• il y a 9 mois
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Il va nous dire un peu plus sur son métier qui intrigue tant, son quotidien, ses études, l'histoire la plus folle qu'il a vécue.
00:05 Franchement, c'est un truc de fou. Il est avec nous. Philippe Boxo, applaudissements pour lui. Il peut rentrer direct.
00:10 [Applaudissements]
00:15 – Merci Philippe. – Merci beaucoup d'être là.
00:17 Ça me fait très plaisir de vous voir. Merci.
00:19 – Philippe Boxo, entretien avec un cadavre.
00:22 "Médecin légis fait parler les morts, frisson garantie", c'est très fort.
00:25 Ces deux livres sont fous. "Les morts ont la parole".
00:27 Franchement, je suis passionné vraiment par ce monsieur et par ce qu'il fait.
00:33 Je pense que vous aussi autour de la table. Merci d'être là.
00:36 Alors, il vient de nous expliquer, Gilles Verdez, il y a un instant,
00:38 c'est quoi exactement le rôle d'un médecin légiste.
00:40 Est-ce que vous pouvez nous expliquer à votre manière ?
00:42 – Mieux que lui, c'est ça que vous lui dit ? – Oui, mieux que lui, exactement.
00:44 Voilà, bravo, merci. – Mais je l'aime bien.
00:46 – Ah c'est vrai ? – L'histoire de la médecine légale…
00:48 – C'est la première fois qu'un mec dit ça. [Rires]
00:52 – Ça fait longtemps qu'on le connaît aussi. – Oui, c'est ça.
00:54 À un moment, quand on connaît les gens depuis longtemps, même quand on…
00:56 – Oui, c'est ça, on a l'impression qu'ils sont de la famille.
00:58 – Exactement, bah oui, en fait c'est ça.
00:59 Il y a toujours un mec dans la famille qui dit des conneries.
01:01 [Rires]
01:02 – Le tonton. – Exactement.
01:04 – La médecine légale, c'est l'art de répondre à deux questions en fait.
01:07 De quoi quelqu'un est mort et quand il est mort.
01:09 C'est essentiellement ça. Ça c'est sur les morts.
01:11 Et puis on a un aspect vivant où on examine des personnes vivantes,
01:14 notamment pour déterminer si effectivement elles ont reçu des coups de blessure,
01:18 si effectivement elle a eu viol, etc.
01:20 Donc c'est un métier qui est très diversifié.
01:23 La seule chose qu'on ne fait pas c'est soigner.
01:25 – C'est ça. Comment on décide de devenir médecin légiste ?
01:28 – Ah ben j'en sais rien. En fait…
01:29 – Comment vous avez décidé vous ? Parce que c'est un excès.
01:31 – J'ai décidé ça très tard. J'étais médecin généraliste.
01:33 – C'est ça. – Donc un médecin de famille, médecin traitant.
01:36 Et on est venu me chercher, le patron de la médecine légale est venu me chercher
01:39 en me disant "écoute, tu as fait de l'autopsie quand tu étais plus jeune,
01:41 quand j'étais étudiant, et j'ai accepté de rentrer chez lui
01:45 parce que vous savez, quand on commence à la médecine générale,
01:47 on n'a pas beaucoup de patientèles, donc je pouvais faire les deux en même temps.
01:50 Et puis à un moment donné, j'ai dû choisir et j'ai choisi pour la médecine légale.
01:53 – Alors c'est vous qui identifiez les corps, c'est pas ?
01:55 – Oui. – Au début, c'est pas assez…
01:57 – J'étais en train de penser justement que pour vous identifier,
01:59 même si vous êtes putréfié, ce sera top, parce qu'avec les tatouages que vous avez,
02:02 on vous retrouve tout de suite. – Tout de suite, exactement.
02:03 – C'est pas bête, c'est pas bête. – C'est sympa de vous en sortir de bonne mode.
02:08 [Rires]
02:10 Vous me direz. Non mais c'est vrai.
02:12 Et au départ, c'est quand on y va la première fois, comment ça se passe ?
02:19 – J'avais fait de la dissection avant, donc j'étais drillé.
02:23 La plus grande difficulté, c'est pas tellement par rapport au cadavre,
02:26 c'est par rapport au cadavre putréfié.
02:28 Lui, ça cause problème parce que c'est pas un corps habituel,
02:30 c'est un corps qui est en décomposition.
02:32 On a non seulement l'aspect, mais on a aussi l'odeur qui est particulièrement prégnante.
02:37 Voilà, là ça a été difficile.
02:38 Mais voilà, avec le temps, on s'habitue, on franchit les étapes
02:41 et ça finit par aller.
02:43 – Alors, c'est quoi la mort la plus insolite que vous avez vue ?
02:47 – J'en ai eu beaucoup.
02:47 – Ah ouais, bah allez-y, vous pouvez nous en raconter, on a le temps.
02:49 Vous pouvez nous en raconter plein, on adore ça.
02:50 – Ah oui, bah alors, j'ai deux fermiers qui s'aiment pas, tu vois.
