, c'était en 1789,
16:29 et qu'ils n'avaient jamais entendu de la Shoah,
16:31 je crois qu'on aurait des surprises
16:32 si on parlait de la vie de Yuri Gagarin.
16:35 Alors, Yuri Gagarin, en plus,
16:37 trois personnes, c'est Khrouchev
16:39 qui décide...
16:41 Alors, Khrouchev, il faut dire qu'il arrive après Staline.
16:43 Il est en danger quand même
16:45 parce qu'il y en a qui en veulent à son pouvoir aussi.
16:48 Il y a une espionne, alors là, que personne connaissait.
16:51 Cette espionne, elle vient de...
16:53 Elle est aux États-Unis.
16:55 Et puis, elle, elle est
16:57 dans une entreprise d'audit.
16:59 C'est quand même incroyable.
17:00 Elle est là pour espionner
17:02 les méthodes américaines.
17:04 Et puis, il y a
17:06 les concepteurs de la fusée,
17:07 Von Braun et le Russe.
17:09 Et là, vous allez voir comment ça va fonctionner.
17:13 C'est-à-dire que...
17:14 Alors, vous allez découvrir...
17:16 Yuri Gagarin, en fait, il a
17:18 un BEPC ou un brevet de métallo,
17:20 voyez le genre.
17:21 Il n'est pas du tout...
17:22 Alors, par contre, il est fasciné par les...
17:24 Par l'espace.
17:25 Par les avions, par l'espace.
17:26 Vous allez voir comment Khrouchev va décider
17:28 de cette chose.
17:29 Pourquoi ?
17:30 Comment ?
17:31 Alors, il y a la femme de...
17:32 L'importance des femmes.
17:33 Il y a la femme de Yuri Gagarin,
17:35 qui est capitale dans cette histoire,
17:36 parce qu'elle l'a suivi,
17:37 elle l'a supporté
17:38 d'une manière absolument incroyable.
17:40 Et puis, il y a cette...
17:41 Il y a cette espionne
17:43 qui va passer à l'audit.
17:44 Faire un audit, hein.
17:45 Ce qui est quand même incroyable.
17:46 On est dans les années 60.
17:47 De tout le système
17:49 qui est consacré à l'espace
17:51 en URSS.
17:53 Et elle va tout changer.
17:54 Khrouchev va tout changer.
17:55 Et là, c'est l'arrivée de Yuri Gagarin.
17:57 C'est un truc absolument abominable.
17:59 Quand vous voyez ce qu'il a dû subir.
18:01 Subir pour y arriver.
18:02 Ah oui, mais c'est incroyable.
18:03 En plus, c'était des gens
18:05 qui allaient à la mort.
18:06 Parce que quand nous, on a peur en avion,
18:09 alors qu'on est surprotégés.
18:11 Là, ils pouvaient mourir.
18:12 Ils pouvaient être broyés.
18:13 On n'en connaissait rien.
18:14 On ne savait rien du tout.
18:15 C'est absolument fascinant.
18:16 Mais il le remonte.
18:18 Il le remonte, mais vous êtes complètement dedans.
18:22 Vous êtes complètement dedans.
18:23 Il vous retraduit.
18:24 C'est ça, les grands auteurs.
18:25 Ils vous retraduisent dedans.
18:26 Et puis, il y a cet homme qui va réussir.
18:28 Et qui va être complètement dépassé.
18:30 Mais alors, complètement dépassé
18:32 par son succès.
18:33 Parce que c'est devenu une icône.
18:35 Il est baladé partout.
18:36 Aux Etats-Unis, en France.
18:38 Il va boire.
18:39 Il va être sauvé encore par cette femme.
18:43 Par sa femme.
18:45 Et par l'espionne.
18:46 Il va retomber sur terre.
18:48 Il veut revenir.
18:49 En fait, ce qu'il veut faire, c'est revoler.
18:51 Il va revoler.
18:52 On va lui donner la permission.
18:53 Il va avoir un accident d'avion terrible.
18:57 Il va mourir comme ça.
18:58 C'est un bouquin absolument fascinant.
19:01 C'est un livre de suspense.
19:03 C'est un livre d'histoire.
19:04 Il y a de l'amour.
19:05 Il y a tous les dessous aussi du système soviétique.
19:08 Vous allez voir comment les Russes ont récupéré
19:10 les savants allemands.
19:11 Comme les Américains aussi.
19:14 C'est génial.
19:16 Je l'ai lu en vacances.
19:19 J'avais plein de livres à lire à côté.
19:21 Parce que j'ai commencé en même temps comme vous.
19:23 On en commence plein.
19:24 Et là, j'ai laissé tout tomber pour aller au bout.
19:26 Allez-y, c'est vraiment une révélation.
19:28 Le ciel t'attend.
19:31 Grégor Péan et sécher.
