• il y a 9 mois
Faites vos Jeux ! Et chacun son tour...
Ces deux patineurs de Villard-de-Lans voient les Jeux olympiques pointer à l'horizon : Loïcia Demougeot et Théo Lemercier, 5e aux Championnats d'Europe, sont rentrés dans la Cour des Grands de la danse sur glace...
Le gardien de la mémoire du Dauphiné, lui, qui veut conserver le patrimoine et entretenir le souvenir vivace des Jeux olympiques dans les Alpes ! Olivier Cogne, le directeur du Musée dauphinois, raconte ces événements dans un nouvel ouvrage. Et il nous présente la nouvelle exposition de référence “Alpins 7000 ans d'Histoire” !
Et Place aux Jeux, c'est toute une semaine de festivités pour petits et grands joueurs. Dominique Figuet, co-organisateur et professionnel du jeu, nous explique tout sur cette édition.










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Transcription
00:00 -Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installés
00:03 pour regarder "Si on parlait".
00:05 Générique
00:06 ...
00:29 -Bienvenue à tous.
00:30 Heureuse de vous retrouver autour d'un plateau ludique
00:33 avec des invités qui prennent la vie comme un jeu,
00:36 mais qui se fait très sérieusement,
00:38 comme ces deux patineurs, qui, depuis la glace de Villard-de-Lanc,
00:42 entrent dans la cour des grands de la danse sur glace 5e
00:45 au championnat d'Europe, comme le gardien de la mémoire du Dauphiné
00:49 qui veut conserver le patrimoine intact
00:51 et vivace le souvenir des Jeux olympiques dans les Alpes,
00:55 et comme ce festival qui n'a d'autre but que de vous faire jouer
00:58 toute une semaine de fêtes,
01:00 Place aux Jeux, c'est son nom.
01:03 C'est un festival. Dominique Figué, bienvenue.
01:05 -Bonjour. -Vous faites partie
01:07 de l'organisation spécialiste des jeux en plateau,
01:10 les jeux de plateau ? -Jeux de société, au sens large.
01:13 -Bienvenue sur ce plateau. Vous êtes dans votre élément.
01:16 Olivier Cogne, bienvenue. Un grand plaisir de vous retrouver.
01:20 -Merci. Bonsoir, Lucide.
01:21 -Directeur du musée dauphinois des 11 musées
01:24 du département de l'ISER, qui dévoile une nouvelle exposition
01:28 permanente, une exposition de référence,
01:31 et vous venez de sortir ce livre sur les Jeux olympiques
01:36 dans les Alpes françaises. On en reparlera dans un instant.
01:39 Les Jeux olympiques, c'était un rêve,
01:41 c'est bientôt une réalité pour l'Oysia de Mougeau.
01:46 Théo Lemercier, bienvenue. -Merci. Bonsoir.
01:48 -C'est vrai, c'est peut-être pour bientôt,
01:51 dans deux ans, à Milano-Cortina. -On espère.
01:54 -Vous êtes 5e au championnat d'Europe de danse sur glace.
01:58 C'est cette spécialité des sports de glace
02:00 qui avait été popularisée en France,
02:02 vous vous rappelez, surtout en 92, à Albertville,
02:05 par Isabelle et Paul Duchesnet, bien sûr,
02:08 qui étaient canadiens, naturalisés français,
02:10 pour cette très belle compétition.
02:12 Vous n'étiez pas nés ? -Pas encore.
02:14 -Pas du tout. Vous les connaissez ?
02:16 -Bien sûr.
02:18 -Et oui, ils avaient un petit peu...
02:20 Ils étaient assez avant-gardistes.
02:22 Vous, vous avez un style qui est aussi très personnel.
02:26 Les rois de la discipline,
02:28 Gabriel Appapadakis et Guillaume Cizeron,
02:30 eux aussi ont très largement contribué
02:33 à la promotion de cette spécialité sur glace.
02:38 Et là, on vous y retrouve, au championnat d'Europe.
02:42 Et vous avez donc terminé 5e sur un magnifique programme
02:46 avec Debussy. Vous aimez Debussy ?
02:48 -Oui, beaucoup. -Oui.
02:50 -Et c'est vrai que c'est tout en douceur.
02:52 Vous avez battu votre record personnel
02:54 avec 116,46, c'est ça ?
02:57 -Ca doit être quelque chose comme ça.
03:00 -Vous regardez pas forcément toutes ces petites choses ?
03:03 Vous les retenez pas ?
03:04 -Souvent, le chiffre après la virgule
03:06 est moins important que le prenez.
03:08 -Alors, ici, forcément, c'est un sport
03:12 qui est aussi très endurant.
03:14 A quoi est-ce qu'on pense à ce moment-là, Loïcia ?
03:17 -À ce moment du programme,
03:18 d'essayer de pas lâcher jusqu'au bout
03:21 pour les dernières secondes.
03:23 C'est ce moment-là où on a tendance
03:25 à peut-être relâcher un peu la pression
03:27 et où les petites erreurs peuvent arriver.
03:30 Là, c'est juste tenir jusqu'au bout
03:32 et essayer de faire le mieux qu'on peut.
03:34 -Vous avez fait le mieux que l'an dernier.
03:37 Vous aviez terminé 7e en Finlande.
03:39 Cette fois-ci, cette 5e place,
03:41 c'est important d'entrer dans le top 5 ?
03:43 -Très important. C'était au-delà de nos espérances,
03:46 mais on est très contents.
03:47 C'était une sensation incroyable,
03:49 parce que quand on s'y attend pas,
03:52 on peut faire encore mieux.
03:53 Mais là, c'était incroyable.
03:55 Le public était incroyable.
03:57 On a bien patiné et les résultats ont suivi.
04:00 -Oui, c'est un sport
04:01 traditionnellement, on attend beaucoup, les Français.
04:04 On a toujours cette petite pression-là,
04:07 donc il faut être à la hauteur.
04:09 Quand on l'est, on explose.
04:10 -C'est sûr. En vrai, c'était incroyable.
04:13 Je n'ai pas d'autres mots.
04:15 -Vous y êtes encore un peu tout là-haut ?
04:17 -Je pense qu'on réalisera un peu plus tard,
04:20 parce que la saison n'est pas terminée.
04:22 On a encore deux compétitions à faire.
04:24 -Les championnats du monde. -Exactement.
04:27 On a encore des performances.
04:28 On doit encore être performants.
04:30 On réalisera plus tard.
04:32 -Déjà, c'est rassurant,
04:33 puisque vous étiez déçu au championnat de France,
04:36 où vous étiez 3e et finalement, vous êtes monté sur la 2e place.
04:40 La 2e marche de ce podium.
04:42 Vous n'êtes pas champion de France,
04:44 vous êtes vice-champion.
04:45 Il y a encore un couple français devant vous dans la hiérarchie.
04:49 -C'est un 4e.