02:54 Ils se regardent, ils habitent pas très loin l'un de l'autre,
02:56 ils sont sur une colline séparée et t'as un fermier qui voit l'autre
02:59 en train de jeter sa femme au cochon, dans une auge à cochon.
03:02 Il y a eu 8, 9 cochons là-bas et il jette sa femme.
03:05 Il prévient la police, la police arrive.
03:07 La police, quand elle arrive, ne trouve plus la femme,
03:09 il n'y a plus rien dans la mangeoire au cochon,
03:12 dans la maison elle n'est pas non plus, mais sa voiture est là,
03:14 ses objets sont là, son portefeuille, son GSM, tout est là.
03:16 Donc, clairement, elle ne peut pas être loin.
03:19 Et l'option cochon est une option que les policiers regardent comme plausible.
03:23 Donc, ils préviennent le procureur, le procureur m'appelle,
03:26 j'arrive sur place, mais en arrivant, je téléphone au policier en disant
03:28 "écoutez les gars, vous devez me buter le plus gros cochon".
03:32 Ils m'ont dit "mais pourquoi le plus gros ?"
03:34 "Bah, c'est pas compliqué, t'es gros, tu bouffes".
03:36 Donc, le plus gros cochon, c'est forcément celui qui a bouffé le plus.
03:40 Donc, c'est forcément chez lui que j'ai le plus de chances
03:42 de trouver des morceaux de la dame.
03:43 Vous voyez ?
03:43 - Oh là là !
03:44 - Voilà.
03:45 - Oh la vache !
03:45 - Ils n'étaient pas très d'accord pour buter le cochon,
03:47 mais je les ai convaincus, je leur ai dit "écoutez, c'est pas grave,
03:49 si vous ne voulez pas, demain, quand il aura défequé,
03:53 vous irez chercher dans ses matières fécales,
03:55 les cheveux et les dents de la dame,
03:56 parce que c'est la seule chose, le cochon ne digère pas".
03:59 - Et alors, et donc ?
04:00 - Ah bah, ils l'ont buté.
04:01 - Bah oui !
04:02 - Bah oui, tu vas pas attendre le lendemain.
04:04 - Est-ce que le cochon a été mangé ?
04:06 - C'est incroyable.
04:06 - Le cochon n'a pas été mangé, non.
04:08 - Ah, c'est fou, ouais.
04:09 - Donc, on aurait pas fait ça, le corps était dans le halouf.
04:11 - Ouais.
04:12 - Attendez, mais ça veut dire qu'un cochon est capable de manger
04:16 l'entièreté d'un corps ?
04:17 - Ouais.
04:17 - Même les os.
04:18 - Ouais, il faut un peu les entraîner.
04:20 - Un halouf ?
04:20 - Oui, comme dans le film "Anibal", tu vois ?
04:22 Eh bah, on voit ça dans le film, et c'est vrai.
04:24 C'est vrai, c'est spatialement.
04:26 - Les cochons aiment bien la chair humaine,
04:27 à condition d'un peu les entraîner.
04:29 - Ouais, c'est fou.
04:30 - Enfin, je donne pas des tuyaux, là, mais quand même.
04:31 - Bah ouais, parce que si tu veux faire disparaître un corps,
04:33 en fait, il faut le jeter au cochon.
04:34 - C'est une très bonne technique.
04:34 - Ouais, mais pour récupérer les dents et les cheveux.
04:36 - Ouais.
04:37 - C'est dingue.
04:38 - Il y a des tas de façons.
04:39 - Il y a des tas de façons de faire disparaître un corps.
04:40 - Apparemment, elle veut combattre quand même.
04:41 - Oui, c'est vrai.
04:42 - Elle est très sérieuse, il faut récupérer les dents et les cheveux.
04:46 - C'est quand même flippé, là.
04:48 Et c'est quoi, les autres histoires, là-dedans ?
04:49 Vous pouvez nous en raconter plein, on a le temps.
04:51 Moi, j'ai rien à faire.
04:53 - Vous savez, j'ai une dame qui se séparait de son mari,
04:55 elle avait un amant.
04:57 Ça commence toujours mal, les histoires avec les amants.
04:58 - Valérie Bénigne ?
04:59 - Ah oui ?
05:02 - Ah bon ?
05:03 - C'est un balai, hein ?
05:05 - C'est pas la dernière.
05:06 - Dans cette histoire-là, t'as une femme qui a un amant,
05:09 elle se dispute avec son mari, il avait quitté la maison,
05:11 mais il revient, enfin, c'est un vrai casse-tête.
05:15 La voiture du mari est devant la maison,
05:17 son GSM n'a plus matché depuis longtemps,
05:19 sa carte de crédit non plus.
05:20 Donc, quand t'as une bagnole qui bouge pas,
05:21 un GSM qui ne fonctionne plus, en tout cas, qui ne matche plus,
05:25 et une carte de crédit qui débite pas, en général, t'es mort.
05:27 Donc, on commence à chercher après le mari,
05:30 et la femme n'avait jamais réussi à faire démarrer la voiture de son mari.
