Gérard Collard présente chaque dimanche ses coups de cœur de lecture, au micro de Valérie Expert entre 14h et 14h30, au micro de Sud Radio dans Les coups de cœur des libraires.
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio, le coup de cœur des libraires. Valérie Exper, Gérard Collard.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gérard.
00:07 Bonjour.
00:08 Et bien voilà, on a encore plein de très bons livres en cette semaine avec vous.
00:14 Peut-être êtes-vous en vacances, peut-être préparez-vous vos vacances.
00:16 Vous avez vu ce sondage absolument catastrophique cette semaine dans le Figaro.
00:20 À l'île du Figaro, les 7-10 ans ne lisent plus, les jeunes lisent de moins en moins.
00:26 La faute aux écrans mais pas que, c'est plus exigeant.
00:31 Je pense qu'il y a un truc aussi qu'on va se prendre plus en plus dans la tête,
00:34 c'est qu'on arrive à des générations de parents qui n'ont pas lu.
00:36 Et qui sont des gens qui sont des trucs d'image, enfin des gens de l'image, c'est-à-dire les séries et tout.
00:42 Donc nous nos parents, ils avaient encore le côté sacré, le livre c'était sacré,
00:47 il fallait lire parce que voilà, c'était le plaisir mais c'était aussi une façon de monter socialement,
00:52 c'était quelque chose quoi.
00:53 Maintenant, les générations qui arrivent, il n'y a plus de livres, vous avez remarqué ?
00:57 Il y a plein de jeunes générations, il n'y a plus de livres.
00:59 Vous allez chez les gens, il n'y a plus de livres.
01:01 C'est effrayant, il n'y a plus de livres.
01:02 Et puis n'importe comment, ils volent un truc sur un sujet, ils vont regarder Wikipédia,
01:07 on ne sait pas d'où viennent les informations, les trucs, les machins, et ils vont là-dedans.
01:11 Mais c'est exigeant la lecture, ça ne demande pas.
01:14 Quand je dis que c'est exigeant, même si c'est du plaisir.
01:16 L'image c'est passif.
01:19 Il faut de la concentration.
01:20 Donc, donner des livres à vos enfants le plus tôt possible, à vos petits-enfants, offrez-leur des livres et ça marche.
01:26 Vous les captivez, vous leur racontez des histoires.
01:30 Le truc où il faut être très très présent, c'est 13 ans.
01:33 C'est l'âge où ça bascule généralement.
01:35 Tous les clients qu'on a nous expliquent que les gosses lisent, mais vraiment beaucoup, jusqu'à 13 ans.
01:40 Et à 13 ans, là, ils ont leur téléphone, leur machin et ça bascule.
01:43 Et c'est là qu'il faut les accompagner, leur dire, et puis savoir dire non.
01:47 C'est-à-dire qu'il y a un moment, il faut avoir une obligation de lire.
01:51 Même si c'est des trucs comme les mangas, les machins, il faut les lire.
01:54 Il faut être optimiste.
01:56 Et puis il y a au libraire aussi peut-être qu'il faut qu'on change de manière de vendre des livres, de les présenter.
02:02 C'est-à-dire que c'est un paradoxe avec le nombre de livres qui paraissent, qui sortent chaque jour, chaque semaine.
02:08 Et de bons livres en plus.
02:11 C'est assez désespérant.
02:13 Je me fais des piles et je n'ai pas le temps de les lire.
02:17 C'est un peu désespérant.
02:19 On va commencer Gérard avec le nouveau Karine Gibel qui est chez Récamier Noir.
02:22 Et chaque fois, mourir un peu et c'est noir.
02:25 C'est vraiment une écrivain.
02:30 Il y a des gens, quand ils voient "Policier", ils n'y vont pas.
02:34 Mais là, "Oublié", c'est vraiment une grande écrivain.
02:38 C'est un livre d'une force.
02:40 C'est dévastateur.
02:41 Quand vous rentrez là-dedans, vous vous en prenez plein la tête.
02:44 C'est l'histoire d'un infirmier qui suit les guerres.
02:50 Il est dans le HCR, c'est-à-dire la Croix-Rouge.
02:54 Et vous allez le suivre dans toutes les guerres du monde.
02:57 Pendant 30 ans, il va faire la Colombie, il va aller au Kosovo, il va aller au Rwanda.
03:02 Et vous allez suivre cet homme qui va vous décrire ce qui se passe au quotidien.
03:06 Quand vous regardez la télé, vous ne le sentez pas.