04:50 C'est Geoffrey Brissot et Evgenia Lopareva.
04:53 Ca se passe bien avec eux. -Très bien.
04:55 -C'est magnifique d'avoir deux concurrents français
04:58 aussi proches et aussi hauts.
05:00 -C'est toujours un plaisir d'avoir une compétition serrée.
05:03 Ca rajoute de l'engouement.
05:05 Même pour le public, j'imagine,
05:07 mais aussi pour les sportifs, c'est toujours mieux.
05:11 Là, on est plusieurs couples.
05:12 Pas qu'avec les autres Français,
05:14 il y a d'autres couples qui sont dans les mêmes points.
05:18 -Ca reste encore très ouvert, alors.
05:20 -Oui. Ca peut vraiment changer en fonction de la compétition,
05:23 en fonction des juges.
05:24 Ca peut évoluer dans l'autre sens ou pas dans l'autre sens.
05:29 -On peut se demander à quoi ça tient.
05:31 C'est très physique, donc la danse sur glace.
05:33 On peut rappeler que le patin est plus court et plus fin
05:36 que le patinage artistique. -La lame.
05:38 -La lame, pardon.
05:40 Le patin aussi, non ? Il est pas plus court ?
05:42 -Il est un peu plus bas.
05:44 -Et il le faut, puisque c'est la partie la plus difficile.
05:47 Est-ce que c'est ça qui est le plus technique,
05:50 les "twizzles", où il faut être très synchronisé
05:52 et c'est un effort de glisse qui est très particulier ?
05:55 -Alors, ça dépend pour le couple.
05:58 En fait, c'est...
05:59 Ca a ce petit côté aléatoire que les autres éléments n'ont pas.
06:04 C'est un peu le seul élément aléatoire
06:06 qu'il y a dans le...
06:09 Dans les éléments techniques par rapport aux artistiques,
06:12 où eux, c'est les sauts.
06:13 Mais nous, c'est un peu le côté où tout le monde
06:16 a un peu les dents à ce moment-là.
06:18 -Oui, et que le public remarque, maintenant.
06:20 On applaudit beaucoup les portées.
06:22 Vous en avez des magnifiques, aussi.
06:24 Et notamment en fin de programme...
06:26 Ca va, Thomas ?
06:28 Tout est pardon, Thomas.
06:29 Il y a aussi vos copains, Thomas Labbé et Marie Dupayage.
06:32 Théo, il faut tenir, en fin de programme,
06:35 on n'est pas cuit...
06:36 -On est cuit, mais après, c'est le mental qui prend le dessus.
06:39 C'est des choses qu'on fait des dizaines,
06:42 des centaines de fois à l'entraînement.
06:44 Et à la fin du programme, franchement, c'est le mental.
06:47 C'est la technique qui parle, mais avec la répétition,
06:50 au bout d'un moment, c'est vraiment que le mental.
06:53 Il faut se dire "Allez, il faut tenir jusqu'au bout".
06:56 -Et quand on est dedans, on peut tout soulever.
06:58 -Souvent, on est stressé avant.
07:00 Perso, on est stressé avant.
07:02 Et après, une fois qu'on y arrive, ça va mieux.
07:04 -Et je parlais de Thomas et Marie,
07:07 qui s'entraînent avec vous, aussi, à Villars.
07:09 Ils sont quelques places derrière vous,
07:12 mais ils performent quand même bien.
07:14 -Ils ont fait une très belle saison, cette année, aussi.
07:17 Des podiums internationaux, aussi.
07:19 Je crois qu'ils étaient assez contents de leur saison.
07:22 On a eu la chance de partir au championnat d'Europe
07:25 avec eux, cette année.
07:26 L'année dernière, c'était les championnats du monde.
07:29 C'est un plaisir de partager des expériences
07:32 avec nos partenaires d'entraînement.
07:34 Un gros bisou, s'ils regardent.
07:35 -On espère. C'est vrai que c'est magnifique
07:38 pour cette école de Villars de Lens.
07:40 On le rappelle, c'est là-bas que vous vous entraînez,
07:43 vous êtes originaire de Belfort. -C'est ça.
07:45 -Et à Villars de Lens, vous vous entraînez...
07:48 Ca fait combien d'années ? -Ca fait depuis 2015,
07:50 donc 8-9 ans, presque. -Ca se compte plus,
07:53 une petite dizaine d'années.
07:55 Vous êtes passés par toutes les phases.
07:57 On avait perdu l'habitude de vous voir avec des masques.
08:00 C'est ainsi qu'on vous y avait trouvés.
08:02 Vous avez dû avoir des...
08:04 Beaucoup de volonté
08:06 pour persévérer.
08:08 Là, c'était en toute fin d'entraînement,
08:11 mais ça n'a pas été marrant.
08:12 Vous n'avez rien lâché, malgré ces conditions.
08:15 -Ce qui était dur, à ce moment-là,
08:17 c'était qu'il y avait peu de compétition,
08:19 surtout dans la catégorie junior.
08:21 On était encore dans la catégorie junior, il me semble.
08:24 -Oui, c'est ça.
08:26 Là, vous avez, on le rappelle, seulement 22 et 24 ans.
08:29 -Oui, c'est ça. 24 et 22.
08:31 -24 et 22, pardon.
08:33 Voilà, Théo, 24, et Loïs, il y a 22.
08:37 Euh...
08:38 Et il faut tout, il faut forcément s'entraîner,
08:42 et s'entraîner très dur et très tôt.
08:44 On le rappelle, dans cette patinoire de Villars-de-Lancs,
08:48 il fait très froid.
08:49 Donc, la passion avant tout,
08:50 mais c'est quand même très contraignant.
08:53 -C'est quasiment comme un travail.
08:55 Il faut se lever tous les matins, y aller, jamais lâcher.
08:58 Peu importe les conditions dans lesquelles on est,
09:01 on doit se motiver, donc on prend toujours un peu de plaisir,
09:04 mais c'est vrai que maintenant,
09:06 c'est plus forcément la passion en premier,
09:09 c'est vraiment la recherche de performance
09:12 et d'aller chercher toujours au-dessus de ce qu'on peut proposer.
09:15 Donc, j'espère que ça durera encore longtemps.
09:18 -Vous la voyez, cette marge de progression ?
09:20 On a l'impression de vous voir parfait ici.
09:23 Si on regarde aussi Papadakis et Cizeron,
09:25 qui ont vraiment porté au nu cette discipline,
09:28 ça tient à quoi ? À une glisse, à de la vitesse, à de la synchro ?
09:31 -On va pouvoir arriver au niveau de Papadakis et Cizeron,
09:35 c'est sûr que c'est compliqué pour nous,
09:37 mais c'est toujours compliqué de voir la marge de progression.
09:40 On se rend compte quand on regarde nos anciennes vidéos
09:43 que ça va, on n'a pas fait tout ça pour rien.