05:32 Il y avait un code au démarrage, elle ne le connaissait pas,
05:34 elle est restée devant la maison.
05:35 Donc, on a interpellé la dame en disant "Madame, où est votre mari ?"
05:39 Alors, au bout d'un petit moment, je vous passe,
05:41 elle dit quand même qu'elle l'a tué,
05:43 qu'elle l'a découpé en morceaux avec une hache qui traînait dans la cuisine,
05:47 tout le monde a une hache qui traîne dans sa cuisine,
05:49 qu'elle l'a mis dans des sacs fraîcheurs,
05:50 tu vois, c'est des sacs comme au congélateur.
05:53 Et puis, elle l'a mis au congélateur, effectivement,
05:55 et tous les soirs, entre 20h et 22h,
05:58 elle le faisait brûler dans l'incert.
05:59 Tu vois, les incerts, c'est les cassettes à bois.
06:02 Et au bout de quelques jours,
06:03 le mari est passé complètement par la cheminée,
06:05 les cendres, il les a bêtement ramassées.
06:07 On n'a pas cru.
06:09 Il y a un psychiatre qui l'a vu et qui a dit "Non, non,
06:11 cette dame, elle raconte n'importe quoi, ça, c'est de la foutaise.
06:14 Elle fabule, c'est une malade."
06:16 Oui, c'est une malade, mais on ne trouvait quand même pas le mari
06:18 qui devait bien être passé quelque part.
06:19 C'est pas par la cheminée, c'est par ailleurs.
06:21 Donc, la juge d'instruction me demande
06:24 "Est-ce que tu pourras interroger madame ?"
06:26 Je lui demande.
06:28 "Il est sans doute resté des morceaux de corps,
06:30 des morceaux de dos, etc.
06:31 Toi, tu sais, elle, elle ne sait pas nécessairement.
06:34 Questionne-la."
06:35 C'est ce que j'ai fait.
06:36 Tout ce qu'elle m'a décrit était parfait,
06:38 ça correspondait exactement à ce que l'on trouve après
06:40 qu'un cadavre a été brûlé,
06:42 dans la température qui correspond à l'insert,
06:45 j'ai donné la marque à l'insert,
06:47 et effectivement, elle l'a tué de cette manière-là.
06:49 Donc, elle l'a tué, elle l'a haché dans la cuisine,
06:51 elle l'a découpé et elle l'a fait brûler.
06:52 20 heures, juste le moment où les enfants sont au lit,
06:56 quand même, c'est pas dans la cheminée,
06:58 donc c'est bien que les enfants soient au lit.
06:59 Et 22 heures parce que les voisins dans l'entourage
07:01 risquaient d'être un peu interpellés
07:03 par une odeur particulière.
07:05 Voilà.
07:05 – Incroyable, c'est incroyable, ça c'est génial.
07:07 – C'est dingue, je sais pas.
07:08 – Ça c'est des gens en lambda en plus.
07:09 – Oui, c'est un pied facile.
07:10 – C'est des gens en lambda.
07:11 Donc c'est la dame que tu croises toujours en rue
07:13 et qui… en fait, tout le monde est capable de tuer.
07:16 – Alors, celle qui est très intéressée par…
07:20 apparemment tout ça…
07:21 – Arrêtez de dire ça, je vais avoir des problèmes moi.
07:23 – Bah, Carla, vous vouliez poser une question.
07:24 – Non, j'ai une question justement parce que
07:26 vous disiez que c'était un profil lambda,
07:29 pour vous c'est quoi le cap ?
07:30 Parce que découper de la chair, c'est pas naturel.
07:33 Il faut qu'il se passe quelque chose.
07:35 – Cette dame-là avait travaillé en boucherie, ça l'aidait un peu.
07:37 – Ah, bah voilà, d'accord.
07:38 – Ça l'aidait un peu, il fallait couper, etc.
07:40 – Oui, mais tuer un mouton et tuer un être humain,
07:43 c'est pas la même chose quand même.
07:44 – Non, c'est pas pareil.
07:45 – Quand même.
07:46 – J'aurais des difficultés pour le mouton.
07:47 – Ouais.
07:48 [Rires]
07:49 – Ça arrive, c'est vrai.
07:50 – Non, je rigole.
07:51 – Oui, Augustin.
07:52 – Je pense qu'on est nombreux ici à avoir une hantise,
07:53 c'est d'être enterré en étant encore vivant
07:56 mais que personne ne se rende compte.
07:57 Est-ce que ça vous est déjà arrivé d'avoir un cadavre qui arrive
08:00 et en fait vous vous rendez compte qu'il est vivant ?
08:02 – Oui, mais c'est pas un cadavre qui était enterré.
08:04 Donc les policiers m'appellent en me disant
08:06 "écoute, on a un mort, est-ce que tu peux venir ?"
08:08 J'arrive, je viens sur place, je monte, il y a quelques états.
08:11 Et en arrivant, le policier me dit "écoute, on vient d'appeler le SAMU,
08:15 il n'est pas mort".
