• il y a 10 mois
Immersion à la Brigade des Mineurs

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Personnes
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00:00 - En fait, je passe, comme j'avais dit, au maître.
00:03 - Ça s'est passé quand, vous pouvez me le dire ?
00:08 Ça a commencé quand ?
00:09 Avec quel âge environ, pour vous ?
00:11 - On sait rien, il y a 3 ans, je pense.
00:14 - 3 ans à peu près.
00:16 Et ça a duré jusqu'à quand ?
00:20 - En gros, ça peut être...
00:22 Comme dire, il y a 4 ans, oui.
00:25 - Tout petit, je rêvais d'aider les autres, sauver, secourir, protéger.
00:30 - J'ai eu des menaces de mort.
00:32 J'ai quitté le quartier.
00:35 - Finalement, j'ai changé de cap.
00:38 Je suis journaliste.
00:39 Et j'ai décidé d'aller à la rencontre de ces hommes et de ces femmes ordinaires
00:43 qui exercent des métiers hors du commun.
00:45 - Tu sais le premier interview ?
00:46 - Quand on l'a vu, on l'est monté à la maison, après il nous a revus.
00:51 Il nous a coursés avec son zizi en l'air.
00:54 Me voilà à Mulhouse, dans ce qu'on appelait autrefois une brigade des mineurs
00:58 et qu'on nomme aujourd'hui Unité de Protection Sociale.
01:01 7 policiers qui luttent au quotidien contre la pédophilie, le viol,
01:06 la prostitution et la maltraitance des mineurs.
01:09 - Je pense qu'il est mieux, là.
01:16 Yannick, l'ancêtre du service, 13 ans de brigade aux compteurs.
01:22 - C'est jamais marrant, de toute manière, d'enlever un gamin à ses parents.
01:26 Autant pour le gamin que pour les parents.
01:28 Jérôme a rejoint l'équipe après plusieurs années à la brigade de nuit.
01:33 - Il était comme ça, le zizi du monsieur ?
01:43 Tous travaillent sous les ordres de Gwenaël, 36 ans, capitaine.
01:50 Pendant une semaine, je vais plonger dans leur univers.
01:53 - Je sais pas, je sais pas.
01:56 - Vous savez pas ? On va rentrer chez vous, madame.
01:58 C'est la police, c'est la police, vous inquiétez pas.
02:01 - Police !
02:03 - Police !
02:05 - Police !
02:07 - Police !
02:09 - Police !
02:37 - On tâche !
02:38 Melouse est la 2e agglomération d'Alsace.
02:50 280 000 habitants.
02:52 Nous sommes lundi.
03:00 C'est mon 1er jour au sein de l'unité.
03:03 Je suis le 1er à venir.
03:04 Je suis le 1er à venir.
03:05 Je suis le 1er à venir.
03:06 Je suis le 1er à venir.
03:07 Je suis le 1er à venir.
03:08 Je suis le 1er à venir.
03:09 Je suis le 1er à venir.
03:10 Je suis le 1er à venir.
03:11 Je suis le 1er à venir.
03:12 Je suis le 1er à venir.
03:13 Je suis le 1er à venir.
03:14 Je suis le 1er à venir.
03:15 Je suis le 1er à venir.
03:16 Je suis le 1er à venir.
03:17 Je suis le 1er à venir.
03:18 Je suis le 1er à venir.
03:19 Je suis le 1er à venir.
03:20 Je suis le 1er à venir.
03:21 Je suis le 1er à venir.
03:22 Je suis le 1er à venir.
03:23 Je suis le 1er à venir.
03:24 Je suis le 1er à venir.
03:26 Et au même moment, il est sorti avec son sexe à l'air.
03:28 Apparemment, l'homme est un récidiviste.
03:31 Et ce n'est pas la 1re fois qu'il rôde près de cette cité HLM
03:36 avec la vilaine manie de s'exhiber.
03:38 C'est lui, c'est lui.
03:39 Il y a 3 jours, il m'a fait ça.
03:40 Ça veut dire la 3e fois en l'espace de 15 jours.
03:44 C'est la 3e fois en l'espace de 15 jours ?
03:46 Oui.
03:47 Cette personne-là ?
03:48 Cette personne-là.
03:49 Le manège aurait pu durer encore longtemps,
03:51 mais cette maman excédée a décidé de porter plainte.
03:55 Parce que ça commence à être inquiétant quand même.
03:57 Mais il ne fait pas ça devant les adultes, que devant les enfants.
04:01 J'entends bien.
04:02 Que devant les enfants.
04:03 Il faut interroger les jeunes témoins.
04:09 Et Gwenaël sait faire ça.
04:12 Il sait décrypter les mots des enfants.
04:15 T'installes ici ? Tu veux t'asseoir ?
04:21 Parfait.
04:23 La 1re petite fille à témoigner est très jeune.
04:25 Difficile de lui faire raconter avec précision ce qu'elle a vu,
04:30 sans la heurter.
04:31 J'ai vu.
04:33 Tu l'as vu ?
04:34 Oui, j'ai vu.
04:36 Après, il y avait déjà ma grande-sœur qui est partie devant.
04:40 Après, il y avait ma copine, après il y avait moi.
04:42 Et moi, et nous, quand elle nous a vus,
04:46 en fait, maman, elle était derrière, et nous, quand elle nous a vus,
04:49 il a monté sur le zizi, après, quand il a vu ma mère,
04:52 il a dit "j'étais juste en train de pêcher".
04:54 Coup de chance pour le capitaine.
04:59 La gamine n'a pas la langue dans sa poche.
05:01 Après, il y avait des autres hommes qui l'avaient vue.
05:05 J'étais en bas dans la cour avec mon cousin.
05:08 Et après, il est arrivé,
05:13 il nous a coursé dans les escaliers,
05:16 parce que nous, en fait, parce que quand on l'a vue,
05:19 on est monté à la maison, après, il nous a coursé avec son zizi en l'air.
05:23 Je réalise que l'affaire est peut-être plus sérieuse qu'elle n'y paraissait au premier abord.
05:31 Non seulement cet homme s'exhibe, mais il le fait devant des enfants.
05:36 Est-ce que tu disais quelque chose quand il te coursait, monsieur ?
05:40 Non, il ne m'avait rien dit.
05:42 D'après les autres hommes, il n'a pas dit rien.
05:45 D'accord. Alors tu as vu son zizi, tu me dis.
05:48 Comment ça se fait que tu as vu son zizi ?
05:51 Parce qu'il l'a montré, après il a dit à ma maman qu'il voulait faire pipi.
05:56 D'accord.