09:46 -Ca, c'est déjà entier, ça date d'il y a deux ans.
09:49 -Je vois bien. -Vous êtes critique.
09:51 -Un peu, forcément, mais du coup, on voit la différence.
09:54 Quand on voit les vidéos d'avant, on ne s'en rend pas compte
09:57 sur le moment, parce que quand tu patines...
10:00 C'est les coachs qui voient ça.
10:01 T'as besoin d'un oeil extérieur
10:03 pour pouvoir voir si tu progresses ou pas,
10:06 ou si tu régresses, c'est possible aussi.
10:08 -C'est les coachs qui voient ça.
10:10 On va voir la coach Karine Hariber,
10:12 qui ne lâche rien, qui est toujours là
10:14 et qui fait des choses magnifiques
10:16 dans ce club de Villars de Lens.
10:18 Il n'y a pas de danse sur glace dans le club de Grenoble.
10:21 Le Grenoble-Isère-Métropole-Patinage,
10:24 où il y a beaucoup d'autres garçons, les filles,
10:26 le couple aussi, je ne sais pas s'il y en a,
10:29 mais la section ballet, etc.,
10:30 la danse sur glace, c'est à Villars.
10:33 -Karine Hariber, elle a aussi beaucoup de bienveillance
10:36 à votre égard.
10:37 Elle est aussi très perfectionniste.
10:40 -Karine, c'est un peu comme une deuxième maman,
10:42 parce qu'on est arrivés quand même assez tôt,
10:45 surtout pour elle, là-bas, et elle nous a accompagnés jusque-là.
10:49 On ne peut qu'être reconnaissant de tout ce qu'elle a fait pour nous.
10:52 Après, c'est un sport qui a beaucoup d'exigences.
10:55 Forcément, un entraîneur doit être aussi ferme,
10:58 il doit dire quand ça ne va pas.
11:00 Ce n'est pas toujours évident d'entendre en tant qu'athlète,
11:03 mais elle a su le dire à chaque fois.
11:05 C'est aussi pour ça, et en grande partie pour ça,
11:07 qu'on en arrive là.
11:09 -Et ça se fait aussi dans la confiance.
11:11 Il n'y a pas que la glace.
11:13 Là, on vous voit sur la glace, c'est très tôt.
11:15 Il y a aussi la préparation physique, la danse, le stretching.
11:19 Vous êtes très occupés, forcément.
11:21 On se retrouve à Montréal du 18 au 24 mars.
11:25 Ca y est, j'ai les dates.
11:27 À Montréal, c'était au Japon.
11:30 -Vous avez voyagé au Japon, en Finlande.
11:33 -Cette année, on est allés partout, en vrai.
11:37 On a fait trois semaines en Asie au début de la saison
11:40 pour le circuit des Grands Prix.
11:42 Après, on est partis en Lituanie.
11:44 Après, on part en Amérique du Nord.
11:47 -C'est magnifique.
11:48 Aussi jeune. C'est fabuleux.
11:50 -C'est pareil, on ne peut pas se rendre compte tout de suite.
11:53 On n'y va pas pour du tourisme,
11:55 on y va pour des compétitions importantes.
11:58 Mais je pense que tu t'en rends compte après,
12:02 quand tu finis ta carrière, que tous les voyages que tu as faits,
12:05 les personnes que tu as rencontrées, les expériences,
12:08 on réalisera plus tard.
12:10 -Vous pourrez le bonifier plus tard
12:12 et mettre cette expérience à profit de ce que vous choisirez
12:15 pour l'avenir après cette carrière sportive.
12:18 On rappelle que parfois, on a pensé...
12:20 On nous répète que non, mais que la hiérarchie est figée.
12:24 Il y a des coupes devant nous,
12:26 donc cette fois-ci, on ne sera jamais sur le podium.
12:29 C'est encore le cas aujourd'hui, cette hiérarchie,
12:32 qui, au fil des compétitions, on la retrouve toujours ?
12:35 -Je pense que ça dépend de qui est présent aux compétitions.
12:38 Il y a des couples qui sont là depuis très longtemps,
12:41 qui ont une trentaine d'années.
12:43 Ces couples-là, pour l'instant,
12:45 ce n'est pas encore dans notre objectif
12:47 de les atteindre tout de suite, ce sera pour plus tard.
12:50 Mais on arrive aussi à un stade où il y a beaucoup de couples
12:53 qui sont proches les uns des autres,
12:55 et ça va être à celui qui fera la meilleure performance.
12:58 Ca, ça devient toujours très intéressant
13:01 de privilégier le côté sportif et pas forcément de partir
13:04 en sachant déjà qui va être 1e, 2e, 3e, 4e.
13:06 Et là, je pense que de plus en plus,
13:08 ça se ressente vraiment sur la performance au moment présent,
13:12 et je trouve que c'est vraiment quelque chose de bien.
13:15 -Et on ne sait toujours pas, en plus,
13:17 si Guillaume Cizeron et Gabriela Papadakis reviendront.
13:20 Pour l'instant, personne ne sait.
13:22 Ils font une pause après avoir tout gagné
13:25 et avoir battu tous les records de points.
13:27 Pour vous, ça ne change pas.
13:29 Vous serez présents, si tout va bien,
13:32 au JO de Milano-Cortina dans deux ans ?
13:34 -On espère. -En 2026.
13:36 -On croise les doigts.
13:37 -Et le mieux, ce serait de patiner à la maison en France en 2030,
13:41 puisque les Jeux olympiques auront lieu dans les Alpes françaises,
13:44 pas en Isère. Bon.
13:46 -Pas très loin. -Il faudra descendre à Nice.
13:48 -Ce sera à Nice.
13:50 -Voilà, dans le Sud. -On en reparle ?
13:52 -Tout de suite. Vous savez tout ce qu'on vous souhaite.
13:55 On vous souhaite de vous retrouver avec Delors.
13:58 On ne vous met pas davantage de pression,
14:00 mais vous avez un talent monstre.
14:02 On est très heureux de vous avoir reçus.
14:04 Un grand bonjour aussi à tous les patineurs,
14:07 tous les danseurs sur glace de Villars de Lens.
14:10 Eh bien oui, tout de suite, les Jeux, on y reste.
14:13 On en parle tout de suite, de ces Jeux dans les Alpes.
14:16 Musique dynamique
14:18 ...
14:24 -Ils vont donc revenir, ces Jeux olympiques,
14:26 dans les Alpes françaises, un peu plus de 100 ans après.
14:29 Nous, on va d'abord parler de 1924,
14:32 puis 2024, ça fait 100 ans,
14:34 qui ont passé depuis les 1ers Jeux olympiques
14:37 dans les Alpes françaises.
14:39 C'était à Chamonix, puis Grenoble 68, puis Albertville 92,
14:42 3 événements planétaires dont vous gardez le souvenir
14:45 dans cet ouvrage, Olivier Cogne.
