Gérard Collard présente chaque dimanche ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert entre 14h et 14h30, au micro de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.
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ÉducationTranscription
00:00 Sud Radio, le coup de cœur des libraires, Valérie Exper, Gérard Collard.
00:06 Gérard Collard, bonjour.
00:08 Bonjour madame Valérie Exper, la merveilleuse Valérie Exper.
00:11 Vous avez eu une super idée la semaine dernière quand je vous ai remercié de m'avoir conseillé de lire le livre de Grégor Péan sur Yuri Gagarin
00:19 qui s'appelle "Le ciel t'attend" paru aux éditions Robert Lafon, mauvais médias après, pourquoi on l'inviterait pas ?
00:25 Et on l'a invité, bonjour.
00:27 Et il est venu.
00:28 Il est venu, oui, c'est pas gagné. Grégor Péan, bonjour.
00:31 On invite de temps en temps des auteurs qu'on aime bien.
00:33 Très peu.
00:34 Très peu, c'est vrai, très peu. On a dû recevoir quoi ? Trois ? Même pas.
00:38 Et donc c'est vrai que c'est intéressant parce qu'on s'est posé des questions.
00:42 C'est un roman qui parle de la vie de Yuri Gagarin qui est très documenté.
00:47 Et avec la question, c'est un roman, mais la question de savoir est-ce que tout est vrai ?
00:51 Quelle est la part du roman ? Quelle est la part de réalité ?
00:53 Puis déjà la première question, pourquoi Yuri Gagarin ?
00:56 Écoutez, Yuri Gagarin, c'est un personnage que je trouvais extraordinaire, absolument romanesque.
01:03 Et j'avais une vision très musée Tussauds de Yuri Gagarin.
01:09 C'est vrai qu'on le voit dans les musées, il y a des statues d'Yuri Gagarin et tout le temps avec le sourire.
01:15 Et évidemment, le boulot de l'écrivain, s'il y a un boulot d'écrivain, c'est de gratter un petit peu.
01:21 Je voulais un petit peu savoir ce qu'il y avait derrière ce sourire, derrière ces statues, derrière cette magnifique apparence.
01:28 Et du coup, j'ai gratté un petit peu et j'ai trouvé des choses qui m'intéressaient.
01:32 Et on peut dire qu'il y a Yuri Gagarin parce qu'il y a des gens, il y en a beaucoup, les nouveaux, les jeunes,
01:36 ils ne savent même plus qui est Hitler à peine.
01:38 Donc Yuri Gagarin, je veux dire pour la génération...
01:42 Bien sûr, c'est le premier homme qui va faire un vol orbital dans l'espace.
01:47 On est après la guerre et puis l'idée, c'est d'abord d'envoyer des bombes atomiques avec une fusée.
01:55 Et puis, on se rend compte que la conquête de l'espace, c'est-à-dire créer des stations dans l'espace,
02:01 ça va être un outil de domination dans le monde.
02:04 Et du coup, l'ingénieur russe Sergei Korolev parvient à convaincre Khrouchev,
02:14 qui est à l'époque aux commandes de l'URSS, et il lui dit "écoutez, moi j'aimerais bien qu'on envoie quelqu'un dans l'espace
02:22 parce qu'il y a beaucoup d'avenir".
02:24 Khrouchev dit "ok" et puis alors il envoie un chien, il envoie des rats, il envoie toutes sortes d'animaux.
02:31 Et puis, on va arriver sur Spoutnik, qui va être une espèce de claque pour les Américains
02:37 puisque c'est une boule de 71 cm de diamètre qui va faire le tour de la Terre.
02:41 Et les Américains sont vexés à un point pas possible.
02:45 Et ça va être le premier pas sur la conquête de l'espace,
02:49 puisqu'après, je crois qu'on est en 1957 avec Spoutnik,
02:52 et après Gagarine, le premier homme, va être envoyé le 12 avril 1961.