03:10 Là, c'est l'importance du mot par rapport à l'image.
03:12 Vous voyez, vous comprenez, vous décrivez la déception des scènes.
03:16 Vous vous en prenez plein la tête, vous suivez cet homme.
03:19 Il y a du suspense aussi.
03:22 Ce n'est pas la description du métier d'infirmier de guerre.
03:25 Évidemment, il se passe quelque chose qui fait basculer l'histoire.
03:29 Il y aura deux tomes.
03:32 Le premier tome, c'est un choc.
03:34 C'est vraiment énorme.
03:36 Il y a plein de choses maintenant, on dit que c'est un choc.
03:40 Mais là, c'est vraiment quelque chose d'énorme.
03:42 C'est humainement d'une puissance incroyable.
03:44 Ça vous bouscule.
03:46 Et "blast", c'est exactement ça.
03:50 C'est le souffle sur les corps d'une bombe.
03:54 Vous allez voir les choix qu'il a à faire.
03:57 Je ne voudrais pas être à leur place.
03:59 Il y a plein de gens comme ça.
04:01 C'est le côté saint.
04:03 Ce n'est pas pour l'argent, pour rien.
04:05 Il pourrait faire autre chose, aller dans une clinique.
04:08 En plus, elle a une utilisation des mots.
04:11 Quand je dis que c'est une grande écrivain, c'est une grande écrivain.
04:15 Si vous n'aimez pas les Polards, vous y allez quand même.
04:19 C'est un des romans les plus puissants de l'année.
04:22 Il y aura un deuxième tome.
04:24 - Vous l'avez dit.
04:25 "Et chaque fois mourir un peu", Karine Gibel, "Les séchers",
04:27 "Récamier noir", vous parliez de la guerre.
04:29 Ça me permet de faire la transition avec ce livre.
04:32 "Renaissance, Renaissance, pourquoi Dieu a-t-il créé les femmes et les cerfs volants ?"
04:36 C'est un livre en soutien aux femmes afghanes.
04:38 On peut se rappeler du livre "Les cerfs volants de Kaboul"
04:41 parce que c'était la seule distraction de ces gamins sur la plage.
04:46 Là, c'est une radio, en fait, Bégoum, qui est faite par des femmes
04:52 et pour des femmes afghanes.
04:54 Des femmes qui, aujourd'hui, sont carrément niées dans leur existence de femmes.
04:57 Elles n'ont plus accès à l'éducation.
04:59 Elles n'ont plus accès... Vous avez vu que les magasins,
05:02 tous les magasins ont été supprimés.
05:04 Il n'y a plus d'instituts de beauté.
05:06 Ça, c'est accessoire.
05:07 - Mais je peux poser une question, là ?
05:08 Où sont les féministes ?
05:09 - Où sont les féministes ?
05:10 Où sont vous ?
05:11 Où est l'humanité ?
05:12 Où est le reste du monde ?
05:14 - Elles sont où ? Parce qu'elles vont nous parler de plein de choses.
05:16 Mais l'Iran, l'Afghanistan, on n'a rien.
05:20 Même ce qui se passe dans les cités, actuellement,
05:22 avec les jeunes femmes qui se font attaquer
05:24 parce qu'elles décident d'avoir des cheveux rouges
05:26 ou de téléphoner à quelqu'un.
05:28 Moi, ça me désespère.
05:31 - Donc là, c'est un recueil de textes de femmes.
05:35 Non, pas que des femmes, parce qu'il y a Bernard Lévi-Lardière,
05:38 il y a Patrick Cohen, il y a Isabelle Rohm.
05:41 Pourquoi la parole des femmes fait-elle peur ?
05:43 Tous ces gens qui se sont engagés pour l'Afghanistan.
05:45 Ce sont des très beaux textes avec des illustrations aussi,
05:48 au début de chacune.
05:49 Il y a Sophia Aram qui a écrit aussi un très beau texte.
05:52 Donc, ces femmes qu'on oublie, qui sont enfermées.
05:55 Je vous encourage vraiment à acheter ce livre.
05:57 "Résistance, Renaissance", c'est aux éditions.
06:00 "La Beauce et Fidèle".
06:02 Voilà, et c'est avec le soutien de l'UNESCO,
06:05 l'UNESCO dont on aimerait qu'il y ait, là aussi,
06:07 et l'ONU, un peu plus d'action, de reconnaissance,
06:10 qu'on parle de ces femmes.
06:12 - Oui, absolument.