14:47 "Les Jeux olympiques dans les Alpes françaises",
14:50 c'est édité avec le Dauphiné libéré.
14:53 Pourquoi ? C'est un thème qui vous est cher ?
14:56 -C'est un thème qui m'est cher,
14:58 puisque je suis grenoblois de naissance.
15:00 Je suis né après les Jeux olympiques de 1968,
15:03 mais reste marqué par cette histoire,
15:05 par la transmission des souvenirs de mes parents,
15:09 qui étaient présents au moment des Jeux,
15:11 engagés, non pas en tant qu'athlète,
15:14 mais plutôt en tant que bénévole à l'époque,
15:16 et qui ont suivi ça de très près.
15:18 L'impact de cet événement au-delà du sport
15:20 a été majeur pour le territoire.
15:22 Ca me paraissait intéressant d'y revenir.
15:25 On y a consacré une exposition
15:27 au musée dauphinois à l'occasion des 50 ans
15:29 des Jeux olympiques de Grenoble.
15:31 Puis 2024 nous paraissait un moment bien choisi
15:34 pour pouvoir faire cet ouvrage.
15:36 C'était avant, ce moment de la candidature
15:40 des régions Auvergne-Rhône-Alpes
15:43 et Provence-Alpes-Côte d'Azur
15:45 pour les Jeux olympiques de 2030,
15:47 Jeux olympiques d'hiver.
15:49 -C'est un signe, finalement.
15:51 -Je ne sais pas si c'est un signe.
15:53 En tout cas, le titre pourrait laisser penser
15:55 que c'est arrivé à ce moment-là,
15:58 mais c'est un projet plus ancien,
16:00 qui a eu lieu il y a deux ans,
16:01 pour marquer le centenaire des Jeux olympiques de Chamonix,
16:05 qui ont été reconnus à posteriori
16:07 comme les premiers Jeux d'hiver en 1924,
16:10 et Paris 2024.
16:11 -C'est un moment très important pour ceux qui ne connaissent pas
16:14 l'histoire de ces Jeux olympiques.
16:17 Ils ne savent pas que ce n'était pas vraiment des Jeux olympiques
16:21 en 1924, mais une semaine internationale
16:23 des sports d'hiver à Chamonix,
16:25 qui était organisée quand même sous la coupe de Pierre de Coubertin.
16:30 -Du comité international olympique.
16:33 -Et de Pierre de Coubertin.
16:34 -Il est encore présent à l'époque,
16:37 celui qui a établi les Jeux olympiques modernes.
16:40 Il n'a pas été un joueur d'équipe, mais en 1894,
16:42 c'est lui qui rétablit le principe des Jeux olympiques
16:46 pour l'ère moderne en s'inspirant des Jeux antiques.
16:49 -On apprend qu'il n'était pas pour la participation des femmes
16:53 aux Jeux olympiques. Ce n'est pas la place des femmes.
16:56 -C'est important de le rappeler,
16:58 parce qu'on lui dresse souvent une statue,
17:00 compte tenu du rôle qu'il a joué dans l'établissement
17:04 de ces Jeux olympiques modernes.
17:06 Il faut se remettre dans le contexte de l'époque,
17:09 que Pierre de Coubertin était dans cette lignée de dirigeants
17:12 qui avaient un point de vue très tranché
17:14 sur la participation des femmes aux Jeux olympiques,
17:18 qui n'y croyaient pas tellement.
17:20 Il y a eu des Jeux mondiaux féminins
17:22 en parallèle des Jeux olympiques dans les années 20.
17:25 Et Pierre de Coubertin ne croyait pas au sport d'hiver.
17:28 C'est important de le rappeler.
17:30 Il ne s'agit pas non plus de détruire le mythe Pierre de Coubertin,
17:34 mais ça nous paraît intéressant de le rappeler
17:37 dans la fenêtre de l'histoire des Jeux d'hiver.
17:39 -Le Comité international olympique évolue et vit avec son temps.
17:43 Il se pose des questions de société.
17:45 On a vu Chamonix, on a pas mal de traces aussi.
17:48 Chamonix a conservé aussi ce patrimoine.
17:52 Il y a eu une affiche assez intéressante,
17:55 on dirait presque... Pardon.
17:57 Un petit peu agressif, cette affiche des Jeux olympiques de 1924.
18:01 -Elle symbolise bien ce moment.
18:03 En effet, elle symbolise bien le moment de l'entre-deux-guerres,
18:07 c'est-à-dire que nous sortons tout juste
18:09 du premier conflit mondial,
18:11 avec de grandes tensions encore politiques,
18:14 que l'Allemagne ne peut pas être représentée,
18:16 ne peut pas envoyer une délégation,
18:18 que l'Autriche peut à peine...
18:20 Peut tout juste envoyer des attêtes à ce moment-là.
18:23 Et que les Jeux olympiques ont toujours été marqués
18:26 par un contexte géopolitique.
18:28 Au moment de Grenoble, on y reviendra,
18:30 on est en plein dans le contexte de la guerre froide.
18:33 Et qu'en 1992, c'est pareil.
18:35 Le contexte en Yougoslavie
18:39 fait qu'il y a aussi un impact sur cet événement.
18:43 -C'est ça. On y va, à Grenoble, tout de suite,
18:45 les premiers Jeux de l'ère moderne,
18:47 les grands Jeux de la modernité,
18:50 parce que... En couleur !
18:51 Parce que filmés ici par Lelouch,
18:55 par Claude Lelouch également,
18:56 avec Jacques Lessage, le vidéaste officiel
18:59 des Jeux olympiques de Grenoble,
19:01 ne cherchait plus, ce stade,
19:04 d'accueil, de la cérémonie d'ouverture,
19:06 il n'existe plus. C'était un stade ad hoc.
19:09 -Un stade éphémère, comme c'est souvent le cas.
19:12 -Vous pouvez retrouver la vase olympique.
19:14 Si vous la cherchez bien, elle se trouve à l'entrée
19:17 du Parc Paul Mistral, pas forcément très mise en valeur.
19:20 Certains ignorent qu'il s'agit de la vase des Jeux olympiques.
19:23 Mais cette quinzaine, ces 13 jours en France,
19:27 représentent aussi, c'est avant mai 68 aussi,
19:30 et représentent peut-être aussi une dernière période
19:33 de France. On va dire aussi...
19:35 Ils peuvent aussi représenter...
19:37 C'était Belou Sova Protopopov,
19:39 qui vient de nous quitter il y a quelques mois.
19:42 Peggy Fleming et sa robe chartreuse,
19:44 ce sont des images que vous connaissez.
19:46 Oui. Qu'est-ce qu'ils représentent,
19:48 ces Jeux olympiques de Grenoble ?
19:50 -En temps d'insouciance, je ne sais pas,
19:53 parce que, comme je le disais tout à l'heure,
19:55 on est dans un contexte géopolitique
19:57 extrêmement tendu.