02:58 Et c'est pour ça que je me suis intéressé à Gagarine, pour plein de raisons.
03:00 D'abord parce que c'est un personnage qui sourit tout le temps, qui est extraordinaire,
03:05 qui est toujours dans le positif.
03:06 - Qui a plein de charme.
03:07 - Qui a beaucoup de charme.
03:08 - Qui a une destinée incroyable.
03:10 - C'est ça, il y a des éléments de vérité.
03:12 C'est un roman, je le répète.
03:14 Il y a des éléments de vérité sur son histoire, sur sa trajectoire de petit métallurgiste.
03:19 - C'est un métallo en plus, c'est incroyable.
03:21 - Que rien ne destinait à cela.
03:22 Et puis, vous avez imaginé une histoire...
03:25 - Ça m'a énervé d'ailleurs.
03:27 - Gérard a cru que tout était vrai.
03:29 Une histoire qui expliquerait pourquoi lui, pourquoi ce petit métallo
03:35 qui n'avait pas particulièrement volé,
03:37 il y avait des choses qui doivent être quand même malgré tout assez vraies sur le choix de Gagarin.
03:42 - Oui, bien sûr.
03:43 On va dire à 95% les choses sont vraies.
03:46 - Après il y a le côté romanesque d'une espionne.
03:49 - Je vais vous le raconter.
03:51 - Voilà.
03:52 - 95% des choses sont vraies.
03:54 Yuri Gagarin, c'est d'abord un métallo.
03:57 Et puis, il voit des avions se poser sur un aéroport pas très loin de chez lui,
04:03 là où il étudie.
04:04 Et puis, il y va.
04:05 Il apprend à piloter.
04:07 Et puis, il y a un gars qui le prend sous son aile et qui lui dit
04:10 "écoute, on a besoin de toi dans l'armée de l'air".
04:12 Et du coup, il est enrôlé dans la mer de l'air.
04:14 Il abandonne le côté métallo de ses études.
04:17 Il devient pilote de l'armée de l'air.
04:20 Et puis, il a 200 heures de vol quand il y a une espèce de grand recrutement pour l'espace.
04:27 Et il se trouve que ce gars-là, ce n'est pas le meilleur en aviation.
04:32 Ce n'est pas le meilleur pilote, mais il est sympa.
04:34 Il a une énergie folle.
04:36 Il a un rayonnement incroyable.
04:38 Et du coup, en plus, il a un nom très russe.
04:41 Il inspire beaucoup de choses.
04:44 Et donc, il va faire partie des 3000 sélectionnés.
04:47 Et après les 3000, il y en a 20.
04:49 Et parmi les 20, c'est toujours pas le meilleur, mais c'est le plus sympathique.
04:53 C'est le plus à même de porter les couleurs de l'URSS quand il volera.
04:59 Donc, il y a une forme de marketing, en fait.
05:01 Oui, il y a une forme de marketing.
05:03 Il est parfait au niveau de l'image.
05:05 Il est mignon, il est souriant.
05:07 En plus, c'est un leader d'homme.
05:09 Il est très amitié.
05:11 C'est ça qui est incroyable avec Gagarine.
05:13 Il ne la ramène pas trop.
05:16 Et en même temps, il est très sympa.
05:18 Et du coup, tout le monde se tourne vers lui quand on lui dit qui va être le premier dans l'espace.
05:23 Et même les meilleurs qui sont les meilleurs dans la sélection.
05:26 Il y a quand même des centrifugeuses, il y a le sport, il y a les tests psychologiques.
05:31 C'est énorme. Pendant un an, ils ont des millions de tests.
05:36 Et lui, ce n'est pas le meilleur, mais c'est le plus sympa.
05:39 Et donc, tout le monde se tourne vers lui en rigolant quasiment.
05:44 Il est toujours avec un esprit très rigolard.
05:48 Et c'est finalement vers lui que le choix va se porter pour être le premier homme dans l'espace.