08:16 Je dis "comment ça, il n'est pas mort ?"
08:17 "Non, il n'est pas mort, il est couché par terre,
08:19 on ne l'a pas touché, il n'est pas mort."
08:20 Et en fait, le type avait une prothèse de hanche, tu vois,
08:23 il avait l'uccès, il était tombé par terre,
08:25 il était rentré en hypothermie à cause du contact du sol,
08:27 il n'a pas réussi à se relever, donc il est rentré en hypothermie.
08:29 Il ne réagissait pas bien quand on l'a appelé.
08:31 Et ils se sont rendu compte qu'il était vivant
08:33 quand le policier a passé sa main sous le corps.
08:35 Il a essayé d'aller dans la poche intérieure du veston
08:37 pour aller chercher son portefeuille avec sa carte d'identité, tu vois.
08:40 Et au moment où il a attrapé le portefeuille, il l'a retiré.
08:42 C'est à ce moment-là que le cadavre lui a attrapé le bras.
08:44 – Oh, c'est énorme !
08:46 – Il a eu la trouille de sa vie.
08:49 – Il a dit "Restez-moi !"
08:51 – Il a eu la trouille !
08:53 – Pas l'oseille, pas l'oseille, vraiment !
08:55 – C'est incroyable, c'est une histoire.
08:57 – Il s'en est sorti ?
08:59 – Le type s'en est sorti, il a encore vécu 2-3 ans.
09:01 – C'est fou, c'est fou.
09:03 – Il a mort d'autre chose.
09:05 – Docteur, est-ce que ça vous est arrivé de refuser
09:07 parce que c'était trop horrible, parce que c'était un enfant,
09:09 parce que votre déontologie ne le permettait pas ?
09:11 Ou est-ce que vous acceptez tout le temps ?
09:13 – Ma déontologie ne me permet pas de refuser,
09:15 sauf si ce sont des gens que je connais ou des gens de ma famille.
09:17 L'autopsie est un excellent service à rendre à quelqu'un.
09:19 Si quelqu'un me bute un jour, j'aimerais quand même bien qu'on le trouve.
09:23 Donc l'autopsie est certainement un service à rendre aux morts,
09:27 mais aussi à la famille.
09:29 Comme disait Gilles avant que je n'entre,
09:31 savoir de quoi quelqu'un est mort, c'est une question
09:33 qui va te poursuivre pendant toute ta vie
09:35 si tu n'as pas les réponses correctes.
09:37 Et ce sont des gens qui ne vivent plus.
09:39 Ce sont les familles qui sont parfois anéanties
09:41 parce qu'elles n'ont pas les réponses qu'elles attendraient.
09:43 J'ai quelqu'un qui m'a contacté hier en me disant
09:45 "Je ne suis pas sûr que mon beau-frère soit mort, pendu ou suicidé.
09:49 Comment l'a trouvé ? Est-ce que vous pouvez nous aider ?"
09:51 Je vais l'aider. Mais voilà, c'est important.
09:54 Donc ma déontologie me permet de tout faire,
09:56 sauf les gens que je connais et ma famille.
09:58 Et les enfants, ce n'est pas le plus marrant, mais il faut le faire.
10:01 – Vous avez déjà parlé du crime parfait, c'est quoi celui-là ?
10:03 – C'était ma question !
10:05 – Ah oui, il fallait la poser avant moi.
10:07 [Rires]
10:12 – C'est celui qu'on ne découvre pas.
10:14 – Alors le crime parfait, tu n'as pas de recette.
10:16 Ça peut être une mort naturelle qui passe au bleu,
10:18 ça peut même être un meurtre que l'on prend pour un suicide.
10:21 – C'est ça. – Oui, ça arrive.
10:23 – C'est ça en fait.
10:25 – C'est celui qu'on ne découvre pas, quelles que soient les conditions.
10:28 – Est-ce que c'est encore possible aujourd'hui avec l'ADN,
10:30 les téléphones, les canards, les caméras ?
10:33 – Il y a plein d'histoires qui ne sont pas élucidées.
10:36 – Oui, mais ça ne veut pas dire que c'est un crime parfait,
10:38 ça veut dire peut-être que les enquêteurs n'ont pas été assez bons,
10:40 qu'ils ne se sont pas assez penchés sur l'histoire.
10:42 – Si on te dit une histoire, tu as des personnes sur la table.
10:44 À la table, tu as un médecin traitant, un médecin de famille,
10:46 qui est le médecin de famille à la fois du monsieur qui reçoit,
10:48 de la dame qui reçoit. La dame qui reçoit, une nièce.
10:51 La nièce est là et il y a deux autres invités.
10:53 La nièce, la tante, pardon, veut tuer son mari.
10:56 – D'accord.
10:57 – Elle s'est accoquinée avec le médecin qui est son amant,
11:00 qui lui a filé des cachets visé cardiaque,
11:02 qu'elle a détruit dans la cuisine, les cachets,
11:05 elle les a mis dans le couscous, pas tout,
11:08 mais dans le couscous pour que le mari meure devant tout le monde à la table.