19:59 68, et les JO, c'est aussi ce moment,
20:03 en Amérique du Nord, qui reste dans l'histoire,
20:05 avec ces athlètes noirs américains
20:07 qui brandissent le point,
20:09 à l'instar des Black Panthers,
20:11 pour signifier aussi la ségrégation raciale,
20:14 qui est très dure aux Etats-Unis,
20:16 et marquée par un double assassinat,
20:18 évidemment, de Martin Luther King
20:20 et de Bob Kennedy la même année.
20:22 -Ils ont été exclus, d'ailleurs.
20:24 On le dit peu. -Ils ont été exclus
20:26 pour ce geste. Oui, on le dit peu, en effet.
20:28 Et le troisième athlète,
20:30 qui symbolise lui aussi sa...
20:33 Comment dire ?
20:34 Sa sympathie pour ces deux athlètes,
20:37 lui aussi a eu des difficultés avec le CIO.
20:41 On est dans un moment aussi
20:42 où le sport amateur de haut niveau
20:45 est en train de devenir le sport de haut niveau professionnel.
20:48 On est vraiment à un moment charnière
20:50 de l'histoire du sport olympique.
20:54 En termes de communication, en effet,
20:56 les premiers Jeux retransmis en direct et en couleur,
20:59 avec, on l'a vu, les images réalisées
21:01 par Claude Leloup chez Raïchan Bach,
21:03 qu'il ne faut pas oublier.
21:05 -La musique de Francis Leigh,
21:07 magnifique dans ce film, "13 jours en France".
21:09 Ce qui nous marque, alors,
21:11 on n'a pas vu l'anneau de vitesse 1,
21:13 mais le voici. Il est là,
21:15 puisqu'il est toujours là.
21:16 Le Palais des sports est toujours là.
21:18 On est ici, à Grenoble, on revit ici cette ambiance.
21:22 C'est intéressant,
21:23 puisqu'on parle aussi de valorisation du patrimoine.
21:27 Ca, c'est un regret.
21:28 C'est cette fresque qui symbolise les anneaux olympiques
21:32 de Vasarely, qui ont été démontés.
21:35 C'est un énorme regret, aujourd'hui ?
21:37 -Pour tous les amoureux de patrimoine et d'art,
21:41 c'est un grand regret, oui, de constater
21:44 que, malheureusement, cette oeuvre majeure
21:47 de Victor Vasarely,
21:48 qui a été encore saluée il n'y a pas très longtemps
21:51 par une grande exposition rétrospective à Beaubourg...
21:55 -Qui a révolutionné l'art de la perspective.
21:57 -Elle a été tellement endommagée qu'elle a dû être détruite.
22:01 C'est un regret de constater que ce patrimoine
22:04 n'est pas toujours... -Il y en a encore, derrière.
22:07 -Ni connu ni valorisé. -En pas très bon état,
22:09 tagué. Ca, c'est un Vasarely.
22:12 Ca, on le sait encore assez peu.
22:14 Et on n'en fait rien.
22:16 Est-ce qu'il y a moyen d'imaginer autre chose
22:19 pour ce site qui est très visité ?
22:22 Il y a beaucoup d'enfants, ils apprennent le vélo,
22:24 le patin, font du roller, vont s'amuser.
22:27 Est-ce qu'il n'y a pas moyen,
22:29 ne serait-ce que des affichages,
22:32 de savoir entretenir cette mémoire sur ce site-là ?
22:36 -En tant qu'historien,
22:38 c'est vrai que je pense qu'il y a peu de choses à faire
22:43 pour ne serait-ce que renseigner ce que disent ces objets,
22:46 ces éléments dans le paysage urbain,
22:49 cette vasque dont on parlait, cet anneau de vitesse,
22:52 ce palais des sports qui était le stade de glace,
22:54 des Jeux olympiques de Grenoble,
22:56 et d'autres éléments dans la ville,
22:59 ne serait-ce que par l'entrée de la ville de Grenoble,
23:01 la colonne olympique,
23:03 qui est une sculpture un peu invisible dans l'espace public.
23:06 Je rappelle qu'il y a eu un symposium international
23:10 de sculpture en 1967,
23:12 qui a été un des premiers du genre dans le monde,
23:14 et qui se traduit également par la présence d'autres pièces,
23:19 d'autres oeuvres, au village olympique lui-même.
23:21 Il y a autant d'éléments qui pourraient être mis en relation,
23:25 et ce, sans trop de difficultés, il me semble,
23:28 pour rappeler qu'il y a une relation très forte
23:32 avec cet événement,
23:33 qui a été la plus grande mutation du territoire
23:37 au plan de l'aménagement au XXe siècle.
23:39 -Sur les infrastructures autoroutiers,
23:41 sur les bâtiments,
23:42 on peut parler des Trois-Tours, de l'hôtel de ville,
23:45 et beaucoup d'autres,
23:47 des bâtiments, qui avaient été construits à cette époque.
23:50 Mais le musée dauphinois entretient aussi cette mémoire
23:53 d'une manière très palpable, et a acquis une torche olympique
23:57 il y a encore assez peu.
23:58 -C'est une acquisition...
24:00 Elle est rentrée dans nos collections,
24:02 on est très heureux pour la collectivité,
24:05 pour le département lysère, pour les visiteurs du musée,
24:08 mais c'est un don, c'est important de le rappeler,
24:11 don très généreux d'une famille, la famille Gleize,
24:14 enfant de Maurice Gleize, vice-président du Cojo à l'époque,
24:18 et adjoint au sport de la ville de Grenoble.
24:20 -C'est pas celle qui a allumé la vasque ?
24:23 -Rien ne le dit.
24:24 -On ne sait pas exactement.
24:25 C'est celle qu'a brandie Alain Calma
24:28 après avoir enflammé la vasque.
24:30 -Je mentirais en disant que je suis sûr que c'est celle-ci.
24:33 -On n'en est pas sûr, mais peut-être.
24:35 On demandera à Alain Calma s'il la reconnaît.
24:38 Il la reconnaîtra peut-être, lui.
24:40 Allez, Albertville, 1992.
24:42 -1992, il y a un truc que je retiens des Jeux olympiques.
24:45 D'Albertville, c'est déjà cette cérémonie d'ouverture
24:49 qui a été beaucoup critiquée dans le monde,
24:51 car elle a été jugée froide,
24:54 elle a été jugée trop avant-gardiste.
24:56 Une cérémonie doit être festive,
24:58 on doit avoir des paillettes et des confettis.
25:01 Philippe Découfflet et les costumes de Philippe Guillotel,
25:04 très reconnus aussi, ont vraiment apporté
25:07 cette touche de modernité qui fait qu'encore aujourd'hui,
25:10 c'est une cérémonie qui serait avant-gardiste.
25:13 -Elle est restée dans les mémoires,
25:15 comme l'un des temps forts de ces Jeux d'Albertville,
25:18 au-delà du sport.