05:57 Et ce n'était même pas vrai.
05:58 Et comment il a fait pour montrer son zizi ?
06:00 Il a juste laissé son zizi et il l'a tourné vers nous.
06:03 D'accord. Il l'a fait devant toi ?
06:05 Devant moi, devant ma copine et devant ma sœur.
06:09 En moins de 15 minutes, Gwenelle sait tout, absolument tout, sur le zizi du monsieur.
06:16 En revanche, dans le bureau d'à côté, Jérôme est à la peine.
06:20 Est-ce que tu sais pourquoi il s'est mis face à vous ?
06:25 Comment ça se fait ? À quel moment ?
06:28 À le moment quand vous arriviez.
06:32 D'accord, quand vous arriviez.
06:34 Il y avait des autres gens, là ?
06:36 Il faut dire que la plus petite des trois sœurs est un petit bout de chou.
06:40 Et même pour un professionnel comme Jérôme, interroger une si petite fille, c'est de la haute voltige.
06:47 Mais il faisait pipi où, d'après toi ? Il y avait quoi ? Un mur ? Il y avait un arbre ?
06:53 Il faisait pipi où il y avait un arbre.
06:57 Il était près d'un arbre ?
06:59 D'accord.
07:00 Et où il y avait des barres.
07:02 Des barres ? Comment ça, des barres ?
07:04 Il y avait des barres et puis après, l'arbre, il était juste derrière lui.
07:08 D'accord. Ok.
07:11 Est-ce que tu as vu autre chose encore ?
07:14 Non, il n'y avait personne.
07:16 D'accord.
07:17 On n'a vu que lui.
07:18 D'accord.
07:19 Jérôme pense qu'il en sait assez.
07:22 Je vais te laisser tranquille, alors ?
07:25 Allez, viens. Je t'accompagne.
07:30 Paradoxalement, c'est l'aîné des trois filles qui a le plus de mal à s'exprimer.
07:35 Elle a la pudeur des pré-ados.
07:37 Elle ressemblait à quoi, la chose du garçon ?
07:44 Je ne sais pas comment le dire.
07:48 Tu ne sais pas comment le dire ? Non ?
07:50 Je ne sais pas comment.
07:51 Gwenelle comprend vite que l'enfant est gêné. Il décide de lui venir en aide.
07:55 Si je te... Alors, attends. Si je te montre quelque chose.
07:59 On va regarder.
08:00 Il lui montre une poupée spécialement conçue pour ce type d'interrogatoire.
08:05 Est-ce qu'on peut utiliser ça ? D'accord ?
08:09 Alors, ce qu'on va faire... Regarde.
08:12 Je fais ça comme ça.
08:13 Est-ce que tu peux me montrer là-dessus, comment il était à Zizi du Monsieur ?
08:18 Est-ce que ça, tu peux me montrer ?
08:19 Ce que veut savoir le jeune capitaine, c'est si l'homme était en érection,
08:24 signe que les enfants l'excitent, avec un risque de passer à l'acte.
08:28 Et Zizi du Monsieur, il était comment ?
08:30 Par rapport à ça.
08:33 Est-ce qu'il était comme la poupée ?
08:37 Il était comme ça.
08:40 Il était comme ça ?
08:42 Le Zizi du Monsieur ? D'accord.
08:44 En désignant naïvement le bras de la poupée,
08:47 l'enfant vient de donner à l'enquêteur l'information qu'il cherchait à obtenir.
08:52 Est-ce qu'il faisait quelque chose avec sa main ?
08:55 Monsieur ?
08:57 Non.
08:58 Non ?
08:59 Le Zizi, est-ce qu'il tenait son Zizi du Monsieur ?
09:02 Je vais poser la question un peu plus directement.
09:04 Non.
09:05 Non, il ne tenait pas son Zizi ?
09:06 D'accord.
09:07 C'est quoi la technique pour interviewer un petit enfant comme ça ?
09:10 J'ai vu qu'au début, tu ne commences pas à leur demander quel âge ils ont,
09:13 où ils habitent, où ils travaillent bien à l'école.
09:15 Je pense qu'il est important de les mettre à l'aise déjà,
09:17 et puis de tester aussi un petit peu leur langage,
09:21 leur facilité à répondre aux questions.
09:23 C'est important de voir si elle est à l'aise pour dire son âge, sa classe, etc.
09:26 C'est pour ça qu'un enfant, tu vois, tu vas bien parler.
09:28 Elles sont même brillantes.
09:30 Elle est même brillante, cette petite.
09:31 Elle est brillante.
09:32 Tout à fait.
09:33 Lors de leur déposition,
09:36 les petites filles ont indiqué aux enquêteurs que l'exhibitionniste avait une cicatrice.
09:40 Or, le récidiviste auquel toute l'équipe pense, porte une cicatrice.
09:45 Il est temps d'aller chez lui.
09:55 D'après les informations des policiers,
09:57 le suspect vit dans cet immeuble d'un quartier populaire de la ville.
10:00 Chez ses parents.
10:03 D'ailleurs, c'est sa mère qui nous ouvre la porte.
10:06 - On va rentrer ? Il est ici ou pas ?
10:09 - Je sais pas.
10:10 - Vous savez pas ? On va rentrer chez vous, madame.
10:12 C'est la police. C'est la police. Vous inquiétez pas.
10:14 Au début, la famille prétend qu'il n'est pas là.
10:17 - C'est quoi, ça ?
10:19 C'est quoi, là, comme pièce ?
10:21 Mais les policiers ne sont pas dupes.
10:24 - Yacine, vous ouvrez.
10:26 - Écoutez, là, je suis sous la douche.
10:29 - Oui, oui. Bah, vous ouvrez, vous sortez tout de suite, là.
10:33 L'homme met du temps à s'habiller.
10:37 Beaucoup trop, au goût de Jérôme, qui commence à perdre patience.
10:41 - Bah, habillez-vous. On est obligés de rester là.
10:46 Attendez, ça vous dérange pas de montrer votre bite à tout le monde ?
10:49 C'est pas de nous la faire.
10:52 - Lui, il a pas l'air d'être très surpris.
10:54 Il a l'air de... Il s'attendait un peu à ça, quoi.
10:57 Après quelques minutes de pourparler, le jeune homme finit par nous suivre dans le calme.
11:06 Il faut dire qu'il a déjà été condamné 5 fois pour exhibition.
11:10 Les visites à la brigade, il en a l'habitude.
11:21 - En fait, moi, je la trouve super intéressante, cette affaire, parce que...
11:24 Ce genre de type, là, ils sont assez inoffensifs, a priori.