05:53 Alors, c'est sur fond d'espionnage, évidemment, de conquête spatiale.
05:57 Il y a de tout, en fait, dans ce livre.
05:59 C'est un livre à la fois d'aventure, un livre d'amour, parce qu'il y a l'histoire avec sa femme.
06:03 Il y a l'histoire de l'URSS qui est en toile de fond.
06:07 Donc, il y a énormément d'éléments qui sont passionnants sur ce qui a pu se passer à ce moment-là.
06:12 Oui, alors moi, ce qui m'a plu énormément, c'est que la conquête spatiale,
06:15 ce n'est pas du tout un projet comme ça.
06:18 On se dit, allez, si on allait conquérir l'espace. Pas du tout.
06:21 C'est d'abord une volonté d'envoyer une bombe atomique sur les ennemis.
06:25 C'est ça.
06:26 Et donc, on essaie de faire le lanceur, c'est-à-dire la fusée la plus performante.
06:30 Donc, aux États-Unis, comme en URSS, on va faire le meilleur lanceur.
06:34 Et puis, il va y avoir une espèce de bifurcation en disant,
06:38 voilà, peut-être qu'on peut, au lieu d'envoyer une bombe atomique,
06:40 ce qui est très risqué, évidemment, puisque quand on envoie une bombe atomique,
06:42 si jamais ça ne marche pas, la bombe atomique explose et puis ça fait beaucoup de dégâts.
06:46 Et donc, on va arriver sur un aspect peut-être presque plus psychologique de la conquête,
06:52 de la domination de l'ennemi.
06:55 Et politique, d'une certaine manière.
06:56 Et donc, comme je le disais, il va d'abord y avoir Spoutnik.
07:00 Spoutnik, presque crew de chef, est dépassé par son pote.
07:03 Il signe ça un petit peu en disant, bon, Korolev, l'ingénieur qui a fabriqué cette fusée,
07:08 c'est un bonhomme un peu fantasque.
07:11 Mais il signe ça et tout d'un coup, il se rend compte de l'impact énorme que ça a sur les Américains.
07:17 C'est une fessée des culottés monstrueuse pour les Américains.
07:20 Et du coup, il se dit, c'est énorme et du coup, on va envoyer le premier homme dans l'espace.
07:24 Donc là, pour le coup, il signe l'échec, etc.
07:27 Il met au point, grâce à l'ingénieur Korolev, la meilleure fusée qui d'ailleurs,
07:31 entre parenthèses, est la fusée qui envoie Thomas Pesquet aujourd'hui,
07:34 qui est vraiment une fusée éprouvée extraordinaire.
07:38 La Steyr-Mjorka, c'est vraiment la fusée extraordinaire.
07:41 Et donc, voilà, on se retrouve avec une volonté de conquête spatiale
07:46 qui est en fait une dérivée de volonté de dominer le monde, tout simplement.
07:52 Vous avez travaillé beaucoup en amont sur de la recherche ?
07:56 Écoutez, oui, je suis obligé de me documenter.
07:58 Gagarine, c'est quand même un sujet sérieux.
08:00 Je suis obligé d'être sérieux sur Gagarine.
08:02 En revanche, en effet, on a parlé de Marina Sokovna, l'espionne.
08:07 C'est là qu'on voit qu'il est bon romancier, parce que ça sonne juste.
08:11 Moi, je me suis fait avoir, ça m'a énervé d'ailleurs,
08:14 parce que j'étais persuadé que cette espionne, elle avait existé.
08:17 Alors, moi, j'ai été obligé d'inventer ce personnage pour la raison suivante.
08:21 C'est que Gagarine, j'avais envie de savoir un petit peu
08:24 ce qui se passait dans les moments d'intimité.
08:27 Et j'ai créé ce personnage, qui est d'abord espionne
08:30 et qui ensuite devient une sorte d'attaché de presse de Yuri Gagarine.