06:13 Et puis, le patriarcat, il est en train d'exister chez nous, maintenant.
06:17 C'est-à-dire que l'été, on baisse.
06:18 Alors, je trouve qu'il y a quand même plus important
06:20 que le barbecue, et que ça serait quand même important
06:22 de parler de ces femmes.
06:23 Il y a aussi une association qui est excellentissime,
06:27 qui fait un boulot incroyable.
06:29 C'est celle de la...
06:30 - La Grande Duchesse du Luxembourg.
06:31 - Absolument.
06:32 Elle fait un boulot absolument incroyable sur ces femmes
06:34 qui sont violées.
06:35 - "Speak, Stand Up and Rise",
06:36 qui combat le viol comme arme de guerre.
06:39 Et ils soutiennent, justement, un certain nombre d'associations.
06:42 - Et elle est sur son site, parce que vous allez voir,
06:44 il faut la soutenir, parce que c'est pas évident pour elle.
06:46 C'est-à-dire que, quand on parle Grande Duchesse,
06:48 on parle banque, voilà, chouette.
06:50 Et là, on a une femme absolument incroyable.
06:52 - Ça s'appelle "Stand, Speak, Rise Up"
06:55 pour lutter contre les viols en tant qu'arme de guerre.
06:58 Et il y a des actions aussi en Afghanistan.
07:00 N'oublions pas les femmes afghanes.
07:01 - Ah oui, et puis les femmes iraniennes aussi.
07:03 - Oui, absolument.
07:04 - C'est absolument incroyable.
07:05 Et puis, des jeunes femmes au quotidien chez nous,
07:07 qui souffrent dans le silence,
07:10 parce qu'elles n'ont rien à dire.
07:12 Elles appartiennent aux grands frères.
07:14 Moi, je trouve qu'il y a vraiment, en ce moment,
07:15 un décalage entre la souffrance des femmes dans le monde
07:18 et chez nous,
07:19 et le combat des féministes en France et en Europe.
07:23 - Et donc, ces textes, encore une fois,
07:25 racontent le lien de chacun de ces auteurs
07:27 avec l'Afghanistan.
07:29 Et parfois, il y a des dessins assez durs,
07:32 mais vraiment très belles illustrations.
07:34 "Résistance, Renaissance",
07:36 donc, chez Labor et Fides.
07:38 - On va rappeler, alors, on continue.
07:40 Ce n'est pas très gay jusque-là,
07:41 mais bon, on va finir là-dessus.
07:43 Vous vous rappelez le magnifique roman
07:45 de Jean-Félix de la Ville-Beaugé,
07:47 qui s'appelle "Magnifique", chez Télémac,
07:49 qui est un livre absolument...
07:51 En plus, qui n'est pas glauque.
07:52 - Oui, on parlait du Rwanda, cette semaine.
07:55 - Du génocide du Rwanda,
07:56 mais il y a une petite lumière dans ce roman
07:59 qui fait que ce n'est pas désespéré,
08:01 et que c'est l'histoire de cette femme
08:02 qui va être sauvée par l'amour.
08:04 - Au milieu d'un massacre terrible, déjà, au départ.
08:06 Elle est victime comme...
08:07 - Et ils vous racontent comment cette femme va échapper,
08:10 mais avec le massacre tout autour.
08:12 C'est un livre...
08:13 Alors, c'est pareil que le "J'y vais", là.
08:14 C'est très, très fort, c'est beaucoup plus fin.
08:16 Mais là, il y a quand même cette lueur d'espoir,
08:18 c'est-à-dire qu'elle va se sauver par l'amour d'un homme
08:23 qui est aussi un membre du ONG.
08:26 - Oui, un médecin de l'ONG.
08:28 - C'est vraiment...
08:29 C'est à la fois terrifiant,
08:30 mais c'est aussi à la fois d'un certain optimisme.
08:32 Et je trouve que c'était un magnifique livre.
08:34 Il n'a pas eu assez de succès.
08:35 Il a eu du succès,
08:36 mais il mériterait plus de succès.
08:37 Tous les livres qui sont parus sur le Rwanda,
08:39 on n'a pas parlé de celui-là,
08:40 alors que c'est vraiment, pour moi,
08:41 un des meilleurs livres en tant que femme,
08:44 au quotidien, dans ce génocide.
08:47 - Ça raconte aussi l'engagement d'un homme,
08:49 médecin humanitaire.