11:29 Même si quand même, se masturber avec éjaculation devant des enfants, c'est pas banal.
11:34 Mais la plupart des grands violeurs, des grands pédophiles qui passent à l'action,
11:40 et des grands tueurs de l'histoire récente du crime, ont tous commencé par des exhibitions.
11:45 C'est-à-dire, c'est le stade premier.
11:47 Ça veut pas dire que tous les exhibitionnistes deviennent des grands tueurs, mais enfin...
11:50 Tous les grands tueurs et les grands violeurs, les grands pédophiles ont commencé par des exhibitions.
11:54 Donc c'est un truc, évidemment, le système doit absolument pas prendre à la légère.
11:58 Après sa garde à vue, l'homme a été jugé en comparution immédiate.
12:04 Il a été condamné à 1 an de prison ferme et 15 000 euros d'amende.
12:19 - Vous souhaitez un examen médical ?
12:21 - Est-ce que vous souhaitez l'assistance d'un avocat ?
12:26 - Bah si ça va plus loin, oui.
12:29 - Si ça va plus loin, oui.
12:30 Il est 9h. C'est mon deuxième jour à la brigade.
12:34 Ce matin, Yannick a convoqué un homme d'une soixantaine d'années.
12:38 - Un numéro de téléphone, s'il vous plaît.
12:42 A condition de rester discret, j'ai le privilège de participer à un huis clos
12:48 auquel personne n'assiste jamais.
12:50 - Les enfants.
12:53 L'homme est accusé de viol par la petite fille de sa compagne.
13:00 Il n'a pas l'air de bien saisir la gravité de la situation.
13:04 - Je vous informe que je vous place donc en garde à vue. D'accord ?
13:10 Comptez de ce jour, 9h45.
13:14 Selon la jeune fille, ses agressions se seraient déroulées à plusieurs reprises
13:19 alors qu'elle était encore une enfant.
13:21 Aujourd'hui, elle est majeure. Il a fallu longtemps pour qu'elle porte plainte.
13:26 - Je vous explique. Vous avez le droit de vous entretenir avec un avocat
13:31 au début de votre garde à vue. C'est-à-dire dès maintenant,
13:34 pendant une demi-heure. D'accord ?
13:37 C'est à vous de voir.
13:42 - L'avocat, oui. - D'accord.
13:44 - Vous en connaissez un ? Vous souhaitez un avocat d'office ?
13:46 - Bah oui, j'en ai pas. - D'accord.
13:48 Petit à petit, l'homme réalise ce qui lui arrive.
13:51 Il est entré libre. Il ne dormira pas chez lui ce soir.
13:56 - Juste passer là.
14:00 Désormais, il est en garde à vue pour 24h au moins.
14:05 - C'est du temps qui permet...
14:09 Ça dépend des personnes, d'un certain profil...
14:12 - Au bonhomme de réfléchir un peu. - De leur faire découvrir
14:15 le côté hospitalier de notre structure.
14:18 Et de lui permettre de mettre en cause.
14:21 - Donc ça peut servir. - Ça peut être utile.
14:24 Musique douce
14:27 ...
14:46 - On entend Mamy, alors ? - Ouais.
14:48 - Tu veux la faire ? - Non, je la laisse.
14:51 - Oui, bonjour, c'est la police.
14:54 Oui, je vous rappelais pour la garde à vue...
14:57 C'est ça.
14:59 - En attendant que le prévenu s'entretienne avec son avocat,
15:03 sa compagne, la grand-mère de la plaignante,
15:06 est entendue à son tour par Valérie.
15:09 - Je pense que vous savez pourquoi vous êtes là ce matin.
15:14 - Je m'en doute. - Vous étiez pas surpris de nous voir, d'ailleurs ?
15:17 - Non, pas du tout. Je m'attendais à ça.
15:20 - Pour quelles raisons ?
15:22 - Parce que ma fille m'avait prévenue.
15:25 - Cette grand-mère a élevé sa petite-fille
15:31 quand elle était toute petite.
15:34 Sa maman toxicomane en était incapable.
15:37 - À partir de quel âge elle était chez vous ?
15:40 - Mes bébés, elle est sortie de l'hôpital,
15:43 elle était chez moi.
15:46 - Aujourd'hui, le bébé est devenu un adulte.
15:49 Et elle accuse le compagnon de sa grand-mère de l'avoir violée.
15:53 - Votre petite-fille explique que lorsqu'elle était seule avec Jean-Claude,
16:01 il lui montrait une bête dans une malle
16:03 qu'il fallait caresser doucement pour qu'elle grandisse.
16:06 - J'ai entendu ça.
16:08 - Vous en pensez quoi de ça ?
16:10 - Je pense que c'est pas vrai.
16:13 Absolument pas vrai, c'est...
16:18 - Ce sont pourtant les mots de votre petite-fille.
16:21 Ce sont les mots de votre petite-fille.
16:25 - Oui, parce que c'est sa mère qui vient monter la tête, qu'elle le dise.
16:29 - Valérie veut savoir si la grand-mère était au courant.
16:35 Un bras de fer vient de commencer.
16:38 - Clairement, vous, votre petite-fille raconte des mensonges.
16:42 - Tout à fait.
16:46 - Donc vous nous dites que ***** est une menteuse.
16:49 - Exactement. - D'accord, et que sa mère est une menteuse.
16:52 - Enfin, *****, elle se laisse avoir par sa mère.
16:55 C'est-à-dire qu'elle écoute sa mère.
16:58 - Donc c'est une menteuse quand même, quand elle dit des choses comme ça ?
17:01 - Eh ben oui, oui. - D'accord. - Exactement, oui.
17:04 Et ça, vous pouvez être sûr que c'est vrai.
17:07 - La vieille dame est persuadée que sa petite-fille
17:11 est sous l'influence de sa mère droguée, criblée de dettes
17:15 et qui aurait voulu faire chanter son compagnon.
17:18 - Elle voulait une certaine somme, et si on ne paye pas,
17:25 elle dénoncerait, quoi, comme...
17:30 comme Jean-Claude, qui a eu des attouchements sur ma petite-fille.
17:35 - Ce que cette femme n'arrive pas à admettre,
17:38 c'est que la plainte émane de sa petite-fille et seulement d'elle.
17:44 - Je vous dis que... qui fait une démarche en son nom propre.
17:48 Ce n'est pas... Ce n'est pas une démarche de la maman,
17:52 donc de votre fille. C'est... qui fait cette démarche. D'accord ?
17:56 - Ça, ça m'étonne que c'est... qui fait la démarche.