08:33 Elle va l'accompagner dans sa tournée,
08:35 parce qu'il faut savoir qu'une fois qu'il a volé dans l'espace,
08:38 il a fait une grande tournée "All around the world", comme on dit.
08:41 Et je voulais un personnage qui soit proche de lui,
08:45 dans les chambres d'hôtel, après ses grands discours.
08:49 Et donc, c'est pour ça que je suis arrivé avec ce personnage.
08:52 Alors, ce personnage, j'ai presque envie de dire,
08:55 il a peut-être existé, mais évidemment, je l'ai inventé.
08:58 - Voilà, vous l'avez inventé. En tout cas, ce qui est formidable,
09:01 c'est la manière, parce qu'on y est, on le voit, Gagarine.
09:04 Vous avez une plume, j'ai envie de dire, addictive,
09:07 parce qu'on suit ce personnage.
09:10 Lui, il a une forme de naïveté et de chaleur.
09:13 Et puis, à côté, il y a toute la turpitude de la politique,
09:16 la froideur du monde soviétique,
09:19 il y a tout le début avec la mort de Staline.
09:22 - Il est un jouet, c'est un jouet.
09:25 - Ce qui est extraordinaire avec Gagarine, c'est qu'il n'a pas besoin
09:28 qu'on lui dise quoi dire. Il est convaincu de la supériorité,
09:31 quasiment du communisme, puisque lui, il en est l'exemple.
09:34 Il en est le produit. Il était métallo,
09:37 il devait rester dans une usine.
09:40 Et finalement, il se retrouve d'abord représentant
09:43 d'une technologie extraordinaire, puisque les Russes
09:46 ont été les premiers. - Korolev, ce serait aussi
09:49 une bonne biographie. Je ne sais pas si ça existe, c'est un personnage incroyable
09:52 qui est parti au blog. - Le fabricant des fusées, oui.
09:55 Dans le livre, je fais un parallèle entre Wernher von Braun,
09:58 qui est un ancien SS qui a été pris par les Américains,
10:01 et Korolev, qui est l'ingénieur du côté russe.
10:04 Et quelque part, sans se connaître,
10:07 ils se tirent la bourre tous les deux.
10:10 D'abord, les Russes sont les leaders dans la course spatiale
10:13 entre 1955 et 1966,
10:16 pendant 10-12 ans.
10:19 Le problème, c'est que les Américains sont tellement vexés
10:22 qu'ils vont donner un objectif très fort.
10:25 L'objectif, c'est la Lune, évidemment.
10:28 Et en effet, ils vont coiffer aux poteaux, les Russes, en 1969, comme on le sait.
10:31 - Un mot, Gérard ?
10:34 - C'est vraiment un roman.
10:37 C'est ce que vous disiez, c'est-à-dire qu'on le voit vivre, ce type.
10:40 Et puis en plus, dans l'histoire de l'Union soviétique,
10:43 le système commençait un peu, les gens en avaient un peu marre.
10:46 - C'est ça, on passait à une autre époque.
10:49 - Avec ce jaune métallo qui devient, ça leur sous-entend
10:52 "Tout est possible, notre système est le meilleur",
10:55 et hop, c'est reparti pour... - C'est reparti pour 30 ans.
10:58 Et ce type, il est vachement important à ce niveau-là,
11:01 parce qu'il n'y aurait pas eu ça, on se demande comment ça aurait continué.
11:04 - Exactement. On passe d'un système répressif, du goulag,
11:07 donc Staline, à un système d'encouragement par le haut.
11:10 Et le haut, c'est quoi ?
11:13 Ça va être le portrait d'Hurri Gagarin,
11:16 ça va être l'idée que tout citoyen soviétique peut arriver à quelque chose.
11:19 Et tout ça, c'est positif, c'est vraiment le cercle vertueux.
11:22 - Alors, ça s'appelle "Le ciel t'attend", Grégor Péan, c'est chez Robert Laffont.