08:50 Moi, je n'avais pas forcément envie de le lire
08:53 et j'avoue que j'ai été emportée par le texte.
08:56 - C'est là qu'on voit que ce n'est pas désespéré.
08:58 - Des choses un peu plus futiles, on va dire.
09:00 C'est un très beau livre,
09:01 et ce n'est pas si futile que ça.
09:02 Mathilde à Paris,
09:03 donc on connaissait Émilie à Paris.
09:04 C'est un très beau livre chez Flammarion.
09:06 Alors, les beaux livres, c'est plutôt à Noël.
09:08 Mais là, c'est un livre...
09:09 Alors, la couverture est rose,
09:11 c'est écrit en rose.
09:12 Et Mathilde Favier, c'est la directrice
09:14 des Relations publiques de Dior.
09:15 Donc, elle a un peu un métier de rêve.
09:17 C'est elle qui doit apporter les robes
09:19 et conseiller les stars.
09:21 Mais c'est aussi une certaine forme d'élégance.
09:24 C'est le chic, c'est le beau.
09:26 Et c'est une certaine idée de Paris.
09:28 Un Paris qui n'existe peut-être plus.
09:30 Mais elle a voulu, elle, montrer cette image
09:32 d'un Paris qui est beau.
09:34 Elle dit "à la maison, ma mère ne laissait jamais le beurre
09:37 dans son papier, les prix n'étaient affichés nulle part".
09:39 C'était une autre époque.
09:42 Elle a continué dans cette époque
09:44 en disant qu'aujourd'hui, on peut toujours vivre à Paris.
09:47 Elle a des amis chics.
09:49 Donc, c'est fait pour faire rêver aussi.
09:51 Parce qu'il y a des images absolument magnifiques
09:53 d'appartements sublimes.
09:54 Il y a ses adresses à elle.
09:56 Il y a ses copines, ses adresses.
09:58 Et tout ça a du sens.
10:00 Tout ça a du sens pour...
10:02 Pour une fois, on parle du beau, de l'élégance.
10:04 C'est Frédéric Dedey qui a écrit les textes,
10:06 qui sont très très beaux, très bien écrits.
10:07 - Je vais vous le dire, mais si vous n'avez pas l'argent pour l'acheter,
10:09 vous allez chez votre libraire, il ne vous dira rien.
10:11 Vous le compulsez, vous le regardez, vous allez à la billette.
10:14 - Il faut l'acheter parce que c'est un "coffee table book"
10:17 comme on dit. Vous le mettez sur votre table.
10:19 Et c'est vrai qu'il y a plein plein de choses.
10:21 Il y a des adresses.
10:23 Pour vous qui venez à Paris, c'est coloré, c'est joyeux,
10:26 c'est gai, c'est chic.
10:27 Tout ce qui est Mathilde Favier,
10:29 que je ne connais pas personnellement,
10:30 mais que j'admire infiniment.
10:32 - Oui, ben allez-y !
10:34 - Allez-y ! Ça s'appelle "Mathilde à Paris",
10:36 on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
10:39 Sud Radio, le coup de cœur des libraires.
10:42 Valérie Expert, Gérard Collard.
10:45 - Allez Gérard, on repart pour la dernière partie
10:48 avec d'autres conseils.
10:49 - Alors là, il y a des femmes qui sont magiciennes.
10:51 J'adore cette femme, on l'avait découvert,
10:53 vous aviez adoré, c'est "555" chez Folio.
10:56 C'était paru chez Arléa, qui a été un des gros gros succès.
10:59 Cette femme était pour moi une inconnue.
11:01 Donc si vous n'avez pas lu ce bouquin, vous le lisez.
11:03 Je ne vais pas vous en refaire une fois,
11:05 je vais vous redire que j'en fais des donnes sur cette femme.
11:07 Même si vous n'aimez pas la musique classique,
11:09 c'est absolument fabuleux.
11:11 Et elle est une magicienne.
11:13 C'est une raconteuse d'histoire absolument incroyable.
11:16 Et là, je suis tombé sur "Ces Ambres" d'elle,
11:19 et c'est chez Grasset.
11:21 Alors déjà, j'avais un a priori favorable.
11:23 Ces Ambres, c'est une île qui se passe
11:25 au large de Saint-Malo.
11:27 Saint-Malo, c'est la plus belle ville du monde,
11:29 tout le monde le sait.
11:31 - Vous êtes un peu parti-pris.
11:33 - Oui, je suis parti-pris à Paris.
11:35 C'est un monsieur qui est un peu...