17:59 Elle n'en est pas capable, elle n'a pas le courage.
18:04 On dirait que la grand-mère se sent trahie par sa petite-fille.
18:09 C'est là que la policière abatte une nouvelle carte.
18:12 - Ça, c'est des petits dessins que votre petite-fille,
18:15 elle a fait quand elle avait 50. Vous les aviez vus, ceux-là ?
18:18 - Elle en a tellement fait que je pourrais plus dire.
18:21 A l'époque des fées, la mère de la fillette, à la dérive,
18:25 n'avait pas aucun droit à la déclaration de la mère.
18:28 - Je vous dis que c'est pas la maman qui a fait ça.
18:31 - C'est pas la maman qui a fait ça.
18:33 - C'est pas la maman qui a fait ça.
18:35 - C'est pas la maman qui a fait ça.
18:37 La grand-mère de la fillette, à la dérive, n'avait pas osé porter plainte.
18:41 Mais elle avait conservé les dessins. Et elle a bien fait.
18:46 - C'est quoi ?
18:48 D'après vous, ça peut être quoi, ça ?
18:52 Ça peut pas être un pénis ? - Ça se pose, pourquoi pas ?
18:56 - Alors, vous avez une explication ou pas ? - Non, j'en ai pas, non.
19:04 A un moment, Valérie pense avoir le dernier mot.
19:07 Mais la grand-mère est dans le déni.
19:10 - Peut-être qu'elle en a vu un, sans savoir que ça s'appelle un pénis.
19:16 - Et qui sait, dès qu'elle aurait pas vu ça chez sa mère,
19:19 qu'il la prenait de temps en temps et qu'elle vivait avec quelqu'un ?
19:22 - Vous n'avez pas l'impression, votre rôle de grand-mère,
19:25 c'est aussi de protéger, s'il s'est passé quelque chose...
19:27 - Je la protégeais. - Laissez-moi finir de parler,
19:29 s'il vous plaît, madame. - Oui.
19:32 - D'accord ? Vous ne pensez pas, réfléchissez deux secondes.
19:35 On n'est pas en train de discuter sur votre fille.
19:38 On va laisser votre fille en dehors de ça, son passé pénal
19:41 et tout ce que vous avez évoqué, d'accord ? Les raisons financières...
19:44 - Je vois bien que le policier prend cette histoire très à cœur.
19:47 - J'aimerais que vous endossiez votre rôle de grand-mère,
19:50 avec tout ce que ça a comme dimension humaine et affective.
19:53 Vous avez une petite fille qui est quelqu'un de super.
19:56 D'accord ? C'est moi qui l'ai entendue. Elle est formidable.
19:59 - Est-ce qu'elle a peur de vieillir sans son compagnon
20:02 ou se sent coupable de ne rien avoir vu ou de ne rien avoir dit ?
20:06 En tout cas, la vieille dame ne lâche rien.
20:08 - J'espère qu'un jour, ça sortira, la vérité.
20:11 Comme ça, vous seriez au moins...
20:13 Vous verrez que vous vous trompez sur toute la ligne.
20:16 - C'est j... que tu lui aurais mis son sexe dans la bouche, à votre petite fille.
20:20 Je vais être vulgaire, hein ? Il y a "joui" dans la bouche de votre fille.
20:23 Ça va, toi ? - Non, je ne crois pas.
20:26 - Essayez juste... Vous y croyez pas, vous étiez pas là.
20:29 C'est normal, vous êtes amoureuse de Jean-Claude.
20:31 Il faut peut-être vous dire là-dedans que c'est possible.
20:34 - Pendant que la grand-mère signe sa déposition,
20:39 j'essaye de comprendre pourquoi Yannick semble convaincu que la gamine a raison.
20:44 - Je la sens pas du tout manipulée par cette mère.
20:48 La démarche de soutien psychologique et les séances qu'elle a faites,
20:52 c'était pas du tout à l'initiative de la mère.
20:55 Elle a fait son mal-être à elle. - Elle l'a fait, elle a fait ça ?
20:57 - Elle a fait d'initiative. - Avant ?
20:59 - Avant. - Et c'est ça qui l'a menée ici ?
21:01 - Et c'est ça qui l'a... C'est ses cheminements, cette démarche qui l'a menée ici.
21:05 La démarche de venir ici, elle l'a faite seule également.
21:08 Ce sont des choses dont elle s'est confiée à ses petits amis,
21:12 pour expliquer certaines difficultés sexuelles. - D'accord.
21:15 - Donc il faut quand même oser parler de ça à un petit ami.
21:19 - Un refus de fellation, par exemple ? - Par exemple.
21:23 Il se donne 24 heures pour faire parler le suspect.
21:26 - Il peut péter un câble, il peut sortir un couteau, il peut...
21:33 - Mais mon travail fait que, monsieur me donne une version,
21:37 je suis obligé de vous expliquer ce qu'il a dit et de vous poser des questions.
21:40 - J'ai vu plein de gens qui ont fait des choses bien plus abominables
21:48 que ceux dont vous êtes accusés, et qui prennent des repas à l'heure fixe
21:52 et qui digèrent très bien et qui ont un sommeil de bébé.
21:55 - Même s'il y a de la prison au bout ?
21:57 Ça soulage ?
22:00 À la brigade de protection sociale, les histoires de meurs se suivent
22:09 et ne se ressemblent pas forcément.
22:12 Jérôme enquête lui aussi sur une affaire de viol,
22:16 mais cette fois, la victime est une femme d'un certain âge,
22:19 et l'affaire est plus récente.
22:21 - Vous ne vous inquiétez pas, de toute façon, ils ne peuvent pas vous voir.
22:24 - D'accord.
22:25 À l'époque, des traces ADN ont été retrouvées sur un mégot de cigarette,
22:29 sur les lieux de l'agression.
22:31 - Vous regardez ce que vous reconnaissez.
22:34 Un des individus, et vous me donnerez le numéro.
22:37 - C'est bon, hein ?
22:39 Or, un homme correspondant au profil ADN vient d'être mis en garde à vue
22:42 dans une affaire de cambriolage.
22:44 La victime doit donc l'identifier, et il doit lui donner le nom.
22:47 - Je vous donne le nom.
22:49 - Il est de 30 ans.
22:51 - Éventuellement, le 2, en taille.
22:54 Il est en shorture rouge, et il n'avait pas de moustache, à l'époque.
22:58 - C'était il y a un an, hein ?
23:01 - Vous allez bien rassembler.
23:04 Attendez. Il a une cicatrice.
23:07 Ils ne peuvent pas baisser leur culotte, non ?