11:11 Il n'est pas mort.
11:12 Elle est retournée dans la cuisine, heureusement, il restait du médicament.
11:17 Et ils avaient prévu un dessert.
11:19 En fait, ils avaient envisagé même de ne pas prévoir le dessert
11:22 parce qu'ils pensaient qu'il serait mort avant.
11:24 Mais elles avaient quand même prévu un dessert.
11:26 La tante a vidé ce qui restait du médicament dans le dessert,
11:29 c'était une crème fouettée devant une crème fraîche.
11:32 Elle a commencé à virer, elle a commencé à passer au vert
11:35 à cause de la présence du médicament.
11:37 Donc, elles ont baissé la lumière dans la salle pour faire plus intimiste
11:40 et elles ont servi le mari qui est mort à table
11:42 et c'est le médecin traitant qui a constaté le décès.
11:44 On ne l'aurait jamais su.
11:46 On l'a su pourquoi ?
11:47 Parce que le médecin traitant n'a rien trouvé de mieux que de sortir avec la nièce.
11:50 Du coup, la tante s'est vengée et l'a dénoncé la nièce qui était là.
11:53 - Mais sinon, ça aurait été passé...
11:55 - C'était au bleu.
11:56 - Parce que le poison reste donc...
11:57 - Non, mais c'est incroyable.
11:58 - Ah ouais ?
11:59 - C'est fou, ça.
12:00 - Mais ces produits auraient pu être détectés, non ?
12:02 - Ces produits peuvent être détectés, mais tu dois avoir des prélèvements.
12:04 Si tu ne les as pas, tu ne peux pas naviguer.
12:06 - Oui, incroyable.
12:07 - Quelle est l'histoire la plus folle que vous avez vue ?
12:09 Un truc qui vous a traumatisé à en faire, des cauchemars.
12:11 Est-ce que vous faites des cauchemars d'abord ?
12:12 Parce que moi, c'est votre métier, je suis sûr que je ne dors pas de la nuit.
12:14 - Ah oui.
12:15 - Parce que je repense à toutes les scènes.
12:16 Mais quel est le truc le plus horrible, le plus fort que vous avez vu ?
12:18 Vous avez dit ça, ça, je ne m'y attendais pas.
12:20 Vous avez fallu du temps pour...
12:21 - C'est le mort d'enfant.
12:22 J'en parle pas dans mon livre.
12:23 - Ah oui.
12:24 - C'est ça.
12:25 - Je ne peux pas.
12:26 - C'est une affaire qui a secoué la région Liège.
12:28 Je suis Liégeois, j'habite Liège.
12:29 Je suis prof à l'université de Liège.
12:31 Et c'est une affaire qui concernait deux enfants, deux gamines
12:34 qui ont été violés et tués par un bonhomme
12:37 qui ensuite s'en est débarrassé.
12:38 Mais c'est une histoire que je ne raconte pas
12:40 parce que je n'ai pas envie d'être dans le voyeurisme.
12:43 Mais en même temps, mes bouquins, c'est quand même un petit peu de voyeurisme.
12:45 Parce que les gens aiment bien découvrir ce qu'est la mort,
12:48 découvrir comment on meurt, etc.
12:50 Et j'essaie de faire aussi un peu de science dans mes livres,
12:52 d'expliquer ce qui se passe, comment on meurt, pourquoi on meurt, etc.
12:56 Donc c'est l'histoire la plus terrible que j'ai connue.
12:58 Mais je n'ai jamais, jamais, jamais fait de cauchemar.
13:01 Ça ne me gêne pas.
13:03 Mais non, tu es mort, tu ne souffres plus.
13:04 - Bien sûr.
13:05 - Alors c'est triste pour ceux qui restent.
13:06 Mais pour la personne qui est morte, elle ne se rend même pas compte.
13:08 Donc voilà, il faut le voir d'une autre manière.
13:10 Il faut le voir avec un autre...
13:11 Le prisme que j'utilise n'est pas le même que celui de Monsieur Tout-le-Monde.
13:14 - Il n'y a nade.
13:15 - C'est ce qui me permet de vivre.
13:16 - C'est vrai que c'est peu habituel comme métier.
13:17 Mais est-ce que c'est un rêve d'enfant ?
13:18 - Ah non, pas du tout.
13:19 - Ah, pas du tout.
13:20 - Quand j'étais enfant, je voulais être policier.
13:22 Et puis, je voulais être prêtre.
13:24 Et puis, je voulais être médecin généraliste.
13:26 Et puis, je suis médecin légiste.
13:27 - Mais son métier est fou parce que, à chaque fois,
13:30 quand il y a quelqu'un qui est mort, on ne dit jamais...
13:31 Tout de suite, on dit condoléances.
13:33 On dit toujours, il est mort de quoi ou il est mort comment ?
13:35 On veut tout le temps savoir.
13:36 - Toujours.