11:37 Il est prof d'histoire,
11:39 il est agrégé, il en a un peu marre de ce milieu.
11:41 Il a l'impression de perdre sa vie,
11:43 il est divorcé.
11:45 Et il est le petit-fils
11:47 ou arrière-petit-fils
11:49 d'un grand armateur malouin.
11:51 Et donc, son père meurt,
11:53 et il va hériter d'une maison
11:55 sur le Sillon.
11:57 Alors ceux qui ne connaissent pas Saint-Malo,
11:59 en fait c'est une énorme promenade,
12:01 vous savez, c'est à dire comme à Deauville.
12:03 - La croisette.
12:05 - La mère est là, elle crache,
12:07 c'est absolument incroyable.
12:09 Donc il va hériter de cette maison.
12:11 Et puis, il y a les relations très complexes
12:13 entre son père, lui,
12:15 le père fort caractère.
12:17 Elle a surtout cette magie de reconstituer.
12:19 Moi je suis absolument...
12:21 Comment de rien on peut me faire rentrer
12:23 dans quelque chose qui n'existe pas ?
12:25 Elle a dû se prendre des choses
12:27 qui existaient.
12:29 C'est vraiment une magicienne.
12:31 Donc il va se retrouver dans cette maison,
12:33 et puis il y a des tas de carnets dans le bureau
12:35 de son père, et il va commencer à
12:37 regarder les carnets.
12:39 Et là il va remonter dans toute l'histoire
12:41 de ces armateurs malouins. Alors déjà c'est
12:43 toute l'histoire de Saint-Malo depuis
12:45 le 19ème siècle jusqu'à nos jours.
12:47 Et puis il y a des secrets, parce que cette famille
12:49 recherche des photos, il n'y a pas de photos.
12:51 Pourquoi il n'y a pas de photos ?
12:53 C'est vraiment... Moi j'étais
12:55 complètement pris. Alors il y a la nature,
12:57 c'est quand même extraordinaire.
12:59 Il ouvre sa fenêtre, il a la mer,
13:01 vous sentez l'iode,
13:03 vous en prenez plein la figure, il y a du
13:05 vent. - Vous vivez
13:07 Saint-Malo et c'est...
13:09 - J'aurais adoré avoir ça pendant le Covid, parce que même
13:11 si vous êtes dans votre chambre, vous en prenez, vous respirez,
13:13 vous avez envie de respirer. Et puis il y a ce suspense,
13:15 elle a cet art de la psychologie
13:17 qui est absolument incroyable.
13:19 Vous vivez, vous êtes dans les personnages,
13:21 et puis cette famille, c'est un peu...
13:23 Vous savez les Farsight en Angleterre ?
13:25 - Oui, la grande saga.
13:27 - C'est une grande saga, mais vraiment
13:29 très sophistiquée,
13:31 et puis tout à la fois prenant.
13:33 Si vous allez à Saint-Malo
13:35 ou en Bretagne, c'est indispensable,
13:37 vous ne reverrez plus le sillon. Et si vous
13:39 n'êtes jamais allé en Bretagne, vous allez lire ce bouquin.
13:41 - Et ça vous donnera envie d'y aller.
13:43 - C'est une très grande écrivain qui a
13:45 un art de reconstituer des mondes,
13:47 une société, des personnages absolument
13:49 uniques. Pour moi, c'est une des
13:51 grandes écrivains françaises contemporaines.
13:53 - Pourtant, elle n'est pas très connue.
13:55 Hélène Gesterne,
13:57 et donc son livre s'appelle "Ces ambres".
13:59 La couverture est magnifique.
14:01 Et puis effectivement, 555
14:03 qui existe en collection de poche.
14:05 Qui était un enchantement.
14:07 - Ah oui, un enchantement.
14:09 C'est absolument ça. Un enchantement.
14:11 Elle est magicienne, elle vous captive.
14:13 C'est un peu comme le serpent avec les yeux.
14:15 Et à chaque mot, elle vous captive.
14:17 Ne passez pas à côté de ce bouquin.
14:19 Vous attendez que le musseau
14:21 et que le dickeur paraissent en poche
14:23 et vous achetez celui-là, vous prenez celui-là
14:25 et vous allez passer un moment absolument incroyable.
14:27 - C'est encore autre chose.
14:29 Après, qu'est-ce que vous avez lu ?
14:31 - Alors. - Ah oui, il y a "Le dernier Nadine", mon fils.
14:33 - J'adore.