11:25 Vous aviez peut-être un livre...
11:28 - Alors oui, je voulais vous conseiller... Alors ça n'a rien à voir,
11:31 c'est pas un écrivain, c'est vraiment plusieurs...
11:34 C'est le parallèle entre Neil Armstrong et Hurri Gagarin,
11:37 de Frédéric Martinez, "De vie à un rêve", chez Passé Composé.
11:40 Alors le truc, c'est... Dans son livre, c'est très révélateur,
11:43 c'est-à-dire que quand Armstrong arrive sur la Terre,
11:46 sur la Lune, il a une grande phrase, bien,
11:49 et l'autre, c'est quand il part, il fait "En voiture, Simone, c'est parti", quoi.
11:52 Et je trouve que tout est résumé, c'est-à-dire que le côté humain,
11:55 simple, et tout, à côté de l'autre qui est très cadré, machin,
11:58 très marketing et tout, j'ai adoré ça, c'est assez révélateur.
12:01 - Alors, on vous le conseille vraiment. Moi, à priori,
12:04 la conquête spatiale, c'était pas mon truc. Sans les conseils de Gérard,
12:07 je n'y serais pas allée et je vous le conseille vraiment,
12:10 parce que c'est de l'aventure, c'est de l'espionnage, c'est une histoire d'amour,
12:13 puis c'est un pan de notre histoire aussi, parce qu'il y a énormément de...
12:16 - Puis je trouve, lisez-le, parce que là, ça m'énerve,
12:19 et on voit les neuneus qui vendent des trucs,
12:22 comme en ce moment, il y a des neuneus, c'est vraiment...
12:25 - On est servi. - Oui, on est servi, mais là, vous avez un magnifique livre,
12:28 vous pouvez le faire lire à partir de 14 ans, parce que pour les gosses,
12:31 ça leur réapprend ce que c'était que l'époque, et c'est vraiment une pure merveille.
12:34 - Allez, le ciel t'attend, Grégor Péan, c'est chez Robert Lafon,
12:37 on se retrouve dans un instant.
12:40 - Alors, on continue notre sélection... - On est un peu dans les étoiles,
12:47 mais c'est une façon de voir,
12:50 je ne connaissais pas ce petit bouquin, je ne sais pas comment il m'a échappé,
12:53 c'est Jean Dormesson, l'enfant qui attendait un train,
12:56 séché, il est chez Dormesson, en forme à poche,
12:59 je ne sais pas si... - Oui.
13:02 - Alors... - Il avait écrit des livres pour enfants, Jean Dormesson ?
13:05 - Apparemment, c'est le seul conte qu'il ait fait, et alors c'est l'histoire d'un petit garçon,
13:08 alors il est au bout du monde, dans un petit village en France,
13:11 ses parents n'ont pas de fric,
13:14 ils sont très pauvres, et sa seule distraction, c'est regarder le train
13:17 qui passe à la même heure tous les soirs,
13:20 et lui, c'est vraiment son rêve, il imagine être dans le train,
13:23 et alors déjà, on rentre dedans,
13:26 c'est le contraire du Petit Prince,
13:29 autant le Petit Prince, je l'ai vu, autant là, je me suis fait avoir,
13:32 parce que je me suis dit, si nous a refait le Petit Prince, ça ne va pas le faire.
13:35 Et en fait, ce bouquin, ce petit conte, il ressemble aux yeux de Jean Dormesson,
13:38 - Bleu, pétillant... - Bleu, avec toute en tendresse, en charme,
13:41 donc ce petit garçon, il est amoureux de ce train,
13:44 les parents, ça ponctue sa journée,
13:47 et un jour, ils découvrent qu'il est malade et qu'il va mourir.
13:50 - C'est pas bien. - Oui, mais attendez, ça c'est le truc,
13:53 et ils se disent, si on avait eu de l'argent,
13:56 déjà on aurait pu le soigner, puis on aurait pu le faire aller dans le train.