23:11 - C'est un homme, hein ?
23:16 - C'est un homme.
23:18 Malgré son trouble, la plaignante a ciblé le bon numéro.
23:23 Jérôme n'a plus qu'à préparer son interrogatoire,
23:27 mais il lui faut un maximum de biscuits,
23:30 et pour cela, il doit réentendre la victime.
23:33 - J'habitais dans un quartier où il y avait pas mal de...
23:39 On va dire du bruit avec les jeunes qui traînaient et qui dealaient.
23:45 Et j'essayais toujours de faire un peu de la pédagogie.
23:51 Et on me l'a fait pénécher.
23:58 - Cette femme affirme avoir été violée dans le hall et dans les caves de son immeuble.
24:04 - C'est en juin 2013.
24:06 Quelqu'un a sonné à ma porte, se faisant passer pour quelqu'un d'autre.
24:11 Et j'ai ouvert. J'aurais jamais dû.
24:14 J'aurais jamais dû ouvrir.
24:17 Je voulais refermer la porte, mais il y avait déjà un pied dedans.
24:22 - Elle est persuadée qu'elle a été violée par vengeance par les jeunes de son quartier.
24:30 D'ailleurs, depuis qu'elle a porté plainte, sa vie est devenue un enfer.
24:35 - Oui, j'ai eu des menaces de mort.
24:39 J'ai même changé de ville.
24:42 J'ai quitté le quartier.
24:45 - Jérôme en a suffisamment entendu.
24:49 Il sent que la victime est épuisée.
24:52 Il est temps de la laisser tranquille.
24:55 - On tiendra informé de toute façon les suites de l'enquête. D'accord ?
25:00 - D'accord. - Au revoir, madame.
25:03 - Selon elle, il pourrait correspondre à un des individus qu'on avait là en présence.
25:10 Et c'est l'individu que nous visons dans la procédure.
25:14 Donc c'est plutôt positif.
25:17 - Ce que la plaignante ignore, en revanche, c'est que le prévenu est en garde à vue depuis 12 heures,
25:23 dans une affaire de cambriolage.
25:26 Jérôme a très peu de temps pour obtenir des aveux dans ce dossier de viol.
25:31 Au bout de la garde à vue, ça sera trop tard.
25:35 - Il est 14 heures.
25:37 Le grand-père accusé de viol par la petite-fille de sa compagne va être réentendu.
25:43 Comme la loi l'y autorise, il sera assisté d'un avocat pendant toute la durée de l'interrogatoire.
25:51 Cette fois-ci, Yannick, qui sent que le vieil homme est en danger,
25:59 va se faire un appel à la police.
26:02 Cette fois-ci, Yannick, qui sent que le vieil homme est sur le point de craquer,
26:06 me demande de suivre l'interrogatoire dans le couloir,
26:10 grâce à une caméra discrète et un micro posé sur le bureau.
26:15 - Est-ce que vous avez quelque chose, avant que je vous pose des questions, à me préciser ?
26:20 Est-ce que vous avez réfléchi à quelque chose ? Quelque chose qui vous revienne ?
26:24 - Non. Non. Je suis désolé, mais...
26:29 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:32 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:35 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:38 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:41 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:44 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:47 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:50 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:53 - Je vous en prie, ne vous en prie pas.
26:56 - C'est une plaie, une toxicomane. C'est vraiment une plaie.
27:00 - Elle vend sa fille pour un panier de lentilles, quoi.
27:06 Cette lettre peut laisser penser que la mère droguée a pu inventer cette histoire
27:13 en instrumentalisant sa fille pour soutirer de l'argent au vieux monsieur.
27:17 Un complot, donc. Mais Yannick a trouvé une faille.
27:21 - Alors détaillez-moi dans ce courrier où apparaît le fait qu'elle veuille vous faire chanter.
27:27 - Bah, il y a des mots marqués "Si tu veux qu'on s'arrange entre nous".
27:33 - C'est le principe, non ?
27:37 La mère est restée évasive dans sa lettre.
27:41 Elle parle d'arrangement sans plus de précision.
27:45 Yannick va donc s'engouffrer dans cette ambiguïté
27:48 pour démonter l'argument du chantage.
27:51 - Et si simplement c'était des explications qu'elle souhaitait ?
27:56 Je vois pas d'argent là-dedans. Je vois pas de sollicitation financière là-dedans.
28:00 - Oui, déjà. - Ah, non, y a rien ? Y a pas d'argent là-dedans ?
28:03 Y a pas question d'argent ? - Bah, je vous avais aussi dit ce matin
28:05 quand je l'avais appelée pour savoir ce qu'elle entend pas s'arranger.
28:09 - Hum hum. Ah bah sauf que ça, y a pas de trace. Hein ? Comme par hasard.
28:13 - Ah bah oui, mais ça, c'est... Voilà.
28:16 Et ça, vous savez me le dire, cette petite phrase,
28:19 mais tout le reste, vous savez pas le dire, quoi.
28:21 Le papi est ébranlé, mais pour l'instant, il ne lâche rien.
28:25 - Vous aviez mis en place une espèce de protocole ludique, un jeu, hein, un jeu,
28:32 qui consistait à sortir une sorte de petit animal de la malle,
28:36 l'envelopper d'un T-shirt ou d'un chiffon ou de quelque chose,
28:41 et de faire caresser ce petit animal au fin qu'il devienne plus grand,
28:44 de le caresser doucement.
28:46 Vous pensez que ça, c'est le genre de choses qu'on invente ?
28:50 - Je ne sais pas. - Ah, vous ne savez pas.
28:52 C'est le genre de souvenirs qu'on se fabrique, ça, comme ça ?
28:55 Vous ne savez pas.
28:59 L'homme continue de nier.
29:06 Le policier utilise un dernier argument.
29:13 - Moi, je vais être obligé de faire une confrontation.
29:16 Vous avez vraiment envie que... vous commentent les dessins
29:19 qu'on a récupérés et placés sous scellés devant vous,
29:22 qu'elle vous explique ce que ça veut dire et qui sait et ce que c'est ?
29:25 Vous avez vraiment envie de ça ?
29:27 Lui imposer ça, demain ? Franchement ?
29:31 - Si j'avais fait quoi que ce soit,
29:35 est-ce que, d'après vous, je pourrais manger en face de ma compagne ?
29:39 - J'ai vu plein de gens qui ont fait des choses bien plus abominables
29:42 que ceux dont vous êtes accusés
29:45 et qui prennent des repas à heure fixe et qui digèrent très bien
29:48 et qui ont un sommeil de bébé.