25:20 La dimension ludique et festive en même temps me semble présente
25:24 quand on retrouve ces images.
25:26 -C'est pour symboliser le patinage.
25:28 -Je trouve que c'est bien de choisir ces images-là
25:31 car elles illustrent bien cette relation
25:33 entre la culture et le sport,
25:35 qui était aussi une composante forte des Jeux de Grenoble.
25:39 -Et la culture, les cultures aussi,
25:41 puisqu'on est ici dans les Alpes et on chante la Corse.
25:44 Philippe Découfflet, c'était vraiment un coup de génie
25:47 de pouvoir survoler cette cérémonie en s'envolant par-dessus.
25:51 Beaucoup d'autres choses ont marqué au niveau sportif,
25:54 on se souvient de Franck Piccard,
25:56 qui a réponsé aux billettes,
25:58 qui a vraiment popularisé le billet long,
26:00 les billettes françaises,
26:02 et le Combiné Nordique, on a eu des choses magnifiques.
26:05 On parlait aussi des duches aînées.
26:08 -Un petit mot sur l'absence de l'ISER
26:10 sur les Jeux olympiques de 2030 d'hiver,
26:15 qui passeront dans les Alpes françaises.
26:18 -Là, c'est le citoyen qui s'exprimera,
26:21 qui, effectivement, peut regretter qu'il n'y ait pas ce lien,
26:25 compte tenu que l'ISER a été terre olympique,
26:28 et que nous avons un patrimoine extrêmement riche,
26:31 là encore, au-delà du sport,
26:33 qui ne demande qu'à être valorisé et mieux connu,
26:36 y compris par les habitants de notre territoire.
26:39 -Il y a des structures aussi.
26:40 Est-ce que ce n'est peut-être pas suffisant
26:43 pour pouvoir accueillir une compétition de cette dimension
26:46 avec l'existant ?
26:48 -Ca, je ne pourrais pas en juger,
26:50 mais on a un lien, vous savez, intrinsèque aussi
26:53 avec les Jeux d'hiver,
26:54 puisque le musée Dauphinon a été installé
26:57 sur son site actuel à la veille des Jeux de Grenoble.
27:01 C'est important, là aussi, de rappeler que sans les Jeux,
27:04 nous n'aurions pas eu le musée que nous avons aujourd'hui.
27:07 -Oui, c'est vrai.
27:09 C'était le couvent Sainte-Marie d'en-Haut,
27:11 et qui, à partir de 68, ou juste après,
27:14 a ouvert ses portes...
27:15 -Juste avant les Jeux,
27:17 avec André Malraux, ministre de la Culture,
27:19 qui vient l'inaugurer à cette époque,
27:22 et qui, ce couvent, était dans un triste état.
27:24 J'aime rappeler que, du budget important
27:27 des Jeux de Grenoble,
27:28 10 % a servi au sport.
27:30 -Et vous nous l'a servé sur un plateau,
27:33 cette transition qui nous amène à votre exposition permanente.
27:36 Vous appelez ça une exposition de référence.
27:39 Quand on est grenoblois et qu'on a aussi grandi
27:42 au musée dauphinois, on était toujours accueillis
27:45 par ces alpins moustachus en noir et blanc.
27:47 Cette exposition, c'est celle-ci.
27:50 Elle a été revisitée, elle est rendue interactive.
27:53 Beaucoup de symbolique, aussi.
27:55 Elle a ouvert ses portes à la fin de l'année 2023,
27:58 après trois ans de travail intense.
28:01 Une grande scénographie.
28:03 -Merci.
28:04 Heureux que vous l'ayez appréciée.
28:06 C'est un important investissement,
28:08 un engagement collectif de beaucoup de personnes
28:11 qui nous ont accompagnés, des universitaires,
28:14 acteurs culturels, les habitants de la montagne,
28:17 que nous avons aussi beaucoup sollicité,
28:19 des professionnels comme des bergers,
28:21 des gardiens de refuge, des guides,
28:23 qui ont accepté de nous accompagner sur ce projet
28:26 pour donner à voir une montagne qui évolue
28:29 et comment les sociétés alpines se sont adaptées
28:32 à cet environnement singulier qu'est la pente.
28:34 -Depuis les premières sédentarisations
28:37 de ces civilisations jusqu'à nos jours,
28:39 c'est une collection importante.
28:41 Il y a des objets qui symbolisent,
28:43 on ne va pas parler d'art de vivre,
28:45 mais d'une manière de s'adapter aux éléments
28:48 et d'en faire une force.
28:49 -C'est ça, des objets qui sont presque immuables,
28:52 qui témoignent des cultures de tradition.
28:55 On voit des outils agricoles ici,
28:57 qui sont pour certains encore utilisés,
28:59 plus beaucoup avec la mécanisation,
29:01 qu'on n'a pas forcément à l'esprit
29:03 quand on parle des montagnards.
29:05 On a souvent le sentiment, peut-être,
29:08 dans des perceptions citadines, qui s'évanouissent
29:10 avec le temps qu'on a affaire à des populations
29:13 un peu arriérées.
29:14 Ca, c'était autrefois, on ne le pense plus aujourd'hui.
29:18 Mais en réalité, quand on regarde les modes de vie,
29:21 on a un mode de vie de personnes
29:23 qui cultivent des savoir-faire
29:26 qui, finalement, sont un travail du bois,
29:29 notamment, vous voyez ces pièces qui sont très ciselées,
29:32 notamment dans le Kera.
29:34 -Il y a une hache qui a traversé les siècles.
29:36 -Une hache qui a traversé les siècles,
29:38 de roche verte, qui témoigne d'un matériau
29:41 qui a circulé dans d'autres régions,
29:43 que les montagnes n'ont pas empêché les populations
29:46 de se rencontrer, et que, très loin de l'image
29:49 du crétin des Alpes, souvent, les populations des Alpes
29:52 étaient plus alphabétisées qu'ailleurs.
29:54 -Alpin 7000 ans d'histoire, c'est son nom,
29:57 et elle s'adresse à tous les publics,
29:59 donc aux jeunes publics, et vous avez fait beaucoup d'efforts.
30:02 Pour ce jeune public, c'est une exposition
30:04 qui est très interactive et très ludique.
30:07 -Nous avons, effectivement, plusieurs éléments
30:09 qui, je l'espère, vont plaire à tous les publics,
30:12 mais notamment aux plus jeunes, avec des films d'animation,
30:16 une carte en relief interactive, oui,
30:19 des Alpes françaises.
30:21 -Qui nous montre l'ouverture des Alpes
30:23 et non pas son caractère encaissé.
30:25 -Vous avez souvent cette image encaissée d'une vallée,
30:28 et vos outils montrent toute cette ouverture
30:31 et ces liens permanents avec l'extérieur.
30:33 -Qui témoignent des mobilités,
30:35 on prend l'exemple des colporteurs, notamment,
30:38 qui allaient diffuser leurs marchandises
30:40 dans tous les coins du monde, jusqu'en Asie, au XIXe siècle.