14:35 Je trouve qu'elle s'améliore encore
14:37 les enquêtes.
14:39 - Oui, parce que c'est toute une série.
14:41 - Oui, dont le thème est
14:43 Magritte. Le peintre, je le dis belge,
14:45 un peu surréaliste, parce qu'il y a plein de gamins
14:47 maintenant qui ne savent pas, ou même de jeunes générations,
14:49 qui est Magritte, et de Georgette,
14:51 sa femme. Alors, ils n'ont pas d'enfant,
14:53 ils sont belges, et ils ont un
14:55 loulou de première année,
14:57 c'est comme leur enfant.
14:59 Et là, dans ce...
15:01 Ça s'améliore, parce que Magritte, il va à Paris,
15:03 parce qu'il y a une exposition,
15:05 c'est sa première exposition, qui se passe à Montmartre.
15:07 Et là, il va
15:09 débarquer. Alors, il a rendez-vous avec des gens
15:11 pas très connus, comme Breton,
15:13 vous savez, le surel, Zara,
15:15 et tout. Et il se met au Café de Flore, il s'assoit
15:17 au Café de Flore, il est un peu en avance, et là, il rencontre
15:19 une jeune femme, il voit une jeune femme qui est absolument extraordinaire,
15:21 il a l'air de photographier aussi,
15:23 parce qu'il se dit, il y a quelque chose, il commence à lui parler,
15:25 elle est charmante,
15:27 mais elle semble un peu terrifiée, puis elle s'enfuit
15:29 quelque part, et il laisse son chapeau.
15:31 Et dans son chapeau, il la ramène
15:33 dans sa chambre d'hôtel, alors
15:35 Georgette, elle est folle de jalousie, elle prend le chapeau
15:37 et que je lui fous un gros coup sur le chapeau.
15:39 Et là, il y a un petit papier qui sort,
15:41 et il y a marqué "Sauvez-moi".
15:43 Qu'est-ce qui se passe ?
15:45 Bon, voilà, il veut savoir, et il
15:47 apprend le lendemain que cette femme est morte d'une façon atroce,
15:49 et ils vont commencer à mener
15:51 une enquête. Alors, il y a l'enquête,
15:53 et il y a aussi toute la reconstitution du monde
15:55 de... Alors vous allez croiser Boris Villon,
15:57 et il y a des réflexions, c'est très fin,
15:59 - C'est un genre madépré. - Ouais, et c'est très fin,
16:01 c'est très intelligent,
16:03 c'est vraiment
16:05 Montmartre comme ça n'existe plus.
16:07 - Et puis il y a toujours beaucoup d'humour dans ce qu'elle écrit.
16:09 - Elle a l'air de ciseler
16:11 portrait, puis en plus,
16:13 elle joue avec les mots, c'est drôle,
16:15 mais c'est très intelligent,
16:17 c'est très fin, et allez-y, parce qu'il y en a
16:19 qui sont en poche, vous allez découvrir un univers incroyable.
16:21 - Oui, mais on peut commencer par
16:23 celui-là, "Y a pas d'ordre",
16:25 et vous retrouverez ce duo d'enquêteurs.
16:27 - Et puis vous allez voir Georgette et le Loulou,
16:29 et puis alors ils détestent les enfants. Enfin, j'adore,
16:31 allez-y, c'est vraiment un pur
16:33 moment de bonheur, vous allez découvrir un monde,
16:35 et puis vous allez découvrir, il vous apprend,
16:37 elle vous réapprend ce qu'était le
16:39 surréalisme, et ainsi de suite.
16:41 - C'est pareil, les folles
16:43 enquêtes de Magritte et Georgette,
16:45 donc nouvel épisode à ne pas manquer
16:47 de Nadine, mon fils, et puis comme vous le disiez,
16:49 collection de poches pour en découvrir
16:51 d'autres. - Autant on hurle
16:53 sur certaines couvertures, là c'est...
16:55 - Ils sont très très réussis. - Il y a de la recherche,
16:57 au moins on aime ou on aime pas, mais il y a de la recherche.