13:37 - Jamais on ne vous a dit à quelqu'un, il est mort,
13:38 il n'y a jamais qu'à dire, ah, il est mort, bon, bah, fais à son âme.
13:40 - Toujours, il est mort comment ?
13:41 - Tu imagines, ça, c'est le cuidam qui vient rencontrer
13:44 la personne qui subit le deuil.
13:46 La personne qui subit le deuil, elle, elle a vraiment, mais envie de savoir.
13:49 - Elle a besoin.
13:50 - Vraiment, besoin.
13:51 - Qu'est-ce que vous pensez de l'affaire Xavier Dupont-de-Viligonesse ?
13:55 - C'est une affaire top.
13:57 Enfin, vous voyez dans mes yeux que ça brille
14:01 parce que c'est une affaire qui est exceptionnelle.
14:03 Et j'aime bien les affaires exceptionnelles.
14:05 Tout le monde aime les affaires exceptionnelles dans mon métier.
14:08 Et ces affaires, je ne vais pas dire dont on rêve,
14:10 mais on sait de toute façon que ça va arriver.
14:12 Vous savez, moi, je me réjouis qu'il y ait un meurtre quand je suis de garde.
14:15 Vous allez me dire, tu te réjouis que quelqu'un meure.
14:17 Non, mais de toute façon, ça va arriver.
14:19 Donc, autant que ce soit quand je suis de garde
14:22 parce que ça me plaît de l'étudier, de l'analyser.
14:25 Tout à l'heure, tu me posais la question,
14:27 quelqu'un qui n'est pas mort.
14:29 J'ai une dame, un truc extraordinaire,
14:31 elle est couchée dans son cercueil, tu vois,
14:33 et il y a sa petite voisine, Ernestine, qui vient lui rendre visite,
14:36 et c'est deux dames en plus de 80 ans.
14:38 Et elle arrive devant le cercueil,
14:41 et moi, j'ai une dame qui est morte devant le cercueil,
14:45 et je me dis, c'est celle qui est dans le cercueil qu'on a laissée tomber.
14:49 Qu'est-ce qui se passe ? Je ne comprenais pas. En fait, pas du tout.
14:51 La dame qui est dans le cercueil s'est relevée
14:54 au moment où sa voisine est arrivée,
14:56 et c'est la voisine qui, en la voyant, a fait une crise cardiaque
14:58 et est morte sur place.
15:00 Non, mais c'est incroyable.
15:02 C'est fort.
15:03 Non, mais c'est incroyable.
15:05 Alors, j'aimerais qu'on parle dans un instant de l'affaire Jonathan Daval,
15:09 puisque vous avez dit que sur Jonathan Daval, vous le saviez depuis le début,
15:13 vous avez nous expliqué tout ça dans un instant,
15:15 et puis dans un instant, Alexandre Benalla sera avec nous,
15:18 dans une émission de fou ce soir, face à des menaces sur C8.
15:21 Alexandre Benalla sera avec nous, puisque vous avez vu,
15:23 le chef de l'État, Emmanuel Macron, annule sa visite en Ukraine
15:25 pour des raisons de sécurité.
15:27 Alexandre Benalla nous dévoilera tous les secrets de la sécurité présidentielle,
15:31 et on fera un petit quiz avec lui quand même.
15:34 Voilà, parce que vous avez vu, sur les réseaux,
15:36 il dit souvent "Allez vous faire cuire un oeuf,
15:37 on va lui montrer des personnages,
15:39 on va voir s'ils vont se faire cuire des oeufs ou pas".
15:41 Et dans un instant, j'ai vraiment envie d'avoir votre sentiment
15:43 sur l'affaire Daval.
15:44 Est-ce que vous pouvez nous raconter une dernière histoire ?
15:46 Parce que là, on se régale, franchement.
15:48 Merci, alors, on se régale.
15:50 C'est dur de dire ça, mais...
15:52 C'est vrai.
15:54 C'est face à Anouna.
15:56 Merci d'être avec nous, des témoignages du débat.
15:58 Dans un instant, Alexandre Benalla sera avec nous,
16:00 et demain, on aura deux membres de la secte de Raël.
16:04 Alors, je sais que ça fait un carton sur Netflix,
16:06 c'est le premier mondial sur Netflix, le documentaire.
16:08 Eh bien, il y en aura deux qui seront avec nous demain
16:10 pour un témoignage exclusif.
16:12 Et il y aura Georges Fenech, d'ailleurs, qui sera avec nous,
16:14 puisque c'est lui qui a démantelé la secte Gilles Verbet.
16:16 Avec nous, Georges, demain, bien entendu, lorsqu'il était...
16:20 Président de la MIVILU, de la Mission Contre les Sectes.
16:22 Exactement. Merci, Gilles. Vous voyez, il sait tout.
16:24 Alors, on est avec Philippe Boxo.
16:26 Franchement, tout le monde, là, pendant la pause,
16:29 tout le monde me dit qu'est-ce qu'on se régale avec Philippe Boxo.