30:43 C'est une image très éloignée des représentations citadines,
30:47 en tout cas, à cette époque,
30:49 et avec des cartels augmentés, vous les avez montrés,
30:52 qui permettent de naviguer depuis un écran
30:55 sur la pièce qui se trouve devant vous.
30:58 -Pour tout savoir, il faut pousser la porte du musée dauphinois
31:01 et profiter de ce moment pour découvrir cette vue de Grenoble,
31:05 qui n'est pas trop en hauteur ni trop en bas,
31:07 elle est juste parfaite,
31:09 sur la ville de Grenoble et sur les quais de l'Isère.
31:12 Et bien sûr, vous pouvez aussi regarder notre émission
31:15 dédiée à cette exposition,
31:16 "Alpins 7000 ans d'histoire", sur télégrenoble.net.
31:19 Vous nous y emmenez avec brio.
31:22 Merci beaucoup, Olivier Cogne.
31:24 On reste avec le jeu,
31:25 puisque on disait que cette expo était très ludique.
31:28 Le thème qui arrive va vous plaire.
31:30 Musique électro
31:32 ...
31:37 Pour vous, c'est toute votre vie, le jeu ?
31:40 -Ah ben oui ! -Vous n'êtes pas un petit joueur.
31:43 -Non, on ne peut pas dire que je suis un petit joueur,
31:46 ça fait très longtemps que je joue.
31:48 -Vous en avez même fait votre métier, Dominique,
31:50 puisque vous avez un magasin qui s'appelle
31:53 "Les contrées du jeu".
31:54 Qu'est-ce qu'on y trouve dans ce magasin ?
31:57 -Alors, on va y trouver du jeu de société,
31:59 principalement des jeux qu'on ne trouvera pas
32:02 en grande distribution.
32:04 C'est-à-dire, par exemple, chez PAD, Scrabble.
32:06 -Ah ! -Ben oui.
32:07 -Il faut bien se distinguer. -Voilà.
32:10 -Avec des locaux, alors ? -Donc, on va avoir d'autres jeux,
32:13 notamment des jeux qui sont édités par des maisons d'édition,
32:16 on va dire un peu à taille humaine.
32:18 -Et qui diversifient toute cette offre de jeux ?
32:21 Vous pouvez en avoir un aperçu, grandeur nature.
32:24 Au festival "Place aux jeux", c'est toute une semaine
32:27 dédiée aux jeux du 26 février, aux trois marches prochaines.
32:30 Alors, il y a bien sûr le Grand Enfort,
32:32 qui se produit dans la Halle Clémenceau,
32:35 construite pour les Jeux olympiques.
32:37 Le premier événement, c'était les championnats d'Europe
32:40 de patinage, il me semble que c'était en 65,
32:43 à Grenoble, justement, qui avait inauguré
32:45 cette patinoire qui ensuite a servi pour les Jeux olympiques.
32:49 -La Halle Clémenceau ? Je me suis trompée, non ?
32:52 -C'est la Stade de Glace. -Le Palais des Sports,
32:54 mais la patinoire... -C'était le Stade de Glace.
32:57 -Oui, tout à fait, mais il y a eu aussi les épreuves de patinage,
33:01 les épreuves de... Ce qui n'existe plus,
33:05 les figures imposées dans la Halle Clémenceau.
33:08 On va vérifier tout ça, mais il me semble bien avoir vu...
33:11 -On va faire un quiz ? -Oui, des figures imposées.
33:14 Voilà.
33:15 Ah ben, en patinage, c'est le coeur qui y parle,
33:19 mais on va quand même aller vérifier nos sources.
33:21 Vous aurez peut-être quelque chose à gagner.
33:24 Alors, donc, à la Halle Clémenceau,
33:26 où il y a un monde fou sur deux jours
33:30 qui ponctue cette semaine dédiée aux Jeux.
33:32 Il y a aussi des journées, des soirées délocalisées,
33:36 au bar Radis pour la soirée d'ouverture,
33:38 à la bibliothèque du Jardin de Ville,
33:40 au Café des Jeux, dans toute la semaine.
33:42 Il faut aller regarder le site Place aux Jeux
33:45 pour aller se renseigner.
33:47 -Il y a beaucoup de visiteurs.
33:48 Combien de visiteurs attendez-vous ?
33:50 -Alors, on devrait tabler aux alentours de 5 000 visiteurs.
33:55 Notre record est à 5 500.
33:57 Mais 5 000, c'est bien.
33:59 -Avec des tout-petits, avec des très grands.
34:02 -Oui, c'est accessible.
34:03 Il y a du jeu à partir de deux ans.
34:05 -Et vous, vous faites partie de l'organisation.
34:08 C'est quatre associations qui organisent ce festival.
34:12 -Oui, je suis le seul pro, on va dire,
34:14 à coorganiser.
34:16 L'organisation est rendue possible
34:20 par les associations ludiques grenobloises.
34:23 -La Maison des Jeux, les Compagnons du Jeton,
34:26 les Arpenteurs d'Argata, il m'en manque un.
34:28 -Jeux en société.
34:29 Après, il y a d'autres, plus petites associations
34:32 qui se greffent, on y met dessus.
34:34 Mais c'est ces principales associations
34:37 qui supportent l'organisation de l'événement.
34:41 -Pour aller s'amuser, il y a des jeux de société,
34:43 des jeux de plateaux, des jeux de rôle,
34:46 des jeux d'adresse, des jeux du monde,
34:48 des jeux de construction, des figurines,
34:51 et des jeux de société, surtout.
34:53 C'est quoi, la tendance, Dominique ?
34:55 C'est votre métier.
34:56 Le jeu de société qu'on touche et auquel on joue
34:59 sur un plateau en famille, il marche beaucoup,
35:02 malgré l'essor, l'envol même, du virtuel et des jeux en ligne ?
35:07 -Oui, bien sûr.
35:08 En fait, le jeu de société moderne,
35:10 c'est du jeu de société avec des règles accessibles,
35:13 des parties qui vont faire entre une demi-heure et 45 minutes.
35:17 Donc c'est facile pour la famille de jouer.
35:21 Et après, bien sûr, on va avoir des jeux
35:24 qui sont des jeux d'ambiance, pour rigoler entre copains,
35:27 entre amis, et puis, bien évidemment,
35:29 on va avoir des jeux initiés ou experts,
35:31 où là, on va avoir un peu plus de règles,
35:34 mais surtout, des temps de jeu
35:36 qui peuvent être beaucoup plus longs,
35:38 entre 2 et 4 heures.
35:39 Donc là, il faut déjà être un peu plus mordu
35:42 pour pouvoir supporter ce genre de jeu.
35:44 -Et qu'est-ce qui marche bien ici ? Moi, je l'aime beaucoup.