29:50 J'en ai vu assez dans ma carrière, oui.
29:53 Et j'ai vu des gens être comme vous, droit dans leurs bottes,
29:57 alors que j'avais au dossier la preuve matérielle
30:00 de ce qui leur était reproché.
30:03 Même quand on a la preuve, on demande très longtemps aux gens
30:06 et très longuement ce qui s'est passé.
30:08 Yannick n'a aucune preuve
30:10 et ne peut compter que sur des aveux.
30:13 - Je vous laisse méditer ça.
30:16 - Mais est-ce qu'on peut dire que, quand même, d'une certaine manière,
30:19 t'as pris un peu à coeur l'histoire de cette gamine ?
30:22 Parce que quand on le voit, on dit oui, quand même, un peu.
30:25 Même si t'as 13 ans, Brigade des mineurs derrière.
30:27 - Mais c'est toujours comme ça.
30:29 Il faut croire, il faut un petit peu croire à une victime
30:31 si on veut bosser, quoi. - D'accord.
30:33 - Maintenant, il faut rester neutre aussi.
30:37 Il faut rester à charge et à décharge.
30:39 Le rôle de l'enquête, il est quand même plutôt un petit peu à charge
30:42 quand on a un auteur devant soi.
30:44 Mais bon, il faut rester quand même sur la retenue, un petit peu.
30:49 - Mais ça te gêne pas de te faire un peu émouvoir ?
30:53 - C'est fin. - Ouais.
30:55 - C'est un dessin. - D'accord.
30:57 - C'est pour l'audition. - D'accord.
30:59 - Mais moi, je ne me suis pas... Je ne me suis pas personnellement impacté.
31:02 Parce que sinon, j'arrête. - Oui.
31:04 - Si je me fais impacter comme ça, j'arrête.
31:06 J'aurais pas tenu 13 ans. - D'accord.
31:08 - C'est pas possible. - C'est un jour, des histoires comme ça.
31:10 - Ah oui, mais c'est un truc... Finir en...
31:13 Non, non. - Zinzin.
31:15 - En psychothérapie ou... Non, non, pas du tout, non.
31:17 Non, non. Je vais pas ramener ça ce soir chez moi.
31:20 - Le policier est un dur à cuire.
31:23 - Oui.
31:25 - Si l'homme ne coopère pas, il va le confronter à la jeune fille,
31:28 même si elle est très fragile.
31:30 - Mais bon, c'est... - D'accord.
31:34 - Non, là, on a par contre un gros souci, c'est qu'on a la victime
31:37 qui est en bas, chez notre psychologue clinicienne, là, rattachée.
31:40 - Et qui fait marche arrière. - Qui est complètement effondrée.
31:43 - Des conséquences ? - Oui, je sais pas ce qui...
31:46 - Elle devra l'emmener en téléphone.
31:48 - Je... - Non, comme ça, non ?
31:50 - Je sais pas. - T'es en pointe d'outil.
31:52 - Je sais pas. - Je te renie.
31:54 C'est le seul soutien qu'elle a de sa vie, c'est ça ?
31:56 - Qu'elle avait ? - Qu'elle avait.
31:58 - Donc je sais pas trop. Elle semblait assez forte dans sa résolution.
32:01 Et je sais pas ce qu'elle est en train de raconter.
32:03 Est-ce qu'elle fait marche arrière ? - Voilà.
32:05 Si la jeune fille se rétracte avant la fin de la garde à vue,
32:09 Yannick a perdu la partie.
32:11 Mais d'expérience, il sait qu'une nuit de cellule
32:14 attendrait les plus coriaces.
32:16 - Je vais juste regarder ce qu'il a à me dire.
32:20 (Musique)
32:46 - À la brigade de protection sociale,
32:48 certains jours sont plus douloureux que d'autres.
32:51 C'est le cas ce matin, en tout cas pour Gwenaëlle et Jérôme.
32:55 - 2008, 2002, ouais, d'accord, OK.
33:01 2002, ouais, c'est plus grand, ça, donc, du coup.
33:04 - Il est 9h. - Ouais.
33:06 - Les 2 hommes s'apprêtent à partir sur le terrain.
33:08 La mission ce matin, ce qu'on appelle un placement.
33:12 - Donc les autres enfants, le plus grand est né en 2002.
33:16 - Ça fait 12 ans, cette année.
33:18 - 12 ans, il y en a un petit de 10 ans qui est à l'IME,
33:20 donc visiblement, il sera pas là.
33:22 Un petit de 2008, ça lui fait 6 ans, grosso modo.
33:25 C'est un 6 ans. Il y a encore un petit bébé.
33:28 Il y a un petit bébé, il y en a un plus petit.
33:30 - Faut la réserver, les autres ? - On sait pas.
33:32 - Il s'agit de retirer à sa famille un enfant jugé en danger.
33:36 Les policiers n'aiment pas ces moments.
33:39 - On va pas aller à l'école.
33:41 - Ça va ? - Ouais.
33:43 - Ça marche. Et le papa, il travaille ou pas ?
33:46 - Ouais. Je sais pas comment expliquer,
33:49 mais déjà, enlever des enfants à des parents,
33:52 en soi, c'est compliqué.
33:55 En plus, on va le faire au domicile.
33:58 Donc ils sont chez eux.
34:00 Les parents sont déjà opposés aux aides,
34:04 parce que quand les éducateurs viennent à la maison
34:06 ou la stand sociale vient à la maison, ils leur ouvrent pas la porte.
34:09 Alors nous, on est la police, ça risque d'être encore plus compliqué.
34:13 - L'équipe part à recul long,
34:15 d'autant que ce type de mission peut très vite déraper.
34:19 - Et le pire des situations, c'est si le gamin qu'on doit prendre
34:23 est dans les bras d'un des parents.
34:26 Parce que là, ça nous empêche carrément d'agir,
34:29 parce qu'on peut pas... On va pas l'arracher des bras.
34:33 C'est très stressant comme mission.
34:36 On préfère se lever à 6 h du matin et aller chercher un bandit
34:40 plutôt que d'enlever un gamin.
34:43 - Pour éviter les dérapages, il vaut être nombreux sur place.
34:53 Jérôme et Gwenaëlle ont besoin de renforts.
34:56 - Elles arrivent. - C'est élastique.
34:59 - Ça va amuser les gosses.
35:03 - Gwenaëlle a donc fait appel aux collègues de la sûreté publique.
35:07 - Bonjour.
35:10 - Ce sont des habitués du risque qui s'équipent
35:15 comme pour monter sur un braquage.
35:18 - On sait pas à qui on a affaire.