13:59 Et par un concours de circonstances,
14:02 le médecin va faire en sorte que,
14:05 je ne peux pas vous le raconter, mais c'est une très jolie histoire,
14:08 et le petit garçon, je ne peux pas vous dire la fin,
14:11 mais c'est tout en émotion, en tendresse,
14:14 c'est comme la couverture, c'est très très joli.
14:17 - Pour quel âge ? - À partir de 7-8 ans.
14:20 - Mais c'est un conte qu'elle a retrouvé, Louis Dormesson ?
14:23 - Apparemment, oui, qui était sorti en grand format,
14:26 que je ne connaissais pas du tout, mais vous pouvez l'offrir.
14:29 On revient toujours, les petits cadeaux d'assiette, ce n'est pas les fêtes,
14:32 mais quand on a chez les gens, vous offrez ça, ce petit truc.
14:35 - Je l'ai lu, je trouve ça très joli.
14:38 - Ça s'appelle "L'enfant qui attendait un train",
14:41 Jean Dormesson, c'est aux éditions Héloïse Dormesson,
14:44 petit conte de Jean Dormesson, qui est republié à cette occasion.
14:49 - Un petit livre pour enfants, j'ai adoré, je sais que vous aimez les enfants.
14:52 Ça s'appelle "Chute jolie",
14:55 de Margaret Grignas et Christina Lytton,
15:01 c'est chez Circomplex, alors c'est génial.
15:04 - Il y a un petit poisson, et le petit poisson veut lire,
15:07 mais il n'est jamais tranquille.
15:10 Il y a les crevettes avec le banc qui viennent l'embêter,
15:13 le banc de crevettes.
15:16 Il descend de plus en plus pour être tranquille, il en a marre.
15:19 - Il y a des pieuvres qui veulent tenir le livre.
15:22 - Oui, et qu'est-ce que tu lis ? C'est quoi l'histoire ?
15:25 - C'est beau, le dessin est magnifique.
15:28 - Il descend de plus en plus bas, et là, dans le fin fond,
15:31 il arrive à finir son livre.
15:34 Mais il se rend compte qu'en fin de compte, il est tout seul,
15:37 et qu'il a tellement aimé, qu'il ne peut pas raconter à personne
15:40 qu'il a aimé ce livre.
15:43 Il va remonter, et tous ses copains disent qu'ils le laissent tranquille.
15:46 Et là, il dit qu'en fin de compte, il a besoin de lui pour dire
15:49 comment le livre était super.
15:52 - C'est génial, pour ne pas avoir envie de lire aux enfants.
15:55 - Oui, c'est génial, les illustrations sont sympas.
15:58 - C'est une petite merveille.
16:01 - La semaine dernière, vous m'avez offert,
16:04 Jean-Louis veut une mouche de compagnie chez Casterman.
16:07 C'est absolument génial, c'est un petit garçon
16:10 qui s'ennuie chez lui, dans sa chambre,
16:13 il a des jouets partout, il s'ennuie,
16:16 les jouets sont contraraillés, il se demande ce qu'il peut faire.
16:19 Et puis d'un seul coup, Jean-Louis aperçoit une mouche
16:22 qui aimerait bien sortir par la fenêtre, mais elle n'arrête pas de s'y écraser.
16:25 Donc Jean-Louis, ça le fait rigoler, son petit garçon.
16:28 Ce qui est drôle, c'est qu'il s'appelle Jean-Louis,
16:31 et donc il décide qu'il veut une mouche de compagnie,
16:34 donc il lui fait un petit lit, il voudrait bien qu'elle reste jouer avec lui,
16:37 et puis il y a les jouets qui s'y mettent en disant "il y en a un bon".
16:40 C'est super mignon, alors il lui met une laisse aussi.
16:43 - Et la mouche, elle en a marre, donc elle doit se tirer.