16:59 - Alors, quoi d'autre ? - Alors, on va, pour les
17:01 femmes, on va être à avoir un côté optimiste aussi,
17:03 vient de paraître de Michel Dassas, ça s'appelle
17:05 Jeanne Chauvin, chez Ramsey, personne n'en parle,
17:07 c'est la pionnière des
17:09 avocates. Alors, je vais prendre mes
17:11 petites filles, je fais pas mon genre, mais alors, cette femme
17:13 elle est fille de notaire,
17:15 elle va être orpheline vers 16 ans,
17:17 alors attendez,
17:19 c'est le contraire de moi, vous peut-être pas, mais moi,
17:21 elle a deux bacs,
17:23 on est 1890,
17:25 elle a deux bacs, lettres sciences,
17:27 elle a deux licences, philo et droit,
17:29 elle a un doctorat en droit,
17:31 absolument extraordinaire, et
17:33 elle veut devenir avocate, et
17:35 elle va, en 1890, prêter serment.
17:37 Le problème, c'est qu'en 1890,
17:39 pour les femmes, vous pouvez pas être avocat.
17:41 Elle va être forcée d'attendre
17:43 1907
17:45 pour devenir
17:47 avocate, elle va être la première femme
17:49 avocate de France à
17:51 faire une plaidoirie, c'est quand même incroyable,
17:53 il a fallu attendre 1907,
17:55 et là vous allez, alors elle va,
17:57 c'est une militante, elle va se battre
17:59 pour le droit des femmes, que tous les métiers
18:01 soient accessibles, alors je vous dis pas la raillerie
18:03 des hommes, c'est-à-dire, ils se moquent d'elle,
18:05 en fin de compte, ils ont la trouille, c'est un peu comme
18:07 de nos jours où on raille les femmes qui sont dans certains
18:09 milieux, en fait, ils se disent "elle est brillante,
18:11 et elle va prendre notre place", et c'est tout le
18:13 combat de cette femme, et c'est aussi, c'est un roman, c'est-à-dire que
18:15 vous allez découvrir toute la dignité d'une femme,
18:17 la façon de penser,
18:19 de voir les choses, ses colères,
18:21 ses peines, elle redevient quelque
18:23 chose au quotidien, allez-y, c'est vraiment,
18:25 personne n'en parle, je sais pas pourquoi,
18:27 et si vous êtes une femme, vous allez voir d'où vous venez,
18:29 c'est-à-dire que, il y a quand même une certaine
18:31 chance, il y a encore beaucoup de choses à faire,
18:33 mais par rapport aux conditions
18:35 des femmes au début du siècle,
18:37 il y a quand même un certain... Allez-y, c'est chez Ramsey.
18:39 - Bellefond
18:41 publie "Les oracles" de Margaret Kennedy,
18:43 donc on vous avait parlé de festin,
18:45 de divorce à l'anglaise, en fait, pour tout
18:47 vous dire, moi je pensais qu'elle était contemporaine.
18:49 - Mais non, elle est... - J'ai réellement...
18:51 Mais elle est d'une modernité
18:53 absolument incroyable, à aucun
18:55 moment, je ne me suis dit qu'elle
18:57 n'était pas contemporaine,
18:59 elle est née en 1929, je crois...
19:01 - C'est ça, mais c'est des réimpressions, en Angleterre c'est un...
19:03 - Début du... Oui, c'est ça, fin 19ème,
19:05 c'est des réimpressions, mais formidable,
19:07 Margaret Kennedy, festin, allez-y,
19:09 c'est un petit bijou,
19:11 donc de cet hôtel,
19:13 cette pension de famille, cherché en suspens
19:15 d'une falaise, et celui-ci, je ne l'ai pas lu,
19:17 mais je viens de le recevoir, je vous le signale
19:19 pour ceux qui aiment Margaret Kennedy,
19:21 "Les oracles", c'est toujours,
19:23 c'est d'une justesse, sur les
19:25 portraits des personnages,
19:27 et on voit que la nature humaine n'a pas
19:29 vraiment changé,
19:31 et c'est toujours un peu
19:33 grinçant, c'est divertissant,
19:35 c'est intelligent, donc Margaret
19:37 Kennedy, "Les oracles", c'est
19:39 chez... Non, c'est à la table ronde,
19:41 c'est à la table ronde, pardon, j'ai dit une bêtise.
19:43 Et puis ce livre qu'on m'a
19:45 fait passer ici, Esteban
19:47 me l'a donné, il a reçu "Christophe Hardy,
19:49 l'incroyable destin des héros de roman".
19:51 Alors, Christophe Hardy, il est écrivain,
19:53 poète, musicien, et il s'est intéressé
19:55 en fait à D'Artagnan,
19:57 à Julien Sorel, à Cosette, à Emma Bovary.