35:24 Surtout dans ce type d'événement, là, on est le grand seul père, je crois.
35:29 - Il peut péter un câble, sortir un couteau.
35:32 Ça peut partir en life très vite.
35:35 - Il est 9 h 30.
35:38 Les 3 véhicules prennent la direction d'une cité de Mulhouse.
35:42 L'enfant à placer est un petit garçon issu d'une famille nombreuse.
35:52 Il est déscolarisé depuis plusieurs mois
35:55 et présente un retard de développement inquiétant.
35:59 Quand l'équipe arrive sur place,
36:05 les assistantes sociales sont déjà là et elles n'emmènent pas l'arme.
36:09 A l'intérieur, la maman hurle et brise la vaisselle.
36:13 - Ça se passe bien, madame. - Non, ça se passe pas bien.
36:16 - C'est ici que ça se passe bien. - Non, ça se passe pas bien.
36:19 - Madame. - Ça se passe bien, non.
36:22 - C'est pas pour vous.
36:24 Valérie en profite pour s'emparer du petit garçon.
36:27 - Au revoir. - Au revoir, monsieur.
36:30 - Au revoir. - On y va.
36:33 En moins de 5 minutes, l'enfant est aux mains des assistantes sociales.
36:37 Mais la maman revient à la charge et il faut absolument la calmer.
36:41 - Vous pouvez le voir quand vous voulez. - Non, mais ça fait un an.
36:44 On me dit ce qu'on voulait. Un Nicolas devant moi.
36:47 - Madame, vous allez le voir, mais vous allez le voir très vite,
36:50 vous avez un droit de visite, vous allez le voir très rapidement.
36:53 Y a le mari à la maison. Allez, c'est parti.
36:56 L'opération n'aura duré qu'un quart d'heure,
37:02 mais les policiers en ressortent avec le blues.
37:06 Ce matin, Yannick doit réentendre le papy accusé de viol
37:09 par la petite fille de sa compagne.
37:12 Le vieil homme vient de passer une nuit de 8 heures
37:15 en cellule de garde à vue.
37:18 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:23 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:26 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:29 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:32 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:35 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:38 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:41 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:44 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:47 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:50 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:53 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:56 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
37:59 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:02 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:05 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:08 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:11 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:14 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:17 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:20 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:23 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:26 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:29 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:32 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:35 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:38 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:41 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:44 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:47 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:50 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:53 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:56 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
38:59 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
39:02 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
39:05 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
39:08 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
39:11 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
39:14 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
39:17 - Vous êtes le papa de Yannick. - Oui, c'est moi.
39:20 - M. R. on en est à la 3e audition dans ce dossier qui est bien épais.
39:26 Un dossier où il est avéré que vous avez, pour l'instant, menti à plusieurs reprises.
39:33 D'accord ?
39:34 Yannick est de la possibilité, je vous rappelle, qui vous est donc là, offerte,
39:39 de lui permettre de construire sa vie.
39:42 - Yannick le sent, l'homme est sur le point de craquer.
39:45 - Et c'est aussi une chance pour vous de faire preuve d'un tout petit peu
39:48 ou de beaucoup d'humanité et de savoir vous montrer responsable.
39:53 Je pense qu'à votre âge, vous avez fait votre vie.
39:56 Je vous donne l'opportunité de pas dégrader votre image,
40:02 plus qu'elle ne l'est auprès des... auprès des... quoi.
40:05 Et de lui éviter, de lui éviter quelque chose qui pourrait être très, très douloureux.
40:10 Donc je vous écoute.
40:15 Yannick avait raison.
40:17 Après 2 auditions, 3 heures d'interrogatoire et une nuit en cellule de garde à vue,
40:23 le papy craque.
40:25 - En fait, bon, je pense que... comme j'avais dit au maître...
40:30 Yannick a presque gagné la bataille.
40:33 Mais les aveux ne suffisent pas.
40:38 Pour boucler le dossier, il faut des détails et une chronologie.
40:43 - Ça s'est passé quand, vous vous souvenez, vous pouvez me le dire ?
40:46 Ça a commencé quand ?
40:48 Avec quel âge environ, pour vous ?
40:56 - On sait rien, il y a 3 ans, je pense.
41:00 - 3 ans à peu près ?
41:02 Et ça a duré jusqu'à quand ?
41:05 - En gros, ça peut être...
41:10 Comme je dis, il y a 4 ans, oui.
41:12 Ça confirme ce qu'il savait par ailleurs.
41:15 Les viols ont duré de longues années.
41:18 - Ça s'est passé où, monsieur ?
41:27 - À la chambre.
41:31 - C'était tous les jours ?
41:39 - Non, c'était pas tous les jours.
41:41 Dans le couloir, le reste de l'équipe vient aux nouvelles.
41:47 Et je comprends que le service tout entier prend cette affaire à coeur.
41:52 - Vous vous retirez pour jouir ?
41:56 Vous vous retirez de sa bouche pour jouir, en général ?
42:01 Dans le bureau, Yannick entre maintenant dans les détails.
42:09 - Expliquez-moi, simplement.
42:11 Tout simplement.
42:14 - Ben, disons, je l'ai caressée, et...
42:20 - À quel endroit vous l'avez caressée ?
42:27 - Ben, sur le corps, quoi, et puis...
42:30 Sur le sexe, et...
42:35 Enfin, avec la culotte, hein, par le sang.
42:39 - Au-dessus du vêtement ? - Oui.
42:41 - D'accord. - Et puis, suite à ça, ben...
42:44 Je me suis fait une fêlation, et voilà.
42:55 - Comment vous lui avez demandé ? Comment vous lui avez présenté ça ?
43:01 - Ben, je lui ai demandé, je sais pas, je lui ai demandé, ben...
43:04 J'ai sorti le sexe, et puis voilà.
43:07 Maintenant, Yannick en sait assez.
43:12 Si ses aveux sont une réhabilitation pour la victime,
43:16 c'est aussi une délivrance pour celui qui fut presque son grand-père.
43:21 - Comment vous vous sentez, M. *** ?
43:23 Soulagé, d'une certaine manière ?
43:26 Ouais.
43:29 - Ça vous pesait, toutes ces années ? De silence ?
43:33 - Oui. - Oui ?
43:38 Même s'il y a de la prison au bout ?
43:46 Ça soulage ?
43:49 Quand est-ce que vous avez décidé de parler ?
43:56 - Cette nuit ? - Tout à l'heure.
43:59 - Tout à l'heure.
44:01 Et là, vous vous sentez vidé ?