16:46 C'est un peu comme le poisson, on se rend compte que quand on appuie les gens autour de soi,
16:49 on en a besoin, c'est très joli.
16:52 - Et j'ai des gens qui m'ont haï, parce qu'il paraît que depuis qu'ils l'ont achetée,
16:55 les gosses, ils veulent toutes les mouches.
16:58 C'est la même histoire, mais là, les longues, ils veulent la même histoire,
17:01 ils n'arrivent pas à s'endormir parce qu'ils veulent la mouche jusqu'au fin fond.
17:04 - Puisqu'on est sur les albums enfants, je vous avais apporté "Rigoire sur le tarif",
17:07 un ours pas comme les autres, c'est quand même un des grands grands
17:10 du dessin des livres jeunesse,
17:13 et là, c'est l'histoire d'un petit ours qui n'est pas comme les autres.
17:16 Alors il aurait préféré être comme les autres, mais s'il avait été comme les autres,
17:19 il n'aurait pas eu les mêmes aventures.
17:22 C'est toujours très joli, très poétique, les dessins de Grégoire sur le tarif,
17:27 et c'est à l'école des loisirs.
17:30 - Alors, je voulais vous remercier, mais ce n'est que le début d'une grande aventure.
17:33 On s'était battu la semaine dernière pour le bouquin
17:36 qui s'appelle "Plus grand que le monde" de Mérédith Holt
17:39 chez Philippe Rey, qui est absolument une pure merveille,
17:42 et les gens reviennent absolument enthousiasmés par la beauté de ce bouquin.
17:45 Je raconte, c'est pour ceux qui n'étaient pas là la semaine dernière,
17:48 c'est l'histoire de ce couple qui n'avait rien pour être fermier.
17:56 Par contre, lui, il va hériter de la ferme de son père.
17:59 Et alors la première partie, c'est une ode à la nature qui est absolument sublime,
18:03 mais sans niaiserie, comme c'est dur de faire le métier de la terre.
18:08 C'est une histoire d'amour aussi de gens simples.
18:11 C'est-à-dire que, gens simples, ça n'a rien de péjoratif.
18:14 Ils ont trois enfants, il va arriver une catastrophe au milieu du livre,
18:17 et c'est comment ces gens vont se reconstruire.
18:20 On avait dit, mais la traduction était absolument exceptionnelle,
18:23 comme souvent dans les traductions,
18:25 et puis c'est comment cette famille va essayer de se reconstruire
18:28 malgré cette absolument beau, c'est toute sonne juste.
18:32 Pour moi, ça a été un des grands livres de ma carrière.
18:37 - Un des libraires, ça vous le dit pas souvent.
18:39 - C'est vraiment exceptionnel. Franchement, allez-y, ne passez pas à côté.
18:42 C'est chez Philippe Rey. Vous qui aviez aimé Chacour,
18:45 vous allez adorer ce bouquin.
18:47 - L'auteur s'appelle Meredith Hall.
18:50 - Plus grand que le monde, chez Philippe Rey.
18:52 - Plus grand que le monde, si vous aimez effectivement.
18:54 Pour ceux qui aiment la lecture et qui ont envie de se laisser emporter
18:58 par une histoire et de rentrer dans un livre, on vous le conseille.
19:02 Et puis Gérard, oui, un événement, on peut le dire,
19:05 555 d'Hélène Gersten.
19:09 Ça vient de paraître en folio, donc ça ne coûte pas cher.
19:13 Mais vous allez en avoir pour votre argent.
19:16 Ne partez pas quand on va vous annoncer ce que signifie 555.
19:21 - 555, c'est la 155e sonate de Scarlatti.
19:26 Déjà, quand on dit ça, les gens, on sait qui Scarlatti.
19:28 La sonate, on va s'ennuyer. En fait, c'est un énorme suspense.
19:31 - C'est déjà un immense musicien, Scarlatti, claveciniste.
19:35 À l'occasion de la partition de ce livre, j'ai appris que vous aimiez le clavecin.