16:32 Philippe Boxo entretient avec un cadavre,
16:34 un médecin légiste fait parler les morts,
16:36 et il y a deux livres qu'il faut que vous ayez absolument.
16:38 Les morts ont la parole.
16:40 Franchement, vous avez vu toutes les histoires qu'il nous raconte,
16:42 il y en a encore plein d'autres.
16:44 C'est passionnant.
16:45 Justement, sur l'affaire Jean-Latent Daval, Philippe,
16:48 vous disiez tout de suite, vous avez su qu'il y avait un loup.
16:51 C'est un truc qu'on a parfois.
16:53 C'est quand, sur les affaires criminelles,
16:55 ça m'est arrivé plusieurs fois de deviner,
16:58 parce que c'est deviner, il n'y a rien de scientifique là-dedans,
17:03 mais de deviner qui est l'auteur à cause du comportement.
17:05 Alors, c'est souvent le mari, il faut quand même bien dire.
17:08 Qui a plus intérêt à tuer sa femme qu'un mari ?
17:11 Il y a l'amant.
17:12 J'ai déjà eu un mari et un amant qui s'est lié pour tuer la femme.
17:15 Ça, c'est déjà arrivé. C'est rare, c'est rare.
17:17 Mais c'est déjà arrivé.
17:18 Donc, quand tu regardes le mari,
17:20 tu regardes un peu la façon dont il se comporte,
17:22 dans le caldaval, en rien qu'en le regardant à la télé,
17:24 j'ai dit à ma femme, écoute, c'est lui.
17:26 – C'est sûr, il n'y avait pas de doute.
17:28 – C'était lui. La façon de se comporter.
17:30 Alors, c'est rien de scientifique, c'est certainement pas une preuve,
17:33 c'est pas non plus un témoignage, c'est rien du tout.
17:35 C'est un sentiment.
17:36 – Alors, est-ce que vous pouvez nous raconter…
17:38 Il m'a proposé deux histoires.
17:41 Vous allez choisir également, vous pouvez choisir.
17:45 Ou l'histoire avec la fourchette,
17:48 ou bien le suicide avec 14 coups de feu.
17:53 – Un suicide avec 14 coups de feu ?
17:55 – Le suicide avec 14 coups de feu.
17:57 – Moi j'avais choisi la fourchette.
17:59 – On peut pas avoir les deux ?
18:01 – On peut avoir les deux.
18:03 – Il y a même la brosse aussi.
18:05 – Alors, les deux.
18:06 – Pas la brosse.
18:07 – Donc les 14 coups de feu, c'est un record mondial encore aujourd'hui,
18:11 du nombre de coups de feu pour un suicide.
18:13 Avec ce tir d'arme-là, je l'ai publié dans des revues scientifiques,
18:17 parce que c'est vraiment exceptionnel.
18:19 C'est un gars qui décide de mourir,
18:21 et il utilise, pour que ça aie un arme à feu,
18:23 il utilise une carabine, une carabine à verrou.
18:25 Je ne sais pas si vous voyez ce que c'est, une carabine à verrou.
18:28 C'est-à-dire qu'il y a un loquet sur la partie supérieure à la carabine,
18:30 tu dois soulever le loquet, tirer vers l'arrière,
18:32 t'as la munition qui monte, tu pousses, tu fermes le loquet, tu tires.
18:34 Tu montes le loquet, tu tires en arrière, la douille sort,
18:37 la nouvelle munition monte, tu fermes le loquet, tu tires.
18:39 Il a fait ça 14 fois.
18:41 Et en fait, il avait mis l'arme dans le bonax,
18:43 c'est-à-dire qu'il l'a déposée face à son cœur,
18:45 mais le problème qu'il avait, c'est que ses bras étaient trop courts.
18:48 Donc il n'arrivait pas à la détente.
18:50 Il était obligé de mettre l'arme de profil,
18:52 mais en la mettant de profil, il n'a pas bien calculé
18:54 qu'elle allait éviter son cœur.
18:56 Donc il a tiré 14 fois pour se suicider.
18:59 Et il n'a jamais touché le cœur.
19:01 Il a touché 14 fois le poumon, ça oui.
19:03 Donc son poumon a bien détruit,
19:05 il a bien saigné dans la cavité pleurale.
19:07 Mais il est mort de 14...
19:09 Ce mec-là a dû se croire qu'il était immortel, je ne sais pas si tu te rends compte.
19:11 Dans les films, au premier coup de feu, t'es mort.
19:13 Et là, lui, au bout du quatre-seuxième, il n'était pas encore mort.
19:15 Il s'est couché là, attendu que ça vienne.
19:17 - Ah ! - Et vous n'avez jamais cru que c'était un meurtre ?
19:20 - Ben oui. - Si.
19:22 Mais ça n'était pas.
19:24 Les portes étaient fermées de l'intérieur,
19:26 il y avait des barres aux fenêtres, la fenêtre était intacte,
19:28 dans la pièce, il n'y avait personne.
19:30 Et on avait tous les indices qui montraient qu'il avait rechargé.