19:32 Rebais à l'affront.
19:33 C'est une merveille.
19:34 Très bon livre.
19:36 Pascal Thomas, vous connaissez.
19:39 J'adorais ses films.
19:41 Les Élitions séguées, c'est assez formidable.
19:43 Il y avait ce dictionnaire des écrivains.
19:46 La dictionnaire de Paris.
19:47 Vraiment extraordinaire.
19:49 Pascal Thomas, Souvenir en pagaille.
19:51 C'est un petit livre.
19:53 Enfin, un petit livre.
19:54 C'est un grand livre.
19:55 Anecdote recueillie par Alain Kruger et Jean-Olé Laprune.
20:00 Chez Ségué.
20:01 Alors, évidemment, Pascal Thomas, il a un film qui sort en ce moment.
20:05 Mais on se souvient de La Dilettante.
20:08 On se souvient de plein de livres.
20:10 Les Oseaux.
20:11 C'était son histoire.
20:12 Il a ses Voyages en Pyjama qui sort.
20:14 Et donc, ce sont des petites, là aussi.
20:16 Ça se lit très très bien.
20:17 C'est toute une époque.
20:19 C'est sa vie à lui.
20:20 Il a connu Léon Zitrone.
20:21 Il a été journaliste.
20:23 C'est quand même une époque de liberté.
20:26 Incroyable.
20:27 Mais alors là, Pascal Thomas, moi, je connais ses films.
20:31 Mais le personnage est extraordinaire.
20:33 Chez Ségué.
20:34 Et les personnages qu'il écrivait, c'était aussi des gens ordinaires.
20:37 Extraordinaire.
20:38 Il a interviewé Hitchcock.
20:40 Il a interviewé...
20:41 Et donc, c'est des petites confidences, des petites histoires.
20:45 Le rendez-vous manqué avec Marcel Dassault.
20:48 Moi, je me suis régalée en lisant ce livre.
20:51 Il faut regarder tous les films de Thomas.
20:53 C'est vraiment...
20:54 Ah oui, les livres de Pascal Thomas, c'est...
20:56 Il parle de Jean Genet, il parle de Chabrol, de Pialat, de Berry.
21:01 Et puis, encore une fois, cette époque de liberté incroyable.
21:05 Un petit livre pour enfants.
21:06 Il nous reste un peu de minutes.
21:07 Pour terminer, Jean-Louis veut une mouche de compagnie.
21:10 C'est chez Casterman.
21:11 C'est Jean-Louis.
21:12 Il a plein de jouets et tout, mais il s'ennuie.
21:14 Et puis, tout d'un coup, il voit une mouche.
21:16 Et la mouche, hop, il l'attrape.
21:18 Et ça va devenir sa copine.
21:19 Mais la mouche, elle veut pas avoir...
21:21 Elle est géniale, la mouche.
21:22 Ah oui, c'est très, très...
21:23 Regardez-nous en post-cast.
21:24 Il lui met un petit film et bon, elle en a marre.
21:27 Et puis, elle s'échappe parce qu'elle en a marre.
21:29 Elle veut...
21:30 Et voilà.
21:31 Et puis, tout d'un coup, elle se rend compte qu'en fin de compte,
21:33 elle aime beaucoup Jean-Louis.
21:34 Elle va revenir.
21:35 C'est une très, très jolie histoire sur l'amitié, sur la liberté,
21:38 sur l'écoute de l'autre, la générosité.
21:40 Les images sont très, très jolies.
21:42 Alors là, je vous la fais un peu sociale.
21:43 Mais c'est très beau, très dessiné.
21:44 C'est surtout une belle histoire et vous allez tomber amoureux de cet album.
21:47 Il y a un nouvel épisode de Manu et Nono.
21:50 Moi, j'adore "En plein compte de fées".
21:52 C'est chez Moucheron.
21:53 J'adore la tête.
21:54 Les deux copains, ils habitent dans une maison au bord d'un lac.
21:56 Il a rencontré un lutin qui connaît un des nains de Blanche-Neige, figurez-vous.
22:00 La tête du lutin.
22:01 Donc, le lutin, il a une tronche.
22:04 Et donc, c'est une célébrité.
22:05 Donc, ils sont tous excités.
22:07 C'est toujours très réussi.
22:08 Et puis, "Petit bonheur", ça, c'est très, très joli.
22:10 C'est à l'occasion...
22:11 C'est une merveille.
22:12 C'est à l'occasion d'une nouvelle en chinois.
22:14 C'est extraordinaire.
22:16 Là aussi, on en reparlera.
22:18 Ça s'appelle "Petit bonheur" de Yu Zhang.
22:21 Formidable.
22:22 Merci Gérard.
22:24 On se retrouve la semaine prochaine.
22:26 Sud Radio, le coup de coeur des libraires.
22:29 Valérie Expert, Gérard Collat.