44:06 Au terme de sa mise en examen,
44:11 l'homme rentrera chez lui libre, mais placé sous contrôle judiciaire.
44:16 Il risque 20 ans de prison.
44:22 - T'es content que ça soit bouclé ?
44:25 Dans le cas présent, je suis surtout content pour la victime.
44:29 On a une vraie victime qui va être enfin reconnue,
44:32 qui va pouvoir se reconstruire, avoir une histoire,
44:35 qui est jeune, qui a 20 ans.
44:37 - J'ai entendu dire tout à l'heure au suivant.
44:40 Parce que même d'ici la fin de cette semaine,
44:43 il est possible que tu aies une autre affaire du même tonneau.
44:46 - Il est possible que tout à l'heure, oui,
44:49 et des affaires comme ça, on en a toujours un petit peu en portefeuille.
44:53 C'est le quotidien de la brigade, oui.
44:56 Malheureusement, ce quotidien n'est pas fait que de victoire.
45:11 Jérôme suit une affaire de viol.
45:13 Aujourd'hui, il reçoit à nouveau la victime,
45:16 mais il n'a pas une bonne nouvelle à lui annoncer.
45:19 - Voilà. Bonjour. Et asseyez-vous ici.
45:25 L'individu qu'on avait placé en garde à vue dans le cadre de l'affaire,
45:29 on a dû le libérer parce que j'avais d'autres choses encore d'enquête à faire,
45:34 des actes d'enquête qui nécessitaient un peu de temps.
45:37 Donc, pour pouvoir avoir un maximum de temps, il a été libéré.
45:40 Les policiers n'avaient pas assez d'éléments contre lui.
45:43 Ils ont dû le relâcher après 24 heures de garde à vue.
45:46 - Il est pas sur la même... Comment dire?
45:49 Sur la même version que vous.
45:51 C'est-à-dire que lui, il explique que cette relation était consentie.
45:54 Il dit toute notion de contrainte.
45:56 Donc il écarte toute notion de viol.
45:59 - Je suis...
46:02 Oh, mais je suis...
46:11 (pleurs)
46:14 Au secours!
46:16 J'en peux plus!
46:18 - Si le prévenu avait nié tout contact avec la victime,
46:23 Jérôme aurait pu le confondre avec son ADN.
46:26 Seulement, il a tout de suite reconnu une relation sexuelle.
46:30 Alors maintenant, c'est parole contre parole.
46:33 - Lui, il prétend que vous lui avez fait des avances en le caressant
46:36 et en étant tactile avec lui. Qu'est-ce que vous pouvez me dire là-dessus?
46:41 - Oh!
46:43 Je le sors de là, de toute façon. Je me fous, là.
46:46 - Ah non, faut pas dire ça. - Ah, si, si, si, si.
46:49 - Pour cette femme, ce nouvel interrogatoire est insoutenable.
46:52 Elle a l'impression que l'enquêteur ne la croit pas.
46:55 - Là, je dois vous poser des questions, madame.
46:58 J'ai pas dit que je le croyais, lui.
47:00 Mais mon travail fait que monsieur me donne une version.
47:03 Je suis obligé de vous expliquer ce qu'il a dit et de vous poser des questions.
47:07 - Jérôme a absolument besoin de nouveaux éléments pour relancer l'enquête.
47:12 Faute de nouveaux témoignages, le parquet risque de classer cette affaire sans suite.
47:18 - Et puis après, s'il a menti sur un point, on tire un fil.
47:23 Et inversement, si elle a menti sur un point, on tire un fil aussi.
47:26 - Exactement. Et petit à petit, on essaye de voir pour avoir un résultat à cette enquête.
47:33 - C'est un dossier qui a une chance d'aboutir ou il est parti pour un non-lieu ?
47:38 - Là, à l'heure actuelle, je peux vraiment pas dire. Je peux vraiment pas dire.
47:45 Il y a tellement de choses qui vont rentrer en ligne de compte.
47:48 Le résultat de la fin de mes investigations, on verra.
47:54 Après, c'est un dossier qui sera peut-être pas porté aux assises,
47:57 même si on parle d'un viol au départ.
47:59 Il y a des fois, les faits sont requalifiés, ils sont correctionnalisés.
48:03 - En violence sexuelle ?
48:05 - Il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer, mais voilà, tout va dépendre.
48:09 Si on reste sur la version de la victime, on parle de viol.
48:14 Donc, effectivement, ça pourrait être jugé.
48:16 Jusqu'ici, l'enquête de voisinage n'a rien donné.
48:20 Personne n'a rien entendu.
48:22 Et faute de nouveaux témoignages, le parquet risque de classer cette affaire sans suite.
48:29 (Musique)
48:42 Ça fait une semaine que je partage l'avis de ces policiers.
48:46 Mais qu'est-ce qui les fait tenir ?
48:49 (Musique)
48:59 - C'est mon collègue qui a fait l'audition.
49:01 Et en fait, il a tout reconnu.
49:03 - Il a dit tout.
49:07 - Il a dit tout ce que vous avez dit.
49:09 - Il est 15h et pour boucler l'affaire du viol de la gamine,
49:13 les policiers ont convoqué la victime.
49:16 Ils tenaient à lui annoncer eux-mêmes que le compagnon de sa grand-mère était passé aux aveux.
49:21 - Allez, lâchez-vous. Allez-y, on est là pour ça.
49:24 - Là, l'histoire est finie. Il a tout reconnu.
49:27 Tout exactement ce que vous avez dit.
49:29 Vous avez encore un lourd travail à faire derrière, maintenant.
49:32 Mais le plus gros est fait. D'accord ?
49:34 - On m'a tellement traité de menteuse.
49:35 - Eh ben non. Vous pouvez vraiment vous considérer comme une victime.
49:38 Et tout ce que vous avez rêvé, vos cauchemars, c'était la réalité.
49:42 - Il aura fallu de longues années à cette jeune fille pour trouver le courage de parler.
49:50 Et 24h à Yannick et ses collègues pour obtenir les confessions de son violeur.
49:56 - Ca veut dire que vos souvenirs étaient les bons, aussi.
49:59 - Oui.
50:01 - N'empêche, tout ce travail que vous avez fait pour vous souvenir des choses, là, vous n'êtes pas trompée.
50:07 - Non.
50:09 Désormais, la victime a toutes les cartes pour se reconstruire.
50:18 Elle a toute sa vie pour cela.
50:21 Il est temps pour moi de partir vers de nouveaux horizons.
50:30 Demain, j'ai rendez-vous avec d'autres hommes, d'autres femmes, aux vies peu ordinaires.
50:36 ...

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