19:32 Par exemple, tu sais, quand il se tire dessus,
19:34 il saigne forcément à gauche, et sur un siège sur lequel il a rechargé,
19:37 on a des traces de sang sur le côté gauche.
19:39 On a du sang sur ses mains,
19:41 on a du sang sur les munitions qui restaient sur la table,
19:43 avec ses empreintes digitales dans le sang.
19:45 Donc on savait qu'il n'y avait que lui qui était intervenu.
19:47 - C'est très fort. - C'est fou.
19:49 - Et comment physiquement on a...
19:51 Il y a quand même une sens de douleur,
19:53 il faut de l'énergie pour aller recharger...
19:55 - Avec l'adrénaline, je pense. - Oui, oui, oui.
19:57 Mais il en voulait, hein.
19:59 C'est un Ardennais, c'est têtu, les Ardennais.
20:01 - On en a eu cette semaine dans le public, on les embrasse fort.
20:03 - On les embrasse. - Est-ce qu'on peut avoir...
20:05 Alors, ils veulent la fourchette aussi.
20:07 - Oui. - Ah oui ?
20:09 - Vendu, ça fait pas... - On peut avoir la fourchette.
20:11 - La fourchette ? - Oui, c'est quoi ?
20:13 - C'est un jeune homme qui est un gadailleur,
20:17 donc quelqu'un qui aime s'amuser et boire des bières.
20:19 On me dit qu'on aime beaucoup la bière.
20:21 - D'accord. - Et contre une bière,
20:23 il avale à peu près ce que l'on veut.
20:25 Et on lui a donné à avaler un morceau de fourchette de friterie.
20:27 Tu vois ? Les fourchettes à boulet,
20:29 pas les fourchettes à frites.
20:31 Oui, je suis belge, moi, les frites à boulet, ça me dit.
20:33 Vous, peut-être moins. C'est des fourchettes en plastique
20:35 dont la partie fourchette, donc moi, le manche,
20:37 fait 1,5 cm de long. - D'accord.
20:39 - 2 cm. Avec plusieurs dents, il y a 4 dents en moyenne.
20:41 Donc il a avalé ça, il a eu mal tout de suite,
20:45 et il s'est rendu à l'hôpital. Et à l'hôpital, il a dit,
20:47 il était avec un copain qui était aussi bourré que lui,
20:49 et ils ont dit qu'il avalait une fourchette.
20:51 À l'hôpital, on l'a pas cru.
20:53 On a fait une radio, mais à la radio,
20:55 le plastique est transparent, tu le vois pas.
20:57 Et donc à la radio, ils ont pas vu que la fourchette
20:59 était effectivement en place. Et le type est rentré chez lui,
21:01 comme il était pété, il s'est dit, je l'ai cru,
21:03 ça doit être faux, puisqu'ils me disent
21:05 que j'ai pas avalé de fourchette, c'est que je n'ai pas fait.
21:07 Il est rentré chez lui, il est mort 9 jours plus tard.
21:09 - Oh ! - En fait, la fourchette
21:11 était restée calée dans l'oesophage,
21:13 elle a traversé l'appareil d'oesophage,
21:15 elle a traversé l'aorte, l'aorte, c'est le plus gros vaisseau,
21:17 c'est l'artère qui part du coeur
21:19 et qui distribue le sang à tout l'organisme.
21:21 Elle a transpercé l'aorte, et à partir de l'aorte,
21:23 vers l'oesophage, le sang a coulé.
21:25 Il a rempli l'estomac, il a vomi une première fois,
21:27 la fourchette est tombée, et puis il a encore vomi deux fois,
21:29 et il est mort exsangue.
21:31 - Oh ! - Oh, là, c'est dingue !
21:33 - C'est pas Guy de Grenne, le gars.
21:35 - Comment ? - C'est pas Guy de Grenne, le gars.
21:37 - Ah, ça ? - Quel relou !
21:39 - Oui, Auguste.
21:41 - Quel est l'objet le plus incroyable
21:43 que vous ayez découvert en ouvrant un corps ?
21:45 - Dans un corps ?
21:47 - J'ai découvert une boule à neige.
21:49 Vous voyez ces boules à neige, à Paris,
21:51 il a tout refait, l'été.
21:53 C'est quelqu'un qui s'était poussé ça dans l'anus.
21:55 - Non.
21:57 - Et je l'ai mis sur la table de radio,
21:59 et quand on inclinait la table de radio,
22:01 on voyait que la neige descendait,
22:03 puis dans l'autre sens, elle descendait aussi.
22:05 (rires)
22:07 Et cette boule à neige, je lui avais complètement
22:09 déchiré les entrailles, et il avait fait une péritonite.
22:11 - Il est mort de ça ? - Il est mort de ça.
22:13 - C'est fou. Merci, Philippe Boxo,
22:15 pour votre entretien avec un cadavre.
22:17 Et les morts ont la parole, vous revenez nous voir
22:19 quand vous voulez, c'est incroyable, on vous adore.
22:21 Merci beaucoup, Philippe.
22:23 - Merci à vous.
22:25 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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