19:59 Il a essayé de
20:01 comprendre un peu d'où venaient ces personnages,
20:03 le rapport qu'ils avaient avec leurs auteurs,
20:05 pour des gens qui sont pour le coup passionnés
20:07 de littérature, mais c'est
20:09 super intéressant sur
20:11 Emma Bovary, c'est la façon
20:13 dont Flaubert
20:15 l'a imaginé. - D'Artagnan,
20:17 c'est incroyable, quand on sait qu'il est mort à Maastricht,
20:19 sur un truc, et que c'était vraiment...
20:21 qu'il a été fouquet, c'est incroyable.
20:23 - Je vous le conseille pour ceux qui aiment
20:25 la littérature, c'est chez Novis,
20:27 l'incroyable destin des héros de roman.
20:29 Quoi d'autre ? Petit livre pour enfants ?
20:31 - Oui, je viens de recevoir ça de
20:33 Sabina Anne, "Je suis un dragon". Regardez-nous
20:35 en podcast, d'ailleurs vous êtes de plus en plus nombreux, je vous en
20:37 remercie. - Absolument.
20:39 - Et c'est l'histoire d'un
20:41 dragon, alors...
20:43 Je vais vous montrer les...
20:45 - Oui, ils sont très beaux. - Regardez, alors
20:47 c'est des grenouilles, on est dans une mare,
20:49 il n'y a que des grenouilles. Et là, ils se disent "mais qu'est-ce
20:51 que c'est que cette grosse grenouille ?"
20:53 Et voilà, alors là, vous avez sur la page,
20:55 en fait, pour leur prouver que c'est un dragon,
20:57 il va souffler le feu et tout, et les grenouilles,
20:59 elles sont folles parce qu'elles se disent "mais on a plein de
21:01 coups de soleil à cause de toi" et tout, et c'est une belle
21:03 comment...
21:05 - Sur la différence. - Dissertation.
21:07 Alors ça fait un peu bateau-différence, mais c'est
21:09 exactement ça, et c'est... Et puis c'est un
21:11 humour, j'adore les dessins.
21:13 Donc regardez-nous en podcast. - Ce n'est pas
21:15 parce qu'il est vert et gluant que c'est une grenouille,
21:17 il est en maillot de bain. - C'est incroyable.
21:19 - Elles ont l'air niaises, les grenouilles, elles sont
21:21 sur le... Non, non, mais franchement, c'est
21:23 une pure mer... J'adore, j'adore
21:25 cette... - Ce livre est très chouette. - Ah ouais ?
21:27 - C'est Sabina-Anne, il faut le dire. Il y a celui-ci
21:29 qui est très mignon, Nina et Bruno,
21:31 chez Robert Lafonjeunesse, Serena, Giuliano
21:33 et Matou, avec un
21:35 dessin assez ludique
21:37 aussi pour une petite
21:39 fille qui part en voyage avec son
21:41 chat à Rome, et donc
21:43 c'est la découverte de Rome, de l'Italie,
21:45 et avec une histoire, évidemment,
21:47 à découvrir, une rencontre qu'elle va
21:49 faire là-bas, elle va rencontrer un garçon qui lui a un chien.
21:51 C'est un peu plus
21:53 grand, je pense que c'est vers
21:55 7-8 ans, et puis
21:57 il y a des petits mots d'italien à apprendre, donc si vous avez
21:59 prévu de partir en Italie, et puis
22:01 pour les... Il y a toute la collection
22:03 chez Mouche, Moucheron, à l'école
22:05 de l'Oisir, qui sont super, c'est
22:07 des petits livres où il y a un petit peu plus de textes,
22:09 ça y va progressivement, il y a toujours les
22:11 dessins, et puis dès que vous avancez un petit peu,
22:13 ben voilà, c'est toujours des histoires
22:15 très mignonnes, celui-là,
22:17 Vibidia,
22:19 la coccinelle super inquiète,
22:21 parce qu'elle a perdu ses points, je crois que vous en avez
22:23 parlé, tous ses points lui sont retirés,
22:25 elle n'a plus le droit de voler.
22:27 Comment elle va faire ?
22:29 Eh ben je vous laisse le découvrir. - C'est une très jolie collection.
22:31 - Faites lire vos enfants,
22:33 et lisez, lisez des livres,
22:35 le pouvoir de la lecture, il n'y a rien de tel.
22:37 Merci Gérard, on se retrouve la semaine prochaine.
22:39 Sud Radio, le coup de cœur
22:41 des libraires. Valérie Expert,
22:43 Gérard Collat.