35:47 Les petits jeux de culture générale,
35:49 avec des réponses rapides, qu'est-ce qui marche le mieux ?
35:52 Faut-il se torturer l'esprit, résoudre des énigmes ?
35:55 C'est ça, aussi, la tendance ? -Il y a un peu de tout.
35:58 Il y a une vague qui est arrivée ces dernières années,
36:01 qui sont les jeux d'escape game.
36:03 Ca va être des jeux d'énigmes. -C'est le carton du moment ?
36:06 -Ca a bien marché.
36:08 Maintenant, ça se tasse un petit peu.
36:10 Là, on a vraiment un essor sur le jeu d'ambiance,
36:13 avec des jeux qui sont faits pour rigoler,
36:16 c'est pas sérieux.
36:17 -Genre "Blanc-manger goco", des petites choses.
36:20 -Oui, des choses comme ça.
36:21 -Où il faut se lâcher un peu.
36:23 -Oui, il faut poser un peu le cerveau.
36:25 -Pas à tout âge.
36:27 -Et puis, on a aussi...
36:28 Il y a quand même une grosse tendance de fond
36:31 sur le jeu initié ou expert,
36:33 avec des jeux qui sont des objets qui sont déjà fabuleux,
36:36 très beaux objets,
36:38 et avec des mécaniques qui sont vraiment bien léchées.
36:41 C'est vraiment super.
36:42 -Oui, il faut toujours inventer encore et encore
36:45 pour stimuler aussi, parce que ça stimule beaucoup.
36:48 -Ca stimule beaucoup, c'est du loin social.
36:50 Et puis...
36:52 On a, en plus...
36:54 Ce qui est rigolo, c'est qu'à Grenoble,
36:56 on a quand même des gens qui sont doués pour faire ça.
36:59 -Beaucoup de créateurs. -Oui, il y a des créateurs.
37:02 Là, je vais faire un peu de pub pour Cannes,
37:05 puisque je suis là.
37:06 Le week-end prochain, c'est le festival du jeu de Cannes,
37:09 et donc il y a les As d'or qui vont être remis,
37:12 qui vont récompenser, on va dire, les jeux qui ont marqué cette année.
37:16 Et on a quand même trois jeux isérois,
37:19 plus ou moins isérois,
37:21 dans le lot.
37:24 On a un jeu d'une maison d'édition
37:27 grenobloise qui s'appelle GameFlow.
37:30 Leur jeu, c'est un jeu pour enfants,
37:32 c'est un "pulse" un peu particulier.
37:34 On l'a testé, celui-ci, à la Forte de Grenoble,
37:37 avec des petites énigmes qui sont sur les pièces.
37:40 On a aussi un auteur grenoblois
37:44 qui est Yoann Goupy,
37:46 qui est nommé pour un jeu qui s'appelle Faraway.
37:49 Donc là, on croise les doigts aussi pour lui,
37:52 pour que ça se passe bien.
37:54 Et nous aussi, pour ces Oscars, on le dit, au festival de Cannes.
37:58 Si ils sont primés au festival de Cannes,
38:00 ils s'en souviendront, c'est sûr.
38:02 Et beaucoup d'animations aussi, c'est important.
38:05 Si on va jouer, il faut jouer complètement, se lâcher un peu.
38:08 On peut s'y déguiser, on peut jouer, on a dit, des jeux de rôle,
38:11 mais ces animations, c'est vraiment important
38:13 dans un événement comme celui-ci.
38:15 C'est toujours très spectaculaire,
38:17 parce qu'il y a toujours un peu le côté...
38:19 Effectivement, je me déguise, je joue un rôle.
38:22 - Je me bagarre aussi. - Je me bagarre aussi,
38:23 avec des épées en mousse, bien évidemment.
38:26 Et après, à côté de ça, vous avez aussi le jeu de rôle sur table,
38:30 où là, on se déguise pas, mais là aussi, on raconte des histoires.
38:33 C'est tout aussi prenant.
38:35 Donc, pour les enfants, il n'y a pas de limite d'âge,
38:39 on vient s'amuser toujours, on peut tester, on peut acheter aussi ?
38:42 On peut acheter aussi, mais surtout, on peut tester.
38:45 Moi, je...
38:46 Il y a, en fait, une partie du salon,
38:49 c'est des professionnels qui viennent et qui expliquent leurs jeux,
38:54 mais l'immense majorité du salon,
38:57 c'est les jeux qui sont présentés par les bénévoles des associations.
39:00 Et on peut jouer à tout, on peut toucher à tout, on peut venir,
39:03 c'est vraiment très, très familial et vraiment, on peut se lâcher.
39:07 Et c'est les 2 et 3 mars prochains, là, à Clémenceau ?
39:10 - Oui, c'est ça. - Elle est belle, cette Halle Clémenceau.
39:13 Franchement, on y a vécu des grands moments de hockey,
39:15 des grands moments de patinage aussi.
39:17 Alors, on est un peu inquiets,
39:19 parce que ce sera peut-être la dernière année où on le fera là,
39:21 parce qu'en fait, c'est un équipement sportif
39:24 qui doit rester à disposition des sportifs,
39:27 et ça, on l'entend tout à fait.
39:28 Et c'est bien d'y voir du sport aussi, bien sûr.
39:30 On y joue au roller hockey aussi, il fallait y aller voir les Yétis,
39:33 jouer dans cette patinoire.
39:35 On n'arrive pas, nous aussi, on a grandi,
39:37 on a tous appris à patiner à la Halle Clémenceau.
39:40 Vous jouez, vous ? Vous prenez le temps,
39:42 quand vous êtes dans le train, l'avion ?
39:44 Oui, de temps en temps.
39:45 Après, nous, on est plus une génération jeux vidéo.
39:47 Ah, les virtuels.
39:49 Mais de 3 jeux de société, moi, j'aime bien le Risk,
39:52 j'aime bien le Loup-Garou, c'est toujours...
39:54 - Ah, ça, c'est bien. - C'est drôle.
39:55 - On se fait pas toujours des copains. - Ah, ça, c'est sûr.
39:58 En tout cas, merci beaucoup à vous deux.
40:00 On vous souhaite tous les jeux que vous voudrez,
40:02 qu'ils soient olympiques, qu'ils soient ludiques, bien sûr.
40:04 Merci, Dominique, de nous avoir présenté ce bel émèdement.
40:07 On viendra vous voir.
40:09 Et merci, Olivier Cogne, encore.
40:10 Très, très belle longue vie, bien sûr,
40:13 toujours à ce livre, bien sûr,
40:15 et qu'il régale les lecteurs.
40:16 Et longue vie à votre exposition.
40:18 Encore une fois, c'est un plaisir de vous avoir reçus.
40:20 - À très vite. - Au revoir.
40:21 - Merci.
40:22 ...
40:32 - Vous avez profité de "Si on parlait" avec Gilles Trignan Résidence.
40:35 [Musique]

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