19:39 - Oui, j'adore, c'est une passion.
19:41 - Il est compositeur, Scarlatti.
19:43 - Dans "Fortement la tulipe", je vous dis tout de suite, la dauphine,
19:45 elle jouait du clavecin et tout. Et comme j'étais amoureuse de la dauphine,
19:48 je me suis, depuis, ça a fantasmé.
19:50 Mais en fait, ils vont découvrir cette 555e sonate,
19:53 il faut savoir si c'est vrai, et elle va disparaître.
19:55 Et là, c'est toute une galerie de portraits, de virtuoses.
20:00 C'est tout le monde de la musique. Mais même si vous n'aimez pas la musique,
20:03 vous allez être pris parce que qu'est-ce qu'elle est devenue ?
20:05 - C'est ça, il y a du suspense.
20:07 - Il y a un suspense incroyable. Elle écrit merveilleusement bien.
20:09 Sa psychologie est d'une finesse incroyable.
20:11 Et alors là, pareil, moi, c'est très important le retour des clients,
20:14 des lectrices et des lecteurs. Ils ont été emballés.
20:16 J'ai des gens qui détestaient le clavecin, détestaient la musique,
20:20 enfin, ne s'en foutaient. Et ils ont été voir qui était Scarlatti.
20:23 Alors, je ne vous dis pas qu'ils vont être...
20:25 - Il était compositeur. - Ah oui, c'était un immense...
20:28 - Un immense compositeur. Et c'est en plus d'une langue magistrale.
20:31 - Magistrale. C'est vraiment une pure merveille.
20:33 - C'est absolument bien écrit. Puis ils ont eu raison de faire une couverture
20:35 un petit peu ludique. - Très sympa.
20:37 - Le ton du livre qui est entre l'enquête, l'histoire...
20:41 - C'est accessible à tout le monde. C'est un vrai livre de détente.
20:43 - C'est accessible à tout le monde. C'est vraiment impossible de le lâcher
20:48 quand vous avez commencé, vous partez à la recherche
20:50 de cette partition qui a disparu. Voilà.
20:55 Un polar. Philippe, Colin, Olivier, "Les cadavres n'ont pas toujours bonne mine".
20:59 Alors ça, c'est du polar un peu burlesque.
21:02 - C'est un polar un peu dérivé. C'est-à-dire qu'il y a un milliardaire
21:05 qui est en fin de vie, on va dire. Il est très faible.
21:09 Il est un peu parano. Il a engagé deux gardes du corps
21:12 qui sont un peu... Pas Laurel et Hardy, mais il y en a un qui est séducteur,
21:19 l'autre qui la ramène. Ils sont pauvres, évidemment.
21:21 - C'est Starkey et Lodge. - C'est un peu ça.
21:23 Et en fait, ils vont super bien s'entendre avec le super-riche.
21:26 Ils sont très, très pauvres. Et puis, il y a une vraie complicité.
21:29 En même temps, le seul coup, je ne vais pas tout vous raconter,
21:31 mais le milliardaire meurt. Qu'est-ce qui s'est passé ?
21:34 Qui l'a tué ? Et donc, c'est une enquête.
21:37 - Il y a du haut-de-hierre dedans ? - Oui, il y a du haut-de-hierre
21:40 dans les discours, dans le dialogue. Et puis, c'est drôle.
21:44 Vraiment, vous passez un bon moment.
21:48 "Les cadavres n'ont pas toujours bonne mine", c'est aux éditions Glyphe.
21:52 Philippe, Colin, Olivier, si vous aimez le polar, si vous aimez l'humour,
21:56 vous allez adorer parce qu'en plus, il y a un magot.
22:00 En ce moment, l'humour, c'est vadé.
22:03 On se retrouve la semaine prochaine. Merci Gérard.
22:06 Très bonne journée sur Sud Radio.
22:07 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
22:10 Valérie Expert, Gérard Collat.